Un Monstre à Aimer
od
une bougie vacillante, que ma vie a basculé. Ce n'était pas un rêve. Ce n'était pas une illusion. Ce fut le moment
j'ai compris pourquoi ma
quille a volé en éclats. L'instant où la folie de ma mère s'est insinuée
de notre existence. Mon père, en la lisant, a blêmi. Combien de fois ai-je souhaité l'avoir brûlée, déchirée, détruite avant qu'il ne puisse en
il y a lu une prophétie. Il a cru que j'étais ce qu'elle décrivait : un monstre en sommeil,
, je sais qu'i
oix de ma mère, selon le r
s, tout commen
sque consciente de ma présence. Les arbres semblaient murmurer entre eux, comme des anciens témoins d'un drame qu'ils n'avaient jamais oublié. Le ciel, alourdi de bru
protégée par les flancs massifs des Appalaches, était ma cachette secrète. Les montagnes formaient une sorte de cocon, immense et silencieux, retenant la brume du matin comme une of
roit idéal pour me
étiquetée, numérotée, oubliée. Non, celui-ci, je l'avais volé dans l'atelier de mon père. Il n'était pas chargé de mauvaises ondes, pas possédé par une tragédie. Pourtant, impossible de le
que j'avais une im
omme si j'allais effrayer un fantôme. Allez Elodi
prima contre ma paume moite. Un loup hurlant. L'ironie était mordante.
couteau et courir le plus loin possible de cette vie artificielle que je m'étais battue pour construire ces quatre der
t typique de Nathaniel Rose de toujours tout maintenir en parfait état, que cela plaise ou non. Sèche, je déposai la gaine et marchai vers un jeune arbre
petit-déjeuner men
ent sous ma peau pâle, comme des filets de lumière bleue. Je levai le couteau, mais ma main tremblait tant que je dus l'abaisser et le
test, pensai-je
Le silence était épais, seulement brisé par le bruissement léger du brouillard. Le soleil
t, et l'approchai de mon bras. La lame frôla ma peau dans un frisson glacial. Un souffle. Un murmure métall
ux le
du déni. Mes ancêtres avaient tous, avant de succomber à la malédiction, consigné leur descente dans la folie. Il était donc logique que je commence à écrire la mienne. Ma propre ver
itant, j'ai re
s archives, avaient déjà engendré une descendance à mon âge. Tous étaient morts. Certains traqués et abattus. D'autres, comme ma mère, s'étaient donné la
ore lucide lorsqu'elle a rédigé cette lettre, organisé sa livraison différée et effac
vraiment du courage que d'abandonner ? Depuis que j'ai reçu cette lettre, chaque année, je suis venue ici pour réfléchir. Po
robuste. L'année suivante, une corde. Elle a fini accrochée à un arbre, transformée en balançoire. L'an dernier, le revolver de mon père. Le go
ond, je ne ve
ibre. Normale. Et je pensais
llé. Rien d'alarmant, n'est-ce pas ? Je croyais que papa avait décidé de me faire plaisir
t de mon père : une urgence au travail,
i avais-je sen
iscérale. Je l'ai suivie jusqu'à la maison des Redmond, n
uvent pas sentir
es lou