Jour 12

— Comment allez-vous, Madame Ying ?

— Je me sens légèrement mieux, Docteur Yang. J’ai l’impression que la médication commence à faire effet.

— Très bonne chose.

— Néanmoins, je me rends compte que j’aime trop.

— Comment ça ? Vous aimez trop ?

— J’aime trop tout.

— Tout ?

— J’aime les choux à la crème de tendresse, j’aime boire au calice de l’humour, j’aime faire des folies avec mon cœur, j’aime le silence feutré et la beauté de la nature à l’automne de ma vie, j’aime m’émerveiller devant mes petits papillons qui sortent de leur chrysalide sous la chaleur de l’Amour, j’aime la sensibilité à fleur de peau d’Eric-Emmanuel, Soprano, Loïc Nottet, Slimane… J’aime, j’aime, j’aime TROP…

— Est-ce un problème pour vous ?

— Oui, c’est épuisant.

— N’est-ce pas plutôt une force, un moteur qui vous permette d’avancer dans votre parcours personnel en rayonnant tout autour de vous ?