Login to Kifflire
icon 0
icon Recharger
rightIcon
icon Historique
rightIcon
icon DĂ©connexion
rightIcon
icon Télécharger l'appli
rightIcon
Ainsi soit-il

Ainsi soit-il

IBIZAR

5.0
avis
122
Vues
30
Chapitres

. Moyia : Ils ont dit que tant que tant que nous n'irons nulle part mais aujourd'hui [bougeant sa main en faisant claquer ses doigts entre eux] je le brise au Nom du Seigneur JĂ©sus ! Reka (l'attirant dans ses bras) : Amen. Moyia : Ils ne peuvent pas me priver de ton amour. [Liant ses mains autour de sa taille et levant la tĂȘte vers lui] Tu es ma vie Reka BEKALÉ. Reka (baiser sur le front) : Toi aussi, tu es ma vie. Tu en doutes en quoi ?

Chapitre 1 00

Prologue...

10 ans plus tard...

À peine Reka coupe l'appel que Moyia sort du lit et se met à arpenter la piùce en fulminant.

Reka dépose le téléphone sur la table de nuit. Il regrette maintenant d'avoir activé le haut-parleur. Sa mÚre n'est pas allée de mains mortes pour cracher son venin. Il voit bien que sa meuf se retient de pleurer.

Moyia : Cette situation... je ne l'ai pas choisie. Je ne suis pas allée l'acheter au supermarché !

Reka (ton doux) : Mo...

Moyia : Elle m'est tombĂ©e dessus. [S'arrĂȘtant un moment pour le fixer] D'ailleurs, qui choisit d'ĂȘtre stĂ©rile ? Qui ?! Qui demande Ă  ĂȘtre stĂ©rile, hum ?!

Reka : Je sais tout ça Mo.

Elle se remet Ă  tourner dans la piĂšce.

Moyia : Si j'avais eu le choix, j'aurai cochĂ© plusieurs fois sur la case "fĂ©conditĂ©" et un million de fois sur la case "enfants". [S'arrĂȘtant Ă  nouveau] Comme vous aimez les enfants lĂ , je t'aurais fait tout un village de petits BEKALÉ.

Reka (sortant à son tour du lit) : Je le sais Mo. Ne te laisses pas atteindre par tout ça bae.

Moyia (Ă©clatant en sanglots) : Sauf que c'en est trop ! Je n'ai pas un cƓur de pierre non plus. J'ai trop encaissĂ©. [Des larmes de frustration se mettent Ă  ruisseler sur ses joues] Je suis aussi un ĂȘtre humain et l'enfant des gens ! Comment ta mĂšre aurait rĂ©agi si on faisait ce qu'elle me fait subir Ă  l'une de ses filles, hein ?

Reka (réduisant la distance entre eux) : Ma puce, sÚches tes larmes. Je ne veux plus te voir pleurer pour ce sujet.

Moyia : J'ai trop encaissé Reka !

Elle s'essuie les yeux avec rage.

Reka : J'en suis conscient mais rappelles-toi de tout ce qu'on a traversé. Ce n'est pas...

Moyia (haussant le ton) : J'en ai assez ! Tu m'entends ?! ASSEEEZ ! J'ai trop tendu l'autre joue ! Il y a des limites Ă  tout !

Reka (air peiné) : Je sais.

Moyia : Non.

Reka : Désolé Mo.

Moyia : Il ne suffit pas d'ĂȘtre dĂ©solĂ©. [Pointant son tĂ©lĂ©phone sur le lit] Il faut aussi dire aux tiens que je n'ai pas choisi cette situation. Je n'ai pas choisi de ne pas pouvoir enfanter et je n'ai jamais rien fait, qui aurait pu affecter ma capacitĂ© Ă  procrĂ©er. Si je mens que le ciel me foudroie ici et maintenant !

Reka (venant se planter devant elle) : Tu n'as pas besoin d'aller aussi loin dans tes propos Mo.

Moyia (reculant d'un pas) : C'est parce que j'en ai ma claque Reka ! [Voix qui se casse] J'en ai plus que marre ! Tu m'entends ?

Reka (voix triste) : Je t'entends trĂšs bien mais...

