. Moyia : Ils ont dit que tant que tant que nous n'irons nulle part mais aujourd'hui [bougeant sa main en faisant claquer ses doigts entre eux] je le brise au Nom du Seigneur JĂ©sus ! Reka (l'attirant dans ses bras) : Amen. Moyia : Ils ne peuvent pas me priver de ton amour. [Liant ses mains autour de sa taille et levant la tĂȘte vers lui] Tu es ma vie Reka BEKALĂ. Reka (baiser sur le front) : Toi aussi, tu es ma vie. Tu en doutes en quoi ?
Prologue...
10 ans plus tard...
Ă peine Reka coupe l'appel que Moyia sort du lit et se met Ă arpenter la piĂšce en fulminant.
Reka dépose le téléphone sur la table de nuit. Il regrette maintenant d'avoir activé le haut-parleur. Sa mÚre n'est pas allée de mains mortes pour cracher son venin. Il voit bien que sa meuf se retient de pleurer.
Moyia : Cette situation... je ne l'ai pas choisie. Je ne suis pas allée l'acheter au supermarché !
Reka (ton doux) : Mo...
Moyia : Elle m'est tombĂ©e dessus. [S'arrĂȘtant un moment pour le fixer] D'ailleurs, qui choisit d'ĂȘtre stĂ©rile ? Qui ?! Qui demande Ă ĂȘtre stĂ©rile, hum ?!
Reka : Je sais tout ça Mo.
Elle se remet Ă tourner dans la piĂšce.
Moyia : Si j'avais eu le choix, j'aurai cochĂ© plusieurs fois sur la case "fĂ©conditĂ©" et un million de fois sur la case "enfants". [S'arrĂȘtant Ă nouveau] Comme vous aimez les enfants lĂ , je t'aurais fait tout un village de petits BEKALĂ.
Reka (sortant à son tour du lit) : Je le sais Mo. Ne te laisses pas atteindre par tout ça bae.
Moyia (Ă©clatant en sanglots) : Sauf que c'en est trop ! Je n'ai pas un cĆur de pierre non plus. J'ai trop encaissĂ©. [Des larmes de frustration se mettent Ă ruisseler sur ses joues] Je suis aussi un ĂȘtre humain et l'enfant des gens ! Comment ta mĂšre aurait rĂ©agi si on faisait ce qu'elle me fait subir Ă l'une de ses filles, hein ?
Reka (réduisant la distance entre eux) : Ma puce, sÚches tes larmes. Je ne veux plus te voir pleurer pour ce sujet.
Moyia : J'ai trop encaissé Reka !
Elle s'essuie les yeux avec rage.
Reka : J'en suis conscient mais rappelles-toi de tout ce qu'on a traversé. Ce n'est pas...
Moyia (haussant le ton) : J'en ai assez ! Tu m'entends ?! ASSEEEZ ! J'ai trop tendu l'autre joue ! Il y a des limites Ă tout !
Reka (air peiné) : Je sais.
Moyia : Non.
Reka : Désolé Mo.
Moyia : Il ne suffit pas d'ĂȘtre dĂ©solĂ©. [Pointant son tĂ©lĂ©phone sur le lit] Il faut aussi dire aux tiens que je n'ai pas choisi cette situation. Je n'ai pas choisi de ne pas pouvoir enfanter et je n'ai jamais rien fait, qui aurait pu affecter ma capacitĂ© Ă procrĂ©er. Si je mens que le ciel me foudroie ici et maintenant !
Reka (venant se planter devant elle) : Tu n'as pas besoin d'aller aussi loin dans tes propos Mo.
Moyia (reculant d'un pas) : C'est parce que j'en ai ma claque Reka ! [Voix qui se casse] J'en ai plus que marre ! Tu m'entends ?
Reka (voix triste) : Je t'entends trĂšs bien mais...
Moyia (ravalant un sanglot) : ...
Reka : ...je ne veux plus que les propos ou les actions des gens te mettent dans cet Ă©tat.
