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Un avenir incertain

Un avenir incertain

ZAZI

4.8
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30
Chapitres

L'avenir s'Ă©difie sur des ruptures et des renouements naturels qu'aucun homme n'est capable d'Ă©viter .

Chapitre 1 Chapitre 01

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Chapitre 1

Il est 8heures du matin et je suis devant l'Ambassade des Etats Unis à Yaoundé. Je n'ai pas de famille à la capitale donc j'ai quitté Douala à 4heures du matin et ai dormi dans le bus. Hum affaire de Mbeng, j'ai fait trois tentatives de demande de visa et rien n'a abouti.

C'est la 4Ăšme je viens rĂ©cupĂ©rer mon passeport ; s'il y'a le visa Ă  l'intĂ©rieur tant mieux sinon tant pis car je suis une habituĂ©e des situations. Toutefois, contre toute attente, je reste positive ; le rĂ©seau de mon pote Enzo avait l'air vraiment bien. dailleurs, deux personnes parmi mes connaissances sont allĂ©es en Angleterre par le mĂȘme rĂ©seau donc le tour si lĂ  Dieu va sauf que m'aider blague Ă  part.

Huit heures pile je suis dans le rang devant l'Ambassade, j'attends en ayant dĂ©jĂ  Ă©teint mon tĂ©lĂ©phone parce que je ne veux mĂȘme pas les coups de fil du style « Ange tu as eu? »

Dix heures, on m'appelle, c'est mon tour et mon cƓur se met alors Ă  battre. Je transpire comme une malade, je n'arrive mĂȘme plus Ă  marcher. Je vais au guichet et on me remet mon passeport que je garde fermer de peur de l'ouvrir.

Devant moi, se trouve une jeune fille qui pleure Ă  chaudes larmes en se jetant au sol comme si elle venait de perdre un membre de sa famille. Maman c'est toujours le visa comme sa?

Je sors de cet endroit et je vais m'asseoir Ă  l'arrĂȘt d'un bus. Je prends une bonne bouffĂ©e d'air, j'ouvre calmement mon passeport et je vois « UNITED STATE OF AMERICA ». Un visa de six mois hein? Je n'en reviens toujours pas, je referme mon passeport et j'ouvre encore une deuxiĂšme; qui sait peut ĂȘtre ça a disparut comme les blagues mais heureusement je revois la mĂȘme chose.

Je ne peux pas crier car je suis Ă  un arrĂȘt de bus et on risque de me confondre Ă  une folle. Trois ans oui trois ans que je cherche la route qui mĂšne Ă  Mbeng ; ma mĂšre en a bavĂ©, nous avons Ă©tĂ© victimes de plusieurs arnaques ; aujourd'hui on a atteint notre but grĂące Ă  la patience et Ă  la persĂ©vĂ©rance. Je prends alors mon tĂ©lĂ©phone et j'appelle ma mĂšre :

- Allo ma'a

- Oui jessi cava ?

- Ma'a je l'ai

- Hein? Parle un peu fort je suis au magasin tu dis quoi ?

- Ma'aaaaaaa j'ai eu le visa pour le state ooohhhh

- Anamariaeeeanamariaeeehovuma a nyakoreeeeeh

- Ma'a pardon arrĂȘte de chanter dans mes oreilles

- Et seigneur tu es grand mon Dieu ! tu n'oublies personne ! merci de nous avoir accorder une autre chance ange ! prends le premier bus et reviens ici à Douala rapidement et attrape bien ton passeport on ne sait jamais avec les malfrats de Yaoundé ! ils peuvent arracher ça et falsifier le nom la mafia du Cameroun on connait.

- Ok ma'a je vais comme sa a Buca voyages prendre le bus on se voit le soir.

-Ok voyage bien ma fille et prends moi les mintumba Ă  mbumnyebel s'il te plait.

-Ok ma'a.

Je stoppe alors un taxi pour Mvan. 400 Mvan.

AussitÎt dit, aussitÎt fait. Je monte et je m'affale dans le taxi ; je suis tellement épuisée et si heureuse en ce moment. Je vais enfin voir Barack Obama seigneur Jesus. Jessi aussi va devenir statoise dans quelque temps, ah sa !

Le taxi gare enfin à Buca, je descends et je fais toutes mes formalités. Le bus décolle dans 1heure alors je décide d'appeler Donald. Donald c'est mon bébé, mon trésor mon chocolat...

- Allo Do'o.

- Oui bébé cava?

- Oui cava chéri, j'ai eu le visa !

- Bebeeeeeeeeee et c'est ça que tu dis avec une petite voix comme ça ?

- Do'o je suis Ă  Buca, je ne veux pas que les gens sachent toi mĂȘme tu connais le pays ci.

