Le monde conflictuel de Michael â„ïž Lisez le rĂ©sumĂ© dans le premier chapitre .
Prologue:
Je monte dans cette voiture que je n'aurais jamais imaginé ne fusse qu'approcher une seule fois dans mon existence. Mes bras me font mal, mes mains me font mal, mes poignets me font mal. En fait, mon corps tout entier me fait mal aprÚs la raclée que ces gens m'ont infligée une heure plus tÎt. Je n'aurais jamais du y aller, je n'aurais jamais du participer à cela. Maintenant je me retrouve en danger. J'ai toujours cru que jamais je n'irai dans cet endroit, que jamais ça ne m'arriverait a moi. Mais apparemment, comme tous les gens de mon espÚce, je suis condamné à avoir une mauvaise vie et une mauvaise réputation. Tant de conflits, tant de préjudices, je suis à bout de souffle. Mon pÚre m'a toujours dit qu'un homme doit rester fort, mais comment le rester lorsqu'on a une idée de ce qui nous attend et que ce qui nous attend est pire que tout, surtout pour quelqu'un comme moi?.
Nous roulons depuis un bon moment dĂ©jĂ mais je n'en ai cure. je rĂ©flĂ©chis juste Ă ce qui m'arrivera, si je pourrai m'en sortir, si je pourrai ĂȘtre le mĂȘme aprĂšs ça. C'est triste Ă dire mais je suis comme un etranger chez moi. Personne ne me prend en considĂ©ration, personne ne veut de moi, personne n'essaie ne fusse qu'une seconde d'ĂȘtre a ma place. Ils se contentent de me juger et de me rejeter comme si j'Ă©tais une bĂȘte de foire, comme si le fait mĂȘme d'exister Ă©tait un crime de lĂšse majestĂ©.
Le bruit du moteur qui s'arrĂȘte me tire de mes pensĂ©es. Je suis conduit a l'intĂ©rieur de ce que la plupart des habitants de ce pays craignent. Mes mains sont toujours liĂ©es et mon corps est toujours aussi douloureux. Nous entrons dans une salle Ă peine Ă©clairĂ©e oĂč se trouve un homme chĂ©tif assis sur une chaise en face de la porte que nous venons de franchir. Je reçois l'ordre de m'installer et de me taire. Ils en profitent pour discuter entre eux Ă propos de moi. Le policier chĂ©tif a un regard mĂ©chant, presque animal Ă mon encontre. Mon Dieu que vont ils faire de moi?
Le policier chétif: Alors comme ça on viole les femmes? Hum?
Moi: ...
Le policier chétif: Tu ne parles pas?
Moi: ...
Le policier: Mon petit tu sais ce qu'on fait aux violeurs? Tu sais ce qui va t'arriver ici la? Non tu ne sais pas sinon tu devais parler. Moi je suis le chef, quand je prends mon temps précieux pour t'adresser la parole tu réponds. EspÚce de chien! On doit tous vous bastonner(frapper) copieusement dans ce pays, bandes de mendiants!
Moi: ...
Vous vous demandez sĂ»rement pourquoi je ne parle pas. Non, ça n'a rien a voir avec ce que j'ai fait ou pas. La vĂ©ritĂ© est que j'Ă©vite juste de me faire tabasser Ă nouveau. En effet, la raclĂ©e que j'ai reçue plus tĂŽt Ă©tait le rĂ©sultat de mes rĂ©ponses. Comme maintenant, ils m'ont posĂ© des questions, j'ai rĂ©pondu et je me suis fais tabasser. Comprenez donc que cela ne sert a rien que je rĂ©ponde encore, sauf si j'en redemande bien-sur. Les regards menaçants de ces messieurs ne me disent rien qui vaille, une lueur assez curieuse d'ailleurs me fait penser a... non ça ne peut pas ĂȘtre ce Ă quoi je pense, non. C'est vrai que j'ai eu vent de cela mais...non je prĂ©fĂšre ne pas y penser, mĂȘme si c'est vrai, je n'en ferai pas les frais. Le policier chĂ©tif se lĂšve pour venir Ă mon niveau. En plus d'ĂȘtre chĂ©tif, il est assez petit de taille, pourtant il ne m'inspire pas confiance, loin de lĂ . Il pose la paume de sa main sur ma tĂȘte qu'il redresse dans sa direction et me fixe pendant plusieurs secondes. Ses yeux d'un jaune prononcĂ©, presque rouges, et son petit ballonnement au niveau du ventre me donnent une idĂ©e sur son penchant pour l'alcool. Je ne dis rien, je ne bouge pas, j'attends ma sentence.