Moyia (ravalant un sanglot) : ...

Reka : ...je ne veux plus que les propos ou les actions des gens te mettent dans cet Ă©tat.

Moyia : Ils m'ont traitée de tous les noms d'oiseaux pour me rabaisser. [Comptant sur ses doigts] Ils m'ont appelé coq, cabri, ventre vide, femme sans valeur, demi-homme, sirÚne des eaux, et j'en passe. [Le fixant] Je n'ai jamais rien dit. Tu m'en es témoin. [Recommençant à pleurer] Je n'ai jamais rien fait...

Reka (soufflant en fermant briĂšvement les yeux) : ...

Moyia (le visage inondé de larmes et de morve) : J'ai encaissé les insultes et les railleries en silence. Je ne me suis jamais plainte et tout ça [pointant son torse] par amour pour toi.

Reka : J'en suis conscient Mo.

Moyia : C'est pour toi que je serre les dents depuis toutes ces années.

Reka : Écoutes-moi O'MBOULA.

Leurs regards se soudent puis il pose les mains sur chacune de ses Ă©paules.

Reka : Il s'agit de toi... et de moi. Tu sais ce que tu représentes pour moi. Je m'en bats lek que tu enfantes ou pas. [Levant ses sourcils] Je t'ai choisie toi et personne d'autre. Voici la vérité et c'est tout ce qui doit t'importer. Ne donnes plus du poids à ce qui ne l'en vaut pas la peine, okay ?

Moyia (hochant la tĂȘte en reniflant) : ...

Il prend le visage de Moyia entre ses mains et essuie ses larmes avec le bout de ses pouces.

Reka : Nous ne sommes plus Ă  ce niveau. Ceux qui veulent se cramponner Ă  ce truc, n'ont qu'Ă  faire mais ça ne va pas nous empĂȘcher de nous marier.

Moyia (reniflant) : ...

Reka : Seuls nos projets doivent t'importer. [Fronçant légÚrement les sourcils] On remet le reste entre les mains de God, okay ?

Moyia : Mais comment on fait ça, quand ils pensent avoir tenu une assemblĂ©e avec le mĂȘme Dieu ?

Reka (voix ferme) : Ça a toujours Ă©tĂ© toi et moi... et rien ni personne d'autre.

Elle garde le silence pendant plusieurs secondes puis...

Moyia : C'est toi qui as raison.

Reka (un sourire Ă©tire ses lĂšvres) : VoilĂ .

Moyia : Ils ont longtemps joué avec nos émotions.

Reka (hochant la tĂȘte) : ...

Moyia : Ils ont pris un malin plaisir Ă  s'immiscer dans notre histoire.

Reka : Huhum.

Moyia : Ils ont dit que tant que tant que nous n'irons nulle part mais aujourd'hui [bougeant sa main en faisant claquer ses doigts entre eux] je le brise au Nom du Seigneur JĂ©sus !

Reka (l'attirant dans ses bras) : Amen.

Moyia (contre son torse) : Ils ne peuvent pas me priver de ton amour. [Liant ses mains autour de sa taille et levant la tĂȘte vers lui] Tu es ma vie Reka BEKALÉ.

Reka (baiser sur le front) : Toi aussi, tu es ma vie. Tu en doutes en quoi ?

Moyia (fermant les yeux avant de les rouvrir) : Non.

Reka : Hum.

Moyia : À ce stade, nous n'avons plus besoin de l'aval de ceux qui n'ont jamais cru en nous et en notre histoire.

Reka (soutenant son regard) : VoilĂ  que tu parles bien.

Moyia : Nous nous aimons, nous allons nous marier et nous serons heureux.

Reka (large sourire) : ...

C'est doucement qu'elle se dégage de son étreinte.

Moyia : Tu es leur fils non ?

Reka : Euh... ouais.

Moyia : Vas donc leur dire, que moi (elle se frappe lĂ©gĂšrement la poitrine) Moyia O'MBOULA bientĂŽt BEKALÉ...

Reka renverse sa tĂȘte en arriĂšre avant de partir dans un grand Ă©clat de rire.

