Quand l'Alpha choisit une humaine

Quand l'Alpha choisit une humaine

IlianaH

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Maya quitte sa ville natale avec sa grand-mère, laissant derrière elle son premier amour, Tommy, et tous ses repères. Très vite, elle sent que ce nouvel endroit cache quelque chose d'inquiétant, une meute de loups-garous. Dès son arrivée, elle croise Isla, une voisine vive et amicale, mais aussi Blake, le frère de celle-ci, un jeune homme arrogant, imprévisible, qui exerce sur elle une attraction incompréhensible. Elle voit sa vie bouleversée lorsqu'elle est choisie par Blake, qui se trouve être l'Alpha de la meute. Leur lien est immédiat mais fragile, marqué par les colères de Blake, ses départs soudains et son incapacité à exprimer ses sentiments. Malgré son amour pour lui, Maya doute de sa place à ses côtés, surtout face aux humiliations, au manque de respect de la meute et aux rivalités constantes, tout ça parce qu'elle est une simple humaine. Elle devra donc se battre pour trouver sa place dans ce nouveau monde surnaturel.

Chapitre 1 Chapitre 1

Je me souvenais déjà de ce qui allait me manquer. Les couchers de soleil interminables, les nuits lourdes de chaleur, le sable à deux pas de la maison. Tout cela s'effaçait sous mes yeux alors que je restais immobile, mâchant l'intérieur de ma joue, devant le panneau où s'inscrivait en rouge un seul mot : « Vendu ». La Floride avait toujours été mon unique décor, mon point d'ancrage.

Depuis ma naissance, il n'y avait eu que ma grand-mère et moi. Ma mère était morte en me mettant au monde, et mon père... je n'en savais rien. Son nom, son visage, son existence même étaient des zones blanches dans mon histoire. On n'en parlait pas, jamais.

« Encore en train de fixer ce panneau, je vois », dit ma grand-mère en s'approchant.

Dans quelques heures, la page serait tournée. On quittait tout pour le Texas. Elle assurait que c'était pour le mieux, que le changement nous ferait du bien. Mais moi, je n'avais aucune envie de recommencer à zéro dans un endroit inconnu.

J'avais ici mes amis, et Tommy. À dix-huit ans, ma vie n'était pas parfaite, mais elle me convenait. Les cours se passaient bien, j'avais un petit boulot, une bande sur qui compter. Je savais qu'elle avait entendu mes protestations, mais ça n'avait rien changé. La décision était prise, irrévocable.

« Maya, tu rencontreras d'autres gens. Tu te feras de nouveaux amis, peut-être un autre petit ami. C'est nécessaire, ma chérie. Le changement, c'est toujours bon. »

Ses mots glissèrent sur moi sans rien emporter. Je n'avais pas envie de nouveaux visages, encore moins d'un nouveau garçon. Tommy était mon premier amour. Trois ans de plus que moi, certes, mais il avait ce regard bleu limpide qui me désarmait, et une gentillesse qui comptait plus que tout. Elle, ma grand-mère, n'avait jamais vraiment approuvé. Elle répétait que quelque chose en lui lui échappait, que son instinct lui soufflait de se méfier. Mais pour moi, il était différent.

Je savais bien que, tôt ou tard, je m'adapterais, que je rencontrerais d'autres personnes, mais ce n'était pas ça qui me hantait. Ce que je craignais le plus, c'était de couper le lien invisible qui me reliait à ma mère.

« Elle est là », soufflai-je, presque pour moi-même.

« Bien sûr qu'elle est là », répondit ma grand-mère doucement en posant sa main sur ma poitrine. « Où que tu sois, elle est toujours ici, avec toi. »

Je savais qu'elle avait raison, mais cette maison, ces murs, le bruit des vagues, tout cela me donnait l'impression d'être encore un peu près d'elle.

« Et si on allait se préparer un chocolat chaud ? On pourrait regarder le soleil disparaître ensemble », proposa-t-elle.

« J'apporte une couverture », répondis-je aussitôt.

C'était un rituel, notre moment privilégié : le coucher du soleil sur l'océan. La plage, pour moi, c'était bien plus qu'un paysage. C'était un refuge.

Je retirai mes chaussures et étendis la couverture sur le sable encore tiède avant de m'asseoir. Le ciel se teintait de nuances roses et orangées, le bruit régulier de l'eau emplissait mes oreilles. Un soupir m'échappa. Je savais que je ne reverrais plus jamais ça. Il y avait des plages au Texas, bien sûr, mais pas celle-ci, pas cette lumière, pas cet horizon familier.