Lui: Ăric, ferme la porte on va faire ça vite.
Ăric: Mais le...
Lui: Fais ce que je te dis. On verra pour l'autre aprĂšs. Tu sais qu'il ne viendra pas avant deux jours.
Ăric: C'est mĂȘme vrai.
Lui Ă moi: Mon petit tu as pris ton pied en violant la femme d'autrui non? C'est bien. Nous aussi on va prendre notre pied.
Ce n'est qu'Ă ce moment que je pose mon regard sur lui. Il a un sourire narquois et son regard descend sur mon pantalon. Je le vois se redresser en touchant le sien. Oui, cette lueur...je me disais bien. Ils vont abuser de moi, ici, maintenant? Seigneur pourquoi moi? Faut il vraiment que je passe par lĂ ? N'ai je pas assez trimĂ© dans ma vie pour que j'en arrive Ă ce niveau? Apparemment non, il faut peut ĂȘtre que quelqu'un me poignarde mortellement pour que tout cela finisse. Me suicider? Jamais! C'est pour les faibles, et je ne le suis pas. Pourtant je commence Ă sentir mes forces m'abandonner Ă la seule idĂ©e qu'un homme comme moi puisse...rhaaaaa!
Ăric: C'est mieux d'attendre que les autres lĂ partent, on sera tranquille.
Le chétif aprÚs réflexion: Oui tu as raison. Mets le d'abord en cellule, on va s'occuper de lui plus tard.
C'est le coeur meurtri que je me laisse guider vers un endroit assez lugubre. De l'humiditĂ©, de la moisissure, des odeurs repoussantes. Je crois que mon calvaire ne fait que commencer. Je suis poussĂ© dans une piĂšce oĂč se trouvent deux autres messieurs. Il y a une odeur d'excrĂ©ments, de sueur et d'urine. Je ne peux m'empĂȘcher de mettre la main sur mon nez en m'avançant dans la piĂšce. La porte de la cellule se referme derriĂšre moi et tout ce que je souhaite c'est disparaĂźtre ne fusse qu'une minute de ce trou Ă rats. L'un des messieurs prĂ©sents s'adresse a moi sans protocole.
Monsieur 1: Mon petit, c'est toujours comme ça au début mais tu vas finir par t'habituer.
Moi: ...
Monsieur: Moi c'est Guillaume et toi?
Moi: ...
Guillaume: Tu ne parles pas?
Moi: ...
Guillaume Ă l'autre monsieur: Oh Cianur tu vois ça? les policiers lĂ arrĂȘtent mĂȘme les muets?
Cianur: Qu'est ce qui t'Ă©tonne avec les maudits la?
Guillaume: C'est grave hein.
Cianur: Mon frÚre faut seulement t'installer hein. Nous on est posé mais y a rien de bon ici. La nourriture bad, le sommeil bad, la piÚce bad, tout est bad ici. On ne vit pas, on survit seulement mon frÚre. Mais bon on va encore faire comment? C'est la vie.
Moi: ...
J"aimerais bien savoir ce qu'ils ont fait pour atterrir ici et surtout si ils se sont fait abuser par les policiers. Guillaume me parait ĂȘtre un monsieur de la trentaine rĂ©volue tandis que Cianur fait beaucoup plus jeune, je dirais dans la branche 26 Ă 30 ans. Ils paraissent tellement Ă l'aise ici que c'en est choquant.
Tandis que je m'adosse à l'un des murs de la piÚce, ils continuent leur discussion sur la politique sans plus faire attention à moi. Le temps passe et ils ne s'en lassent pas. Combien de temps sont-ils restés ici. Moi j'ai à peine fait quoi deux, trois heures? Je ne sais pas. Mais le peu de temps que j'ai passé dans cette cellule me donne envie de partir d'ici au plus vite. Alors comment font ils? Serais je comme çà aprÚs quelques semaines passées ici? Serais je tellement à l'aise dans cet environnement malsain que l'idée de sortir d'ici ne m'effleurera plus l'esprit? Pourquoi pas, aprÚs tout j'en ai vu des vertes et des pas mures, ce serait juste assez logique que ça continue d'aller mal.