Reka : Bientît BEKALÉ ! Hahahahaha O'MBOULA, c'est qui ton dealer ?

Moyia (avec tout le malin et l'arrogance du monde mondial) : En tout cas, je reste là pian. Je ne vais pas bouger. No bouging hein ! No Bouging ! Maintenant si quelqu'un est trop fùché, qu'il vienne me dégager, on va voir.

Fin du prologue

Chapitre 1 : Ma situation

Dix ans plus tĂŽt...

***Moyia Judith O'MBOULA***

C'est la rĂ©crĂ©. Je suis avec les filles au prĂ©au. On discute et se marre lorsqu'un rire tonitruant nous fait toutes tourner la tĂȘte vers le rieur.

Moi (levant les yeux au ciel) : Pourquoi ça ne m'étonne pas ?

Soarez : Hum YAPONO que dans la prodada.

Katcia : Toujours à vouloir se faire remarquer, celui-là. C'est comme ça les vilains sont. Tchrrrrr

Axelle (petit rire) : Laissez mon type roh.

Katcia : Quand tu le vois ouvrir sa large bouche comme ça, c'est qu'il a déjà capté une proie dans les parages.

Soarez : Toi, tu connais.

On se met toutes Ă  rire.

Maxx est avec Yohan. Les inséparables. Je cherche du regard le troisiÚme larron de la bande. Chez eux, c'est "jamais deux sans trois". Si ses deux potes sont là, ce que Reka n'est pas bien loin. On te dit bien, des triplés de mÚres différentes. Et bingo... Il est assis à l'écart du groupe, sur un gros bloc en béton. Monsieur tire une de ces tronches.

Je l'observe du coin de l'Ɠil, lĂšve discrĂštement les yeux au ciel avant d'expirer. Axelle qui a suivi mon petit manĂšge, se met Ă  rire tout doucement en me fixant. Je hausse les Ă©paules avant d'aller retrouver mon bĂ©bĂ©.

Moi (Ă  sa hauteur) : Recoucou toi !

Reka (regard en biais) : Hum.

Moi (m'asseyant prĂ©s de lui) : T'en fais une tĂȘte.

Reka (regardant droit devant lui en contractant les mĂąchoires) : ...

Moi : Qu'est-ce qu'il y a encore ?

Reka : Ce monde est méchant.

Moi : Dis-moi ce qu'il y a.

Reka : ...

Moi : Reka ?

Reka (regardant toujours droit devant lui) : Être adulte, c'est de la merde, en vrai.

Moi (le poussant doucement avec l'Ă©paule) : Waouh ! [Sourire moqueur] Tu as des problĂšmes existentiels Ă  ton si jeune Ăąge, toi ?

Reka (mine fermée) : ...

Moi (fronçant un peu les sourcils) : Ça a l'air grave didonc. Allez racontes stp.

Reka : ...

Moi : Tu sais que ça fait du bien de se vider ?

Reka : ...

Moi : Hey, c'est si bad* que ça ?

Reka : ...

Moi (la bouche en cƓur) : Beubeuh...allez...

Je vérifie qu'il n'y a pas de surveillants dans les parages avant de prendre son visage entre mes mains. Je lui dépose un smack vite fait sur la bouche pour le motiver à parler.

Moi : Pourquoi tu es si vénÚres, hum ?

Reka : Maman sait pour nous deux.

Moi (m'éloignant de lui) : Hein ? Comment ça ?!

Reka : À cause de la Prof de Math là.

Moi (encore plus surprise) : Mme Vecteur* ?!

Reka : Hmm

Moi (le cƓur battant) : Racontes. C'Ă©tait oĂč et quand mais surtout comment ta mĂšre l'a pris ?

Reka : C'était le samedi passé, à la remise des bulletins.

Moi (accrochée à ses lÚvres) : Oui ?

Reka (se passant la main sur le visage) : ....

.

***Reka BEKALÉ***

Deux jours plus tĂŽt, mĂȘme lieu et presqu'Ă  la mĂȘme heure...

