Kesssou973
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Princesse de huit ans : un phénix réincarné
CARRIE
Est-il possible pour une petite fille de huit ans de garder des souvenirs de sa vie antérieure ? Que feriez-vous si un jour, réveillé dans votre lit, vous vous retrouvez à l'ùge de huit ans avec les souvenirs de toutes les douleurs et humiliations auxquelles vous avez souffert aux mains de ceux que vous jugiez autrefois proches ?
Dans sa vie prĂ©cĂ©dente, la princesse royale, Yun Shang, a Ă©tĂ© traumatisĂ©e mentalement et physiquement. Elle Ă©tait une femme trahie par son mari, une mĂšre tĂ©moin de la mort tragique de son enfant unique, et une sĆur qui avait connu la cruautĂ© de sa sĆur aĂźnĂ©e royale. Maintenant, retournĂ©e Ă l'Ăąge de huit ans, avec ses souvenirs sur ces personnes, comment va-t-elle se venger ? DĂ©couvrez par vous-mĂȘme ! PhĂ©nix rĂ©incarnĂ© : la quatriĂšme dame sans Ă©gale
Mylove
Dans sa vie antĂ©rieure, elle Ă©tait mariĂ©e au prince hĂ©ritier depuis sa jeunesse et rĂ©gnait sur les six palais pendant plus d'une dĂ©cennie. Cependant, Ă la fin, elle meurt, trahie par sa sĆur cadette, dans un incendie qui a tout rĂ©duit en cendres.
Le phénix est un nirvana, renaßt du feu, avec une élégance sans égal.
En remuant ses ailes, elle commandait les nuages et les pluies dans le camp du Général, en avançant petit à petit.
Parmi les hommes de ce monde, qui peut toucher ce cĆur rouillĂ© ?
Ă la fin de ce rĂȘve, qui deviendra son compagnon de vie ?
Face Ă ce paysage de terres recouvertes de sang, comment pourrait-elle rivaliser le cinabre entre vos sourcils *.
(* N.B : Le cinabre est d'une couleur similaire au sang, et le cinabre entre les sourcils symbolise la beautĂ©. Cette ligne est une allĂ©gorie de la conquĂȘte des belles femmes) IGONDJO
Funny Horizon
Je me prĂ©sente : Igondjo Quentin Edowiza MaĂ«va. Ouvrez bien vos yeux. Quentin câest mon nom aussi. Bon, celui de mon ancien pĂšre. Je dis ancien parce que je ne sais pas si il est mort ou toujours en vie, mais dans les deux cas, je sais juste que je nâai plus de pĂšre. Pourtant je me rappelle quâavant je lâavais prĂšs de moi, mais ça, câĂ©tait avant. Je nâai pas besoin de vous dire que je suis mĂ©tisse.
Mon pĂšre, un expatriĂ© français travaillant pour le compte de Elf, Ă©tait mal nase (amoureux) de ma mĂšre. Il a commencĂ© Ă la draguer quand elle avait 16 ans, puis un bon matin, quand elle a eu 20 ans, elle a cĂ©dĂ©. Mais on vous parle dâune premiĂšre fois, et câĂ©tait dedans. Je crois quâil avait fait la cotis des spermatozoĂŻdes. lol
Je suis nĂ©e en 1987, et jusquâen 1994, on Ă©tait toujours une petite famille trĂšs heureuse. On passait mĂȘme les vacances en France.
