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À mon meilleur

À mon meilleur

Akimassaaa

5.0
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5
Chapitres

Pour mes parents, j'étais une honte. J'étais la tâche noire sur la feuille blanche. Et ma tentative de suicide n'a pas arrangé les choses. Même si je ne m'en plaignais pas, j'allais changer de lycée, de ville même. J'étais consciente qu'il ne fallait pas trop rêver mais je pouvais au moins réaliser une autre : ne plus être la victime. Car c'était ça mon raisonnement ; il vaut mieux être le tueur que la victime. Et je comptais bien réaliser mon idée. Car je m'étais jurée de ne plus jamais verser une seule larme pour quelqu'un. Nous avons tous des souvenirs qui font sourire ou rire rien qu'à leur évocation. Mais moi je n'en avais pas. Bien-sûr, j'avais des histoires dont je ne voulais plus entendre parler. Mon père était fou amoureux de ma mère. Et lorsqu'elle a donné naissance à ma grande sœur, vous pouvez imaginer son bonheur. Ils ont vécu heureux pendant trois ans. C'est-à-dire jusqu'à ma naissance. Ma mère avait fait un déni de grossesse et ne s'était rendu compte qu'elle était enceinte qu'à son cinquième mois. Tout aurait pu bien se passer si mes parents n'avaient pas su que si je venais au monde, ma mère devrait le quitter. Ma mère acceptait le fait que mettre au monde pourrait la tuer. Pour mon père, c'était autre chose : il m'avait détesté avant même que je ne naisse. Pour lui, je n'étais pas sa fille. J'étais la personne qui tuerait sa moitié. Et il avait eu raison sur un point et un seul seulement : j'avais tué ma mère. Certes, ce n'était pas volontaire, mais je l'avais tuée. Durant toute mon enfance, mon père et ma sœur m'avaient fait part de leur haine à mon égard, chaque jour de façon plus créative. Et lorsque mon père se remaria, ce fut l'Enfer pour moi. J'avais trois personnes qui me détestaient. Je crois que pour ma sœur, ce n'était pas assez ; elle a jugé bon de faire de ma vie de lycéenne un enfer. Alors on pouvait dire que chaque personne sachant qui était Cheryl Tonkin la détestait. J'ai donc fini par moi aussi détester cette personne. J'ai tout haït en elle. Et si vous n'avez pas encore compris : je suis Cheryl Tonkin.

Chapitre 1 01

«Je suis égoïste, impatiente et peu sûre de moi. Je fais des erreurs, je suis hors de contrôle et parfois difficile à gérer. Mais si vous ne pouvez pas me supporter pour le pire, nul doute que ne vous me méritez pas pour le meilleur » Marilyn Monroe

______________________

Charlie en média.

****

Cheryl :

-Tu es sûre que tu ne veux pas que je t'accompagne ? me redemanda ma tante.

-Oui, je suis sûre tante Jenna, tu n'as pas à t'inquiéter je gère, tentai-je de la rassurer.

-C'est ça qui m'inquiète justement. Tu es plutôt censée avoir peur ou être stressée, ... Un truc du genre, et pas de gérer.

-A ce soir ! me contentai-je de lui répondre, ne voulant pas créer une nouvelle dispute.

-A ce soir ! soupira-t-elle, comprenant qu'aujourd'hui non plus je ne parlerai pas.

Ma tante était super avec moi depuis l'évènement. Mais elle insistait vraiment trop, et pour moi c'était nouveau tant d'inquiétude sincère à mon égard.

Je m'avançai vers la cour, où on pouvait nettement remarquer les élèves discuter ou tout simplement rire. J'aurais aimé rejoindre l'une de ces élèves en lui demandant de m'aider à trouver ma classe. On serait devenu les meilleures amies du monde, comme dans les livres ou les films. Mais je ne le fis pas, car je n'étais ni dans un film ni dans un livre ; de plus, je ne méritais l'amitié de personne, et surtout je ne voulais plus souffrir.

En arrivant dans les couloirs de mon nouveau lycée, j'entendis un rire qui me força à me retourner pour voir à qui il appartenait. Vous savez, c'était un de ces rires qui, même lorsque la chose n'est pas drôle, vous fait rire comme même . En me retournant, je remarquai un groupe d'amis qui se démarquaient des autres. Non pas à cause du rire d'une des filles du groupe, mais à cause du garçon étalé sur le sol, qui, j'en déduisis, fait rire son amie.

Je me retournai et repris mon masque de fille impassible, qui avait laissé place durant quelques secondes à un sourire amusé.