Vous me trouvez dĂ©faitiste? Vous me trouvez fataliste? Bah voyons! Je suis sĂ»r et certain que l'un de vous ici a participĂ© Ă mon calvaire. Je suis certain d'avoir j'ai croisĂ© l'un de vous dans un carrefour, dans un magasin ou dans un supermarchĂ© et que j'ai reçu de votre part les mĂȘmes regards dĂ©daigneux ou paroles blessantes venant des gens qui me cĂŽtoient. Non je ne suis pas dĂ©faitiste, je ne suis pas fataliste, c'est juste que j'ai appris avec le temps que les gens comme moi seront toujours marginalisĂ©s ici et que je devrais toujours travailler deux fois plus pour ĂȘtre acceptĂ©. C'est Ă cela que se rĂ©sume ma vie.
Vous voulez vraiment savoir ce qui a fait de moi la personne que je suis devenue aujourd'hui? Bah il suffit de remonter dans le passĂ©. Oh oui on peut dire que mon passĂ© n'a jamais Ă©tĂ© trĂšs reluisant. Bien-sur, vous avez besoin de savoir. Vu que je serai peut ĂȘtre ici pendant un bon bout de semaines ou de mois, pourquoi ne pas tuer le temps en vous parlant un peu de moi? Avant de commencer, j'aimerais bien savoir Ă qui j'ai affaire...
Des bruits de pas s'avancent. J'étais tellement concentré à autre chose que j'ai complÚtement oublié ce qui m'attendait. J'entends la porte s'ouvrir et ceux qui m'ont emmené ici entrent dans la salle. Ils ne font pas cas des des autres et m'attirent à l'extérieur. C'est l'heure de la sentence. Je fais une priÚre dans le coeur avec tout le désespoir du monde. Seigneur baisse le regard sur moi par pitié et pardonne moi d'avance pour ce que je serai capable de faire pour me défendre!
Je suis conduit vers une autre salle, différente de la précédente. Ils me poussent brutalement et je me retrouve au sol aprÚs avoir trébuché . Ils sont deux sur place avec moi. Puis le policier chétif entre à son tour, le sourire aux lÚvres.
Le policier chétif: Bon, je crois qu'il est temps qu'on lui donne une petite leçon.
Il s'approche de moi en posant la main sur la taille de son treillis, ce qui me fait serrer les poings par réflexe. Je le vois retirer sa ceinture lentement, de la maniÚre la plus normale possible. Je ferme les yeux, refusant de croire que je puisse vivre une telle chose en live et que j'en sois la victime. Je préfÚre m'évader et parler d'autre, penser à autre chose, entre autre mon passé. Vous devez absolument savoir ce qui m'est arrivé jusqu'ici. Comme je vous l'ai dit, il m'est important de savoir à qui je m'adresse. Alors si vous n'y voyez aucun inconvénient, j'aimerais que vous vous présentiez avant que je ne le fasse...
S.M.M
Chapitre 1
Vous voyez? C'est ce que je disais tantÎt, les gens m'ignorent toujours lorsque je m'adresse à eux, plus précisément des l'instant qu'ils m'entendent parler. Je ne m'attarderai pas sur le fait que vous ayez refusé de vous présenter, en dehors de Joana Bike que je suis heureux de connaßtre. Bref ce n'est pas cela le plus important.
Je suis un jeune homme né de mÚre togolaise et de pÚre gabonais. Cette espÚce de double nationalité m'a toujours créé des problÚmes, des conflits de toute sorte. En vrai, je me suis toujours senti un peu rejeté, mais ça vous allez le découvrir par la suite.
Je m'appelle Sogbe Michael Mpolo et voici mon histoire...
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Vivent les mariés, vive les mariés!
