Dans une ville où les affaires sont une véritable arène, Clara Moreau, jeune avocate au potentiel brillant, est confrontée à une crise familiale majeure. Criblée de dettes, sa famille la pousse à signer un contrat de mariage avec Nathan Simps, un PDG impitoyable et calculateur, dont la seule mission est de consolider sa suprématie dans le monde impitoyable des affaires. Ce mariage arrangé doit durer deux ans, sans romance ni attachement, selon des règles strictes établies par contrat. Les semaines passent, et sous les apparences d'une froide transaction, des vérités inattendues surgissent. Clara découvre une fragilité insoupçonnée chez Nathan, tandis que celui-ci est déstabilisé par l'intégrité et la force discrète de Clara. Mais leur fragile entente est menacée par un ennemi invisible prêt à tout pour les détruire. Ce mariage de convenance devient une bataille pour protéger ce qu'ils chérissent chacun à leur manière : leurs entreprises, leurs familles et peut-être, un amour naissant.
Le silence pesait lourd dans le salon des Moreau, seulement troublé par le grésillement discret de l'horloge murale, comme si le temps lui-même hésitait à avancer. Élise avait fini par poser la lettre sur la table, son regard fuyant celui de Clara. Les mots écrits dans une encre noire impitoyable résumaient froidement l'état des dettes familiales : colossales, accablantes, et impossibles à ignorer.
« On ne pourra pas tout rembourser... sauf si... » commença Élise d'une voix faible, ses mains tremblantes trahissant une nervosité qu'elle essayait de masquer.
Clara, assise en face, serrait si fort le dossier de sa chaise que ses phalanges blanchissaient. Ses yeux fixaient la lettre, comme si la relire encore une fois pourrait changer la réalité.
« Sauf si quoi, maman ? Que veux-tu que je fasse ? Que je vende mon âme pour sauver l'honneur de la famille ? »
Élise détourna les yeux, incapable de soutenir le regard accusateur de sa fille. Elle n'eut pas besoin de répondre : Julien Simps entra alors dans la pièce, impeccable dans un costume qui semblait conçu pour inspirer à la fois respect et méfiance.
« Clara, » dit-il avec un sourire qui n'atteignait pas ses yeux. « Pardonnez mon intrusion, mais je pense que ma proposition mérite réflexion. »
Clara tourna lentement la tête vers lui, ses sourcils se fronçant. Julien avait l'assurance d'un homme habitué à dicter les termes de ses relations. « Vous parlez de ce mariage absurde, n'est-ce pas ? Une alliance stratégique ? Avec votre frère, Nathan, que je ne connais même pas ? Vous plaisantez, j'espère. »
« Pas du tout, » répondit-il calmement, ses mains croisées derrière son dos. « Vous voyez, nos familles pourraient tirer un avantage considérable de cette union. Nathan a besoin de stabiliser son image, et votre nom, bien que terni par ces... complications financières, reste prestigieux. Une association entre les Simps et les Moreau attirerait des investisseurs, des opportunités, et... »
Clara leva une main pour l'interrompre. « Je ne suis pas une marchandise. »
Julien inclina légèrement la tête, comme pour concéder ce point sans vraiment y croire. « Bien sûr que non. Mais parfois, nous devons faire des choix difficiles pour protéger ceux que nous aimons. Pensez à votre mère, à l'héritage de votre père. Tout cela pourrait disparaître si vous laissez vos émotions dicter vos décisions. »
Clara sentit la colère monter en elle, brûlante et désordonnée, mais elle la refoula. Elle avait appris, à la dure, que se laisser submerger par ses sentiments ne faisait qu'empirer les choses. Elle se tourna vers Élise, cherchant un soutien, mais sa mère gardait obstinément les yeux baissés.
« Et toi, tu es d'accord avec ça ? » demanda-t-elle d'une voix tremblante.
