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Chapitres

L'héritier ! Entre conflits et problÚme familiaux, quel sera le sort de l'héritage au titre de L'héritier.

Chapitre 1 1

Chapitre 1: KĂ©vin Joseph NZAMBA

KĂ©vin

Je sors des cours bien Ă©puisĂ©s. L'Ă©cole me saoule, je ne sais mĂȘme pas Ă  quoi elle sert. Si ça ne tenait qu'Ă  moi, j'aurais arrĂȘtĂ© d'apprendre depuis. Mais quand tu es encore sous la responsabilitĂ© des gens, tu es obligĂ© de t'y soumettre. Je retrouve mon ami au portail.

Christian (en anglais): on va fumer un coup?

Moi (en anglais): sans hésitation!

On se dirige directement dans notre petit coin pour fumer des joints, et le chanvre en mĂȘme temps. Nous planons au moins pendant deux heures de temps, puis je me rends compte qu'il est dĂ©jĂ  19h.

Moi (rangeant mes affaires): bon, je dois y aller. Je ne veux pas que ma mater (maman) me fasse encore le bruit comme d'habitude

Christian (se levant): moi aussi je vais y aller alors

On ramasse nos affaires et nous allons en route pour prendre chacun son taxi et rentrer. C'est tout sérieux que j'arrive dans mon quartier et que je me dirige vers la maison. La premiÚre chose qui attire mon attention devant la porte de la maison, ce sont les chaussures d'homme. Je suis le seul homme qui vit avec ma mÚre, alors, si ces chaussures ne sont pas à moi, ils sont à quelqu'un d'autre. Je deviens déjà tout nerveux en entrant dans la maison.

Il n'y a personne au salon, ni dans la cuisine, ni dans aucun espace commun. Je fonce vers la chambre de maman qui est fermée à clef.

Moi (grosse voix): maman! (bousculant le poignet)

Elle: tu as quel problĂšme KĂ©vin? Tu veux quoi?

Moi (tambourinant sur la porte): fais sortir le monsieur qui est avec toi lĂ -bas, fais-le sortir!

Elle: tu es malade?

Moi: je suis malade hein? Attends

Je fonce à l'arriÚre de la cuisine pour prendre la machette et je reviens vers sa porte. Elle l'avait déjà ouverte, mais en me voyant arriver, elle l'a rapidement fermée.

Moi (énervé): ouvre cette porte! Ouvre-la! Si c'est un homme, qu'il sorte d'ici m'affronter. Ouvre!

Maman (derriĂšre la porte): KĂ©vin tu es fou?! Ça ne te va pas ou quoi? Tu es qui pour commander quelqu'un ici?

Moi: mais sortez maintenant pour voir qui commande ici? Sortez!

Silence

J'ai fait tout un dĂ©sordre pendant environ 2h du temps, elle ne parlait plus tout ce temps. OĂč je suis dans mes pleins lĂ , qu'ils essaient seulement de sortir, ils me sentiront passer. Je prends mes aises au salon, et je vais voir s'il y a Ă  manger Ă  la cuisine. Je me sers tranquillement et vais manger au salon devant la tĂ©lĂ©vision. Voyant qu'ils ne rĂ©agissent pas, et Ă©tant trĂšs fatiguĂ©, je me rĂ©signe Ă  aller dans ma chambre me reposer un peu.

Muhire

C'est hallucinant, je crois que c'est la premiÚre fois que je tombe sur un enfant aussi insolent. Tu vis dans la maison de ta mÚre et c'est toi qui la menace? Donc parce qu'elle est ta mÚre, elle n'a pas le droit de faire sa vie? Et voir que Justine cautionne ça, c'est incroyable.

Moi: mais laisse-moi sortir, il dit que si je suis un homme que je sorte. Je n'ai pas peur de lui, fais-moi sortir Justine

Elle (apeurée): non Muhire, tu ne le connais pas bien. Il est capable de te frapper avec cette machette. Je ne veux pas de drame stp, c'est mon fils

Moi (m'Ă©nervant): et moi je ne suis pas l'enfant de quelqu'un? Il se prend pour qui pour me menacer? Il me connaĂźt? Il sait aussi de quoi je suis capable?

Elle (suppliante): justement Muhire, et j'implore ta compassion envers moi. Ne fais pas ça, nous sommes dans votre pays, je ne veux pas qu'on l'enferme stp stp

Je l'ai longuement regardée avant de décider de laisser tomber cet insolent qu'elle appelle son fils.

