Marc ou la Trahison Glaciale
t comptés. Le médecin avait été clair, le cancer qui la rongeait ne lui laissait que quelques semaines. Alors, pour son dernier voya
e qui l'avait toujours fascinée, un ballet cosmique qui lui rappelait
re, et les premières lueurs vertes commençaient à onduler au-dessus de l'horizon, des rubans de soie silencieux et majestueux. C'était magnifique. Une beauté si pure et si vaste qu'elle en avait l
age, il était parti pour une expédition en montagne dans les Alpes et n'était jamais revenu. Une avalanche, avaient dit les secours. Son corps n'avait jamais été retrouvé, mais il avait été déclaré mort. Vin
mètres de la sienne, s'ouvrit. Une silhouette d'homme en sortit, suivie de près par une femme plus jeune. Ils riaient doucement, leurs voix por
e Camille
ie, du froid, de la solitude. Mais ses yeux ne la trompaient pas. Même après vingt ans, même à cette
ait
elques rides au coin des yeux, des cheveux un peu plus grisonnants sur les tempes, mais c'était lu
nstruit sur vingt ans de deuil et de souvenirs idéalisés, venait de voler en éclats. La douleur n'était pas celle du chagrin, c'était une douleur aiguë, brûlante, celle de la trahi
Il lui avait volé vingt ans de sa vie, vingt ans passés à pleurer un fantôme. Et maintenant, alors qu'
s'y attendait vraiment. Le bruit s'intensifia rapidement, se transformant en un rugissement terrifiant. La neige dévalait la pente de la montagne voisine, un mur blanc et monstrueux qui
souffrance insupportable. Mais une autre partie, la partie qui venait de se réveiller dans un torrent de rage, refusait de lui laisser cette dernière victoire. Il ne
elle avec une froide détermination. "Il doit disparaît
as par peur, mais avec une étrange sensation de résolution. Si elle pouvait remonter le temps, si elle pouvait revenir à cette première année de leur mar
de blanc et de froid. Elle sentit son corps être projeté, brisé. La
ses mains. Elles étaient lisses, jeunes. Elle toucha son visage, pas de rides, pas de fatigue. Elle se leva et se précipita vers le miroir. La femme qui la fixait avait vingt-trois ans. C'était elle, vingt ans plus tôt. La date sur le calendrier numérique posé sur la table de chevet confirma l'impossible : nous étions un an ap