Je reçois un jet de grains de riz à la sortie de la marie vu que je précÚde les mariés. Mon pÚre vient de s'unir avec une femme qui n'est pas mÚre. Et moi je suis juste figurant dans ce cercle de bonheur. Non pas que cette femme soit méchante, bien au contraire, mais je ne me sens vraiment pas à l'aise. Mon pÚre l'a connue à son lieu de travail. Je le sais parce que les premiÚres fois ou je l'ai rencontrée, c'était là -bas. Elle connaßt mon pÚre depuis un bon bout de temps je crois. Elle venait fréquemment à la maison et arrivait toujours avec des petits cadeaux pour moi. Et un jour, ils m'ont expliqué que désormais elle vivrait la. J'ai eu un petit pincement au coeur en pensant à ma mÚre mais j'ai fini par l'accepter. Ma mÚre est décédée quelques temps plus tÎt et ma nouvelle maman a beaucoup contribué à aider mon pÚre pendant le deuil. Oui, vous avez parfaitement lu, je suis orphelin de mÚre. Papa m'a fait savoir que rien ne la remplacerait jamais dans son coeur mais j'aurais préféré sa présence parmi nous. La présence physique vaut mieux que tous les souvenirs du monde.
Aujourd'hui est le jour qu'il ont choisi de s'unir pour la deuxiÚme fois, aprÚs le mariage à la coutume bien sur. Tous les parents de papa sont là et ceux de ma nouvelle maman aussi. Il y a tant de mouvements autour de moi que je suis un peu perdu. Alors que nous passons à la séance photo, j'entends mon pÚre discuter avec ma nouvelle maman.
Papa: Il sera dans la voiture des garçons d'honneur. Ne t'inquiÚte pas!
Ma nouvelle maman: Non je préfÚre qu'il soit dans la voiture avec nous.
Papa: Mais pourquoi faire?
Ma nouvelle maman: Enfin tu ne vois pas qu'il est mal à l'aise avec les autres? Je préfÚre qu'il reste avec nous, au moins jusqu'au cocktail.
Papa: Ce n'est pas juste pour moi ça.
Ma nouvelle maman: Je sais mais on aura le temps d'ĂȘtre ensemble tous les deux.
Papa: Bon d'accord!
Ma nouvelle maman Ă moi: Michael!
Moi: Oui tantie!
Ma nouvelle maman: Tu vas monter avec nous dans la grosse voiture hein?
Moi heureux: Oui tantie!
Le reste de la cĂ©rĂ©monie se passe bien, je suis au petit soin dans les bras de ma nouvelle maman. Papa semble trĂšs heureux, si heureux qu'Ă certains moments je lui en veux un peu. Il ne devrait pas ĂȘtre si heureux avec elle, si? Est ce qu'on peut aimer deux femmes diffĂ©rentes? Il m'a dit qu'il aimait toujours maman mais il est bien avec celle lĂ . Si il est bien avec elle, c'est qu'il n'Ă©tait pas bien avec maman, non? Tant d'idĂ©es se bousculent dans ma tĂȘte que je ne sais plus ou me mettre. Je profite du tour de ville et du cocktail pour m'amuser avec les autres, mais ce n'est pas facile du tout. Il ne jouent qu'entre eux et refusent de me passer le ballon. Papa me les a prĂ©sentĂ©s comme mes cousins direct, mais la proximitĂ© entre eux et moi est quasi inexistante. Tout d'abord il y a Yeno, le plus grand de la bande qui aime faire des blagues sur moi. Ensuite, il y a Brice, un peu plus calme mais qui suit tout ce que Yeno fait. Enfin, il y a Tony, presque aussi mĂ©chant que Yeno. En vĂ©ritĂ©, je m'entends mieux avec mes cousines, mais les autres se moquent de moi lorsque je reste avec les filles alors je fais tout pour me trouver une place partie mes cousins.
Yeno: Oh le togolais!
Tony: Est ce qu'il sait mĂȘme jouer au ballon lui?
Yeno: Pouff les togolais jouent quel ballon? Il savent seulement soulever les bassines.
Brice: Les gars, tonton André va se fùcher si...
Yeno: Laisse ça, tonton André est avec sa nouvelle femme. Il n'a pas le temps de regarder ce qu'on fait. Et toi Michael si tu lui dis ce que je viens de dire, je te casse la gueule.
Moi: ...
Yeno: Tu veux jouer?