C'est accompagnĂ© de ma mĂšre que j'atteins le bĂątiment des secondes scientifiques. Nous prenons les marches d'escaliers parce que ma salle de classe se trouve Ă  l'Ă©tage. Il y a du monde. Mme Vecteur nous reçoit avec le sourire. C'est notre professeur de mathĂ©matique et en mĂȘme temps, professeure principale.

Prof de Math (levant ses yeux bleus clairs sur nous) : Ah Mme BEKALÉ, comment allez-vous ?

Maman : Bien et vous Mme NZAMBA ?

La prof de math qu'on a affectueusement surnommĂ© Madame Vecteur, est d'origine yougoslave. Elle est mariĂ©e Ă  Mr NZAMBA, mĂ©decin militaire gabonais. Cela va faire 15ans qu'elle vit au bled. Elle a mĂȘme pris l'accent et tout.

PDM : TrĂšs bien [posant son regard sur moi] bonjour Reka.

Moi : Bonjour Mme V... euh Madame.

PDM (souriant des yeux) : PrĂȘt Ă  recevoir ton bulletin de notes de ce trimestre ?

Moi : euh... yes.

Maman me regarde une premiĂšre fois.

Moi : Oui svp Mme NZAMBA.

Maman ramùne les yeux vers Mme NZAMBA avec un petit sourire de satisfaction. Cette derniùre cherche puis retire mon bulletin de la pile de feuilles devant elle. Elle y jette un coup d'Ɠil avant de braquer à nouveau ses yeux sur moi.

PDM : Comment expliques-tu la baisse de tes performances de ce trimestre ?

Maman tourne direct le regard vers moi.

Maman : Hein ?!

Moi (transpirant Ă  l'instant) : Euh...

PDM (son regard amusé passe de maman à moi) : Reka est amoureux.

J'ai cru que le ciel me tombait sur la tĂȘte.

Maman (Ă©carquillant les yeux) : Quoi ?! Amoureux mais... attendez amoureux-amoureux ?

PDM (hochant la tĂȘte avec un sourire en coin) : Oui et c'est ce qui explique son lĂ©ger manque de concentration de ce trimestre.

Elle remet mon bulletin de notes Ă  maman alors que je me suis dĂ©jĂ  tuĂ© dix fois dans ma tĂȘte.

Maman plisse les yeux en lisant mon bulletin. Elle prend mĂȘme le temps de lire les diffĂ©rentes apprĂ©ciations des professeurs, Ă  haute voix. VoilĂ  aussi ce jaloux de prof de sport qui me traite d'arrogant.

L'enfant de BEKALÉ dĂ©cale un peu. Une taloche Ă  l'heure lĂ , va dĂ©truire tout mon charisme dans ce lycĂ©e.

Maman : 11, 01 ce trimestre alors qu'au 1er, tu as eu 13,66 ! [Regard posé sur ma personne] Mme NZAMBA, de qui mon fils est-il amoureux svp ?

Moi (déglutissant) : ...

Mme Vecteur se racle la gorge avant de remonter sa paire de lunettes sur l'arrĂȘte de son nez. Et c'est avec tout le goĂ»t qu'elle lance.

PDM : De la petite Moyia.

Moi, je ne savais pas que les whites aimaient aussi le kongossa quoi. Tchiééé.

Maman (ramĂšne brusquement son regard sur la PDM) : Mo... attendez... Moyia O'MBOULA ?

J'ai juste envie de me dissoudre.

.

Nous sommes allĂ©s faire des courses aprĂšs le lycĂ©e et maman n'a pas arrĂȘtĂ© de me taquiner lĂ -dessus tout au long du chemin.

Maman (en conduisant) : Eyeeeeeh [toutes les femmes fangs connaissent ce cri] donc mon bébé est amoureux ngaa ?

Moi (levant les yeux) : Ama'a...

Maman (joyeuse) : Moyia est trĂšs belle.

Moi (posant un regard surpris sur elle) : Hein ?

Maman : Bah oui. Elle a un joli teint noir, de petits yeux, un beau corps. Respectueuse avec ça. Petite de taille mais la tienne va compenser.

Moi (levant des yeux vers le plafonnier) : ...

Maman (mettant le clignotant gauche) : Je connais sa mÚre, pas personnellement mais je sais que c'est une femme bien. Tu sais que je l'ai croisée récemment ?

