Balade en terre sainte
s ce lit d'hôpital aux dimensions restreintes. La nuit qui va suivre va être longue et blanche, interminablement longue et invariablement blanche. Incapable de m'endormir à nouveau, je
salaud, ce moins que rien, aurait mérité mille fois de mourir à la place de mon ami. Je ressens de nouveau la torp
ions lourdement et naïvement. Nous sommes simple
aladie, de la souffrance et de la mort. L'enfer c'est les autres écrivait Jean-Paul Sartre en 1943 dans Huis clos. Pour ma part, cinquante-quatre ans plu
douleur somatique. Je lui parle de mon mal de crâne. Je rajoute que le physique est douloureux mais supportable. Quant au moral, je lui signifie qu'il est au plus bas mais que je compte tout de même aller de l'avant. Il semble réellement compatissant et m'écoute at
sans importance. La douleur morale rend tout cela secondaire. L'absence cruelle de Michel et la profonde tristesse de sa sœur me f
fant, d
ce est
a dit,
jou
nce est
e de cet amour fraternel. Il ne me reste qu'une impression, celle du vide tels un silence, une amputation, un manque. Un sil
t, je me surprends à supplier le créateur de l'aider à faire front face à ce grand malheur. Quand il ne reste que le désespoir, la prière est souvent une option toute choisie. Ce qui
discutent, l'une d'elles fumant nerveusement une cigarette en agitant la tête et les bras en signe d'agacement. L'autre femme pareille à un mannequin de cire paraît immobile. J'observe froidement tout ce petit monde de mon poste de surveillance. Deux impressions me viennent à l'esprit. L'impression première est de regarder un vieux film de sé
conversation. Il comprend vite que je n'ai pas envie de discuter. Je lui réponds par des phrases courtes ou je me contente de hocher la tête. Il cerne assez vite mon état d'esprit et n'insi
re vous mais je n'ai pas le
prends, soyez tranquille me r
sont plus les mêmes gens, ils ont laissé la place à d'autres figurants. Ils sont désormais plus nombreux, certains s'éloignant d
à mon grand étonnement elle n'y est pas. Je décide alors d'enquêter auprès du personnel. Une soignante m'explique qu'elle est sortie depuis une demi-heure accompagnée par ses parents. Son départ me semble prématuré
des soins infirmiers à domicile. Ma plaie au crâne guérira vite mais j'ai de sérieux doutes pour mes bleus à l'âme. Ma chambre doit être libérée après le repas du déjeuner mais c'est t
e tomate en guise d'entrée, servis avec une vinaigrette industrielle, n'ont aucun goût. Les yeux bandés, je n'aurais pas pu deviner
s du Florentin n'est plus qu'un enfant dévasté, inconsolable et malheureux. Malgré leurs bons sentiments, ni l'un ni l'autre ne trouvent les mots pour colmater les brèches de ma souffrance. Je renifle ma peine et ravale mes larmes en rejoignant la voiture dans un silence religieux. Au moment de monter dans le véhicule, une angoisse me saisi
y restent car je ne pense pas pouvoir les réécouter un jour. Trop chargés de malheur car trop liés à l'accident, ils sont désormais en disgrâce dans mon esprit. Hier, je les vénérais, désormais je les bannis. Hier, j'exaltais, je chantais et aujourd'hui je subis, je pleure mon ami, mon frère. Les reliefs de l'existence sont très éprouvants, les arrêt
s ne m'ont fait cet effet-là. Auparavant tellement agréables à mon goût, elles sont sans grand intérêt aujourd'hui. Ce ne sont finalement que des artères de passage. La plupart sont abondamment polluées par les gaz d'échappement et souillées par les urines d'alcooliques incontinents. Néanmoins, je me rends compte que c'est moi qui ai changé et non ma commune. Ixelles est restée la même, col
, me rendent quasi mutique. Tout cela laisse mes parents perplexes et dans une triste incompréh
tais trop anéanti tel un zombi dépressif, une ombre tremblante. À leur retour, ils me relatèrent brièvement le triste événement : Minaa et sa mère, effondrées, n'ont cessé de pleu
aux toilettes. La seule fois où j'ai mis le nez dehors a été pour me rendre au commissariat afin de finaliser mon dépôt de plainte. Mes parents ont pris soin de téléphoner au gérant du Florentin pour lui expliquer mon état et lui ont fai
freuses et interminables nuits s'est écoulé où revenait souvent le même cauchemar dans la mine souterraine. Cette épouvantable mine infestée de rats, de chauves-souris, d'araignées et de mille-pattes. Je me réveillais toujours en sursaut quand j'apercevais le visage de Michel blanchir, se rider et