- Oh ma chĂ©rie je suis tellement heureux pour toi tu rentres quand ? On doit fĂȘter sa a la belle Ă©toile mon bĂ©bĂ© ma statoise mon choux hehehehe je suis trop content.

- Lol ok mon bus décolle tout à l'heure tu viens me chercher à l'agence non?

- Oui chérie j'aurai déjà fini le boulot. Fais un bon voyage ma chérie on se voit tout à l'heure, je t'embrasse

- Bisous bébé.

Le bus dĂ©colle finalement et je cherche mon siĂšge. DĂšs que je prends place j'ai envie de dormir. Mon voisin est un jeune homme. Je ne sais mĂȘme pas ce qu'il me raconte depuis que nous avons pris la route de Douala mais je le regarde sans l'Ă©couter. Il me dit mĂȘme quoi? Moi je go au state bientĂŽt, dis donc va raconter tes conneries Ă  quelqu'un d'autre. Au bout d'un certain temps, je finis par m'endormir sans mĂȘme m'en rendre compte en lui demandant bien sĂ»r de me rĂ©veiller quand on serait Ă  Boumnyebel pour prendre les mintoumba de maman car je ne veux pas l'avoir sur mon dos ce soir ; d'autant plus que je dois fĂȘter mon visa avec Do'o.

- Hey réveilles toi, nous sommes déjà à Boumnyebel ; cria mon voisin.

- Ah ook, merci beaucoup

Je me rĂ©veille et je prends les sous de mon sac que je remets au petit qui vend dans le bus. J'emballe bien et je mets dans mon fourre-tout. Je n'ai plus sommeil ; bien au contraire, mon estomac rĂ©clame de la nourriture et ma tĂȘte commence Ă  me faire mal.

On arrive enfin Ă  Douala et je bipe Donald qui me rappelle aussitĂŽt pour me dire qu'il est dĂ©jĂ  sur place. Le bus se gare et les passagers descendent. Mon cher voisin du bus insiste pour que je lui donne mon numĂ©ro mais je dĂ©cline. J'ai vraiment pas la tĂȘte Ă  cela en ce moment. J'aperçois mon bĂ©bĂ© dans sa petite jeep rouge deux places, il me fait un signe de la main et je lui dis de rester sur place car il y a trop de monde. Je marche vers sa voiture et il sort m'ouvrir la portiĂšre cĂŽtĂ© passage. Je monte directement, lui fait une bise Ă©clair et il dĂ©marre pour Ă©viter les bouchons.

Lui : Cava bébé ? tu m'as l'air vraiment épuisée.

Moi : Je le suis mon cƓur un aller-retour sans pause c'est vraiment Ă©puisant

Lui : On fait quoi alors ?

Moi : DĂ©pose moi d'abord Ă  la maison j'ai le paquet de maman et je vais me rafraĂźchir. Tu viens me prendre dans deux heures.

Lui : Ok ma chĂ©rie, montre moi mĂȘme le passeport que je vois aussi Ă  quoi ressemble ce fameux visa.

Je sors mon passeport de mon sac et je le tends Ă  Donald qui le prend et l'ouvre.

Lui: Waouh ma chĂ©rie, le rĂȘve devient rĂ©alitĂ©. Je suis vraiment heureux.

Donald gare enfin devant chez moi et je sors de la voiture en lui faisant un bisou

Moi : A toute bébé.

Lui: A toute choux.

Je m'Ă©loigne de la voiture et Do'o dĂ©marre et s'en va tandis que j'ouvre la porte. Maman doit encore ĂȘtre au magasin. Une fois dedans, j'enlĂšve mes ballerines tout terrain et dĂ©pose mon sac sur le canapĂ©, direction la cuisine pour prendre un bon verre d'eau glacĂ©e.

AprĂšs m'ĂȘtre rafraĂźchie, je vais dans ma chambre pour mettre une robe pendant que j'entends la voix de maman au salon.

Elle : Jessi oĂč sont mes mintoumba ?

Moi : akie mater tu ne peux mĂȘme pas demander si j'ai bien voyagĂ©, tu demandes seulement tes mintumbas ?

Elle: aka pardon laisse moi ça seulement le petit Yaoundé qui est ici à cÎté, tu veux me montrer quoi ? pardon vient me donner mes trucs ici j'espere que c'est bien pimenté comme j'aime.

Je sors de la chambre, ouvre mon sac et lui tends le paquet. J'en profite pour lui remettre mon passeport qu'elle prend malicieusement et me serre dans ses bras.