Moyia : Ils m'ont traitée de tous les noms d'oiseaux pour me rabaisser. [Comptant sur ses doigts] Ils m'ont appelé coq, cabri, ventre vide, femme sans valeur, demi-homme, sirÚne des eaux, et j'en passe. [Le fixant] Je n'ai jamais rien dit. Tu m'en es témoin. [Recommençant à pleurer] Je n'ai jamais rien fait...
Reka (soufflant en fermant briĂšvement les yeux) : ...
Moyia (le visage inondé de larmes et de morve) : J'ai encaissé les insultes et les railleries en silence. Je ne me suis jamais plainte et tout ça [pointant son torse] par amour pour toi.
Reka : J'en suis conscient Mo.
Moyia : C'est pour toi que je serre les dents depuis toutes ces années.
Reka : Ăcoutes-moi O'MBOULA.
Leurs regards se soudent puis il pose les mains sur chacune de ses Ă©paules.
Reka : Il s'agit de toi... et de moi. Tu sais ce que tu représentes pour moi. Je m'en bats lek que tu enfantes ou pas. [Levant ses sourcils] Je t'ai choisie toi et personne d'autre. Voici la vérité et c'est tout ce qui doit t'importer. Ne donnes plus du poids à ce qui ne l'en vaut pas la peine, okay ?
Moyia (hochant la tĂȘte en reniflant) : ...
Il prend le visage de Moyia entre ses mains et essuie ses larmes avec le bout de ses pouces.
Reka : Nous ne sommes plus Ă ce niveau. Ceux qui veulent se cramponner Ă ce truc, n'ont qu'Ă faire mais ça ne va pas nous empĂȘcher de nous marier.
Moyia (reniflant) : ...
Reka : Seuls nos projets doivent t'importer. [Fronçant légÚrement les sourcils] On remet le reste entre les mains de God, okay ?
Moyia : Mais comment on fait ça, quand ils pensent avoir tenu une assemblĂ©e avec le mĂȘme Dieu ?
Reka (voix ferme) : Ăa a toujours Ă©tĂ© toi et moi... et rien ni personne d'autre.
Elle garde le silence pendant plusieurs secondes puis...
Moyia : C'est toi qui as raison.
Reka (un sourire Ă©tire ses lĂšvres) : VoilĂ .
Moyia : Ils ont longtemps joué avec nos émotions.
Reka (hochant la tĂȘte) : ...
Moyia : Ils ont pris un malin plaisir Ă s'immiscer dans notre histoire.
Reka : Huhum.
Moyia : Ils ont dit que tant que tant que nous n'irons nulle part mais aujourd'hui [bougeant sa main en faisant claquer ses doigts entre eux] je le brise au Nom du Seigneur JĂ©sus !
Reka (l'attirant dans ses bras) : Amen.
Moyia (contre son torse) : Ils ne peuvent pas me priver de ton amour. [Liant ses mains autour de sa taille et levant la tĂȘte vers lui] Tu es ma vie Reka BEKALĂ.
Reka (baiser sur le front) : Toi aussi, tu es ma vie. Tu en doutes en quoi ?
Moyia (fermant les yeux avant de les rouvrir) : Non.
Reka : Hum.
Moyia : Ă ce stade, nous n'avons plus besoin de l'aval de ceux qui n'ont jamais cru en nous et en notre histoire.
Reka (soutenant son regard) : VoilĂ que tu parles bien.
Moyia : Nous nous aimons, nous allons nous marier et nous serons heureux.
Reka (large sourire) : ...
C'est doucement qu'elle se dégage de son étreinte.
Moyia : Tu es leur fils non ?
Reka : Euh... ouais.
Moyia : Vas donc leur dire, que moi (elle se frappe lĂ©gĂšrement la poitrine) Moyia O'MBOULA bientĂŽt BEKALĂ...
Reka renverse sa tĂȘte en arriĂšre avant de partir dans un grand Ă©clat de rire.
Reka : BientĂŽt BEKALĂ ! Hahahahaha O'MBOULA, c'est qui ton dealer ?
Moyia (avec tout le malin et l'arrogance du monde mondial) : En tout cas, je reste là pian. Je ne vais pas bouger. No bouging hein ! No Bouging ! Maintenant si quelqu'un est trop fùché, qu'il vienne me dégager, on va voir.
