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La ville monde

Chapitre 2 No.2

Nombre de mots : 1169    |    Mis à jour : 23/11/2021

de côté et alimente une muraille terre, de rocs et d'os qui garde la ville du néant au dehors. Du coin de l'œil, Scoot observe son compagnon d'infortune. Trinn observe toujours

e préoccupaient de la pérennité de l'espèce. Mais Trinn ne se préoccupe pas de celles-là. Trinn n'a d'yeux que pour une seule espèce d'usines. Ces usines-là crachent la fumée la plus noire, la poix la plus épaisse. S'en approcher demande de l'expérience car l'odeur y est insoutenable. L'air vicié s'infiltre dans les bronches, englue les poumons et tache

ernier s'éloigne à regret, le souvenir de sa vie en bas encore frais dans son esprit. Mais Trinn ne le laisse pas s'apitoyer. Scoot est un cas à part, le premier depuis des décennies. Ils serpentent entre les tombes, foulent du pied les stèles

e est là, nous la g

ée derrière des années de terres, rejetée par ses côtés, ce n'est que pour contempler un gouffre béant, abysse creusé dans l

pour lui, rien pour ceux qui sont morts. Rien, à part ce trou et le fossoyeur, Trinn et Margie, sa fidèle Margie, Margie qu'il empoigne et caresse doucement, religieusement, comme une vieille amie à qui il est temps de dire au revoir. Il prend son temps. Il la contemple, en apprécie le bois. Il aime ses aspérités, son manche défoncé, la tête sale et gondolée. Puis, quand tout semble être dit, il soupire, la plante dans les

la force de ses bras. Il y pleurera à gros bouillons, sanglotera comme un môme à l'abandon. Il y passera sa rage, y maudira le monde et l'au-delà. Mais il s'y

les talons, abandonne le gosse à sa prison. Scoot ne comprend pas – pas encore– alors il le suit, comme toujours, avec entho

eux, éphémères comme des mirages, se glissent entre ses jambes et s'éloignent en riant. Les catins le cajolent, les commerçants l'apostrophent. Et tout ce beau monde, mort il y a dix, cent, mille ans, mis ensemble dans un capharnaüm d'humanité, une grande fête que rien n'arrête, tous le regardent passer, le fossoyeur, et saluent le nouveau venu. Les fantômes de Lior, amants de siècles et ennemis de décennies, tous déterrés de la même main, saluent cet homme que plus rien ne retient. Trinn connaît ces visages, sait quelles sont leurs histoires. Il se souvient de chaque trou, creusé à même la muraille alors qu'elle n'était encore qu'un tertre. Il se souvient du sol meuble, fraîchement remué, qu'il perc

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