Moi timidement: Oui
Yeno: Bon fais moi d'abord 10 jongles la et puis tu joues.
Dix jongles? Il croit que je suis Samuel Eto'o ou quoi? J'ai entendu que Yeno Ă©tait un grand footballeur dans son lycĂ©e. Moi je n'arrive mĂȘme pas Ă ĂȘtre un bon footballeur dans ma classe de cm1. Oh je ne vous ai pas dit? Je suis en classe de Cm1 et je passerai le concours pour entrer en sixiĂšme bientĂŽt. De ce cĂŽtĂ© lĂ au moins, je peux me venter d'ĂȘtre un bon Ă©leve. Yeno lui est en classe de 3Ăšme au lycĂ©e Blaise Pascal. Brice est au collĂšge Bessieux en classe de 5Ăšme et Tony lui apprend Ă ImmaculĂ©e Conception en classe de 3Ăšme Ă©galement. Nous avons trois examens dans la famille Ă prĂ©parer, mais le mien ne fait pas autant de tapage que ceux des autres.
Je prends donc le ballon des mains de Yeno, qui affiche un sourire moqueur. Ma premiÚre tentative est soldée par un échec: à peine un jongle. Ensuite je fais trois jongles, ensuite deux et au bout de dix essais je décide d'abandonner. Bien évidemment, ça me vaut des moqueries de mes cousins. Je rebrousse donc chemin mais Yeno m'interpelle à nouveau.
Yeno: Mais Michael tu vas oĂč?
Moi: Je ne veux plus jouer.
Yeno en imitant ma voix: Je ne veux plus jouer! Dis plutÎt que tu es trop nul pour ça hahahahaha
Tony: hahahaha mieux il va manger son fufu avec le ndongo ndongo.
Yeno: Kiakiakiakiakia!
Je ne réponds rien. J'avoue que c'est mon plat préféré mais seulement parce qu'il me rappelle ma mÚre. Elle aimait bien me le préparer les week-ends pour me donner des forces pour la semaine. Chaque fois que la famille de papa venait nous rendre visite dans ces moments là , mes cousins se moquaient toujours de moi parce que je mangeais avec mes mains. C'est ainsi que maman m'a appris manger le fufu et je trouve que ça a plus bon goût que lorsqu'on le prend avec la cuillÚre comme le faisaient mes cousins. Mais vu que je suis le seul à le penser, ça ne sert a rien de me justifier ici. Je me contente de les regarder furieux.
Tony: Oh tu boudes?
Yeno: On s'en fout hein.
Moi: ...
Brice: C'est bon, Michael allons dans la salle! On va jouer Ă autre chose.
Yeno: Pourquoi? Tu préfÚres jouer avec lui maintenant?
Brice: C'est pas gentil ce que vous faites c'est tout.
Tony: Mais qui s'occupe de lui? Viens on joue Brice!
Brice: Non!
Yeno: Si tu nous laisses pour le togolais lĂ , tu ne viendras plus jouer a la console chez moi. D'ailleurs je ne t'inviterai pas pour fĂȘter mon examen.
Brice: ArrĂȘte un peu Yeno. Pourquoi tu fais ça? On peut jouer tous ensemble, ça vous coĂ»te quoi?
Yeno: Ok il n'a qu'Ă jouer avec nous si il veut mais tant pis pour lui.
Je reviens donc sur mes pas le sourire aux lĂšvres. On s'amuse bien malgrĂ© le fait que Yeno me fasse tomber Ă chaque fois, ce qui fait passer la couleur de mes vĂȘtements de blanc Ă kaki. A la fin de l'aprĂšs midi, je suis confiĂ© Ă la maman de Tony vu qu'ils ont encore la soirĂ©e de leur mariage Ă cĂ©lĂ©brer. C'est Ă contre coeur que je monte dans la voiture et que je supporte les remontrances de tante Claire, la maman de Tony qui est chargĂ©e de nous conduire a la maison.
Tante Claire: C'est quoi cette saleté la, Hein? On ne monte pas dans ma voiture avec les habits sales hein Michael.
Moi: pardon tante Claire!
Tante Claire: tchips vraiment ses kabiye lĂ hein.
Tony: C'est quoi kabiye maman?
