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MAUVAIS DÉSIRE

MAUVAIS DÉSIRE

nesslodd

5.0
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Clara, une psychologue, se trouve face à un nouveau patient, Lucas. Emprisonné pour tentative de vol à main armée. Il est un individu au charme magnétique, aux yeux noirs perçants, au crâne rasé, et à la confiance en soi excessive. Bien que Clara ne soit pas autorisée à le voir autrement que comme un sujet d'étude, elle se rend compte qu'il hante ses pensées. Plus elle en apprend sur lui, plus elle comprend qu'il représente un véritable danger pour elle.

Chapitre 1 Chapitre 1

— Docteur García, je vous amène votre premier patient du jour, Lucas Laugier.

Le gardien de prison s'écarta de la porte pour laisser entrer le détenu avec lequel j'allais m'entretenir durant l'heure à venir.

La vingtaine, grand, musclé, le crâne rasé et les yeux noirs perçants, Lucas Laugier était un jeune prisonnier assez impressionnant. Néanmoins, en deux ans de métier, j'avais connu plus intimidant.

Les mains dans les poches de son bas de survêtement noir, il s'avança dans la pièce d'un pas nonchalant. Il y avait dans son allure outrageusement décontractée et la manière dont il me fixait sans ciller quelque chose qui m'alerta aussitôt. Un mélange de provocation, d'excessive confiance en soi et de volonté de plaire.

- Merci, Philippe, dis-je à l'intention du gardien, vous pouvez nous laisser.

- Si vous avez besoin de quoi que ce soit, je serai dans le couloir, me lança-t-il en sortant.

Je reportai mon attention sur Lucas et croisai son regard intense.

- Hum, vous pouvez vous asseoir, fis-je, en lui désignant la chaise vide devant mon bureau.

Il s'exécuta sans me quitter des yeux. Un peu gênée, je fis mine de feuilleter son dossier personnel, que j'avais déjà lu avec attention bien avant son arrivée.

- C'est donc vous la nouvelle psy, déclara-t-il d'une voix pensive, je comprends pourquoi ils vous ont engagée, vous êtes très charmante.

Je refermai d'un geste sec la chemise et relevai la tête.

- Monsieur Laugier..., déclarai-je en prenant un air sérieux.

- S'il vous plaît, appelez-moi Lucas, me coupa-t-il avec un petit sourire en coin.

Etrangement, je sentis les battements de mon cœur s'accélérer dans ma poitrine.

- Et vous, reprit-il, quel est votre prénom ?

- Désolée, je ne peux pas vous le dire.

Son sourire s'accentua, charmeur, sensuel.

- Vraiment pas ? Je ne vois pas ce que ça changerait.

- Pourrions-nous en venir à ce qu...

- Allez, doc ! m'interrompit-il, plongeant de nouveau son regard dans le mien.

J'eus le plus grand mal à m'en détourner. Pourtant, je devais fixer des limites sans faiblir.

- Lucas, nous sommes là pour parler de vous, pas de moi.

Il soupira.

- C'est peut-être pas plus mal, finalement, murmura-t-il, vous ne me plairiez plus autant si vous n'étiez pas aussi mystérieuse...

- Je m'appelle Clara, lâchai-je alors précipitamment.

Il haussa les sourcils, aussi surpris que je l'étais. Qu'est-ce qui m'avait pris ?

Fixer des limites, Clara. Des li-mi-tes!

- D'accord, je vois déjà à quel point vous m'appréciez, lança-t-il avant de s'esclaffer.

Je ne pus m'empêcher de rire à mon tour, puis tentai de rétablir un peu de distance.

- Ce n'est pas vrai, je ne m'appelle pas Clara, c'était une blague, mais vous devriez cesser d'essayer de flirter avec moi, Lucas. Je vous le dis franchement, c'est peine perdue.

- Parce que vous n'avez pas le droit d'avoir de relations avec vos patients, ou parce que je ne suis pas votre type d'homme?

Sa question me prit de court et il me fallut plusieurs secondes pour trouver quoi lui répondre.

- En effet, c'est formellement interdit par notre code de déontologie, et nous risquerions tous les deux des sanctions. Quant à mon type d'homme, je n'en ai pas de particulier, mais cela ne vous regarde absolument pas.

- Je vois, reprit-il.

— Quoi donc ?

- Vous comprendrez bientôt.

- Sérieusement, Lucas, dis-je en essayant de ne pas me laisser déstabiliser par son charme, j'aimerais que vous cessiez immédiatement ce petit jeu, d'accord? Parce que ça ne m'amuse pas le moins du monde et que nous ne sommes pas là pour ça.

Il soupira, agacé.

— Je vous avoue que je préférais l'ancienne psy. Même si je ne l'ai pas vue souvent, je me souviens qu'elle était beaucoup moins chiante.

Je replaçai une courte mèche brune derrière une oreille et lui adressai un sourire factice.

- Tant pis pour vous. Maintenant, il y a un point important que j'aimerais aborder avec vous.

Vous êtes en prison depuis quatre ans pour vol à main armée, et il vous reste un peu moins d'un an de prison à faire, c'est bien ça?

Lucas se contenta d'acquiescer.

Pourquoi ne pas avoir déposé de demande de liberté conditionnelle ? le questionnai-je,

intriguée.

- Parce que je n'en ai pas envie, répondit-il simplement.

Je le fixai, perplexe.

- Vous êtes bien le premier détenu que je vois qui souhaite rester le plus longtemps possible en prison...

- Si j'avais été dehors, on ne se serait jamais rencontrés, rétorqua-t-il en me faisant un petit clin d'œil.

Le regard noir que je lui lançai ne sembla pas l'impressionner le moins du monde.

- Disons que je n'ai personne qui m'attend à l'extérieur, alors... Autant rester et profiter d'un logement et de repas gratuits le plus longtemps possible, non ? ajouta-t-il d'un air provocant.

Je cru cependant déceler une certaine tristesse dans ses yeux, mais elle disparut presque aussitôt.

- Je trouve dommage que vous voyiez les choses ainsi, rétorquai-je, en essayant de cacher ma peine, vous savez pourtant que vous finirez bien par sortir un jour et que, ce jour-là, vous n'aurez toujours personne, n'est-ce pas ? Je comprends que vous ayez peur de vous retrouver seul, une fois dehors, mais...

— Je n'ai pas peur, m'interrompit-il froidement.

Je croisai les bras sur la poitrine et l'observai un instant, avant de reprendre d'une voix calme :

- Je suis là pour vous aider, Lucas. Et la conseillère pénitentiaire aussi, afin que vous puissiez vous réinsérer dans la vie professionnelle. J'ai vu que vous étiez mécanicien et...

- Je n'ai pas besoin de votre putain d'aide, OK ! s'écria-t-il brusquement, ni de celle de la conseillère pénitentiaire!

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