Moi (encore plus surpris) : Ah oui ?

Maman : Huhum. Elle Ă©tait accompagnĂ©e d'un jeune homme, qui devait ĂȘtre dans la vingtaine...

Moi (expirant en regardant par la vitre de mon cÎté) : ...

Ça doit ĂȘtre Dymine, le grand-frĂšre de Mo. Il faut dire qu'entre lui et moi, ce n'est pas l'amour fou.

Maman (jetant un coup d'Ɠil par le rĂ©troviseur) : ...et de ses petits-fils. Ils sont trĂšs beaux chez eux.

Moi (ramenant mon regard vers elle) : Et alors ?

Maman (sourire en coin) : Et alors, j'aurai de beaux petits-enfants, c'est tout.

Moi (pouffant de rire) : SĂ©rieux ?

Maman (me regardant rapidement) : Bah oui.

Moi : Toi, c'est direct le bureau de tes petits-enfants qui t'intĂ©resse. Tu ne cherches mĂȘme pas Ă  savoir si elle est croyante, si elle en a dans la tĂȘte, si elle est respectueuse, si elle sait cuisiner, si elle va bien prendre soin de moi...

Nous arrivons devant notre portail et elle donné deux coups de klaxon.

Maman (coulant un regard vers moi) : Mon petit doigt me dit que c'est une fille aux bonnes mƓurs, bien sous tous rapports et puis je t'ai bien Ă©duquĂ©.

Moi : Hmm.

Maman : Je sais que tu ne t'amouracheras jamais d'une mauvaise fille. [Donnant des petits coups sur le bord du volant Ă  chaque fois] Jamais... jamais... jamais.

Mamidou [notre gardien] ouvre le portail et Clotilde BEKALÉ rentre dans la concession. À peine elle coupe le contact que Martine et Gina, deux de nos employĂ©es, apparaissent sur le perron.

Nous les laissons décharger les courses alors que maman et moi, prenons la porte d'entrée en continuant notre conversation jusqu'à la cuisine.

Maman (les yeux brillants) : Mon bébé est amoureux o atire zame !

Moi (me lavant les mains) : Hum.

Dominique (ma grande-sƓur, entrant dans la cuisine) : Qui est amoureux ?

Maya (ma pointue de petite-sƓur, la suivant de prĂšs) : Qui est piquĂ© ici ?

Moi (tchipant en m'essuyant les mains avec un torchon propre) : ...

Maman (sourire plus large) : Votre frÚre gué

Dominique et Maya (en mĂȘme temps) : Il est amoureux de qui ?

Maman (tranquillement tranquille) : De Moyia.

Je lĂšve les yeux au plafond.

Dominique : Ama'a, je l'avais dit ici non ? Vous vous rappelez que j'avais dit ça ici non ?

Maya (avant de lancer son petit rire de margouillat) : Oui, je m'en rappelle.

Elle regarde rapidement dans ma direction avant de dĂ©tourner les yeux. C'est la seule qui savait pour Mo et moi. Elles sont mĂȘme trĂšs copines.

Dominique : Ewoh donc j'étais dans la révélation hein ?

Maman (ton moqueur) : Hum prophétesse Dodo.

Maya (éclatant de rire) : Carrément prophétesse. Kongosseuse oui.

Moi (tchipant encore) : ...

C'est en silence que je me suis pris une part de tarte aux pommes ainsi qu'un verre de jus, pendant que maman et ses filles, faisaient des messes basses juste à coté. Elles gloussaient, me jetaient des regards moqueurs. Lorsque j'ai fini de me servir, c'est sans demander mon reste que je suis sorti de la cuisine avec mon assiette et mon verre dans les mains. J'ai monté les marches jusqu'au premier.

J'atteins la porte de ma chambre que j'ouvre et claque bien fort derriĂšre moi, en les entendant s'esclaffer.

.

***Moyia Judith O'MBOULA***

Retour au présent...

Moi (me retenant de rire) : Et connaissant tes sƓurs, j'imagine que ce week-end a dĂ» ĂȘtre un supplice pour toi.

Reka (soupirant) : Si ce n'était que ça.