Fin du prologue
Chapitre 1 : Ma situation
Dix ans plus tĂŽt...
***Moyia Judith O'MBOULA***
C'est la rĂ©crĂ©. Je suis avec les filles au prĂ©au. On discute et se marre lorsqu'un rire tonitruant nous fait toutes tourner la tĂȘte vers le rieur.
Moi (levant les yeux au ciel) : Pourquoi ça ne m'étonne pas ?
Soarez : Hum YAPONO que dans la prodada.
Katcia : Toujours à vouloir se faire remarquer, celui-là . C'est comme ça les vilains sont. Tchrrrrr
Axelle (petit rire) : Laissez mon type roh.
Katcia : Quand tu le vois ouvrir sa large bouche comme ça, c'est qu'il a déjà capté une proie dans les parages.
Soarez : Toi, tu connais.
On se met toutes Ă rire.
Maxx est avec Yohan. Les inséparables. Je cherche du regard le troisiÚme larron de la bande. Chez eux, c'est "jamais deux sans trois". Si ses deux potes sont là , ce que Reka n'est pas bien loin. On te dit bien, des triplés de mÚres différentes. Et bingo... Il est assis à l'écart du groupe, sur un gros bloc en béton. Monsieur tire une de ces tronches.
Je l'observe du coin de l'Ćil, lĂšve discrĂštement les yeux au ciel avant d'expirer. Axelle qui a suivi mon petit manĂšge, se met Ă rire tout doucement en me fixant. Je hausse les Ă©paules avant d'aller retrouver mon bĂ©bĂ©.
Moi (Ă sa hauteur) : Recoucou toi !
Reka (regard en biais) : Hum.
Moi (m'asseyant prĂ©s de lui) : T'en fais une tĂȘte.
Reka (regardant droit devant lui en contractant les mĂąchoires) : ...
Moi : Qu'est-ce qu'il y a encore ?
Reka : Ce monde est méchant.
Moi : Dis-moi ce qu'il y a.
Reka : ...
Moi : Reka ?
Reka (regardant toujours droit devant lui) : Ătre adulte, c'est de la merde, en vrai.
Moi (le poussant doucement avec l'Ă©paule) : Waouh ! [Sourire moqueur] Tu as des problĂšmes existentiels Ă ton si jeune Ăąge, toi ?
Reka (mine fermée) : ...
Moi (fronçant un peu les sourcils) : Ăa a l'air grave didonc. Allez racontes stp.
Reka : ...
Moi : Tu sais que ça fait du bien de se vider ?
Reka : ...
Moi : Hey, c'est si bad* que ça ?
Reka : ...
Moi (la bouche en cĆur) : Beubeuh...allez...
Je vérifie qu'il n'y a pas de surveillants dans les parages avant de prendre son visage entre mes mains. Je lui dépose un smack vite fait sur la bouche pour le motiver à parler.
Moi : Pourquoi tu es si vénÚres, hum ?
Reka : Maman sait pour nous deux.
Moi (m'éloignant de lui) : Hein ? Comment ça ?!
Reka : Ă cause de la Prof de Math lĂ .
Moi (encore plus surprise) : Mme Vecteur* ?!
Reka : Hmm
Moi (le cĆur battant) : Racontes. C'Ă©tait oĂč et quand mais surtout comment ta mĂšre l'a pris ?
Reka : C'était le samedi passé, à la remise des bulletins.
Moi (accrochée à ses lÚvres) : Oui ?
Reka (se passant la main sur le visage) : ....
.
***Reka BEKALĂ***
Deux jours plus tĂŽt, mĂȘme lieu et presqu'Ă la mĂȘme heure...
C'est accompagnĂ© de ma mĂšre que j'atteins le bĂątiment des secondes scientifiques. Nous prenons les marches d'escaliers parce que ma salle de classe se trouve Ă l'Ă©tage. Il y a du monde. Mme Vecteur nous reçoit avec le sourire. C'est notre professeur de mathĂ©matique et en mĂȘme temps, professeure principale.
Prof de Math (levant ses yeux bleus clairs sur nous) : Ah Mme BEKALĂ, comment allez-vous ?
Maman : Bien et vous Mme NZAMBA ?