Élise hésita un instant de trop. « Clara... nous n'avons pas beaucoup de choix. Julien a raison sur un point : cette union pourrait nous sauver. »
Un rire amer échappa à Clara, un son froid et sans joie. « Vous voulez donc que je m'enterre vivante pour que la maison Moreau continue de briller ? C'est ça, votre plan ? »
Julien intervint avant qu'Élise ne puisse répondre. « Je ne demande pas une réponse immédiate. Rencontrez Nathan. Parlez-lui. Peut-être que vous trouverez... un terrain d'entente. »
Clara ferma les yeux, essayant de rassembler ses pensées. Elle se sentait comme un animal pris au piège, incapable de trouver une issue. Quand elle les rouvrit, son regard était glacial. « Très bien. Une rencontre. Mais je ne promets rien. »
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Ce soir-là, dans le silence de sa chambre, Clara fixait le plafond, allongée sur son lit. La journée lui pesait sur les épaules comme une couverture de plomb, et la douleur lancinante dans sa poitrine refusait de se dissiper. Elle repensa aux regards insistants de sa mère, à la froideur calculée de Julien, et à cette proposition absurde.
Un mariage arrangé. Une alliance stratégique. Comme si elle n'était rien de plus qu'un pion sur un échiquier.
Son téléphone vibra sur la table de chevet, rompant le silence oppressant. Elle tendit la main, plus par réflexe que par réelle envie de répondre. Un message anonyme s'affichait à l'écran :
**"Ne fais pas confiance à Nathan Simps. Il n'est pas celui qu'il prétend être."**
Clara fronça les sourcils, son cœur s'emballant légèrement. Elle relut le message, cherchant un indice, une signature, mais rien ne venait. Juste ces mots, mystérieux et troublants.
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La rencontre avec Nathan fut organisée pour le lendemain dans un restaurant discret, choisi par Julien. Clara arriva en avance, espérant avoir quelques minutes pour se préparer mentalement. Mais lorsqu'elle entra, elle vit que Nathan était déjà là, assis à une table dans un coin, un verre d'eau devant lui.
Il était... différent de ce qu'elle avait imaginé. Plus jeune, d'apparence plus décontractée, mais avec une certaine intensité dans le regard. Il se leva lorsqu'elle s'approcha, lui tendant la main.
« Clara Moreau, je présume. »
Elle serra sa main, froide et ferme, mais ne put s'empêcher de remarquer une légère tension dans son sourire. « Nathan Simps. »
Ils s'assirent, et pendant quelques secondes, le silence s'installa. Clara le rompit, ne supportant pas cette gêne.
« Alors, c'est toi le prétendant parfait que ton frère a choisi pour moi ? » lança-t-elle avec un sourire sarcastique.
Nathan haussa un sourcil, son sourire s'élargissant légèrement. « Julien adore jouer les entremetteurs. Je suis désolé qu'il ait choisi de te mettre dans cette situation. Ce n'était pas mon idée, si ça peut te rassurer. »
Clara croisa les bras. « Alors pourquoi es-tu ici ? »
Il sembla réfléchir un instant avant de répondre, son regard plongeant dans le sien. « Parce que, malgré tout, je pense que nos familles pourraient réellement tirer un bénéfice mutuel de cette union. Mais ne te méprends pas : je ne suis pas là pour te forcer la main. »
« Et que sais-tu de moi, exactement ? » demanda-t-elle, ses yeux brillant d'une lueur défiant.
Nathan esquissa un léger sourire, mais cette fois, il y avait une pointe de gravité dans son expression. « Pas grand-chose, à vrai dire. Juste ce que Julien m'a raconté. Mais je préfère me faire ma propre opinion. »
Leur conversation s'étira en longueur, oscillant entre tensions et échanges plus légers. Nathan montrait un certain charme, mais Clara restait sur ses gardes, incapable de se défaire du message anonyme qu'elle avait reçu.
Finalement, alors qu'ils se levaient pour partir, Nathan posa une question qui la prit au dépourvu.
« Si tu avais le choix, qu'est-ce que tu voudrais vraiment ? »
Clara resta figée un instant, la question la frappant comme un coup au ventre. « Je voudrais... » Elle hésita, puis secoua la tête. « Je voudrais juste retrouver une vie normale. Une vie où ma famille ne dépend pas d'un mariage pour survivre. »
Nathan hocha la tête, sans répondre, mais son regard semblait chargé de pensées qu'il ne partageait pas.
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Plus tard, dans la nuit, Clara ne parvint pas à dormir. Ses pensées tourbillonnaient, mêlant le souvenir de cette rencontre à l'avertissement cryptique qu'elle avait reçu. Une idée la hantait, sombre et tenace : si Nathan n'était pas celui qu'il prétendait être, qui était-il réellement ?
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