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Apprivoiser l’alpha puissant

Apprivoiser l'alpha puissant

FALENNI

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Dans un monde où loups garous et vampires vivent librement parmi les humains, Lyra Laine est une jeune fille de 19 ans, solitaire et débrouillarde vivant à New York. Son seul but est d'amasser suffisamment d'argent pour fuir au Canada, afin de mettre plusieurs états entre elle et Carlos, son beau père, un chef de gang, qui a décidé de faire d'elle sa chose. Dans sa course pour gagner sa liberté elle va croiser le chemin d'un animal immense qu'elle pense être un chien géant. Hypnotisée par ces yeux, fait elle vraiment le bon choix en recueillant cette bête blessée chez elle ? Ne vient elle pas de faire rentrer le grand méchant loup dans la bergerie ? © Tous Droits Réservés

Chapitre 1 01

_ Lyra, dépêches toi, le client attend !

J'arrache le paquet des mains de ce crétin de secrétaire afin de courir pour enfourcher mon vélo. Je travaille comme coursier dans New York, et cet idiot vient de me faire perdre 5 précieuses minutes parce qu'il avait mal fait son emballage. Le temps c'est de l'argent, moi, je n'en ai pas assez pour en perdre.

J'ai déjà fait plus de 50 kilomètres aujourd'hui, pourtant j'aimerais pouvoir faire encore au moins deux ou trois courses afin d'augmenter mon salaire de la journée. Pour atteindre mes objectifs, je fonce à travers la circulation, slalomant entre les voitures, m'accrochant parfois à un bus ou un taxi pour prendre un peu de vitesse.

Mon prochain client se trouve au milieu de Manhattan. Je dois me rendre à l'immeuble Vérone, dans un des quartiers d'affaires de la grosse pomme. C'est un endroit où je n'ai encore jamais mis les pieds malgré mon travail, car c'est un quartier plutôt vampire et ils ont tendance à faire appel à leurs serviteurs pour le genre de service que je rends. Ce n'est toutefois pas un problème pour moi d'aller là bas car l'argent n'ayant ni odeur, ni race, ni patrie d'où qu'il provienne, je le prends sans vergogne.

En suivant mon GPS d'un œil, je regarde les immeubles autour de moi en me demandant vaguement à quoi m'attendre. A ce que j'en sais, je n'ai jamais croisé de non humains, et contrairement au reste des gens que je cotoie je ne m'y suis jamais intéressé. Heureusement, les vampires sont de loins ceux qui s'expose le plus, donc malgré le faite que je vive dans un district exclusivement habité par ma race, j'ai quelques notions sur eux.

En premier lieux, sachant qu'il fut un temps où ils chassaient mon espèce pour ce nourrir, je suis contente d'être protégée par l'accord primaire. C'est un pacte de non agression qui interdit la chasse et la consommation non autorisée d'autres individus.

Même si je n'ai jamais fait confiance à la justice ni au loi pour me défendre, la prime que mon entreprise me propose pour venir si loin de mon quartier habituel m'aide à mettre de côté la prudence. Si les choses tournent mal, j'aviserai en tant voulu. Ce n'est de toute façon pas la première fois que je doive assumer ma sécurité toute seule.

Posant mon vélo contre le mur, je me dit qu'après tout, tout les bipèdes humanoïdes se ressemblent, aussi je n'ai pas plus à les craindre que les autres. Levant les yeux sur le building aux vitres impeccables et aux lignes vertigineuses, je songe aussi que la plupart des gens à l'intérieur doivent faire attention à leur image de marque: Manger le livreur ferait sans doute mauvais genre.

Enfonçant ma casquette sur mon crâne, je cale correctement mon colis sous mon bras, avant de passer les portes automatiques, trottinant jusqu'à l'accueil en chassant tout les doutes de mon cerveau. La femme à l'entrée me regarde arriver d'un œil sévère, tiquant sur mon jeans déchiré aux genoux ainsi que mon t-shirt Carapuce. Je suis bien consciente d'avoir 19 ans, et d'avoir dépassé l'âge des Pokémons, mais je me moque complètement de ce que pense le reste du monde.

De toute façon je ne suis pas là pour faire un défilé de mode. Sans lui laisser le temps de faire la moindre remarque, j'attaque directement :

_ J'ai un colis pour Monsieur Veroni, il faut que je monte, c'est urgent !

