La revanche de l'épouse légitime
n la foudroya, plus sourde et plus profonde que les précédentes. Elle connaissait cette sensation. C'était la même qui l'avait tra
ne pouvait pas attendre. Elle se redressa avec effort et poussa. Un jet de sang jaillit. La douleur la déchira de l'intérieur. Elle mordit sa lèvre j
a pour voir. Deux bébés gisaient à ses côtés. Deux petits corps, frêles et couverts de sang. Elle poussa un sanglot de surprise et d'adoration. Quatre enfants. Elle avait porté quatre vies. Ce n
ent à prendre. Elena sentit la colère monter. Si Nora avait emmené les deux premiers à l'hôpital, ils seraient vivants. Si on les avait soignés à temps, ils auraient respiré. La
i arracha un sanglot. Les traits étaient fins. La faim et la naissance les avaient effilés, mais elle remarqua la précision des lignes de leurs visages. Elle sentit
t se frayait un chemin à travers les interstices. Des meubles posés près de l'entrée brûlaient déjà. Des étincelles bondissaient. La panique aurait pu la gagner mais la certitude d'être pris
a porte avec des poings rendus faibles par
lité. Les deux premiers enfants avaient été abandonnés à la mort par négligence calculée ou par ordre. Et maintenant, l'entrepôt prenait feu alors que son corps était faible, vidé. S'il venai
'elle y arrive seule. Trop haut, et la perte de sang la clouait. Elle se pinça la langue à sang, ravala un hurlement et se releva. Les flammes rampaient, dévoraient un pan de
pardonnerait pas. Elle ne mourrait pas sans avoir donné aux enfants une chance. Si elle restait là, ils seraient consumés. Si elle parta
du verre et du métal tordu, jusqu'à une zone moins saturée. Là, elle tenta d'atteindre la fenêtre. Ses mains tremblaient. Les bruits étaient assourdissants : claquements, crachats, le so
omaine Dalton se retrouva illuminé d'un rouge sinistre. On sonna des cloches. Les domestiques accoururent, mais l'entrepôt était déjà un ventre de feu. Les pompiers luttèrent, mais la rapidité et la quanti
ntairement. La nouvelle fit l'effet d'une bombe. Nora se tint près de lui, plus pâle, et la contrainte d'un mensonge traversa son visage. Elle détourna la conversation vers les blessés.
nisée, alors les gens commenceraient à poser des questions. Nora tenta d'orienter l'enquête. Elle parla vite, fit croire à la confusion. Puis la nouvelle tomba comme
nna qu'on se débarrasse des enfants. Qu'on les envoie en foyer. Nora intervint, plus mesurée. Elle murmura que les enfants ressemblaient aux Warren. Le nom fit ha
atégie : emmener les enfants chez les Warren. Les mots étaient polis. Le calcul, précis. Si le lien était rée
rt entre douleur et privé de force, sentit que l'heure n'était pas finie. La bataille venait de commencer. Elle avait survécu au pire. Derrière la cendre, il y avait des décisions à prendre.