Moi (léger sourire) : Il y a eu quoi d'autre ?

Reka (coup d'Ɠil furtif) : Il s'agit de ta tante Titille.

Moi (fronçant les sourcils) : Ma tante Titille ?!

Reka : Oui.

Moi (incompréhension totale) : Mais que vient-elle chercher ici ?

Reka (regard fuyant) : Elle a passé la nuit du vendredi à samedi à la maison.

Une explication s'impose.

Alors, Titille est la femme du petit-frĂšre du mari de ma mĂšre. C'est long je sais [sourire]. C'est la belle-sƓur de mon beau-pĂšre, ma tante par alliance quoi. Elle a fait la connaissance des BEKALÉ lors de ses Ă©tudes en France, il y a plusieurs annĂ©es de cela. Elle y suivait une formation en kinĂ©sithĂ©rapie alors que Mme BEKALÉ, la mĂšre de Reka, accompagnait son mari qui Ă©tait en diplomatie.

Titille faisait des petits boulots pour arrondir ses fins du mois. Elle est tombĂ©e sur ce couple et leur a tout de suite proposĂ© ses services. Ils l'ont engagĂ©e comme nounou Ă  mi-temps. Elle a gardĂ© Dominique et Reka, qui n'Ă©tait qu'un bĂ©bĂ© Ă  l'Ă©poque. Mme BEKALÉ et elle, sont devenues trĂšs amies par la suite et, ont gardĂ©s des liens trĂšs Ă©troits en rentrant au pays.

Reka (me sortant de mes pensées) : Comme papa était absent et le mari de Titille aussi, elles en ont profité pour se faire une soirée "vieux films".

Moi : Oui et ?

Reka (mal Ă  l'aise) : Je suis descendu tard dans la nuit pour me rendre en cuisine.

Je l'Ă©coute.

Reka : J'ai entendu du bruit provenant de la salle de cinoche. Je suis donc allĂ© jeter un coup d'Ɠil et j'ai trouvĂ© maman et Titille, devant un film en noir et blanc.

Moi : Huhum.

Reka : Je les ai un peu chahutées là dessus. Elles m'ont répondu que c'était pour se rappeler le bon vieux temps.

Moi : ...

Reka : C'est alors que maman a repris à me chambrer en lui racontant ce que tu sais déjà, à savoir que toi et moi nanani nanana.

Moi (voix mal assurée) : Et ?

Reka : Mo, ce que Titille a sorti lorsqu'elle a su qu'il s'agissait de toi [se passant la main sur le visage] ça m'a juste scié.

Moi (fronçant les sourcils) : Qu'a-t-elle dit ?

Reka : ....

Moi : Qu'a-t-elle dit Rek ?

Reka : Euh...

Pour une raison que j'ignore, mon cƓur a commencĂ© Ă  pomper le sang trĂšs vite et mes mains sont devenues toutes moites.

Reka : Promets-moi que tu ne vas pas t'emporter.

Moi : Tu sais que je sais encaisser, toi aussi [rire jaune].

Reka (hésitant) : Alors... elle a... demandé à maman de...de...de tout faire pour...pour stopper notre [déglutissant] notre relation maintenant car tu es...tu serais...tu...

Moi (cachant ma nervosité derriÚre un sourire) : Car je suis quoi ?

Reka : Mo... euh... je...

Moyia (serrant les dents) : Car je suis quoi ?

Reka (petite voix) : sté-rile.

Il a baissĂ© la tĂȘte juste aprĂšs avoir prononcĂ© ce mot, comme s'il s'agissait d'une insulte. Moi, j'ai eu le tournis sur place mais je suis parvenue Ă  dissimuler mon trouble derriĂšre un sourire de façade.

Moi : Laisses-moi récapituler. Titille a demandé à ta mÚre de faire stopper notre relation maintenant parce que je serais stérile. C'est bien ça ?

Reka (tĂȘte toujours baissĂ©e) : oui

Moi : ...

Reka (relevant la tĂȘte et cherchant mon regard) : Dis quelque chose Mo.

Moi : ...