Tante Claire: Ahhh! Tiens toi tranquille derriĂšre lĂ -bas!
Tony: Mais c'est quoi...
Tante Claire: Je te dirai aprĂšs. Reste tranquille!
Moi aussi j'aimerais savoir ce que signifie kabiye, mais je prĂ©fĂšre garder le silence vu qu'elle est dĂ©jĂ en colĂšre contre moi. Tante Claire est la grande soeur de papa, l'aĂźnĂ©e en fait. Maintenant je ne sais pas qui est plus grand que qui entre papa, tante Yolande la maman de Yeno et tonton Clovis le papa de Brice. Tout ce que je sais, c'est qu'ils font partie de la famille. J'aime bien tante Yolande et tonton Clovis. Mais j'ai l'impression que tante Claire ne m'aime pas beaucoup. Elle est toujours en train de me gronder moi seul, mĂȘme quand Tony fait aussi des bĂȘtises. Et le plus souvent elle utilise ce mot kabiye qui est pour moi du sharabia. MĂȘme son mari, que je vois rarement d'ailleurs, Ă l'air de ne pas m'aimer beaucoup alors lorsque je suis avec eux, je me fais tout petit.
On roule comme ça un bon moment avant de s'arrĂȘter briĂšvement dans un supermarchĂ©. Je reste dans la voiture tandis que Tony va aider sa maman Ă pousser le chariot. Une fois de retour, ils installent les choses dans le coffre et on continue notre chemin. ArrivĂ©s sur les lieux, Tante Claire fait appelle Ă Awa pour emporter le tout dans la cuisine. On va dans le salon et lorsque je veux m'installer dans le fauteuil comme Tony l'a fait deux secondes avant moi, je me fais gronder Ă nouveau.
Tanta Claire: He he he toi la, faut pas venir me salir les fauteuils. Tu as vu ta tenue? A 8ans tu ne sais pas qu'on ne joue pas comme ça au point de salir tout le corps?
Moi en me regardant: ...
Tante Claire: Vas dans la chambre lĂ -bas, Awa va t'aider Ă te laver. tchips! Je ne sais mĂȘme pas pourquoi c'est ici que tu es venu.
Tony: Maman je peux jouer a la console avant de manger?
Tante Claire: Non vas te laver aussi. Moi je vais m'apprĂȘter, je risque mĂȘme d'ĂȘtre en retard.
Tony: Mais je pourrai jouer aprĂšs alors?
Tante Claire: Oui mais vas déjà te laver!
Tony: Ok!
Awa m'aide Ă me laver comme convenu et me met un pyjama pour cette nuit. C'est en voyant le sac rempli de mes habits que je comprends que je resterai ici longtemps, malheureusement. Je vais suivre la tĂ©lĂ©vision un court moment avant que Awa ne nous appelle pour manger. Elle nous sert un tas de trucs que je ne connais pas vraiment et je trie au fur et Ă mesure que je mange. Comment ils font pour manger des trucs pareils? C'est mĂȘme pas bon, pouaaah!
Tony: Toi tu ne manges pas çà pourquoi?
Moi: C'est pas bon.
Tony: Maman n'aime pas qu'on gaspille la nourriture.
Moi: Mais c'est pas bon!
Tony: On s'en fout, tu finis!
moi:...
Tante Claire en sortant de sa chambre: Awa? Awa?
Awa: oui madame!
Tante Claire: Il faut bien me surveiller le petit lĂ hein!
Awa: Oui madame!
Tante Claire: Arrange toi Ă ce qu'il dorme tĂŽt et qu'il ne me casse rien dans la maison.
Awa: D'accord!
Tante Claire: Bon Tony je suis partie.
Tony: Au revoir maman!
Moi: Au revoir tante Claire!
Tante Claire: Hum!
Elle nous laisse ainsi en train de manger et on passe une soirée assez calme. Tony refuse de me laisser jouer avec lui alors je reste devant la télévision jusqu'à une certaine heure. Je fais la priÚre que maman m'a apprise et je m'endors presque aussitÎt dans mon lit. Je passe tout le week-end chez tante Claire et ma nouvelle maman vient me chercher le dimanche soir. Elle salue tout le monde et discute pendant longtemps avec tante Claire.
