Deux frères une seule âme, lequel des deux va survivre.
(Cocorico)
- Laisse-moi tranquille, tu comprends j'en peux plus. Je vais tout perdre à cause de toi, mon fils, mon travail tout ! J'ai hurlé dans l'espoir qu'il s'en aille mais il était encore et en a profité pour me parler.
- Henry tu sais on est des frères jumeaux tout ce que tu ressens je le ressens on sera toujours uni par un certain lien invisible.
- Écoute je t'ai aimé toute ma vie et malgré les chemins différents qu'on a pris le sentiment est resté le même, je ne mérite pas de subir un tel acharnement.
- Ignore moi si tu veux Henry mais tu sais très bien que ça ne durera pas très longtemps !
Mon frère Jean continuait de soutenir mon regard. Il était debout devant moi et attendait que je cède à nouveau.
- Pourquoi tu ne pars pas ? Une rage infinie brûlait l'intérieur de mon corps. On s'est toujours bien entendu même si ça faisait un bout de temps qu'on ne s'était pas vu.
- Tu te souviens quand on était jeune et qu'on jouait au baseball, moi j'étais Cecil Fielder numéro 45 et toi Rickey Henderson le numéro 24. T'étais toujours avec moi, mes amis étaient les tiens, nous étions inséparables.
- Calvaire tu reviens toujours sur cette histoire là, oui quand j'étais jeune j'étais gêné et je me suis accroché à toi autant que j'ai pu et puis ? La vie a changé maintenant.
Toc, toc, toc.
- Bonjour Henry, vous allez bien ?
J'ai juste hoché la tête.
- Votre frère est encore là ?
J'ai répété mon geste. Jean rigolait dans le coin.
- Vous savez....
- Oui je sais il n'est pas vraiment là mais bon mettez vous à ma place.
- Il est décédé d'une overdose. C'est un manque que vous essayez de combler.
- Vous m'avez dit la même chose hier, il n'y a pas des médicaments qui pourraient empêcher ça ?
- Si ça serait des apparitions oui mais ce n'est pas le cas.
- Non mais je veux dire, je ne suis sûrement pas la première personne qui ...
- Écoutez, ce n'est pas facile ce que vous avez vécu. Vous avez perdu votre mère et votre père en l'espace de quatre ans. Lorsque votre frère est mort, il y a quelque chose en vous qui s'est brisé.
- Hahaha ! Écoutez-le docteur Machin qui sait tout !
Jean se croyait toujours au-dessus de tout le monde.
J'ai pris une grande inspiration.
- C'est vrai probablement que c'est dans ma tête.
- Oh c'est blessant ça Henry
Jean chuchotait maintenant.
- Vous voyez Henry, dès que vous l'aurez compris ça ira déjà beaucoup mieux. Je vous laisse, on se revoit demain.
Je me suis couché dans le lit en fixant la porte. Je me suis mis à réfléchir à tout ça. J'ai parlé à Jean dans ma tête .
- C'est quoi Jean, c'est une histoire de tâche inachevée ou une connerie du genre ?
- Non je te l'ai dit, on est uni par un lien invisible et on est ensemble pour l'éternité.
Dire qu'avant ta mort j'étais un directeur des ventes sain d'esprit et maintenant je suis à l'asile des fous, dans une chambre grande comme ma main, coincé avec toi.
C'est vrai, sa mort a été un terrible choc, surtout que l'histoire de ma relation avec lui dans ses derniers jours était la même que j'avais vécu avec mes parents comme si, je n'avais jamais appris de mes erreurs. J'ai cessé de lui parler il y a quelques mois et il est parti sans que je puisse lui dire que je l'aimais.
Jean me regardait encore.
- Casse-toi pas la tête avec ça frérot.
- La ferme, t'es le fruit de mon imagination. Il faut que je réussisse à me convaincre. Il le faut absolument...
La seule image qui me permettait de penser à autre chose, c'était celle de mon fils Jacob. J'ai fermé les yeux et j'ai pensé à ça.
Dans le silence presque net retentissait faiblement une chanson.
''And now, the end is near
And so I face the final curtain
My friend, I'll make it clear
I'll state my case, of which I am certain ''
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