[Sonnerie marquant la fin de la récré]

Reka : C'est tellement méchant. Mais qui raconte ce genre de choses sur une gamine de 15 ans ? Pff ! Elle ne sait pas combien elle a baissé dans mon estime. En plus, ce n'est pas comme si on allait se marier demain. Ce qu'elle a fait, est si petit. Je te dis que...

Je n'entendais plus ce qu'il racontait. C'est comme un automate que je me suis levée. J'ai enfoui mes mains dans les poches de ma jupe, tellement elles tremblaient. Et avant de tourner les talons...

Moi (avec un sourire fake) : C'est pas grave.

Reka (m'emboitant le pas) : Mo, attends-moi stp.

Je suis allĂ©e rĂ©cupĂ©rer mes effets en classe. En me voyant avec mon sac Ă  l'Ă©paule, les filles m'ont demandĂ© ce qui n'allait pas. Reka leur a dit "je ne sais quoi" alors que je m'Ă©loignais, avec la tĂȘte baissĂ©e. J'ai demandĂ© et obtenu la permission de rentrer chez moi. Ça se voyait que j'Ă©tais mal donc impossible pour moi de suivre le reste des cours.

Reka m'a accompagnée jusqu'à l'extérieur du lycée. Il est retourné en classe aprÚs m'avoir mis dans un taxi pour chez moi.

Moi, c'est Moyia Judith O'MBOULA. 15ans, Ă©lĂšve en classe de 2nde S dans un lycĂ©e de la place. Mes parents NĂ©hĂ©mie N'TCHALLY et Alexander O'MBOULA, se sont sĂ©parĂ©s quand j'avais 4ans. Je suis la benjamine du cĂŽtĂ© de ma mĂšre, et la seule fille de mon pĂšre, Je suis gabonaise avec une origine au Congo Kinshasa d'oĂč je tire mon nom.

Je suis la petite-amie de Reka BEKALÉ depuis quelques mois et j'ai ma bande d'amis constituĂ©e de la fofolle Katcia MBOUMBA, la douce Axelle NZIENGUI, l'intrĂ©pide Soarez NGUEMA NDONG, le tombeur de ces dames, j'ai citĂ© Maxx YAPONO OTOUNGA et le doux mais aussi amer, Yohan ANGUILLET DIOP. Nous sommes plus que des amis, nous sommes une famille. Vous aurez le temps de connaĂźtre l'histoire de tout un chacun.

ArrivĂ©e chez moi, j'ai saluĂ© vite fait, ma mĂšre et la dame de mĂ©nage que j'ai trouvĂ©es Ă  la terrasse avant de tracer dans la maison puis dans ma chambre oĂč je me suis enfermĂ©e Ă  double tours.

J'ai mis ma zik Ă  fond en envoyant mon sac, valser. Il a atterri sur mon petit bureau. J'ai presque arrachĂ© l'uniforme du lycĂ©e de mon corps et c'est en sous-vĂȘtements que j'ai glissĂ© sous la couette. C'est seulement lĂ , Ă  l'abri de tout et de tous, que j'ai laissĂ© libre cours Ă  ma peine.

C'Ă©tait la 1Ăšre fois que l'on parlait de "MA SITUATION" hors du cadre familial. Et ça faisait mal. Je me demandais quel serait dorĂ©navant le regard de Reka sur moi. Je ne lui en avais jamais parlĂ©. Et sa mĂšre alors ? C'est sĂ»r qu'elle suivra le conseil de Titille. Mon Dieu et ses sƓurs ?!

Moi (Ă©clatant en sanglot) : Ah quelle chienne de vie.

