Alors que je n'étais qu'une jeune fille naïve qui voulait juste avoir une "vie tranquille, normale", j'ai été mélangée dans des "histoires d'adultes" depuis ma jeune enfance. Je pensais avoir une famille, que j'étais entourée de personnes en qui je pouvais avoir confiance, mais à ma plus grande surprise, j'ai été trahïe et ce n'est que plus tard que j'ai compris que j'ai vécu un véritable enfer. J'ai tout fait pour survivre face à ce que l'on peut appeler des êtres sans cœur selon moi. Quoi qu'il en soit, heureusement qu'ils existent divers types de personnes dans ce monde. Malgré plusieurs injustices, je ne lâcherai rien ! Cet écrit est un récit semi-autobiographique.
J'ai vécu chez mon père jusqu'à l'âge de douze ans, c'est un homme plutôt gentil.
Il faisait tout pour ma petite sœur et moi mais au bout d'un certain temps, il ne voulait surtout pas qu'on s'approche de notre mère, Géralda PELMON.
Ma sœur Juliana LOYAL et moi-même vivions sur un grand terrain familial où plusieurs membres de ma famille paternelle ont encore leur maison respectif. Sur cette propriété, on avait nous aussi une belle maison en bois que mon père avait construit.
Nous vivions à la campagne pas très loin du centre ville environ une demi heure à pied. Nous avions des animaux domestiques et un grand jardin rempli de fruits délicieux. Ma sœur et moi, nous aimions beaucoup nous promener sur cette vaste propriété, on s'y sentait bien.
Quand j'avais tout juste quatre ans et Juliana deux ans, nos parents se sont séparés et malheureusement pour nous, nous avions dû participer à diverses procédures devant un juge des enfants ainsi que des travailleurs sociaux pour savoir qui de nos deux ascendants allaient obtenir notre garde.
Ma mère m'a eu très jeune et je n'ai pas beaucoup de souvenirs de moments passés avec elle, enfin je me rappelle seulement qu'elle envoyait des objets après moi quand elle était en colère et qu'elle cassait mes jouets.
En tout cas, c'est mon père, James LOYAL, qui a obtenu notre garde et pour ma part, cela me faisait plaisir. Il était et est encore très fière de ses filles car nous avions d'excellents résultats à l'école et aussi parce qu'il nous aime tout simplement.
Il nous a appris beaucoup de choses et il s'occupait très bien de nous dans l'ensemble.
Ma mère s'est mise à revenir devant chez nous alors que j'étais scolarisée en primaire. Elle injuriait beaucoup mon père ainsi que d'autres membres de la famille de celui-ci.
Quelque temps après avoir revu son ex femme, mon père a commencé à s'inquiéter pour nous et à nous dire que ma mère fera tout pour nous détruire tout les trois, ma sœur, lui-même et moi, donc il nous a préparé d'une certaine manière au pire...
Au fil du temps, nos habitudes de vie ont progressivement changé. Papa nous montrait des photos ou des vidéos de personnes ayant eu des accidents par exemple en nous disant "qu'il faut faire attention dans la vie car tout peut arriver".
Ensuite, nous avons eu droit à "des entraînements militaires pour les moins de dix ans", enfin tout cela pour expliquer que Juliana et moi pratiquions d'autres types de sport : de la musculation, des entraînements pour apprendre à nous défendre comme des sortes de sports de combat, du self défense...
On devait également apprendre à ne plus avoir peur de certaines choses ou plutôt à adopter des comportements qui pourront éventuellement nous sauver d'une certaine manière un jour ou l'autre.
Bref, il faisait son rôle de père selon moi tout en nous mettant en garde que tout pouvait arriver dans la vie et qu'il faut un minimum être prêt à faire face à certaines situations. C'était parfois fatiguant mais il fallait écouter papa.
Alors que j'ai fait ma rentrée au collège, ma mère est venue chez ma grand-mère paternelle pour nous offrir un cadeau d'anniversaire à Juliana et moi. Nous sommes toutes les deux nées au mois d'avril. Elle nous a offert un jeu de société. Ce jour-là, mon père travaillait dans un local pas très loin de la maison et nous, nous sommes allées jouer chez sa mère qui vit également pas très loin de chez nous.
Notre mère est arrivée et lorsque nous l'avons vu, nous sommes allées nous cacher rapidement comme papa nous l'avait dit auparavant. Mamie n'était pas très d'accord avec cela et nous a conseillé d'aller la voir.
Nous l'avons écouté, et Géralda semblait plutôt sympa, nous avons dansé avec elle, sans savoir que notre père nous observait plus bas.
Une fois la soirée terminée, nous nous sommes rendu chez nous et papa nous avait préparé plusieurs surprises : un bon gâteau, de la viandes grillées, un bon repas, des cadeaux... mais aussi une série de coups.
