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Les cœurs séparés

Les cœurs séparés

micaelatecossi

5.0
avis
7
Vues
5
Chapitres

"Et si l'amour devait défier les traditions ?" Plongez dans Les cœurs séparés, un roman bouleversant de ATECOSSI M., où deux jeunes âmes, Adama et Awa, se battent pour aimer librement dans un monde qui les sépare. Entre passions interdites, choix impossibles et luttes silencieuses, ce livre vous fera vibrer, réfléchir... et peut-être même verser une larme. Préparez-vous à être touché.

Chapitre 1 Les cœurs séparés

Un roman de ATECOSSI M

Chapitre 1 : Le prince et le silence du trône

Le soleil se levait doucement sur le village royal de Sogoya. Les rayons dorés perçaient les feuillages des palmiers, caressant les toits de chaume et réveillant les coqs encore endormis. C'était un matin comme tant d'autres. Du moins, en apparence.

Dans la grande cour du palais, les serviteurs s'agitaient déjà, balayant la poussière, préparant les jarres d'eau et les repas du jour. Les gardes en uniforme prenaient leur poste, droits et silencieux. Et tout au sommet de cette hiérarchie tranquille, il y avait le roi : Demba Konaté, chef suprême de Sogoya, homme respecté, craint parfois, et père d'un unique fils.

Ce fils, c'était Adama.

Le jeune prince n'avait pas encore vingt ans, mais son nom circulait déjà dans toutes les bouches du village. On disait qu'il était courageux, qu'il avait le regard franc et le cœur tendre. Mais on disait aussi qu'il rêvait trop. Qu'il passait trop de temps seul à marcher dans les champs ou à observer les étoiles depuis la colline sacrée. Qu'il posait trop de questions, surtout les mauvaises.

Et dans un royaume comme Sogoya, poser des questions était parfois plus dangereux que brandir une épée.

Ce matin-là, Adama se tenait devant le miroir de sa chambre. Il portait un boubou bleu roi brodé d'or, ses cheveux soigneusement coiffés, ses sandales bien ajustées. Tout en lui respirait la noblesse, mais dans ses yeux brillait une mélancolie discrète. Il avait l'air ailleurs.

Un bruit de pas derrière la porte le sortit de ses pensées. C'était Sory, son serviteur de toujours et son ami le plus fidèle.

- Mon prince, le roi vous attend dans la salle du trône.

Adama hocha la tête.

- Il est déjà de mauvaise humeur ?

- Je dirais... impatient.

- Alors allons-y, dit Adama avec un sourire en coin.

Ils traversèrent les longs couloirs du palais. À chaque pas, Adama sentait le poids de sa position. Les regards qui se baissaient sur son passage, les murmures étouffés, les gestes de respect... Tout cela ne lui plaisait pas. Il ne voulait pas être vénéré. Il voulait être compris.

La salle du trône était immense, construite en pierre rouge et ornée de sculptures représentant les anciens rois. Au centre, sur une estrade, trônait son père, droit comme une lance, vêtu d'un tissu noir et or. À ses côtés, la reine Kadidiatou, mère d'Adama, gardait son calme habituel. Belle et douce, elle était souvent la seule à calmer les colères du roi.

Adama s'avança et s'inclina légèrement.

- Père. Mère.

- Assieds-toi, dit le roi, sans même lever les yeux.

Adama obéit.

- J'ai réfléchi, continua le roi. Il est temps pour toi de prendre épouse.

Le silence qui suivit fut lourd.

Adama releva lentement les yeux. Il s'attendait à tout, sauf à ça.

- Une épouse ? Pourquoi maintenant ?

- Parce que c'est le moment. Tu es l'héritier. Le peuple doit voir en toi un homme responsable, prêt à gouverner. Et pour cela, tu dois avoir une femme à tes côtés.

- Et... c'est moi qui choisirai ?

Le roi le regarda enfin. Son regard était dur, sans appel.

- Non. Tu épouseras Aïssata, la fille du chef de Dambala. C'est une alliance stratégique. Leurs terres nous seront utiles.

Adama sentit son cœur se serrer. Il connaissait Aïssata. Elle était belle, instruite, respectueuse. Mais il ne l'aimait pas. Et pire encore : il ne la connaissait presque pas.

- Père... Je ne veux pas d'un mariage de stratégie. Je veux épouser celle que j'aimerai. Quelqu'un qui partage mes rêves, mes valeurs...

Le roi se leva brusquement.

- Tes rêves ! Voilà bien ton problème ! Tu rêves trop, Adama. La couronne n'a que faire de tes poèmes et de tes balades. Elle exige des actes, pas des sentiments.

La reine posa doucement sa main sur le bras du roi.

- Laisse-lui au moins le temps d'y penser...

Mais le roi secoua la tête.

- Il n'y a rien à penser. Le mariage aura lieu dans un mois. Et c'est une décision royale. Inchangeable.

Adama se leva à son tour.

- Alors je refuse.

La phrase résonna dans la salle comme un coup de tonnerre. Sory, resté en retrait, écarquilla les yeux. Kadidiatou se figea. Le roi, lui, pâlit.

- Tu refuses ? répéta-t-il, incrédule.

- Oui. Je ne suis pas un pion qu'on déplace sur un échiquier. Je suis ton fils. Et je suis un homme libre.

Le roi s'avança vers lui, lentement.

- Tant que tu vis sous ce toit, que tu portes mon nom et que tu respires grâce à mon royaume... tu n'es pas libre. Tu es le prince de Sogoya, et tu obéiras.

Adama sentit le feu monter en lui. Il savait qu'il allait trop loin. Mais il ne pouvait plus reculer.

- Alors je partirai.

Un silence glaçant tomba sur la salle. Même les tambours du dehors semblaient s'être arrêtés.

- Si c'est le prix à payer pour rester moi-même... alors je quitte le palais.

Le roi le fixa, bouche ouverte, incapable de croire ce qu'il venait d'entendre.

Kadidiatou, les larmes aux yeux, murmura :

- Adama, s'il te plaît...

Mais le jeune prince avait déjà tourné les talons. Il sortit de la salle, le cœur battant à toute vitesse.

Il ne savait pas encore où il irait.

Mais il savait qu'il partait pour sauver ce qu'il avait de plus précieux : sa liberté.

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