La prof de math qu'on a affectueusement surnommĂ© Madame Vecteur, est d'origine yougoslave. Elle est mariĂ©e Ă Mr NZAMBA, mĂ©decin militaire gabonais. Cela va faire 15ans qu'elle vit au bled. Elle a mĂȘme pris l'accent et tout.
PDM : TrĂšs bien [posant son regard sur moi] bonjour Reka.
Moi : Bonjour Mme V... euh Madame.
PDM (souriant des yeux) : PrĂȘt Ă recevoir ton bulletin de notes de ce trimestre ?
Moi : euh... yes.
Maman me regarde une premiĂšre fois.
Moi : Oui svp Mme NZAMBA.
Maman ramĂšne les yeux vers Mme NZAMBA avec un petit sourire de satisfaction. Cette derniĂšre cherche puis retire mon bulletin de la pile de feuilles devant elle. Elle y jette un coup d'Ćil avant de braquer Ă nouveau ses yeux sur moi.
PDM : Comment expliques-tu la baisse de tes performances de ce trimestre ?
Maman tourne direct le regard vers moi.
Maman : Hein ?!
Moi (transpirant Ă l'instant) : Euh...
PDM (son regard amusé passe de maman à moi) : Reka est amoureux.
J'ai cru que le ciel me tombait sur la tĂȘte.
Maman (Ă©carquillant les yeux) : Quoi ?! Amoureux mais... attendez amoureux-amoureux ?
PDM (hochant la tĂȘte avec un sourire en coin) : Oui et c'est ce qui explique son lĂ©ger manque de concentration de ce trimestre.
Elle remet mon bulletin de notes Ă maman alors que je me suis dĂ©jĂ tuĂ© dix fois dans ma tĂȘte.
Maman plisse les yeux en lisant mon bulletin. Elle prend mĂȘme le temps de lire les diffĂ©rentes apprĂ©ciations des professeurs, Ă haute voix. VoilĂ aussi ce jaloux de prof de sport qui me traite d'arrogant.
L'enfant de BEKALà décale un peu. Une taloche à l'heure là , va détruire tout mon charisme dans ce lycée.
Maman : 11, 01 ce trimestre alors qu'au 1er, tu as eu 13,66 ! [Regard posé sur ma personne] Mme NZAMBA, de qui mon fils est-il amoureux svp ?
Moi (déglutissant) : ...
Mme Vecteur se racle la gorge avant de remonter sa paire de lunettes sur l'arrĂȘte de son nez. Et c'est avec tout le goĂ»t qu'elle lance.
PDM : De la petite Moyia.
Moi, je ne savais pas que les whites aimaient aussi le kongossa quoi. Tchiééé.
Maman (ramĂšne brusquement son regard sur la PDM) : Mo... attendez... Moyia O'MBOULA ?
J'ai juste envie de me dissoudre.
.
Nous sommes allĂ©s faire des courses aprĂšs le lycĂ©e et maman n'a pas arrĂȘtĂ© de me taquiner lĂ -dessus tout au long du chemin.
Maman (en conduisant) : Eyeeeeeh [toutes les femmes fangs connaissent ce cri] donc mon bébé est amoureux ngaa ?
Moi (levant les yeux) : Ama'a...
Maman (joyeuse) : Moyia est trĂšs belle.
Moi (posant un regard surpris sur elle) : Hein ?
Maman : Bah oui. Elle a un joli teint noir, de petits yeux, un beau corps. Respectueuse avec ça. Petite de taille mais la tienne va compenser.
Moi (levant des yeux vers le plafonnier) : ...
Maman (mettant le clignotant gauche) : Je connais sa mÚre, pas personnellement mais je sais que c'est une femme bien. Tu sais que je l'ai croisée récemment ?
Moi (encore plus surpris) : Ah oui ?
Maman : Huhum. Elle Ă©tait accompagnĂ©e d'un jeune homme, qui devait ĂȘtre dans la vingtaine...
Moi (expirant en regardant par la vitre de mon cÎté) : ...
Ăa doit ĂȘtre Dymine, le grand-frĂšre de Mo. Il faut dire qu'entre lui et moi, ce n'est pas l'amour fou.