Elle hésite à me donner l'accès aux étages supérieurs, faisant la moue d'un air dégoûté sans cesser de me dévisager. Que croit-elle ? Que je viens faire des graffitis dans l'immeuble ?

_ Bon, au pire je peux vous laissez le colis ! Dis-je en haussant les épaules. Pour moi, ce n'est pas un problème, je dirais que c'est de votre faute si le client ne l'a pas eut à temps ...

Elle se mord la lèvre, inquiète en triturant ses dossiers, pesant le pour et le contre, tandis que je fais mine de tourner les talons.

_C'est bon, c'est bon ! Finit-elle par me répondre de mauvaise grâce. 42ème étage, le premier bureau à droite !

Stratégie du coursier numéro un : Quand l'accueil n'est pas chaleureux, opposer un calme apparent puis insinuer que l'interlocuteur risque sa place. C'est l'une de mes techniques préférées, j'adore voir les petits chefs de service passer de l'arrogance à la peur. Avec un sourire en coin, je la regarde me tendre un badge du bout des doigts.

_ Il est à rendre en sortant ! Me crache-t-elle en se tournant tout de suite face à son écran d'ordinateur.

_Sans blague ! Dis-je d'un ton acide. Moi qui rêvais de commencer une collection !

Je pars, alors qu'elle me jette un regard en coin furieux. La pique n'était pas obligatoire, mais je l'ai rajoutée en supplément pour le plaisir.

Je passe la porte de l'ascenseur, me retrouvant serrée au milieu d'une troupe d'hommes et de femmes en costume sévère sombre, tiré à quatre épingles. Je suppose que la plupart sont des suceurs de sang, mais je ne saurais pas les reconnaître et au fond cela m'est égal. Je ne pense qu'à ma prime et en attendant je me glisse dans un recoin pour mieux les surveiller.

Au 42ème, je fonce jusqu'au bureau indiqué, frappant à la porte avant d'entrer sans attendre de réponse. Après tout, plus vite j'en finit, plus vite je sors de cet endroit qui me rend un peu mal à l'aise.

Dans ma précipitation, je tombe nez à nez avec un grand brun en costume cravate, que je percute, prise dans mon élan.

Tout en grommelant contre les gens aux carrures trop larges, je fais un pas en arrière, cependant j'ai a peine bouger qu'il me retient par le bras.

_Votre odeur est fort agréable... Me dit-il d'une voix rêveuse tandis que ses narines se dilatent.

Je cligne des yeux, perplexe, en me disant qu'il n'a pas l'air sain d'esprit. Levant un sourcil, perplexe, je tente de me dégager en lui expliquant ce que je viens faire là.

_ J'ai un colis pour monsieur Veroni !

Il ne me lâche pas, ses yeux noirs me fixant avec l'intention de rentrer dans mon âme .

_C'est moi ! Dit-il tandis qu'un sourire en coin étire ses lèvres. Quel coïncidence, je crois que nous étions destinés à...

Je lui coupe sa réplique, qui je le sens va être bien lourde, en lui plaquant le paquet contre le torse de manière un peu brutal avant de lui tendre ma tablette pour la signature.

_ Signez ici, s'il vous plaît ! Lui répondis-je froidement, en lui donnant un coup de coude pour qu'il lâche mon bras qu'il tient toujours fermement.

Une fois qu'il se décide enfin à relacher son étreinte sur mon poignet, attrapant le colis par réflexe, je lui montre l'écran ainsi que l'endroit où signer. Quoi qu'il arrive rester professionnel : stratégie numéros 2 du livreur. La technique marche habituellement avec tout les dragueurs de bas étages et les gratte-papiers un peu trop énervés.

Malheureusement, cette fois ci fait partit des d'échecs car il me fixe sans bouger, comme s'il attendait autre chose que le colis qui ne semble nullement l'intéresser.

Ses yeux pétillent d'un éclats qui ne me dit rien qui vaille. Espérant en finir plus vite, alors que toutes mes craintes semblent prendre vie, je reprends en tentant de garder mon calme, malgré le malaise qui grandit en moi.

_ Monsieur Veroni, voulez vous votre paquet oui ou non ? Demandai-je avec insistance.

Contre toute attente, une autre voix masculine moqueuse résonne un peu plus loin.

_ Alors, patron, tes phéromones ne fonctionne plus ?