« C'est splendide », murmurai-je.

« Maya ? »

Je sursautai. En me retournant, je vis Tommy s'avancer. Je me levai brusquement. Il n'avait rien à faire là. On s'était déjà dit adieu. Sa présence rendait tout plus douloureux. Mon regard chercha instinctivement ma grand-mère ; elle ne l'aimait pas, et elle ne s'en cachait pas.

« Je ne peux pas te laisser partir comme ça », dit-il en m'attirant contre lui. « L'idée de ne plus jamais te revoir m'est insupportable. »

Mes yeux se remplirent de larmes que je tentai de retenir. Il allait me manquer, affreusement. Ces derniers mois, on ne s'était presque jamais quittés.

« Tu ne devrais pas être là », soufflai-je. « Ça rend les choses encore plus dures. »

« Je sais, pardon », répondit-il en resserrant son étreinte. « Mais je t'aime, Maya. Je t'aime plus que tout. »

Une toux discrète nous interrompit. Ma grand-mère revenait.

« On se reverra, je te le promets », murmura-t-il avant de déposer un baiser tendre sur mes lèvres et de s'éloigner, la silhouette avalée par l'obscurité.

Je baissai les yeux vers mon doigt. La bague qu'il m'avait offerte scintillait faiblement. Une promesse, faite six mois après le début de notre relation. Une promesse qu'on n'aurait peut-être pas le temps de tenir. Un sanglot me secoua.

« Maya ? » appela ma grand-mère.

« Ça va », répondis-je en essuyant mes joues d'un revers de main. Penser à son absence me broyait le cœur, mais je n'avais plus le choix. Le déménagement, c'était demain. « Il faut que je termine ma valise. » Adieu Floride, bonjour Texas.

...

On aurait pu prendre un vol direct, mais non. Ma grand-mère préférait conduire et profiter de la route. « Un peu d'aventure », disait-elle.

Vingt heures de voiture plus tard, j'étais épuisée. Entre les arrêts pour l'essence et les repas vite avalés, mes jambes et mon dos n'en pouvaient plus. J'avais envie d'un lit, rien d'autre.

« Le Texas n'a pas l'air si terrible », fit-elle remarquer avec un sourire. « Dans une demi-heure, on y est. Va donc prendre un café. »

Je regardai autour de moi. Peut-être que ce n'était pas si mal, mais ce n'était pas chez moi. Et je doutais que ça le devienne jamais.

À peine entrée, je me dirigeai vers la machine à café. Sans caféine, j'étais incapable de fonctionner. Alors que je préparais deux gobelets fumants, la clochette de la porte retentit. Un frisson me parcourut aussitôt.

Une sensation étrange s'empara de moi, mélange de vertige et d'excitation. Mon cœur accéléra, mes paumes devinrent moites. Je me raidis et, prenant une inspiration profonde, je me retournai brusquement.

Personne.

Je restai figée, le souffle court. L'impression persistait pourtant : quelqu'un était là. Peut-être la fatigue me jouait-elle des tours. Soupirant, je posai les couvercles sur les tasses et me dirigeai vers la caisse.

« Grand ou normal ? » demanda la caissière avec un sourire lumineux.

Je répondis par un sourire forcé. « Normales. Et... ça aussi. » Je pris un paquet de bonbons et l'ouvris aussitôt, incapable de résister. « Désolée. J'avais trop envie de sucré », dis-je en riant, un peu gênée, avant de tendre mon billet.

« T'inquiète pas. Je m'appelle Isla. »

« Maya », répondis-je en récupérant ma monnaie.

« Tu viens d'arriver ? »

Je mordillai ma lèvre. « Ça se voit tant que ça ? »

Elle hocha la tête, amusée. « T'as l'air d'une fille de la ville. »

« Floride », lâchai-je simplement.

À cet instant, la sensation revint, plus forte encore. Les poils de ma nuque se hérissèrent. J'avais chaud, trop chaud. Une agitation sourde me parcourait. L'impression d'être observée devint oppressante. Peut-être que je couvais quelque chose.

« Tu verras, tu vas te plaire ici », dit Isla en me lançant un clin d'œil. « Tu te fondras vite dans le décor. »

Je haussai les épaules. Peut-être avait-elle raison. Mais au fond de moi, je savais déjà que quelque chose clochait. J'avais senti cette étrangeté dès mon entrée.

Je mordis dans un bonbon et secouai la tête. « Comment tu fais pour manger ça sans jamais avoir de caries, ça me dépasse », lança-t-elle en riant.

Je souris, mais au fond, une angoisse muette refusait de me quitter.

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