à genoux devant cet homme qui a pris la position d'un chien pour que je lÚche son anus, je ressens de la nausée mais que faire? C'est moi qui ai choisi cette voie. Je m'appelle Brandon. Il y a de cela quelques années, j'étais tellement pauvre, et cette situation m'a fait choisir un mauvais chemin pour avoir de l'argent... à suivre...
***BRANDON.***
Je m'étais levé à 5h du matin ce jour pour aller au marché. C'était devenu une routine!.
Bien qu'il pleuvait abondamment, je poussais ma brouette en tĂąchant de nettoyer mon visage afin de mieux voir la route.
Quelques voitures passaient, quelques motos aussi et j'étais parmi les piétons présents sur cette route non goudronnée et pleine de cabosses.
Je voyais de la misĂšre dans les regards de des gens qui marchaient. Ils Ă©taient au nombre de combien? Trente? Quarante? Les yeux rivĂ©s devant et les mains posĂ©es sur la tĂȘte pour certains pour tenir les sacs, et sur les brouettes pour d'autres pour les pousser, ils avançaient avec un visage pĂąle et pleine de tristesse. Je me disais « tu es comme ces gens Brandon, vous ĂȘtes dans le mĂȘme bateau » et la colĂšre que je ressentais Ă©tait trĂšs forte.
C'Ă©tait une colĂšre contre le ciel qui pouvait faire quelque chose pour changer la situation mais qui ne faisait rien. J'Ă©tais en colĂšre parce que ce pays comptait des hommes trĂšs riches qui ne se souciaient pas de nous les pauvres. J'Ă©tais Ă©nervĂ© de savoir qu'il y avait un prĂ©sident qui se contentait de manger l'argent de tout un pays avec sa famille. J'Ă©tais en colĂšre d'ĂȘtre nĂ© dans la pauvretĂ©. Une envie de pleurer est survenue et je l'ai fait et personne n'a rien remarquĂ© puisqu'il pleuvait. Une heure plus tard, la pluie a cessĂ©.
Il Ă©tait six heures et j'avais encore pour trente minutes Ă peu prĂšs pour arriver au marchĂ©. J'Ă©tais mouillĂ© de la tĂȘte aux pieds, mon gros blouson et sale blouson Ă©tait devenu lourd sur moi. Mais je ne pouvais l'enlever et laisser le petit t-shirt dĂ©chirĂ© qui Ă©tait Ă l'intĂ©rieur. Alors, j'ai continuĂ© Ă pousser ma brouette encore et encore et je suis finalement arrivĂ© au marchĂ©.
C'était samedi et les vendeurs et vendeuses étaient déjà assis devant leurs comptoirs. Quelques rares clients achetaient deux ou trois choses et prenaient la moto ou le taxi pour rentrer.
Moi j'Ă©tais debout dans un angle et j'observais tout ce qui se passait. J'attendais de poser les yeux sur un client V.I.P comme je disais.
En fait, c'était des clients qui achetaient beaucoup de choses et qui sollicitaient des transporteurs pour porter leurs marchandises afin de faire le tour du marché pour qu'ils achÚtent encore et encore, avant de tout charger derriÚre une voiture plus tard. C'est prÚs d'une heure aprÚs que j'ai ciblé un! C'était un homme de la vingtaine comme moi, il était trÚs beau et trÚs bien habillé.
Ăa se voyait qu'il Ă©tait riche d'autant plus qu'il avait une trĂšs belle voiture qu'il avait garĂ©e Ă cĂŽtĂ© quelques minutes plutĂŽt. Je suis allĂ© vers lui lui proposer mes services.
- Bonjour grand frĂšre, je peux vous aider?
Ah la vie! Cet homme pouvait ĂȘtre mon petit frĂšre en Ăąge mais me voilĂ qui l'appelait « grand frĂšre » Ă cause de sa position sociale.
Mais je n'avais pas le choix puisqu'au Cameroun, seuls les riches Ă©taient respectĂ©s! Il a baissĂ© ses lunettes noires qu'il avait, m'a regardĂ© de la tĂȘte aux pieds et m'a dit d'une voix grave et imposante:
- Oui petit, suis-moi avec ta brouette!
Qu'il m'appelle « petit » ou pas, ce n'était pas mon problÚme! Moi j'étais content d'avoir trouvé mon premier client.
Je l'ai suivi avec ma brouette et nous nous sommes arrĂȘtĂ©s devant plusieurs vendeurs pour acheter ce qu'il voulait.
Je me souviens qu'il y avait des paniers pleins de tomates, un grand sac de riz, un gros bidon d'huile, des poissons séchés et plusieurs autres choses.
Pousser tout ça était trÚs difficile et demandait beaucoup d'efforts mais je réussissais à le faire.
Je transportais et les veines se voyaient mĂȘme sur mon front. C'Ă©tait trĂšs Ă©puisant. Quand nous avons fini de faire les courses, nous sommes retournĂ©s lĂ oĂč il avait garĂ© sa voiture et j'ai tout chargĂ© derriĂšre. Une fois de plus, il m'a regardĂ© de la tĂȘte aux pieds, Ă retirĂ© ses lunettes avant de me dire:
- Je te dois combien?
J'avais eu pour une heure de travail avec lui, une heure de travail intense alors, je lui ai répondu:
- 1500f grand frĂšre!
Il s'est mis Ă rire et cela m'a paru Ă©trange.
- Qu'est-ce qui le va pas grand frĂšre?
- Mon petit, s'il te plaĂźt donne-moi le vrai prix okay? J'ai des choses Ă faire! C'est quoi cette somme ridicule? J'ai l'air de marcher avec des billets de 1000f et de 500 ou encore avec des piĂšces?
J'ai compris que la somme Ă©tait trĂšs petite mais c'est ce qu'il devait me payer normalement. Certains clients comme lui se plaignaient quand je demandais de me payer ne serait-ce que 1000f! Que des riches chiches dans ce pays!
- Je vois grand frĂšre! Donnez-moi alors ce que vous voulez s'il vous plaĂźt!
Il a fouillĂ© sa porte poche, a sorti son porte-monnaie et a dit: - Je vais te donner 10.000f et sache mĂȘme que tu mĂ©rites plus que ça!
Je n'en croyais pas mes yeux! Ăa faisait deux ans que je faisais ce travail mais personne ne m'avait donnĂ© une somme pareille! La plus grosse somme qu'un client m'avait donnĂ© Ă©tait 3000f si j'ai bonne mĂ©moire!
Je suis devenu comme un enfant et j'ai commencé à sauter de joie en disant:
- Merci grand frÚre, que Dieu vous bénisse! Il a foncé les sourcils, m'a tendu de beau billet et m'a dit:
- Tu ferais mieux de demander à ce Dieu de revenir d'abord toi, avant de me bénir car c'est toi qui en as plus besoin que moi!
J'ai cessé de jubiler et j'ai pris l'argent. Cet homme avait raison, raison pour laquelle je ne l'ai pas contredit.
- D'accord grand frĂšre, j'ai compris! Merci beaucoup pour cet argent!
- De rien mon petit!
Je lui ai tourné le dos et je me suis mis à pousser ma brouette quand j'ai entendu:
- Tiens ça, c'est ma carte et mon numéro y est! Appelle-moi si tu as besoin d'aide!
J'ai pris et alors que je voulais le remercier, il m'a tourné le dos et il est entré dans sa voiture puis, l'a démarrée.
Ă suivre...
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