Maman (jetant un coup d'Ćil par le rĂ©troviseur) : ...et de ses petits-fils. Ils sont trĂšs beaux chez eux.
Moi (ramenant mon regard vers elle) : Et alors ?
Maman (sourire en coin) : Et alors, j'aurai de beaux petits-enfants, c'est tout.
Moi (pouffant de rire) : SĂ©rieux ?
Maman (me regardant rapidement) : Bah oui.
Moi : Toi, c'est direct le bureau de tes petits-enfants qui t'intĂ©resse. Tu ne cherches mĂȘme pas Ă savoir si elle est croyante, si elle en a dans la tĂȘte, si elle est respectueuse, si elle sait cuisiner, si elle va bien prendre soin de moi...
Nous arrivons devant notre portail et elle donné deux coups de klaxon.
Maman (coulant un regard vers moi) : Mon petit doigt me dit que c'est une fille aux bonnes mĆurs, bien sous tous rapports et puis je t'ai bien Ă©duquĂ©.
Moi : Hmm.
Maman : Je sais que tu ne t'amouracheras jamais d'une mauvaise fille. [Donnant des petits coups sur le bord du volant Ă chaque fois] Jamais... jamais... jamais.
Mamidou [notre gardien] ouvre le portail et Clotilde BEKALà rentre dans la concession. à peine elle coupe le contact que Martine et Gina, deux de nos employées, apparaissent sur le perron.
Nous les laissons décharger les courses alors que maman et moi, prenons la porte d'entrée en continuant notre conversation jusqu'à la cuisine.
Maman (les yeux brillants) : Mon bébé est amoureux o atire zame !
Moi (me lavant les mains) : Hum.
Dominique (ma grande-sĆur, entrant dans la cuisine) : Qui est amoureux ?
Maya (ma pointue de petite-sĆur, la suivant de prĂšs) : Qui est piquĂ© ici ?
Moi (tchipant en m'essuyant les mains avec un torchon propre) : ...
Maman (sourire plus large) : Votre frÚre gué
Dominique et Maya (en mĂȘme temps) : Il est amoureux de qui ?
Maman (tranquillement tranquille) : De Moyia.
Je lĂšve les yeux au plafond.
Dominique : Ama'a, je l'avais dit ici non ? Vous vous rappelez que j'avais dit ça ici non ?
Maya (avant de lancer son petit rire de margouillat) : Oui, je m'en rappelle.
Elle regarde rapidement dans ma direction avant de dĂ©tourner les yeux. C'est la seule qui savait pour Mo et moi. Elles sont mĂȘme trĂšs copines.
Dominique : Ewoh donc j'étais dans la révélation hein ?
Maman (ton moqueur) : Hum prophétesse Dodo.
Maya (éclatant de rire) : Carrément prophétesse. Kongosseuse oui.
Moi (tchipant encore) : ...
C'est en silence que je me suis pris une part de tarte aux pommes ainsi qu'un verre de jus, pendant que maman et ses filles, faisaient des messes basses juste à coté. Elles gloussaient, me jetaient des regards moqueurs. Lorsque j'ai fini de me servir, c'est sans demander mon reste que je suis sorti de la cuisine avec mon assiette et mon verre dans les mains. J'ai monté les marches jusqu'au premier.
J'atteins la porte de ma chambre que j'ouvre et claque bien fort derriĂšre moi, en les entendant s'esclaffer.
.
***Moyia Judith O'MBOULA***
Retour au présent...
Moi (me retenant de rire) : Et connaissant tes sĆurs, j'imagine que ce week-end a dĂ» ĂȘtre un supplice pour toi.
Reka (soupirant) : Si ce n'était que ça.
Moi (léger sourire) : Il y a eu quoi d'autre ?
Reka (coup d'Ćil furtif) : Il s'agit de ta tante Titille.
Moi (fronçant les sourcils) : Ma tante Titille ?!
Reka : Oui.
Moi (incompréhension totale) : Mais que vient-elle chercher ici ?
Reka (regard fuyant) : Elle a passé la nuit du vendredi à samedi à la maison.
Une explication s'impose.