Charlie :

J'éclatai de rire en voyant Dylan se manger le sol. Sérieusement, ce mec était le gars le plus maladroit au monde : même ma cousine, un bambin, qui venait à peine d'apprendre à marcher tombait moins que lui ! Le plus drôle, ça reste quand même d'entendre le rire de Betty ; on aurait dit une hyène qui avale une chèvre de travers. Parfois, je me demande comment j'avait fait pour avoir des amis aussi bizarres, entre Dylan qui a deux pieds gauches, et Betty l'extravagante. Sans compter Rachel et alex, le couple inséparable. On pouvait dire que j'avais touché le gros lot ! J'arrêtai de rire en entendant la cloche sonner.

-Lève-toi imbécile, dis-je à Dylan en lui tendant la main. Ça a sonné, et je n'ai pas envie d'arriver en retard au cours de Madame Cooper, déjà que j'ai pas fait son devoir à la con, pas besoin d'ajouter un retard.

Il saisit ma main puis se leva. Il commença à avancer dans les couloirs, avant de se faire arrêter par Rachel, qui semblait s'être décollée d'Alex.

-Heu... Dylan, la classe c'est de l'autre côté hein !

-Je le savais c'est bon, je voulais juste vérifier un truc là-bas, dit-il en montrant la direction qu'il avait empruntée avec son doigt.

-Ouais, bon moi j'vais en cours, dis-je en donnant une tape amicale sur l'épaule de Dylan.

Je m'avançai vers ma salle, avec Betty à mes côtés, qui chantonnait le refrain de Come as you are de Nirvana. En arrivant devant la porte de ma classe, je fus soulagé de ne pas être en retard. Cependant, une personne était assise à ma place. Je ne vous cache pas quel fut mon étonnement en remarquant que je ne connaissais pas la personne. Pas que je sois particulièrement populaire ou autre chose du genre, mais c'est une petite ville et tout le monde se connait. J'étais tenté de lui demander de changer de place, mais l'entrée de Madame Cooper m'en dissuada. A la place, je m'assis à une autre table, contrairement à Betty qui s'était assise à sa place habituelle, à côté de la nouvelle. Car oui elle était sûrement nouvelle, vu que je ne l'avais jamais vue auparavant, et que j'aurais remarqué sa chevelure rousse.

-Silence tout le monde ! cria Madame Cooper.

Elle semblait chercher quelqu'un des yeux, puis sourit d'un air satisfait, alors qu'elle devait sûrement avoir trouvé.

-Bien, alors tout d'abord bonjour à vous tous ! J'espère que vous avez passé un bon week-end. Ensuite, aujourd'hui nous recevons une nouvelle élève, dit-elle en s'avançant vers la voleuse de place. Veux-tu bien te présenter à la classe ? termina-t-elle en lui souriant.

Cheryl :

Je me levai de ma chaise et commençai à parler en fixant un point invisible dans le mur.

-Je m'appelle Cheryl Tonkin, j'ai dix-sept ans et je viens de Boston.

-Alors dis-nous Cheryl, pourquoi as-tu quitté Boston ?

Car mes parents n'assumaient pas que leur fille ai fait une tentative de suicide ?

-J'avais besoin de m'éloigner des grandes villes, me contentai-je de répondre.

-Bien. Alors bienvenue au lycée Little Silver Cheryl.

Cheryl en média.

*****

Charlie :

A midi, lorsque la cloche sonna, je me dépêchai de ramasser mes affaires ; je n'en pouvais plus des deux atroces longues heures passées. Nous avions regardé un documentaire, tandis que monsieur Lauthner rattrapait les heures de sommeils qu'ils lui manquaient. Apparemment, il venait d'avoir un bébé. Le pauvre, ça ne devait pas être facile tous les jours.

-Mon Dieu ! Je n'en peux plus, s'exclama Betty dès que l'on sorti.

-De quoi ? demanda Alex en arrivant à nos côtés.

-Du documentaire pourri de Monsieur Lauthner, soupira bruyamment Betty, excédée.

-Ah ouais, il nous l'a diffusé la semaine dernière.

-Où est Rachel ? questionna Betty.

-A la bibliothèque, elle doit terminer un devoir, répondit Alex.

-Moi, je crève la dalle ! M'exclamai-je en poussant les portes de la cafétéria.

Contrairement à ce que l'on pouvait croire, on ne nous servait pas de la bouffe particulièrement dégueu, même s'il n'y avait que deux plats mangeables, sans qu'on ait peur de finir avec une gastro. Ces deux plats étaient le pouding et la salade.

-Au fait, Charlie, t'as vu la nouvelle ? me demanda Betty, une fois que l'on fut assis.

-Oui, elle m'a volé ma place je te rappelle, rétorquai-je.

