À la veille de mon mariage, l'air du domaine viticole de Julien, mon fiancé, était lourd, saturé du parfum des roses et du vin. Je m'apprêtais à vivre le plus beau jour de ma vie, du moins, c'est ce que je pensais. Mais une angoisse sourde me serrait déjà le cœur, accentuée par le regard moqueur de Chloé, ma demi-sœur, et les sourires vides de Julien. J'ai prétexté un mal de tête pour m'éclipser. Je l'ai trouvé là où je savais qu'il serait : notre futur nid d'amour, notre cave à vin. La porte était entrouverte, et des rires étouffés, puis sa voix - la voix de Julien, celle que je ne connaissais plus - m'ont transpercée : « Mon amour, encore un peu de patience. Demain, tout sera fini. » Mon sang s'est glacé. J'ai poussé la porte : Julien tenait Chloé dans ses bras, l'embrassant avec une passion dévorante, sous le vin choisi pour notre mariage, celui qu'elle avait choisi. Le monde s'est effondré. Pas un cri, pas une larme. J'ai reculé silencieusement, le téléphone déjà à mon oreille. Un seul numéro : ma mère. « Maman, c'est fini. J'annule tout. » Elle a simplement répondu : « Je sais, ma chérie. Je t'attends. L'entreprise a besoin de toi. » Comment ma mère, à des milliers de kilomètres, savait-elle déjà ? Et pourquoi cette indifférence de mon père lorsque Julien m'a giflée devant tous les invités, sous le regard complice de Chloé, me traitant d'« hystérique » ? J'étais là, le front en sang après que Chloé m'ait poussée, et pourtant, j'étais l'agresseuse ! Il n'y avait plus de retour possible. Le mariage aurait lieu, mais sans la mariée. Il fallait que le monde entier sache ce qu'ils étaient. Cette fois, je ne serais plus la figurante. Il était temps que le spectacle commence.
À la veille de mon mariage, l'air du domaine viticole de Julien, mon fiancé, était lourd, saturé du parfum des roses et du vin. Je m'apprêtais à vivre le plus beau jour de ma vie, du moins, c'est ce que je pensais. Mais une angoisse sourde me serrait déjà le cœur, accentuée par le regard moqueur de Chloé, ma demi-sœur, et les sourires vides de Julien.
J'ai prétexté un mal de tête pour m'éclipser. Je l'ai trouvé là où je savais qu'il serait : notre futur nid d'amour, notre cave à vin. La porte était entrouverte, et des rires étouffés, puis sa voix - la voix de Julien, celle que je ne connaissais plus - m'ont transpercée : « Mon amour, encore un peu de patience. Demain, tout sera fini. »
Mon sang s'est glacé. J'ai poussé la porte : Julien tenait Chloé dans ses bras, l'embrassant avec une passion dévorante, sous le vin choisi pour notre mariage, celui qu'elle avait choisi. Le monde s'est effondré. Pas un cri, pas une larme. J'ai reculé silencieusement, le téléphone déjà à mon oreille. Un seul numéro : ma mère. « Maman, c'est fini. J'annule tout. » Elle a simplement répondu : « Je sais, ma chérie. Je t'attends. L'entreprise a besoin de toi. »
Comment ma mère, à des milliers de kilomètres, savait-elle déjà ? Et pourquoi cette indifférence de mon père lorsque Julien m'a giflée devant tous les invités, sous le regard complice de Chloé, me traitant d'« hystérique » ? J'étais là, le front en sang après que Chloé m'ait poussée, et pourtant, j'étais l'agresseuse ! Il n'y avait plus de retour possible. Le mariage aurait lieu, mais sans la mariée. Il fallait que le monde entier sache ce qu'ils étaient. Cette fois, je ne serais plus la figurante. Il était temps que le spectacle commence.
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