Alors, Titille est la femme du petit-frĂšre du mari de ma mĂšre. C'est long je sais [sourire]. C'est la belle-sĆur de mon beau-pĂšre, ma tante par alliance quoi. Elle a fait la connaissance des BEKALĂ lors de ses Ă©tudes en France, il y a plusieurs annĂ©es de cela. Elle y suivait une formation en kinĂ©sithĂ©rapie alors que Mme BEKALĂ, la mĂšre de Reka, accompagnait son mari qui Ă©tait en diplomatie.
Titille faisait des petits boulots pour arrondir ses fins du mois. Elle est tombée sur ce couple et leur a tout de suite proposé ses services. Ils l'ont engagée comme nounou à mi-temps. Elle a gardé Dominique et Reka, qui n'était qu'un bébé à l'époque. Mme BEKALà et elle, sont devenues trÚs amies par la suite et, ont gardés des liens trÚs étroits en rentrant au pays.
Reka (me sortant de mes pensées) : Comme papa était absent et le mari de Titille aussi, elles en ont profité pour se faire une soirée "vieux films".
Moi : Oui et ?
Reka (mal Ă l'aise) : Je suis descendu tard dans la nuit pour me rendre en cuisine.
Je l'Ă©coute.
Reka : J'ai entendu du bruit provenant de la salle de cinoche. Je suis donc allĂ© jeter un coup d'Ćil et j'ai trouvĂ© maman et Titille, devant un film en noir et blanc.
Moi : Huhum.
Reka : Je les ai un peu chahutées là dessus. Elles m'ont répondu que c'était pour se rappeler le bon vieux temps.
Moi : ...
Reka : C'est alors que maman a repris à me chambrer en lui racontant ce que tu sais déjà , à savoir que toi et moi nanani nanana.
Moi (voix mal assurée) : Et ?
Reka : Mo, ce que Titille a sorti lorsqu'elle a su qu'il s'agissait de toi [se passant la main sur le visage] ça m'a juste scié.
Moi (fronçant les sourcils) : Qu'a-t-elle dit ?
Reka : ....
Moi : Qu'a-t-elle dit Rek ?
Reka : Euh...
Pour une raison que j'ignore, mon cĆur a commencĂ© Ă pomper le sang trĂšs vite et mes mains sont devenues toutes moites.
Reka : Promets-moi que tu ne vas pas t'emporter.
Moi : Tu sais que je sais encaisser, toi aussi [rire jaune].
Reka (hésitant) : Alors... elle a... demandé à maman de...de...de tout faire pour...pour stopper notre [déglutissant] notre relation maintenant car tu es...tu serais...tu...
Moi (cachant ma nervosité derriÚre un sourire) : Car je suis quoi ?
Reka : Mo... euh... je...
Moyia (serrant les dents) : Car je suis quoi ?
Reka (petite voix) : sté-rile.
Il a baissĂ© la tĂȘte juste aprĂšs avoir prononcĂ© ce mot, comme s'il s'agissait d'une insulte. Moi, j'ai eu le tournis sur place mais je suis parvenue Ă dissimuler mon trouble derriĂšre un sourire de façade.
Moi : Laisses-moi récapituler. Titille a demandé à ta mÚre de faire stopper notre relation maintenant parce que je serais stérile. C'est bien ça ?
Reka (tĂȘte toujours baissĂ©e) : oui
Moi : ...
Reka (relevant la tĂȘte et cherchant mon regard) : Dis quelque chose Mo.
Moi : ...
[Sonnerie marquant la fin de la récré]
Reka : C'est tellement méchant. Mais qui raconte ce genre de choses sur une gamine de 15 ans ? Pff ! Elle ne sait pas combien elle a baissé dans mon estime. En plus, ce n'est pas comme si on allait se marier demain. Ce qu'elle a fait, est si petit. Je te dis que...
Je n'entendais plus ce qu'il racontait. C'est comme un automate que je me suis levée. J'ai enfoui mes mains dans les poches de ma jupe, tellement elles tremblaient. Et avant de tourner les talons...
Moi (avec un sourire fake) : C'est pas grave.
Reka (m'emboitant le pas) : Mo, attends-moi stp.