Et oui, notre père était très furieux et pour la première fois j'ai reçu des coups de poings au visage et Juliana des claques. C'était la première fois qu'il nous frappait ainsi. Il y avait quelques amis à lui témoins de cette scène.
Généralement, on avait droit à des avertissements ou des petites tapes sur les mains lorsque nous faisions des bêtises.
En me rendant à l'école quelques jours après les faits, j'avais une tâches de sang à l'œil et papa m'a dit que si on me demande ce qui m'est arrivée de dire que je suis tombée.
Mes amis et d'autres membres de l'établissement ont bien remarqué cette tâche mais je ne m'occupais pas de leur dire.
Une tante a photographié mon œil et m'a emmené chez un médecin, j'étais très épuisée et j'avais un peu du mal à marcher convenablement. Je me rappelle même que j'ai failli me faire renverser par une voiture en me rendant à l'école après cet incident.
Quelque temps après cet événement, Géralda venait me voir devant l'établissement où j'étais scolarisée et me proposait de faire des sorties avec elle, et j'ai fini par accepter certaines de ses propositions.
J'avais un peu changé, j'étais à la fois en colère contre mon père et il y avait des choses que je ne comprenais pas.
Je me posais diverses questions : "pourquoi papa m'avait-il frapper ainsi ?" par exemple.
Je venais tout juste d'avoir douze ans et je semblais un peu perdue.
Mais entre temps, je me rapprochais de quelqu'un que je ne connaissais pas vraiment et contre qui Papa m'avait mise en garde ; il s'agissait de ma propre mère.
Un mois s'est écroulé depuis ma date d'anniversaire et, Juliana et moi, nous nous sommes installées chez la mère de papa car celui-ci voulait rester seul. On ne communiquait presque plus avec papa mais bon, à l'époque on ne s'en souciait pas vraiment mais nous allions quand même passer des moments avec lui de temps en temps.
Mamie avait remarqué que j'avais des vêtements et accessoires neufs, elle m'a donc demandé comment je les avais obtenus et je lui ai tout simplement dit la vérité que "c'est Géralda qui me les a offert".
Elle a sûrement deviné que parfois Géralda et moi nous nous voyions.
Elle m'a juste dit que si mon père apprenait cela qu'il ne serait pas content.
Un jour alors que des élèves de mon école m'ont proposé une sortie, comme "un mouton qui suit son berger" j'ai acquiescé et une de mes copines qui devait être présente le jour J s'est désistée au dernier moment, ce n'est qu'au point de rendez vous que je me suis rendue compte de cela. J'étais entourée de deux garçons, j'ai longuement hésitée mais je suis quand même allée à la rivière avec eux comme convenu car on était à peine à dix minutes de marche de celle-ci et puis ils m'ont rassuré.
Une fois que nous y sommes arrivés, je ne voulais pas me baigner mais je suis quand même rentrée dans l'eau, quand tout à coup un des garçons m'a attrapé et s'est frotté sur moi, j'ai commencé à me débattre et je leur ai demandé d'arrêter et tout en continuant à leur parler, j'ai remarqué qu'ils se sont calmés, ils semblaient pensifs comme si "une ampoule s'était allumé dans leur tête et qu'ils comprenaient que ce qu'ils s'apprêtaient à me faire ce n'était pas bien". Ils m'ont donc lâché et je me suis rendue affolée chez ma grand-mère maternelle qui vit encore pas très loin de cet endroit.
Je pense que j'avais peur, j'étais encore sous le choc de tout ce qui m'était arrivée ces derniers temps et j'étais peut être aussi inquiète de l'heure, il était environ 18h passée et je devais terminer les cours à 17h et rentrer comme d'habitude à la maison vers 17h40 au plus tard. "Comment papa allait-il réagir ? Pourquoi suis-je chez ma grand-mère maternelle ? Qu'est ce que je dois faire ?"
Je me posais tellement de questions et franchement je n'avais que douze ans et ma vie me semblait compliquée. J'ai fait une bêtise, une grosse bêtise selon moi et là je continue à en faire. "Papa va surement s'inquiéter !"
Je me rappelle être restée figée comme si j'étais paralysée. Mais pourquoi j'avais si peur de rentrer chez moi. J'ai commis une erreur en allant à la rivière sans autorisation et en ne rentrant pas à l'heure certes, mais avais-je peur de recevoir des coups de poings à nouveau ?
Si j'avais peur de cela pourquoi je commets encore des erreurs ?
Aujourd'hui, je sais que tout le monde peut se tromper dans certaines circonstances et qu'un enfant a besoin d'être accompagné au mieux dans son parcours de vie.
Enfin bon, je ne me souviens plus de ce que j'ai dit à ma grand-mère maternelle, mais je sais juste qu'elle a contacté l'une de ses filles, Géralda qui une fois arrivée a choisi de m'emmener chez elle, dans un appartement situé dans une autre commune voisine de celle où j'ai grandi et ce n'est que plus tard que j'ai compris que tout ce que mon père m'a apprit m'a aidé...