Moi (la regardant): pourquoi tu le laisses te traiter de la sorte? C'est ton fils Justine et peu importe la raison, il n'a pas le droit de te traiter de la sorte. Comme tu le dis, c'est toi sa mĂšre

Justine (soupirant): laisse tomber Muhire

Le petit a fait un tapage de deux heures environ puis plus rien. Nous Ă©tions bloquĂ©s dans la chambre tant qu'on entendait des mouvements au salon. Chacun Ă©tait dans son coin, je n'avais qu'une seule envie celle de me casser d'ici. C'est aux environs de 5h du matin que je l'ai fait en me promettant de ne plus jamais remettre les pieds ici, encore moins de revoir Justine. Ça ne sert Ă  rien, cette relation est vouĂ©e Ă  l'Ă©chec. Je n'accepterais jamais qu'un enfant monte sur ma tĂȘte, qu'elle gĂšre son fils. Pendant qu'on y est, qu'ils se marient mĂȘme ensemble.

Justine

C'est Ă  5h du matin que Muhire a pu quitter la maison en toute quiĂ©tude (soupirs). Je sais trĂšs bien qu'il ne reviendra plus, comme les autres. Le fils que Dieu m'a donnĂ©, je ne sais pas. Je pense que c'est le chanvre qu'il fume, qui lui monte Ă  la tĂȘte. Le matin, on s'est croisĂ©, et je l'ai tout simplement toisĂ©.

Lui (amusé): oh maman c'est comment?

Moi (pétant un cùble): fous-moi le camp tu comprends?

Lui (Ă©clatant de rire): oh?

Moi (tonnant): rigole bien avec moi Kévin, rigole bien. C'est quand je vais sérieusement te foutre à la porte que tu vas comprendre

Lui (fronçant les sourcils): me mettre à la porte pourquoi? J'ai fait quoi? Donc chasser les rigolos qui viennent ici c'est mauvais?

Moi (furieuse): fous-moi le camp, tu comprends? Tu es qui pour te mĂȘler de ma vie privĂ©e? J'ai ton Ăąge? Tu paies les factures ici? Tu prends quoi en charge dans cette maison? Les autres Ă  ton Ăąge ne vivent plus chez leurs parents. Soit ils font de grandes Ă©tudes, soit ils travaillent pour subvenir Ă  leurs besoins. Mais toi dĂ©jĂ  23 ans, tu es encore en Tle, avec des moyennes mĂ©diocres, mais toujours Ă  faire son intĂ©ressant (il lĂšve les yeux) LĂšve bien les yeux avec moi, impoli comme ça! Tu commandes qui ici? Tu peux commander qui? Tu ne vois pas JĂ©rĂ©mie? (il se lĂšve) Un enfant intelligent, poli, et qui ne fait pas chier ses parents. Mais c'est un vaurien comme toi (il s'en va) qui veut toujours faire le dingue, tchrrrrrr!!!!! Quoi? Parce que tu mets les bandanas et les bagues que tu penses que tu es quelqu'un? Tu es bien malade! Tchrrrr!!!

Je pense que mĂȘme les voisins ont dĂ» entendre comment j'ai piaffĂ© tellement c'Ă©tait violent. C'est avec les nerfs bien tendus que je suis allĂ©e au boulot. Je suis secrĂ©taire dans une entreprise de la place Ă  Kigali. Je suis d'origine gabonaise, et je suis dans ce pays (le Rwanda) pour le travail. Je me bats dur chaque jour, afin de subvenir aux besoins du fils unique que Dieu m'a donnĂ©. Mais j'en ai marre, je suis vraiment Ă  bout. L'Ă©cole zĂ©ro, comportement zĂ©ro; il ne veut rien foutre si ce n'est fumer son chanvre, pfff. Combien d'hommes m'ont laissĂ© tomber Ă  cause de KĂ©vin, combien? Je ne peux pas faire ma vie en paix, et cet enfant reste tranquille, rien. Toujours Ă  m'apporter des histoires rocambolesques.

Je passe toute cette journĂ©e de mauvaise humeur, et je rentre aux environs de 16h. Je prends une bonne douche et je vais relaxer sur mon lit. J'appelle mes sƓurs en appel vidĂ©o Whatsapp pour leur raconter, les nouvelles pĂ©ripĂ©ties de cette maison. Nous sommes quatre enfants de papa et maman. Notre pĂšre est dĂ©jĂ  dĂ©cĂ©dĂ©, il ne nous reste plus que notre mĂšre. Alors, il y a notre aĂźnĂ© Corentin, ensuite Gabrielle, Martine et moi.

Martine (répondant): allo?

Moi: bonjour Martine

Elle: bonjour ça va?

Moi (soupirant): ah (Gabrielle apparaĂźt)

Gabrielle: bonjour

Nous: bonjour

Elle: vous allez bien?

Martine: moi ça va, apparemment pour Justine ce n'est pas ça

Gabrielle (soupirant): il a encore fait quoi cette fois-ci?

Je n'attendais que cette question, je me suis défoulée comme j'ai pu, et c'est en larmes que j'ai fini mon récit.

