Antoine est arrivé un soir, l'air complètement abattu, un murmure brisé : « J'ai tout perdu, Manon. » Mon cœur d' étoile prometteuse à l' Opéra de Paris s' est serré, et sans hésiter, j' ai tout sacrifié : mes économies, mes bijoux, et même mon rêve, pour ouvrir une humble boutique de fleurs. Mes mains, autrefois dédiées à la grâce des arabesques, se sont calleuses, et chaque euro gagné avec peine était précieusement mis de côté, brique par brique, pour racheter l'appartement de son enfance, reconstruire son rêve. Mais un soir, une notification glaciale interrompit ma journée harassante : "Antoine Leclerc est en direct." Curieuse, j'ai cliqué, et l'image brouillée d'un bar luxueux se dévoila, suivie de son rire, vibrant d'une arrogance que je ne lui connaissais pas. « Tu ne peux pas imaginer à quel point c'est drôle. Elle y croit vraiment. » Un autre rire gras, celui de Cédric, son meilleur ami, résonna : « Sérieux ? Elle pense toujours que t'es fauché ? » Mon cœur a cessé de battre. « Mieux que ça, » a continué Antoine, plein d'une amusement cruel. « Elle se lève à l'aube pour vendre des pissenlits. Elle met chaque centime de côté pour racheter mon vieil appart. Ma petite fleuriste de quartier... C'est pathétique. » Le monde s'est écroulé autour de moi. La voix de Chloé, maniérée, s'est jointe à la conversation : « Antoine, tu es terrible ! Mais ses mains, tu as vu ses mains ? On dirait des mains de paysanne. Comment tu fais pour la toucher ? » Antoine a éclaté de rire : « Je ferme les yeux, ma chérie. Je ferme les yeux et je pense à toi. Ou je pense à l'argent que son petit commerce minable me rapporte. Ça aide. » Les mots étaient des gifles, brisant toutes mes illusions. Cédric a renchéri, avouant le cruel pari: « Le meilleur, c'est le pari. Tu vas le gagner haut la main. Transformer une danseuse étoile en prolo qui vend des bouquets à dix euros, personne n'y croyait. » La nausée montait, la honte me submergeait, mais une clarté glaciale m'envahit: c'en était fini des larmes. Je n' allais pas lui donner un centime de plus. Cette humiliation ne resterait pas impunie.
Antoine est arrivé un soir, l'air complètement abattu, un murmure brisé : « J\'ai tout perdu, Manon. »
Mon cœur d' étoile prometteuse à l' Opéra de Paris s' est serré, et sans hésiter, j' ai tout sacrifié : mes économies, mes bijoux, et même mon rêve, pour ouvrir une humble boutique de fleurs.
Mes mains, autrefois dédiées à la grâce des arabesques, se sont calleuses, et chaque euro gagné avec peine était précieusement mis de côté, brique par brique, pour racheter l'appartement de son enfance, reconstruire son rêve.
Mais un soir, une notification glaciale interrompit ma journée harassante : "Antoine Leclerc est en direct."
Curieuse, j'ai cliqué, et l'image brouillée d'un bar luxueux se dévoila, suivie de son rire, vibrant d'une arrogance que je ne lui connaissais pas.
« Tu ne peux pas imaginer à quel point c\'est drôle. Elle y croit vraiment. »
Un autre rire gras, celui de Cédric, son meilleur ami, résonna : « Sérieux ? Elle pense toujours que t\'es fauché ? »
Mon cœur a cessé de battre.
« Mieux que ça, » a continué Antoine, plein d'une amusement cruel. « Elle se lève à l\'aube pour vendre des pissenlits. Elle met chaque centime de côté pour racheter mon vieil appart. Ma petite fleuriste de quartier... C\'est pathétique. »
Le monde s'est écroulé autour de moi.
La voix de Chloé, maniérée, s'est jointe à la conversation : « Antoine, tu es terrible ! Mais ses mains, tu as vu ses mains ? On dirait des mains de paysanne. Comment tu fais pour la toucher ? »
Antoine a éclaté de rire : « Je ferme les yeux, ma chérie. Je ferme les yeux et je pense à toi. Ou je pense à l\'argent que son petit commerce minable me rapporte. Ça aide. »
Les mots étaient des gifles, brisant toutes mes illusions.
Cédric a renchéri, avouant le cruel pari: « Le meilleur, c\'est le pari. Tu vas le gagner haut la main. Transformer une danseuse étoile en prolo qui vend des bouquets à dix euros, personne n\'y croyait. »
La nausée montait, la honte me submergeait, mais une clarté glaciale m'envahit: c'en était fini des larmes.
Je n' allais pas lui donner un centime de plus.
Cette humiliation ne resterait pas impunie.
Autres livres par Gavin
Voir plus