Continuer

Autres livres par IBIZAR

Voir plus
Dommage collateraux

Dommage collateraux

Romance

5.0

Toute ma vie on m'a rĂ©pĂ©tĂ© que une femme qui avait rĂ©ussi Ă©tait une femme qui avait mari et enfants. Que une fois mariĂ©, je devais ĂȘtre soumise Ă  mon mari, que ĂȘtre intelligente c'Ă©tait bien mais je ne pouvais pas l'ĂȘtre plus que mon mari, qui voudrait Ă©pousĂ© une grande gueule. Je m'appelle Jamila je viens de dĂ©crocher mon B.E.P.C et j'ai tout juste 15 ans et au lieu de me demande ce que je vais faire l'annĂ©e prochaine, je dois choisir parmi les candidatures de mes nombreux prĂ©tendants et dĂ©cidĂ©s avec qui est-ce que je vais passer le reste de ma vie pour le meilleur et pour le pire devant Allah et les hommes non pas pour moi mais pour entrer dans le moule d'une sociĂ©tĂ© traditionaliste, sexiste, misogyne et complĂštement aveugle devant la souffrance de ses filles. Tariq 27 ans pĂšre de jumeaux de 6 ans et veuf. Je viens de vous donner ma bio en moins de quinze mots. La sociĂ©tĂ© dans laquelle je vis exige que je me remarie pour offrir Ă  mes enfants la stabilitĂ© dont ils ont besoin, jusqu'ici ma mĂšre s'occupait trĂšs bien d'eux mais avec sa santĂ© qui dĂ©cline je dois trouver une femme pour la seconde fois. Bon je pourrais encore rajoutĂ© quelques informations Ă  ma bio : je suis orphelin de pĂšre, fils unique du cote de ma mĂšre qui est la deuxiĂšme femme de mon pĂšre et troisiĂšme du cote de mon pĂšre et son successeur. Venant d'une famille polygame je sais vous dire trois choses : 1) N'Ă©tant pas l'ainĂ©, le rĂŽle de successeur est une plaie surtout avec les miens 2) Je dois me mariĂ©, pour ma mĂšre, mes enfants et moi-mĂȘme sinon je peux dire adieu Ă  ma mobilitĂ© hors c'est la seule chose qui me permet non seulement d'assurer le train de vie on ne peut plus onĂ©reux de cette famille mais aussi de ne pas devenir complĂštement fou. 3) JAMAIS JE NE SERAIS POLYGAME ça a tuĂ© mon mon pĂšre Ă  petit feu et c'est en train de me tue moi aussi.

À l'infini

À l'infini

Romance

5.0

Presentation: A l'infini..... Quand je l'ai vu la toute premiere fois j'ai su, j'ai su que c'Ă©tait auprĂšs de cette femme lĂ , que je voulais me reveille chaque matin et m'endormir chaque soir. J'ai su que si je devais tombĂ© amoureux de quelqu'un ça serait d'elle et pas d'une autre. Et j'ai eu deux ans, quatre mois, six jours, sept heures, et dix-sept minutes pour apprendre tout ce qui est humainement possible d'apprendre sur quelqu'un et de l'aimĂ© a en perdre la raison. Aujourd'hui cinq ans aprĂšs les terribles Ă©vĂ©nements qui nous ont sĂ©parĂ©s je resent le besoin de la revoir. De revoir son sourire mĂȘme si c'est de loin je sais que les chances pour qu'elle me pardonne ou mĂȘme me reprenne dans sa vie sont inexistantes mais je dois la voir. Il le faut. ABSOLUMENT. Cinq longues annĂ©es oĂč il ne se passe pas un jour sans que je ne pleure de douleur, de manque. Ya Allah lui et moi avons eu si peu de temps, si peu de temps pour apprendre Ă  nous connaitre, Ă  nous aimer, Ă  savoir quels genre de parents on serais, de grands-parents, de beaux-parents, quels genre de vieillards. Je commençais Ă  peine Ă  m'habitue Ă  ĂȘtre complĂštement, entiĂšrement et follement amoureuse de lui de ne plus en avoir peur et maintenant plus rien. Cinq ans que la seule certitude que j'ai c'est qu'il n'est pas mort malgrĂ© toutes les preuves que j'ai eu jusqu'ici, malgrĂ© les dires de ma famille, de sa famille. Mon mari, l'homme que j'aime, mon Ăąme soeur est vivant lĂ  quelque part dans le monde, je ne sais pas comment mais je dois le retrouvĂ©. Je dois le retrouve pour lui dire. Pour que lui et moi ayons plus de temps. Pour que enfin je puisse respire Ă  nouveau comme il faut.

Inspirés de vos vus

Chapitres
Lire maintenant
Télécharger le livre