La passagère du side-car
issent, éphémères, volatiles, qui ne se laissent pas aisément capturer. Les deuils obscurs, latents, inavoués, secrets, jaillissent comme des fontaines. Des masques
, gorge sèche. Il fait sombre. Je n'arrive pas à accommoder, tout est flou. Mon corps se rappelle à moi, sens après sens, je peine à lever la main pour toucher mon visage. Des mots résonnent dans ma tête : « je
sous l'effort, je tremble. Terrifiée, je prends conscience d'être prisonnière de quatre murs
l n'y a rien qu'un sol nu, des murs nus. Mon regard est aspiré par un mince rayon de lumière, je plisse les yeux... Là-haut, une ouverture avec des barreaux
la toile se resserre. Ma répugnance infantile pour les aranéides se mue en terreur. Tétanisée, je pousse un cri d'effroi, maman n'est plus là pour faire barrière, je sens déjà son estomac se coller à moi telle une ventouse, elle va m'aspirer de l'intérieur, me vider de tous mes organes et me laisser exsangue, enveloppe
et me surprendre
? Qui m'a
'un mot gentil, d'une lettre, d'un message, d'une voix. L'horrible attente, la terrible, l'affreuse, la cruelle, l'effrayante, l'
éserve c
rceau qui me protégeaient étaient autant de boucliers qui me renforçaient dans mon isolementJ'entendais des voix assourdies, voulais tendre mes bras vers elles, senti
ens la lumière à travers mes paupières closes, respire profondément, régresse, laisse les sensations me pénétrer. Je suis bien au ch
ié. J'ai appris à vivre avec ce silence, ce manque de tendresse, ce manque de mots,
je suis en tra
ène, à la mode africaine, les chants vibrent tout le long de mon dos, je ferme les yeux, heureuse. Mes petits pieds ballottent à la cadence des reins qui se courbent et se redressent. D
on me laisse en paix, je n'ai pas faim, il me suffit de boire la vie. Je pleure et
ouvenirs cou
omme Bilou, mon nouvel ami, un ours brun qui me console, partage mes joies et mes peines profondes. Je le serre fortement contre moi, caresse sa fourrure, sens son velouté sous ma mai
'existe. Je me noie
ot qui me fixe de ses yeux noirs. Stupéfaite, je regarde ce tout petit être. J'imagine le toucher soyeux de son poil, puis en un éclair la vision disparaît. Que se passe-t-il ? Quel est donc cet
son de campagne, je revois son corps tout petit pour une queue démesurée. Je l'avais mis dans une boîte et l'abreuvais de lait chaque jour. Un matin, je l'ai retrouvé couché sur l
'indigestion, de l'i
e ce mulot réappara