Elle : Ehh ma fille Jessi ! tu vois quand je te disais de prier ? tu voulais te tuer ici l'annĂ©e derniĂšre quand on t'a refusĂ©e ce mĂȘme visa. te voici qui va partir non ... la vie n'est rien ma fille quand tu tombes relĂšve toi.

Elle ouvre un mintumba et se met Ă  manger en regardant le visa pendant que moi je vais Ă  la douche.

Moi : Ma'a Do'o vient me chercher ce soir pour fĂȘter la bonne nouvelle.

Ma'a : Hummmm.

Moi: Koi hum ma'a ?

Ma'a : il faut faire attention avec ton Donald maintenant qu'il sait que tu vas voyager faut pas qu'il te fasse un enfant la je connais les Bassa, il va te bombarder un enfant la pour cimenter sa place.

Moi : (avec un air tellement amusĂ©): ahahaha ma'a tu vas me tuer de rire ah toi aussi Donald mĂȘme sait qu'il ne peut pas faire ça ehh ma'a.

Ma'a : En tout cas je disais seulement fais attention. Tu dois aller faire ton master, je ne veux pas les histories bizarre lĂ .

Moi: Ok Ma'a, je ferai attention.

J'entre finalement dans la douche et je ressors quelques minutes plus tard. Aujourd'hui j'ai pas envie de m'habiller. Je mets une petite culotte blanche et un chemisier vert pale. J'enfile mes sandales, ma montre ; oui je ne mets aucun bijou, le seul truc que j'ai toujours eu sur moi c'est ma montre et pourtant j'ai les oreilles percées. AprÚs un léger maquillage, je prends mon petit sac blanc. C'est alors que je reçois un message de Donald me disant qu'il est dehors et qu'il ne veut pas entrer parce qu'il sait que maman est présente. Je souris en pensant à la remarque qu'elle venait de faire à l'instant. Il est donc préférable qu'il reste garé dehors pour que je l'y rejoigne. Je sors de ma chambre et je fais une bise à maman qui regarde je ne sais quoi à la télé.

Donald : Hum bĂ©bĂ©, tu es sexy hein. C'est toujours le state lĂ  comme sa ? tu n'es mĂȘme pas encore partie mais tu t'habilles dĂ©jĂ  comme Beyonce ?

Moi : (amusĂ©e, j'Ă©clate de rire) : ahahahaha Do'o pardon dĂ©marre s'il te plait, ne casse pas mes cotĂ©s Beyonce mon Ɠil.

On va chez lui. Donald n'aime pas les restaurants encore moins les boites ou les bars. Il y va occasionnellement. La plupart de temps c'est chez lui qu'on passe nos soirées. On arrive finalement.

Donald: Je vais cuisiner bébé, toi assieds toi et occupe toi comme tu peux. Relaxe toi ma belle

Moi: merci mon cƓur

Donald a fait du poulet farcis aux pommes, de la salade et du riz blanc, on ouvre une bouteille de vin blanc et on s'installe Ă  table on parle de tout et de rien en se regardant dans les yeux et oui on s'aime.

Deux heures plus tard, on finit de manger et à mon tour de me rendre utile. Je nettoie tout et on s'affale sur le canapé autour d'un thé blottis l'un contre l'autre. Vu que Donald travaille demain matin, il décide de me raccompagner quelques heures plus tard parce que si je dors là, on risque passer une nuit blanche. Vers presque minuit, je rejoins mon chez moi et je trouve maman qui compte la recette du magasin.

Elle: Ah tu es de retour ? Je croyais que tu dormirais lĂ -bas ?

Moi (faisans un signe nĂ©gatif de la tĂȘte) : non, il travaille demain trĂšs tĂŽt.

Elle: Ah ok, on n'a mĂȘme pas vendu aujourd'hui, ah vraiment ça devient dur hein.

Moi (fatigue): Cava aller maman, je vais me coucher je suis bien fatiguée.

Elle : Repose toi on va faire le bilan de tout demain.

Moi: Ok bonne nuit maman.

Je vais dans ma chambre et me glisse sous mes draps avec ma culotte, trop fatiguĂ©e pour me mettre les robes de nuit lĂ  ah-ka d'ailleurs mĂȘme je dors avec qui ici ?

Vers 5 heures du matin, je me réveille, oui je me réveille toujours tÎt. C'est bien le cas quand on a Linette Soppo comme mÚre à 5 heures on est debout. Je regarde ma liste collée sur la porte de ma penderie :

Etape 1 : Avoir le visa ;

Etape 2 : Payer le billet d'avion ;

Etape 3 : Préparer le voyage ;

Etape 4 : Voyager.

Je souris en cochant « + » avec mon stylo rouge l'Ă©tape 1 ; je suis mĂȘme dĂ©passĂ©e.

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