L'héritage Bennett

La journée brillait sous l'influence lugubre de la perte d'un être cher, quand il réalisa qu'il était bel et bien trop tard.

Il ne pouvait pas s'avouer vaincu, quelque part au fond de lui une lueur d'espoir brillait timidement, il pesait le pour et le contre comme s'il négociait les possibilités de sauver la femme qu'il aimait profondément.

Les cheveux bruns en bataille, les yeux fixant cette pierre tombale réfléchissant à un éventuel coup du sort.

- Elles en seraient capables. Informa sa voix intérieure.

- J'aimerais te CROIRE... Répondit l'homme en grinçant des dents.

Torturer par son chagrin, Le Brun ténébreux se laissait tomber d'amour sur l'herbe comme pour prier le retour de son amour de toujours. Accroupi devant la tombe qui scintillait quand le rayon de soleil effleura la pierre de granite, d'un instinct minable, il posa sa main et caressa délicatement ce qu'il lui restait.

- De la poussière... S'insuffla le ténébreux.

- Ce n'était pas ainsi que cela devait se terminer... Répondît sa voix intérieure.

La douceur du granite mêlée au froid de sa peau démoniaque eu l'effet d'une décharge électrique dans sa paume massive, le ténébreux se releva aussi sec comme protection défensive.

Il regardait autour de lui, observant d'éventuels témoins indésirables.

Soulagé, il savait très bien que le cimetière était vide d'humains. L'homme prenait toujours ses précautions pour ne pas croiser les témoins involontaires.

- Si ce destin n'était que de la poudre aux yeux ? S'insuffla-t-il à nouveau.

- Toujours la même rengaine... Mon pauvre ami. Répéta sa voix intérieure en boucle.

Le ténébreux prenait une profonde et douloureuse inspiration, l'air qu'il inspirait avait l'effet de micro-verre coupant sa trachée. Cette sensation que l'homme cherchait à s'infliger, soulageait son désir meurtrier.

Pour la première fois, le ténébreux immortel voulait crever auprès d'elle. Oublier une bonne fois pour tout, le lien qui les unissaient si subtilement, ce même lien qui les avaient séparés pour l'éternité.

Le ténébreux restait de marbre debout, tétaniser par une odeur familière qui pénétra ses conduits naseaux. Son sang démoniaque ne faisait qu’un tour dans ses veines malgré l'alerte évidente, il resta figé attendant sa sentence tant attendue.

Il comprenait que le démon qu'il connaissait par cœur l'observait derrière le chêne. Il ne pouvait plus résister à l'appel du sang, le ténébreux attendait sagement la rencontre qu'il avait toujours fuit.

- Il est temps que tu rentres à la maison. Se résigna la voix intérieure.

Le ténébreux se tournait enfin vers l'homme démoniaque qu'il détestait autant qu'il se répugnait, d'un pas lent mais sûr il se dirigea enfin vers le démon.

- Ai confiance en toi, tu me le rendras par la même occasion au moment opportun. Annonça paisiblement l'inconnu.

Sans donner de réponse officielle, le ténébreux pris la main la tendue de l'homme.

Enclin à cette culpabilité qui le caractérisait depuis toujours.

< L'amour malsain survit indéniablement derrière un feu d'apparence gigantesque, consciemment ou inconsciemment >