Gabrielle (furieuse): je ne comprends pas pourquoi l'enfant lĂ , tu ne le mets pas un peu dehors. Je ne comprends pas. Il prend la machette pour menacer ton ami, il est malade? Moi, un de mes enfants essaient seulement de me rĂ©pondre mal, ils savent oĂč ils finiront. Je ne joue mĂȘme pas avec eux, tu es trop laxiste Justine

Martine (les sourcils froncĂ©s): tu l'as mĂȘme emmenĂ© lĂ -bas pourquoi? Il fallait le laisser ici

Moi (reniflant): qui allait encore accepter de le garder? Chez Corentin, c'était la bastille qu'il buvait tout le temps, Gabrielle son mari a refusé, chez maman, il a commencé son histoire du chanvre là, il n'y a que moi qui peut le supporter

Gabrielle (tonnant): c'est ça le soucis, tu le supportes! Corentin avait tort de frapper KĂ©vin? Qui ne sait pas dans cette famille que c'est un cas? On touche un peu ton enfant, tu pleures, tu voulais que les gens fassent comment? KENGUE (son mari) Ă©tait mĂȘme obligĂ© de refuser, parce qu'il voyait comment tu rĂ©agissais. Mes enfants ne peuvent mĂȘme pas un peu faire les choses comme ça, ils ne sont pas fous, c'est toi qui t'amuse encore avec KĂ©vin

Moi (soupirant): je sais trĂšs bien que c'est de ma faute aussi, si j'avais laisser qu'on le redresse tranquillement, nous n'en serions peut-ĂȘtre pas lĂ  aujourd'hui

Gabrielle(se calmant): hummm

Martine: tu vas faire comment maintenant?

Moi: je prie qu'il ait son bac et s'en aille d'ici, et de toute façon, je suis de retour au Gabon l'année prochaine. Ma formation tire à sa fin donc

Gabrielle: EspĂ©rons vraiment qu'il ait son bac alors, on avisera par la suite. Hum! MĂȘme accepter que mes enfants Ă©chouent ne fĂ»t-ce qu'une classe, ou encore me ramĂšne des moyennes en dessous de 13, jamais!

Nous avons parlĂ© de choses plus gaies durant environ une heure, et nous nous sommes laissĂ©es. Ça me fait toujours du bien de parler avec mes sƓurs, elles sont mes seules confidentes, mes seules amies. Gabrielle est trĂšs chaude comme femme (rires), c'est son caractĂšre et nous l'aimons comme ça. Martine, c'est le juste milieu, et moi je suis trĂšs douce de nature. Mais quand tu me cherches, toi-mĂȘme lĂ -bas, et mĂȘme ce fou de KĂ©vin le sait. Corentin est assez strict et carrĂ© de caractĂšre. Il te corrige bien comme il faut si tu dĂ©bordes, mais c'est un homme gĂ©nĂ©reux et aimable aussi. Mes frĂšres et moi sommes trĂšs soudĂ©s malgrĂ© nos diffĂ©rences. Peu importe la difficultĂ© dans laquelle l'un d'entre nous peut ĂȘtre, les autres seront toujours lĂ  pour le soutenir.

Je me suis endormie sans m'en rendre compte, et c'est le bruit des pas de Kévin qui m'a réveillé. Je me suis levée pour aller me débarbouiller et m'habiller. Je suis sortie de la chambre et j'ai trouvé Kévin, grand pied sur petit pied au salon. J'ai tracé dans la cuisine pour faire à manger. J'ai mis environ une heure pour finir de cuisiner, et je me suis servie pour aller manger au salon.

Kévin (guettant): maman, tu as préparé quoi?

Moi (le regard sur la télévision): le poulet et le riz rouge

Lui (se levant): ok

Il est aussi allé se servir et m'a rejoint.

Moi: le bac approche, j'espÚre que tu te prépares bien

Lui (grimaçant): oui

Moi: j'espĂšre bien KĂ©vin, j'espĂšre vraiment parce que je ne te vois pas travailler ou faire quoi que ce soit donc j'espĂšre

Lui (déposant son plat): c'est ce qui est souvent bizarre avec toi, on est tranquille tu cherches toujours les problÚmes

KĂ©vin

Comment quelqu'un peut toujours autant aimer les problÚmes. Je t'ai déjà dit que je me prépare, mais il faut toujours que tu fasses des argumentations énervantes. Elle m'a saoulé, j'ai ramassé mon plat et j'ai foncé à la chambre en claquant ma porte.

****** 3 mois plus tard ******

C'est avec le cƓur lourd que je regarde les fiches, et que je vois que j'ai Ă©chouĂ©, je n'ai pas obtenu mon bac. Je vois dĂ©jĂ  de loin les cris, les remontrances, les comparaisons avec JĂ©rĂ©mie. Oh Seigneur! C'est d'un pas lent, trĂšs lent que j'arrive Ă  la maison. Je trouve maman qui m'attend de pied ferme, bien ferme. A l'expression de mon visage, elle comprend.

Elle (criant): voilĂ ! VoilĂ ! Je savais!

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