-Quelle nouvelle ? s'étonna Alex.

-Celle qui vient d'entrer dans la cafet avec Dylan, lui montra mon amie d'un signe de tête, déballant son sandwich. D'ailleurs, reprit-elle, qu'est-ce que Dylan fout avec elle ?

C'est vrai, qu'est-ce que Dylan foutait avec la nouvelle.

On continua à les observer, jusqu'au moment où ils se séparèrent. La nouvelle alla s'asseoir à une table seule, tandis que notre ami vînt dans notre direction.

-Yo les moches ! nous salua-t-il en arrivant à notre table.

-Qu'est-ce que tu foutais avec cette fille ? demanda sèchement Betty.

-Qui ? Cheryl ? C'est la nièce de Jenna, nous expliqua Dylan, comme si c'était normal.

-Et ? s'impatienta Alex, tout comme Betty et moi.

-Et James sort avec Jenna ce soir. Elle devait me faire passer le message, c'est tout !

-Ah d'accord.

Cheryl :

Je posai mon plateau rempli de nourriture sur la table. Je m'apprêtai à manger lorsqu'une centaine de mauvais souvenirs ressurgirent dans mon esprit.

Espèce de grosse vache!

Pends-toi ! Même la corde ne tiendrai pas .

Alors la baleine, toujours en vie ?

Je poussai mon plateau encore plein et bu seulement quelques gorgées de ma bouteille d'eau . Après tout, on ne changeait pas les bonnes habitudes, n'est-ce pas ? Je commençais à observer les personnes présentent dans la cafétéria. Contrairement à mon ancien lycée, il semblait ne pas y avoir de table spécifique pour les populaires, ce qui me rassura.

Je tournai la tête vers l'endroit où était assis le frère de James. Je pensais qu'il s'appelait Dylan, si je me souvenais bien. Je remarquais un détail qui m'avait échappé ; ce dernier portait un blouson aux couleurs bleu et jaune, celles du lycée. Une métisse aux cheveux noirs bouclés de taille moyenne se trouvait assise à côté de lui. Elle portait également un uniforme de cheerleader. Enfin, lorsque je me pris à observer le garçon assis juste à côté d'eux, je fus surprise de voir qu'il me fixait. Je soutenu son regard, ne baissant les yeux qu'au moment où il dû détourner le sien à cause d'un dernier garçon châtain. Lui non plus, je ne l'avais pas remarqué jusque-là.

Je rangeai mon livre, que je n'avais d'ailleurs pas lu, et pris mon plateau afin de le jeter. Ensuite, je décidai de rejoindre ma classe plus tôt que les autres, espérant pouvoir expliquer au professeur que j'étais nouvelle. Je ne voulais pas refaire une présentation devant toute la classe, comme le matin même chez Madame Cooper.

Charlie :

J'avais passé tout le repas du déjeuner à fixer cette fille, la nouvelle. Alors qu'elle allait commencer à manger, j'avais vu son visage devenir livide, comme si elle avait aperçu un fantôme, puis elle avait repoussé son plateau le plus loin possible sur la table. J'avais eu l'impression qu'elle voulait s'en éloigner. Elle avait alors commencé à observer les élèves présents dans la cafet. Quand ses yeux étaient arrivés à notre table, elle s'était mis à détailler chacun d'entre nous. Elle avait commencé par Dylan, ensuite ses yeux s'étaient posés sur Betty, et enfin sur moi. Mon regard avait alors croisé le sien, et nous nous étions défiés du regard, jusqu'à ce qu'Alex me tape l'épaule.

Je reportai mon attention sur mes amis.

-Charlie, t'en pense quoi ? me demanda Alex.

-De quoi ?

N'ayant rien écouté, j'étais perdu.

-Du match de samedi, m'informa Dylan.

-J'en sais rien, avouai-je. Après tout, ce n'est qu'un match amical.

Lorsque la cloche sonna, chacun se dirigea vers sa classe. Je jetai un dernier regard à la fameuse table, mais il n'y avait plus personne. Elle était déjà partie. Je me dirigeai donc vers ma salle avec deux de mes amis, Betty et Alex.

Cheryl :

Je me dirigeais vers ma salle de classe lorsqu'une fille me percuta de plein fouet. Notre collision fit par ailleurs tomber mon sac et son téléphone, sur lequel elle semblait concentrée.

Avant même que je ne puisse dire quoi que ce soit, elle m'agressa :

-Non mais t'es aveugle ou quoi ! Je ne savais pas que les roux, en plus d'être moches, étaient bigleux ! cria-t-elle en se retenant sur un casier pour récupérer son téléphone.

Inspire.

Expire.

Inspire.

Continuer

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