Et puis un jour, quand papa mâa dit quâil partait en voyage lĂ , na neno, vendĂ© nâ Ă©bobo zâ Ă©zango, myĂ©rĂ© denguĂ© (jusquâĂ maintenant, mĂȘme lâĂ©chantillon de la lettre, je nâai pas reçu). Quand je demandais Ă maman, elle me disait juste de laisser. Maintenant, câest trop tard. Il ne me reste comme souvenirs que mon vieux passeport, des photos et la maison dâAbela qui est Ă son nomâŠ
En 1998, Tonton Henri a fait son entrĂ©e dans nos vies. LâannĂ©e qui a suivi, Rapombia Edowiza christopher Martin, mon petit frĂšre, est nĂ©. Mais en 2002, le divorce du mariage qui nâavait mĂȘme pas commencĂ© entre maman et tonton Henri est officiel, voici comment nous sommes retournĂ©s vivre Ă trois, Ă Abela. Bon Ă quatre avec Mamie, vu que mon Grand-pĂšre a cassĂ© la pipe dans la mĂȘme pĂ©riode. Mais bon, Mamie Ă©tait toujours entre deux pirogues (lol), pour aller faire son manioc au village et revenir le vendre Ă POG.
On vivait bien rien quâavec le salaire de maman et les recettes de la vente du manioc de Mamie. Elle nous gĂątait, elle nous cognait (surtout moi quand jâĂ©tais Ă©chouĂ©e en classe), mais on Ă©tait Ă lâaise, câĂ©tait notre mĂšre.
Je donnerai cher pour quâelle soit toujours lĂ . MĂȘme si câest pour me raser les cheveux, ou bien me frotter le piment sur tout le corps quand je rentre en retard ou que je dĂ©couche, je mâen fiche, je veux juste quâelle soit en vie.
En 2007, rien ne nous avait prĂ©parĂ© Ă ce dĂ©part si brusque. MĂȘme Mamie qui souffre dâhyper-tension tous les jours que Dieu fait, avec en prime les maladies de la vieillesse (lol), elle est toujours lĂ (je nâai pas dit quâelle doit mourir).
Câest Ă ce moment quâon a fait la connaissance de tous ceux quâon appelait « parents » depuis tout ce temps. Entre les ingrats, les aigris et les mâen-foutistes, on ne savait plus oĂč mettre la tĂȘte. Et puis il faut dire que moi avec ma sauvagerie et ma dĂ©linquance, les gens ne se bousculaient pas trop pour que jâaille vivre chez eux. Personne ne pouvait prendre aussi mon petit frĂšre parce que jâai dit il ira oĂč je j'irai, et vice versa. Maman qui supportait nos bĂȘtises nâest plus lĂ , je ne voulais pas que quelquâun tente de reproduire lâhistoire de cendrillon ou de cosette avec moi ou mon petit Bijou, mieux, on reste chez nous.
On comptait sur les doigts dâune main, le tonton ou la tantine, qui nous a dĂ©posĂ© le petit sac de riz Ă©lĂ©phant non parfumĂ© qui coute 1700fcfa lĂ , ou bien le paquet de sucre. Peut-ĂȘtre parce que maman Ă©tait fille unique, je ne sais pas ...
Tonton Henri donne souvent des sous, mais comme il a la bougeotte et beaucoup de copine, il faut compter au moins 3 mois avant que les prochains 70.000fcfa nâarrivent. Les deux amies et collĂšgues de maman de SDV, je nâallais les embĂȘter que si vraiment la situation Ă©tait dĂ©sespĂ©rĂ©e. Dans le petit argent qui est restĂ© aprĂšs le dĂ©cĂšs, Mamie a besoin de mĂ©dicaments, il faut payer « La Fontaineââ pour Bijou, moi ici je repasse encore le bac et je veux faire les cours de maths. Impossible. Heureusement que Franck Ă©tait lĂ .
Bon câĂ©tait un heureux Ă©vĂšnement Ă lâĂ©poque, aujourdâhui je crois que jâaurais prĂ©fĂ©rĂ© manger les badĂąmes tous les jours, que de lâavoir connu. Bref,
Quand câest fini avec Franck, jâai jugĂ© bon de mettre la maison en location, ça nous faisait un revenu mensuel au moins sĂ»re, et nous sommes venus vivre dans la vieille maison de Papi Dodo (Edowiza), Ă OmbouĂ© central.
Avec mon petit diplĂŽme de lâIST, Moov mâa embauchĂ© depuis 8 mois maintenant. Petit-Ă -petit, on vit mieux.