Je suis allĂ©e rĂ©cupĂ©rer mes effets en classe. En me voyant avec mon sac Ă l'Ă©paule, les filles m'ont demandĂ© ce qui n'allait pas. Reka leur a dit "je ne sais quoi" alors que je m'Ă©loignais, avec la tĂȘte baissĂ©e. J'ai demandĂ© et obtenu la permission de rentrer chez moi. Ăa se voyait que j'Ă©tais mal donc impossible pour moi de suivre le reste des cours.
Reka m'a accompagnée jusqu'à l'extérieur du lycée. Il est retourné en classe aprÚs m'avoir mis dans un taxi pour chez moi.
Moi, c'est Moyia Judith O'MBOULA. 15ans, Ă©lĂšve en classe de 2nde S dans un lycĂ©e de la place. Mes parents NĂ©hĂ©mie N'TCHALLY et Alexander O'MBOULA, se sont sĂ©parĂ©s quand j'avais 4ans. Je suis la benjamine du cĂŽtĂ© de ma mĂšre, et la seule fille de mon pĂšre, Je suis gabonaise avec une origine au Congo Kinshasa d'oĂč je tire mon nom.
Je suis la petite-amie de Reka BEKALà depuis quelques mois et j'ai ma bande d'amis constituée de la fofolle Katcia MBOUMBA, la douce Axelle NZIENGUI, l'intrépide Soarez NGUEMA NDONG, le tombeur de ces dames, j'ai cité Maxx YAPONO OTOUNGA et le doux mais aussi amer, Yohan ANGUILLET DIOP. Nous sommes plus que des amis, nous sommes une famille. Vous aurez le temps de connaßtre l'histoire de tout un chacun.
ArrivĂ©e chez moi, j'ai saluĂ© vite fait, ma mĂšre et la dame de mĂ©nage que j'ai trouvĂ©es Ă la terrasse avant de tracer dans la maison puis dans ma chambre oĂč je me suis enfermĂ©e Ă double tours.
J'ai mis ma zik Ă fond en envoyant mon sac, valser. Il a atterri sur mon petit bureau. J'ai presque arrachĂ© l'uniforme du lycĂ©e de mon corps et c'est en sous-vĂȘtements que j'ai glissĂ© sous la couette. C'est seulement lĂ , Ă l'abri de tout et de tous, que j'ai laissĂ© libre cours Ă ma peine.
C'Ă©tait la 1Ăšre fois que l'on parlait de "MA SITUATION" hors du cadre familial. Et ça faisait mal. Je me demandais quel serait dorĂ©navant le regard de Reka sur moi. Je ne lui en avais jamais parlĂ©. Et sa mĂšre alors ? C'est sĂ»r qu'elle suivra le conseil de Titille. Mon Dieu et ses sĆurs ?!
Moi (Ă©clatant en sanglot) : Ah quelle chienne de vie.
Chapitre 1 00
16/12/2023
Chapitre 2 02
16/12/2023
Chapitre 3 03
16/12/2023
Chapitre 4 04
16/12/2023
Chapitre 5 05
16/12/2023
Chapitre 6 06
16/12/2023
Chapitre 7 07
16/12/2023
Chapitre 8 08
16/12/2023
Chapitre 9 09
16/12/2023
Chapitre 10 10
16/12/2023
Chapitre 11 11
16/12/2023
Chapitre 12 12
16/12/2023
Chapitre 13 13
16/12/2023
Chapitre 14 14
16/12/2023
Chapitre 15 15
16/12/2023
Chapitre 16 16
16/12/2023
Chapitre 17 17
16/12/2023
Chapitre 18 18
16/12/2023
Chapitre 19 19
16/12/2023
Chapitre 20 20
16/12/2023
Chapitre 21 21
16/12/2023
Chapitre 22 22
16/12/2023
Chapitre 23 23
16/12/2023
Chapitre 24 24
16/12/2023
Chapitre 25 25
16/12/2023
Chapitre 26 26
16/12/2023
Chapitre 27 27
16/12/2023
Chapitre 28 28
16/12/2023
Chapitre 29 29
16/12/2023
Chapitre 30 30
16/12/2023
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