Je penche la tête en avant pour mieux voir derrière mon imbécile de client, découvrant un homme assis sur un large bureau de noyer qui nous regarde en souriant. Il s'approche soudain avec une démarche de prédateurs, sûr de lui comme si j'allais fondre sous son charme. Je plisse les yeux, en observant ce grand blond à la peaux pâle qui contraste étrangement avec son costume noire.

_ Vous êtes des vampires ? Lui demandai-je, en me demandant dans quel traquenard je suis tombé.

_On ne peut rien te cacher ! Me répond-il amusé. C'est Stéphane Veroni et au cas où tu ne m'aurais pas reconnu je suis Nigel Caliene...

Il a l'air sûr de lui, comme si aucune personne au monde ne pouvait ne pas savoir qui ils sont, et encore moins ne pas se pâmer devant eux.

Énervée par leur petit duo de crétins, je hausse les épaules, en le dévisageant de manière sarcastique, oubliant toute prudence.

_ Parce que vous êtes connus ?

Il me regarde bouche bée, pendant que l'autre explose de rire face à son visage dépité. Le blond, à priori vexé, se gonfle avant de reprendre avec dédain.

_ Je suis LE mannequin le plus en vue de ce siècle ! Je suis l'un des vampires les plus riches de New-York ! Le monde entier s'arrache notre marque ! Sans compter que Stéphane est l'un des plus grands PDG de New-York, il fait la une des magasines les plus côtés !

Je le regarde d'un air blasé.

_ Et en quoi ça m'intéresse dans ma vie de tous les jours ?

Il me fixe de ses yeux ronds, complètement halluciné, ouvrant la bouche comme un poisson hors de l'eau.

La situation n'avance pas, pire l'autre vampire tend sa main pour reprendre mon poignet, avec la tête du dragueur qui pense tenir une proie.

Je perds patience: je suis une livreuse, je suis là pour travailler pas pour supporter de gros lourds. Plus je reste immobile, plus ils ont l'impression qu'ils peuvent faire ce qu'ils veulent.

Agissant instinctivement, j'attrape le pouce qui frôlait la peau de mes doigts pour le tirer violemment en arrière. Les yeux du vampires s'agrandissent de surprise, alors que je pousse toujours plus loin jusqu'à ce qu'il mette un genoux à terre. Je lie dans ses yeux beaucoup d'incompréhension, comme s'il était beaucoup plus surpris par le fait que la souris attaque le serpent, que gêné par la douleur.

Choqué son ami se précipite vers nous. N'osant toutefois pas briser ma prise, il gesticule simplement inutilement avec de plus en plus d'énervement, tandis que celui sous ma poigne ne bouge pas d'un cil me regardant bouche bée.

_ Tu es dingue petite ! S'écrie le blond avec fureur, Tu joues ta vie ! Tu sais au moins à qui tu t'attaques ? Il est le prince de sang de New-York !

_ Au cas où vous ne l'auriez pas encore compris, je m'en bat les noix ! Ce que je sais, c'est que lancer ses phéromones devant quelqu'un de non consentant est considéré comme de la chasse ! Vous risquez bien plus gros que moi sur ce coup !

Je relâche ma prise, alors que les deux vampires me regardent abasourdis. Pour ma part, je tente de garder un visage impassible, tandis que je ne sais pas vraiment si la police viendrai me secourir ici.

Profitant qu'ils soient sidéré que quelqu'un ose leur tenir tête, je tend à nouveau ma tablette au brun qui est toujours à genoux par terre.

_Veuillez signer ! Lui ordonnai-je, en espérant qu'il mette du temps à s'en remettre.

Clignant des yeux, toujours aussi abasourdi, le grand Veroni de pacotille attrape le stylet puis gribouille sur l'écran. Je la récupère ensuite avec un geste vif avant d'enfonçer ma casquette à l'effigie de ma société sur mon crâne.

_ Merci d'avoir fait appel à la société Hermès express, leur dis-je a tout les deux en souriant tandis que le magnat vampire me regarde avec de grands yeux de plus en plus écarquillés. N'hésitez pas à nous recontacter pour d'autres commandes !

Stratégie 2 du livreur: Rester professionnel en toute circonstances. Il faut toujours respecter les règles.

