La fille sous la neige
pas d'électricité ici. Enfin, mise à part le groupe électrogène que je ne pourrais pas utiliser en permanence. Louis a laissé les volets fermés. Sûrement pour maintenir un minimum la tem
llumer un bon feu de cheminée. Ça fait des années que je n'ai pas fait ça, mais les gestes
riant, attrapant ces minuscules morceaux de bois tout en me félicitant comme si je venais de fournir un effort colossal. Elle surjouait, c'est un des pouvoirs qu'on les mères. Elle le faisait pour que je so
ux. Rien n'a changé. Mes dessins sont toujours accrochés au mur dans des cadres que mon père fabriquait exprès pour ce qu'il appelait mes œuvres d'arts. Mes pas retracent mon enfance, me guide jusqu'à la cuisine. Même la gazinière n'a pas changé. Ma
t-elle. Elle en faisait pour un régiment. Avec le recul, j'ai compris que c'est surtout parce qu'elle adorait cuisiner. Elle aimait préparer des petits plats qui embaumaient la maison pendant des heures. Malgré ce qu'elle pouvait dire, il y en avait toujours trop, si bien qu'elle finissait, i
tement. C'est un peu comme si je venais de trouver un trésor bien qu'il n'en soit rien. Cette maison est plus grande que la moyenne. Il y a un étage avec deux chambres. Mon père était fier de son travail. De toutes ces années qu'il avait passé à bâtir ce foyer. Je caresse le bois qui me mène à l'escalier. Les marches gr
ersonne quand je les ai écrits. J'en voulais à la terre entière et surtout à mes parents de m'avoir mise au monde dans cette région. Je leur en voulais d'ê
t avec d'autres êtres vivants, que je me suis précipité sur le premier connard que j'ai croisé. Le même qui m'a fait vivre un enfer des années plus tard. La feuille tombe sur le sol alors que je soupire en me laissant tomber sur mon lit. Mes
e monde. À s'en saisir à bras le corps pour en devenir la Reine. Je me souviens encore de la tête de ma mère, dépitée tout en sachant qu'elle ne pourrait me retenir. De son visage peiné alors qu'elle essayait de me dire qu'ici, je serais toujour
mouvements tout en soupirant. « À table » criait ma mère. Et moi, comme tous les ados, je n'y mettais aucune bonne volonté. Mangeant uniquement pour survivre. Dire qu'aujourd'hui, je ferais tout pour pouvoir à nouveau goûter un des petits plats de ma mère. Je regrette de ne pas avoir le quart de s
ent dans le salon ou je me penche sur les caisses de vivres. Un peu de rangement et je pourrais m'attaquer au ménag
ez vite. Je me suis fait un petit plaisir en prenant quelques bonnes bouteilles. Je suis certaine que ça me réconfortera quand ma morale sera au plus bas. Une fois sûr que tout est bien à sa place, j'ajoute quelques bûches supplémentaires dans l'âtre de la cheminée. Mon père a fait une belle installation, malg
mide à mon goût. Une bonne heure plus tard, alors que je me prépare un petit plateau apéro léger, un verre de vin, quelques gâteaux, le tout accompagné d'un bon livre que j'ai pris soin de prendre avec moi, je peux enfin commencer à me déshabiller, du moins à enlever quelques couches. Je déplace un des fauteuils pour le positionner près de la cheminée et m'y installe en savourant la chaleur qu'elle dégage. Pas un seul bruit à l'horizon. Avec cette tempête, même les animaux préfèren