Tante Claire: Alors Sarah ton mari est trop fatigué pour venir ici?
ma nouvelle maman: Ah laisse Claire, tu sais les hommes avec leur paresse légendaire. Comme l'enfant a court demain j'ai préféré venir le chercher.
Tante Claire: mais tu sais que je pouvais le déposer hein.
Tante Claire: oui je sais mais il n'a pas ses cahiers donc c'est mieux qu'il rentre.
Tante Claire: Oui tu as raison.
Elle parle longtemps avec tante Claire avant de me demander de prendre mon sac. C'est finalement Awa qui s'en charge et le lui remet. C'est l'heure de rentrer, enfin. Je vais monter dans la voiture avec ma future maman qui a l'air vraiment heureuse depuis qu'elle est arrivée. Elle me demande si j'ai passé un bon week-end et je lui réponds simplement oui.
Elle: C'est quoi? Ton papa te manque?
Moi: Un peu
Elle: Et moi je ne te manquais pas? Tu n'es pas content de me voir?
Moi: Si tantie!
Elle: ...
Moi: Tantie?
Elle: Oui Michael
Moi: C'est quoi kabiye?
Elle: Tu as entendu ça oĂč?
Moi: C'est tante Claire qui a dit.
Elle: Je ne sais pas hein. Mais il fallait lui demander. La prochaine fois, tu lui demandes, d'accord?
Moi: Oui tantie!
On retrouve mon pÚre à la maison qui suit un match de boxe à la télé. Je lui raconte mon week-end avant d'aller préparer mes affaires de l'école avec ma nouvelle maman. Le lendemain je reprends les cours comme si de rien n'étais. Mais en fait, je commence une nouvelle vie avec une nouvelle personne dans la maison et je fais tout pour m'adapter.
Ma nouvelle maman se charge de me déposer et d'aller me chercher à l'école tous les jours parce qu'elle finit son travail plutÎt que papa. Les week-ends, on reçoit toujours de la visite, de l'une ou de l'autre famille. Ce, samedi on reçoit la famille de ma nouvelle maman. Je me contente de jouer dans mon coin vu qu'aucun enfant n'est venu et en passant derriÚre la porte de la cuisine, j'entends ma nouvelle maman discuter avec une de ses soeurs.
La soeur: Il faut vite lui faire les enfants comme ça le petit togolais là va foutre le camp.
Ma nouvelle maman: Huuuum Vanessa je n'aime pas ça hein! C'est quelle maniÚre de parler dans ma maison? En plus André peut t'entendre.
La soeur: Je ne dis que la vérité.
Oh! C'est de moi dont elles sont en train de parler lĂ ?
Chapitre 1 PROLOGUE vs CHAPITRE 01
23/08/2022
Chapitre 2 Chapitre 02
23/08/2022
Chapitre 3 Chapitre 03
23/08/2022
Chapitre 4 Chapitre 04
23/08/2022
Chapitre 5 Chapitre 05
23/08/2022
Chapitre 6 Chapitre 06
23/08/2022
Chapitre 7 Chapitre 07
23/08/2022
Chapitre 8 Chapitre 08
23/08/2022
Chapitre 9 Chapitre 09
23/08/2022
Chapitre 10 Chapitre 10
23/08/2022
Chapitre 11 Chapitre 11
23/08/2022
Chapitre 12 Chapitre 12
23/08/2022
Chapitre 13 Chapitre 13
23/08/2022
Chapitre 14 Chapitre 14
23/08/2022
Chapitre 15 Chapitre 15
23/08/2022
Chapitre 16 Chapitre 16
23/08/2022
Chapitre 17 Chapitre 17
23/08/2022
Chapitre 18 Chapitre 18
23/08/2022
Chapitre 19 Chapitre 19
23/08/2022
Chapitre 20 Chapitre 20
23/08/2022
Chapitre 21 Chapitre 21
23/08/2022
Chapitre 22 Chapitre 22
23/08/2022
Chapitre 23 Chapitre 23
23/08/2022
Chapitre 24 Chapitre 24
23/08/2022
Chapitre 25 Chapitre 25
23/08/2022
Chapitre 26 Chapitre 26
23/08/2022
Chapitre 27 Chapitre 27
23/08/2022
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