La Saveur de la Vengeance Douce

La Saveur de la Vengeance Douce

Gavin

5.0
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Le mois d'août à Paris, la ville était étrangement silencieuse, vidée par les grandes vacances. Moi, Julien, chef étoilé, j'étais censé être en Corse avec ma femme, Chloé. Au lieu de ça, seul dans notre appartement du 6ème arrondissement, je fixais mon téléphone. Puis, une notification Instagram m' a fait tressaillir : une vidéo de Léo, notre jeune apprenti sommelier. Sur l'écran, Chloé, ma Chloé si apprêtée d' habitude, riait aux éclats, vêtue d'une salopette et de bottes en caoutchouc, en pleine pressée de pommes en Normandie. La légende affirmait : « Avec une patronne comme Chloé, on surmonte tout ! » Ces mots résonnaient comme une gifle : elle m' avait quitté sous prétexte d' une tempête ayant dévasté la cidrerie familiale de Léo. La vidéo, idyllique, montrait Léo la dévorant des yeux, sans la moindre trace de catastrophe. Mon laconique commentaire, « Très authentique », a déclenché sa fureur immédiate. « Julien, c' est quoi ton problème ? Tu l' as humilié ! Tu ne comprends rien aux vraies difficultés ! » m' a-t-elle hurlé, avant que je ne la bloque. Puis, le groupe WhatsApp du restaurant a explosé : Chloé y défendait Léo, me peignant comme un monstre dépourvu d'empathie, toute l'équipe la soutenant contre moi, le chef asocial. Son ultimatum a suivi : revenir sous trois jours pour un critique Gault & Millau, ou tout était fini, le restaurant et nous. Elle prétendait que Léo ne pouvait pas rentrer, sa mère étant malade en Normandie. Mais alors, pourquoi ai-je entendu la voix de Léo s'écrier en arrière-plan : « Chloé, la tarte Tatin de maman est prête ! » ? Un froid polaire m' a envahi, vidant toute ma colère, ne laissant qu'un vide abyssal. Mon père m' avait prévenu : elle aimait l' idée du restaurant étoilé, pas l' homme derrière. J'avais tout plaqué, mon héritage viticole, pour un rêve qui virait au cauchemar. J'étais le « technicien » sans cervelle commerciale, l'outil qu'elle jugeait brisé. « Julien ? Tu m' as entendue ? » a-t-elle insisté, mais la menace n' avait plus d' emprise. « Oui, » ai-je répondu calmement, « j' ai très bien entendu. » Ce jour-là, dans le silence de mon appartement parisien, la décision irrévocable était prise. J' ai retrouvé un vieux « pacte de rupture de PACS » qu' elle avait signé dans la rage il y a six mois, et sans hésiter, j'ai apposé ma signature. Puis, j'ai envoyé ma démission immédiate par mail et appelé une agence immobilière de luxe. Mon appartement, elle l' appelait « notre » réussite, une partie de son histoire à elle. Une histoire qui touchait à sa fin. Brutalement.

Introduction

Le mois d'août à Paris, la ville était étrangement silencieuse, vidée par les grandes vacances.

Moi, Julien, chef étoilé, j'étais censé être en Corse avec ma femme, Chloé.

Au lieu de ça, seul dans notre appartement du 6ème arrondissement, je fixais mon téléphone.

Puis, une notification Instagram m' a fait tressaillir : une vidéo de Léo, notre jeune apprenti sommelier.

Sur l'écran, Chloé, ma Chloé si apprêtée d' habitude, riait aux éclats, vêtue d'une salopette et de bottes en caoutchouc, en pleine pressée de pommes en Normandie.

La légende affirmait : « Avec une patronne comme Chloé, on surmonte tout ! »

Ces mots résonnaient comme une gifle : elle m' avait quitté sous prétexte d' une tempête ayant dévasté la cidrerie familiale de Léo.

La vidéo, idyllique, montrait Léo la dévorant des yeux, sans la moindre trace de catastrophe.

Mon laconique commentaire, « Très authentique », a déclenché sa fureur immédiate.

« Julien, c' est quoi ton problème ? Tu l' as humilié ! Tu ne comprends rien aux vraies difficultés ! » m' a-t-elle hurlé, avant que je ne la bloque.

Puis, le groupe WhatsApp du restaurant a explosé : Chloé y défendait Léo, me peignant comme un monstre dépourvu d'empathie, toute l'équipe la soutenant contre moi, le chef asocial.

Son ultimatum a suivi : revenir sous trois jours pour un critique Gault & Millau, ou tout était fini, le restaurant et nous.

Elle prétendait que Léo ne pouvait pas rentrer, sa mère étant malade en Normandie.

Mais alors, pourquoi ai-je entendu la voix de Léo s'écrier en arrière-plan : « Chloé, la tarte Tatin de maman est prête ! » ?

Un froid polaire m' a envahi, vidant toute ma colère, ne laissant qu'un vide abyssal.

Mon père m' avait prévenu : elle aimait l' idée du restaurant étoilé, pas l' homme derrière.

J'avais tout plaqué, mon héritage viticole, pour un rêve qui virait au cauchemar.

J'étais le « technicien » sans cervelle commerciale, l'outil qu'elle jugeait brisé.

« Julien ? Tu m' as entendue ? » a-t-elle insisté, mais la menace n' avait plus d' emprise.

« Oui, » ai-je répondu calmement, « j' ai très bien entendu. »

Ce jour-là, dans le silence de mon appartement parisien, la décision irrévocable était prise.

J' ai retrouvé un vieux « pacte de rupture de PACS » qu' elle avait signé dans la rage il y a six mois, et sans hésiter, j'ai apposé ma signature.

Puis, j'ai envoyé ma démission immédiate par mail et appelé une agence immobilière de luxe.

Mon appartement, elle l' appelait « notre » réussite, une partie de son histoire à elle.

Une histoire qui touchait à sa fin. Brutalement.

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Les applaudissements résonnaient, l'odeur des parfums de luxe et la sueur froide se mêlaient sur la scène brillante. Chloé, ma sœur adoptive, tenait le trophée qui aurait dû être le mien, son sourire triomphant. Antoine, mon fiancé, lui tenait la main, évitant mon regard, tandis que Monsieur Leclerc, mon mentor, souriait avec une satisfaction paternelle. Sa voix, amplifiée, résonna: «Ma chère sœur, tu n'aurais pas dû voler la gloire des autres.» Les murmures du public s'intensifièrent: voleuse, plagiaire. Madame Dupont, notre mère adoptive, me regarda avec dégoût, scellant mon destin d'un simple hochement de tête. Ruine, réputation anéantie, reniée par la seule famille que j'avais connue. Tout ce pour quoi j'avais sacrifié ma santé, mon sommeil et m'étais endettée auprès de gens dangereux, venait de m'être arraché. La douleur était insoutenable, le monde bascula. Puis, la lumière douce du lilas pénétra mes paupières. Je me suis réveillée dans ma chambre d'enfance, mes mains lisses et reposées. Mon visage dans le miroir était jeune, sans les marques de l'anxiété. Madame Dupont apparut, annonçant la même phrase, le même défi qu'un an auparavant. Le choc laissa place à une prise de conscience glaçante: j'étais revenue, au jour où tout avait commencé. Chloé me regarda avec une fausse chaleur: «Amélie, tu as l'air pâle. Tu as mal dormi ?» Une haine pure et froide monta en moi. Le moment est venu.

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