_ Soyez en revanche plus polis la prochaine fois ! Leurs lançai-je en avertissement, ou vous prendrez mon poing en pleine figure ! Ce sera plus difficile de faire la une des magasines avec le nez de travers et les dents brisées !

Je tourne ensuite les talons vivement, me dirigeant vers l'ascenseur, aussi digne et calme que possible tout en essayant d'avancer très vite. Une fois à l'abri, quand les portes se ferment, je m'adosse à la parois, le souffle court en passant une main dans mes longs cheveux bruns, tout en essayant de me calmer.

J'étais à deux doigts de la crise cardiaque. Je ne connais pas bien les vampires, mais à priori une proie respirant leurs phéromones se trouve paralysée. C'est comme cela qu'ils se nourrissaient autrefois, avant que les trois races ne signent le pacte. Je ne suis pas passée loin de la catastrophe car je crois bien que le brun voulait faire de moi son dîner.

Les portes s'ouvrent soudain sur le rez de chaussée me faisant me redresser comme un diable à ressort. J'ai encore beaucoup de travail devant moi, je n'ai pas le temps de m'apitoyer sur mon sort. Ce n'est qu'une mésaventure dans ma vie déjà bien rempli de galère.

Une fois au bureau d'accueil, je jette le badge à la secrétaire outrée, qui le récupère inextremist en manquant de tomber de sa chaise. Je ricane d'un air mauvais en me dirigeant vers la sortie sans ralentir alors qu'elle se lève perdant totalement son calme en m'invectivant. Elle c'est tut avant même que je passe la porte, sa chef venant la gronder pour avoir troublé l'ambiance feutrée du hall.

Sans perdre de temps, je reprends mon vélo tout en jetant un œil sur ma tablette qui m'indique que j'ai un paquet à récupérer dans un autre quartier. Sautant sur la selle, je n'ai que quelques coups de pédales à donner pour me réinsérer dans la circulation, reprenant facilement un bon rythme. Heureuse de pouvoir sortir de la partie vampire de Manhattan.

Une heure plus tard, j'ai réussi à finir deux courses de plus avant de décider que c'était assez pour aujourd'hui. Je rentre donc au dépôt qui n'est pas très loin de mon dernier client.

Je suis entrain de poser mon vélo au moment où je croise Sam, un petit blond surexcité et toujours joyeux. En me voyant, il m'interpelle aussitôt avec un grand signe de la main.

_ Salut ma belle ! La forme ?

_ Ouais ! Dis-je laconique en espérant terminer rapidement la conversation.

_ Il paraît que tu as encore éclatée le quotas de course aujourd'hui ! Reprend-il admiratif en regardant les données de la journée sur sa tablette.

Après chaque vacations nos données personnel sont téléchargées de manière à être visible sur l'intranet. L'idée est que nous soyons tous en compétition, car celui qui effectue le plus de trajet gagne une prime. Autour de moi, je sens les autres coursiers qui me jettent des regards en coin acide, énervés que je remporte une nouvelle fois l'argent de la journée. Je sais que beaucoup d'entre eux rêvent au mieux de me détrôner, au pire de me voir passer sous un camion. S'ils savaient comme leurs jalousies me passe au dessus de la tête, j'ai bien d'autre chose à faire dans ma vie que m'occuper de ce qu'ils pensent de moi.

A vrai dire, je ricane, en me disant qu'ils seraient surpris en sachant ce que l'employée du jour a fait à ses clients durant sa vacation. Tout en cadenassant mon vélo, je me demande si les deux vampires que j'ai choqué, oseront venir se plaindre de ma prestation.

_ Tu as encore besoin d'argent ? Me lance Sam en me sortant de ma rêverie, se glissant à coté de moi sans faire attention aux regards courroucés autour de lui.

Véritable rayon de soleil, Sam fait parti de ses gens qui socialisent avec n'importe qui sans s'intéresser à ce que pense les autres. Il est une des rares personnes avec lesquelles je parle un peu.

_J'ai toujours besoin d'argent ! Lâchai-je en haussant les épaules.

Je n'ai pas encore atteint mon objectif pour pouvoir refaire ma vie au Canada. Il y a un certain quotas de fond à avoir pour faire sa demande de visa, surtout quand, comme moi, on a arrêté l'école à 14 ans. Alors que je range mes gants dans mon sac a dos, il me tend fièrement une affiche sur un centre vampirique.

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