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Aux 4Q, de qui j'ai pu m'inspirer,
À ma famille, qui a su m'y pousser,
Et à Mme S., dont les cours et la rigueur m'ont beaucoup appris.
Il n’y a pas un seul endroit sur Terre où tu peux échapper à ton destin… C’est ce que me répétait sans cesse maman chaque fois que je me plaignais de mes petits problèmes d’enfant. Hélas, tout ça est tellement loin… Aujourd’hui, maman et papa me regardent de là-haut. Encore une nuit d’insomnie à penser à eux, à ce fichu incendie qui a réduit nos vies en lambeaux. Ce souvenir ne me quitte jamais. La plupart du temps, les fragments de ces années heureuses m’assaillent et je sombre dans la nostalgie. Mais là, c’est différent, c’est comme s’ils étaient là, à me consoler. J’allais me remettre à pleurer, des nœuds se formaient dans le creux ma gorge et mes bras serraient mon oreiller plus fort que jamais, quand soudain un bruit de pas provenant du rez-de-chaussée retint mon attention. J’allumai mon téléphone posé à côté de moi et regardai l’heure : trois heures du matin. Je descendis sur la pointe des pieds, me doutant de l’identité de l’intrus et tombai sans surprise sur mon frère, qui malgré sa lèvre fendue revêtit son visage de grand frère protecteur.
— Julien, ta lèvre… lui notifiai-je en attrapant la trousse de premiers secours qui traînait dans la cuisine.
J’avais cessé de la ranger, lassée de devoir aller la chercher en haut dans la salle de bains toutes les nuits. De ce fait, elle n’était jamais rangée au même endroit deux jours de suite.
— T’inquiète pas, c’est rien. Juste une égratignure.
En douceur, je désinfectais la coupure. Habitué, il ne tressaillit que légèrement lorsque le coton toucha sa peau. Mon regard tomba alors sur ses mains crispées, où de minuscules contusions balafraient ses doigts. Ce n’était pas la première fois que ses mains étaient aussi amochées, mais les circonstances m’échappaient. Avec quelle force fallait-il frapper quelqu’un pour en être blessé ? Dans quel état se trouvait l’adversaire après de tels coups ? Je portais mes mains aux siennes lorsqu’il m’attira vers lui, le sourire aux lèvres.
— Comment se fait-il que tu ne sois pas encore au lit, petite ? dit-il.
Je me blottis dans ses bras et acceptai volontiers le réconfort qu’il m’offrait. Je me concentrai sur ses battements de cœur si familiers et ne sentis même pas le sommeil m’assaillir.
À mon réveil, j’étais dans mon lit, bordée si fermement qu’il m’était difficile de me redresser. Mon frère et moi étions très fusionnels, probablement à cause de la perte de nos parents. Il était là pour m’épauler quand j’avais failli sombrer dans la folie. Je me levai afin d’aller dans la cuisine et vis que Julien n’était pas encore réveillé, rien d’étonnant vu l’heure à laquelle il était rentré. La cuisine était une grande pièce blanche, que ma tante et moi avions tenté de réchauffer en accrochant des cadres de girafes, mon animal préféré. Le plan de travail était en imitation granit et le sol carrelé blanc renvoyait la lumière entrant par la petite fenêtre. Je me servis un café au lait et une tranche de pain et lui envoyai un message, espérant le réveiller. Mais la vibration de son téléphone n’eut pas l’effet escompté. Je me traînai donc jusqu’en haut des escaliers, encore tout engourdie par le sommeil et j’entrai doucement dans sa chambre. Il était dans une position assez bizarre. On aurait dit une espèce d’étoile ratée, avec la bouche grande ouverte et je dus me faire violence pour ne pas rigoler et le réveiller maladroitement. Je m’appuyai sur la commode d’un blanc immaculé à côté de la porte et me grattai la gorge, signalant ma présence. Ce petit meuble tranchait avec le reste de la chambre qui avait une gamme de couleurs tirant plutôt sur le rouge, la couleur préférée de mon frère. Pisser dans un violon aurait sûrement été plus efficace que ce raclement guttural à deux francs cinquante. J’allumai et partis le secouer.
— Bonjour petite.
— Bonjour vieux poux.
Il me chatouilla et je me tordis de rire.
— Le café est prêt, en bas
— Nickel, j’arrive.
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