**Alexia Celesta Brewer.** ChassĂ©e de chez elle lorsque son clan est attaquĂ©, Alexia fuit aussi loin qu'elle peut pour Ă©viter d'ĂȘtre capturĂ©e. Ce n'est que lorsqu'elle s'enfuit, dĂ©sormais une solitaire, qu'elle se retrouve directement sur les terres de l'Alpha Beck. Absente pour affaires, il ne peut pas s'occuper d'elle, et elle est enfermĂ©e dans leur prison, maltraitĂ©e et abusĂ©e. On lui a toujours dit qu'elle Ă©tait spĂ©ciale, qu'elle devait ĂȘtre protĂ©gĂ©e. Elle sait au fond d'elle que c'est Ă cause d'elle que son clan a Ă©tĂ© attaquĂ©. Seule et redoutant la colĂšre de cet Alpha mystĂ©rieux, Alexia s'attend au pire. Jusqu'au moment oĂč il entre et oĂč le monde s'arrĂȘte. Tout change. Alexia dĂ©couvrira-t-elle un jour ce que ses attaquants voulaient d'elle et accomplira-t-elle son destin ?
« Cours ! Ma chérie, j'ai besoin que tu sois une bonne fille et que tu m'écoutes, d'accord ? » Il me regarde avec des yeux suppliants. « Tu dois partir ! Maintenant ! Cours !! Je veux que tu cours, Alexia ! »
« Papa, non, je ne peux pas te laisser ici ! » je sanglote.
« Je suis désolé, ma chérie, mais tu dois partir. C'est la seule solution, » murmure-t-il. « Tu dois te mettre en sécurité. Ils te veulent, et j'ai juré de tout faire pour te protéger. »
« Je peux rester ! Je peux me battre ! Je peux aider ! S'il te plaßt ! Papa, je ne te laisserai pas ! » je crie en pleurant.
« Alexia, il n'y a pas de temps ! J'ai besoin que tu m'Ă©coutes ! C'est trop tard pour nous ici, mais toi, tu peux encore t'enfuir. Nous pouvons les retenir pour l'instant, mais pas plus longtemps. Cours le plus loin possible d'ici, ne t'arrĂȘte pas avant d'avoir quittĂ© l'Ă©tat. S'il te plaĂźt, princesse, fais ça pour moi, » dit-il, les larmes au bord des yeux.
« Papa, non, s'il te plaßt, non, ne fais pas ça... »
« Je t'aime tellement, Alexia. N'oublie jamais ça, ta mÚre et moi t'aimons infiniment. Un jour, tu comprendras. Un jour, nous serons de nouveau tous ensemble. S'il te plaßt, cours. Je t'aime, » dit-il en déposant un baiser sur mon front. « Pars. »
Je regarde mon pĂšre se dĂ©tourner de moi et courir Ă l'extĂ©rieur, dans le combat qui se dĂ©roule en contrebas. Je le vois se transformer en son Ă©norme loup noir d'encre et commencer Ă abattre des loups ennemis Ă tour de rĂŽle. Il arrache la gorge de chaque ennemi, qui tombe immĂ©diatement au sol, sans vie. Il lĂšve les yeux vers moi Ă la fenĂȘtre, avec de la douleur dans le regard, avant de s'Ă©lancer Ă nouveau Ă la poursuite d'un adversaire.
Je me dĂ©tourne de la fenĂȘtre et attrape rapidement un sac Ă dos. J'y fourre quelques vĂȘtements de rechange, un peu d'argent, mon tĂ©lĂ©phone et une bouteille d'eau avant de le fermer rapidement. Je descends les escaliers en courant, et m'arrĂȘte, choquĂ©e par la scĂšne qui s'offre Ă moi dans le salon. Ma mĂšre, mon frĂšre et ma sĆur, allongĂ©s dans une mare de sang, leurs yeux ouverts mais sans vie. Je ravale la bile qui monte dans ma gorge et cours aussi vite que possible. Je ne prends mĂȘme pas la peine d'enfiler des chaussures, je fonce dehors par la porte latĂ©rale de la maison pour m'enfoncer dans les bois, mon sac rebondissant sur mon dos alors que mes pieds frappent le sol froid de la forĂȘt.
Je cours et je cours, mais il ne faut pas longtemps avant que je l'entende. Un long hurlement, fort et douloureux, qui me stoppe net. Soudain, il s'interrompt brusquement. C'était mon pÚre, acceptant sa défaite, ainsi que sa mort. Le silence, signe évident, que le dernier membre de ma famille est mort.
« NON ! Papa, non, s'il te plaĂźt ! NON ! NON ! PAPA ! » je hurle, Ă©touffant un sanglot. Je reste un moment immobile, scrutant les environs. Pas plus tard que six heures auparavant, ma vie Ă©tait tout Ă fait normale. Et en si peu de temps, elle avait Ă©tĂ© complĂštement bouleversĂ©e et rĂ©duite en miettes. Je regarde autour de moi la forĂȘt oĂč j'ai grandi, essayant de m'en imprĂ©gner. Je ne sais pas quand â ou si â je reverrai ces bois un jour.
En pleurant encore, je reprends ma course jusqu'à entendre leurs hurlements résonner dans l'air. Leurs pas lourds frappent le sol compact. Ils se rapprochent, encore et encore, jusqu'à ce que...
Je me rĂ©veille soudainement, haletante et tremblante. La sueur perle sur mon corps et j'essaie de calmer ma respiration. En me redressant, je regarde autour de moi et remarque l'environnement familier. Je suis allongĂ©e, vĂȘtue uniquement d'une brassiĂšre de sport noire et d'un short noir, sur un vieux matelas bosselĂ© dans une petite cellule. Les murs sont faits de blocs de cendre gris ardoise, le sol et le plafond de bĂ©ton. En regardant par ma petite fenĂȘtre, je vois qu'il fait encore nuit, car la lune projette des ombres inquiĂ©tantes Ă travers les barreaux de ma cellule. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis lĂ , je crois deux mois et demi, mais je ne suis pas sĂ»re.
J'essaie de me rappeler mon cauchemar. Mon cauchemar. Il semble interminable. Le mĂȘme rĂȘve, encore et encore. J'ai couru pendant deux jours, en solitaire, avant qu'ils ne me trouvent. Ils m'ont traĂźnĂ©e ici. Jusqu'au retour de l'Alpha, en dĂ©placement pour des affaires de meute, ont-ils dit. Et ensuite, il dĂ©cidera de mon sort. HonnĂȘtement, j'espĂšre que ce sera la mort. Je n'ai plus rien pour quoi vivre. Ma famille est morte, ma meute anĂ©antie, je veux juste que tout s'arrĂȘte.
Je me retourne et essaie de me rendormir. Je rĂ©gule ma respiration et vide mon esprit. BientĂŽt, un sommeil sans rĂȘve m'emporte.
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