Magnat du jours au lendemain

Magnat du jours au lendemain

Bettina

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Trevor Sanderson est un homme sans le sou, un rêveur perdu dans la misère. Chaque jour, il arpente les rues, un sac sur l'épaule, ramassant bouteilles et canettes pour gagner quelques pièces. Son unique ambition : offrir un téléphone à la femme qu'il aime. Autour de lui, on rit de sa naïveté. Ses amis le méprisent, ses amours le trahissent, et le monde entier semble se moquer de sa misère. Pourtant, sous ses vêtements usés et son regard fatigué, Trevor ignore qu'il porte un nom qui vaut des millions. Un secret soigneusement enfoui s'apprête à bouleverser sa vie : il est l'héritier oublié d'une dynastie puissante, le fils caché d'un milliardaire disparu. De la pauvreté la plus sombre à l'opulence la plus vertigineuse, Trevor devra affronter un univers où l'argent ne rachète pas tout - surtout pas la dignité, ni l'amour véritable.

Chapitre 1 Chapitre 1

Dans le gymnase d'une université.

Un jeune homme vêtu d'un uniforme de basket-ball bleu franchit les portes du bâtiment.

Il portait des gants en latex et traînait derrière lui un grand sac-poubelle noir. Dès son entrée dans la salle de sport, il se pencha pour ramasser les bouteilles d'eau vides, les canettes de soda et les déchets laissés par la foule venue assister au dernier match.

« Ce serait génial si l'université organisait un match de basket tous les jours », pensa-t-il. « Je pourrais facilement gagner cinquante dollars rien qu'en récupérant ces bouteilles et ces canettes. »

Un sourire étira ses lèvres.

« Si je gagne autant chaque jour, je pourrai acheter un iPhone 11 à Sylvia pour son anniversaire. »

Trevor Sanderson leva la tête et contempla le vaste gymnase avec une lueur d'excitation dans le regard.

Alors qu'il s'affairait à ramasser les bouteilles et les canettes, un groupe d'étudiants sortit des vestiaires. De grands gaillards, membres de l'équipe de basket, les bras chargés de seaux remplis d'uniformes sales. Ils s'approchèrent de Trevor d'un pas assuré.

- Salut, Trevor, lança l'un d'eux. On a un boulot pour toi : laver les uniformes de l'équipe. Dix dollars le seau, ça te va ?

Celui qui marchait au milieu du groupe, un rouquin à la cigarette au bec, jeta son seau aux pieds de Trevor.

- On fait tous partie de l'équipe, ajouta-t-il avec un sourire narquois. Bien sûr qu'on s'occupera de toi. Allez, accepte le poste.

Le jeune homme s'appelait Bernard Collins. À son signe de main, les autres balancèrent leurs seaux remplis de linge sale dans la direction de Trevor.

- J'ai demandé à toute l'équipe de garder ses uniformes sales pendant une semaine, expliqua Bernard, hilare. Ça sent le bonbon, non ?

Il ramassa une chaussette et la lança sur Trevor.

Avant que ce dernier n'ait le temps de réagir, la chaussette atterrit en plein sur son visage. Une odeur aigre et rance lui frappa les narines comme un coup de poing.

- Je...

Trevor ravala aussitôt le juron qui lui brûlait les lèvres. Il écarta la chaussette d'un geste nerveux, le visage rouge de honte.

Il ne pouvait pas se permettre d'offenser Bernard. Même s'il se comportait comme un imbécile prétentieux, il lui offrait un moyen de gagner un peu d'argent - et Trevor ne pouvait se priver d'aucune source de revenu.

Il venait d'une famille modeste.

Sans relations ni compétences particulières, il travaillait à temps partiel le week-end, proposait d'aider ses camarades avec leurs devoirs, faisait leurs courses - tout ce qui pouvait lui rapporter quelques dollars. C'était la seule façon pour lui de payer ses études.

S'il avait eu le choix, il n'aurait jamais accepté de traiter avec quelqu'un d'aussi méprisant que Bernard. Mais il avait besoin d'argent, alors il ravala sa fierté et inspira profondément avant de ramasser la chaussette tombée au sol.

Bernard ricana et lança nonchalamment :

- Cinquante dollars pour le tout.

Il sortit quelques billets de son portefeuille et les jeta aux pieds de Trevor.

- Voilà cinquante-cinq, ajouta-t-il. Cinquante pour les fringues, et cinq de plus pour une petite course. Tu vas aller chercher un colis à la porte de l'école et le livrer aux vestiaires. C'est pour Dennis Cooper, le capitaine de l'équipe.

Puis il tourna les talons et partit, suivi de ses coéquipiers, en riant.

Trevor ramassa les billets éparpillés et les serra dans sa main.

« Je déteste avoir affaire à ce crétin de Bernard et à ses amis... mais tant que je peux gagner de l'argent grâce à eux, je supporterai. »

Une fois seul, il reprit son travail, ramassant méthodiquement les dernières bouteilles et canettes éparses.

Son sac rempli, il se rendit au centre de recyclage à l'extérieur du campus pour vendre sa collecte, avant de filer vers la porte principale récupérer le colis de Dennis.

En marchant, il compta soigneusement l'argent gagné dans la journée. Il était fatigué, mais satisfait. Au-delà de la somme, une étrange sensation de fierté et d'accomplissement lui réchauffait le cœur.

Il fredonnait doucement, de bonne humeur, en se dirigeant vers les vestiaires, pressé d'en finir et de rentrer. Il songeait à Sylvia, à son sourire, et à la joie qu'il aurait en lui offrant son futur cadeau.

Mais alors qu'il posait la main sur la poignée, un bruit l'arrêta net.

Un gémissement de femme, étouffé, lui parvint depuis l'intérieur.

- Hein ? Cette voix...

Son sang se glaça. Il la connaissait.

Un cri plus clair, plus distinct, le figea sur place. Son cœur se mit à battre à tout rompre.

Et soudain, il n'eut plus aucun doute.

C'était la voix de Sylvia Farrow.

- Oh, Dennis... j'adore quand tu me touches comme ça. Oui, juste comme ça...

- Allons, Sylvia. Pas besoin de se presser. J'ai acheté de la lingerie sexy aujourd'hui. Mets-la plus tard, on s'amusera encore un peu.

Les mots lui arrachèrent le souffle. Sa gorge se serra, sa vue se troubla.

- Sylvia ?...

La rage lui monta d'un coup, brutale, brûlante.

Sans réfléchir, Trevor ouvrit la porte d'un coup de pied.

Ce qu'il vit alors le pétrifia.

Cette image, il le sut aussitôt, ne s'effacerait **jamais** de sa mémoire.

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