Vêtue d'une longue robe noire et coiffée de mon toque de fin d'études, je m'avance vers le podium au bras de mon père. Des ovations jaillissent de tous les côtés quand le directeur lui même en personne me remet mon attestation de diplôme. Une larme coule rapidement de mes yeux. Je l'essuie discrètement avant de me retourner pour faire face au public.
Ma mère et mes cousines sont au premier rang. Elles continuent d'acclamer malgré que tout le monde a déjà cessé. Elle est incroyable ma mère. Elle ne cesse de siffler en criant mon nom à qui veut l'entendre.
Ma mère : (toute contente) C'est ma fille. C'est ma fille. Répétait-elle dans la foule.
Elle me vole ainsi un sourire.
Il en a fallu du chemin pour arriver où j'en suis aujourd'hui. Moi, Antsa DIOP, je suis officiellement diplômée en médecine. Waouh. C'est le rêve qui se réalise.
Le directeur me félicite en me prenant dans ses bras. Les flashs des appareils des photographes immortalisent le moment. Mon père me prend dans ses bras à son tour. Je fonds en larmes et lui aussi.
Moi : (toute émue) Merci papa... merci.!
Mon père : Que Dieu continue de te bénir ma fille. Tu fais ma fierté. Tu m'as honoré en ce jour et je te remercie. Merci.
Moi : (en larmes) C'est moi qui te remercie papa. Merci..
Je le serre plus fort en pleurant de toutes mes forces.
Moi : Je te rendrai encore plus fière de moi papa. Je t'en fais la promesse.
Mes enseignants viennent me féliciter à leur tour et me prennent aussi dans leur bras. Ils vont tous me manquer. Ce sont les meilleurs enseignants que je n'ai jamais rêvé d'avoir dans ma vie. Je prends des photos avec chacun d'eux.
Mes copines qui sont également diplômées me rejoignent sur le podium et nous prenons des photos ensemble. On rit aux éclats. La bonne humeur est au rendez-vous.
(...)
Les remises de diplôme enfin terminées, place maintenant au buffet. Ma mère a fait des sandwichs ainsi que de la citronnelle qu'elles distribuent à chacun avec l'aide de mes cousines.
De mon côté, je me suis rendue au buffet de mon amie Amina. Ils ont fait du hors d'œuvre accompagné du pain dans des jetables qu'ils distribuent aux gens. Amina en prend deux pour nous. Elle me remet un et prend un également. On commence à manger tout en étant debout.
On papote, la bouche pleine. Soudain, mon sourire disparaît quand je vois ce salopard de Ayub venir de loin. Ce mec m'énerve tellement mais tellement. Que Dieu me pardonne mais j'ai juste envie de le tuer à chaque fois que je le vois.
Moi : (mâchant brutalement le pain) Regarde qui arrive.
Amina jette un coup d'œil en arrière. Elle me regarde après.
Amina : Je parie qu'il vient encore pour nous chercher des ennuis. J'ai hâte que tout ceci finisse pour ne plus jamais à le revoir de toute ma vie.
Moi : Moi aussi.
Je continue de manger en regardant en direction de Ayub. Amina n'avait pas tord. Il vient vraiment vers nous. Il arrive à notre niveau. Il s'arrête devant moi, un sourire narquois aux lèvres.
Ayub KHALID est mon ennemi juré. C'est un enfant de riche pourri gâté qui se croit tout permis. Son frère et lui se croient vraiment tout permis. Tout au long de mon cursus universitaire, il a passé son temps à m'enmerder et à me rendre la vie misérable. Il y a une fois, il a même tenté d'abuser de moi. Dieu merci, il n'a pas réussi son coup.
Bien évidemment, je l'ai dénoncé mais avec la justice corrompue que nous avons ici au Sénégal, il n'a pas été puni à la hauteur de son crime. La haine que j'éprouve à son égard est indescriptible.
Ayub : (riant) Alors miss tarée...
Il a dit cela en voulant me toucher la joue mais j'ai tourné ma tête sur le côté. Ses doigts n'ont réussi qu'à frôler ma joue.
Ayub : (bras croisés) Je vois que tu es en compagnie de ta copine tarée comme toi hahaha..
Il rit à sa stupide blague que lui seule trouve drôle. Amina et moi, on lui lance des regards assassins.
Amina : Antsa, allons-y parce que l'air est pollué ici.
Moi : (le toisant) Franchement, tu as raison. Allons-nous-en.
On s'apprête à nous en aller quand il arrête brutalement le bras de Amina.
Amina : (gémissant de douleur) Lâche-moi imbécile.
Ayub : (serrant ses doigts plus fort autour de son bras) Répète ce que tu as dis. Que l'air est quoi?
Amina : (n'ayant pas froid aux yeux) J'ai dit que l'air est pollué. Tu pollues l'air. Lui crache t-elle au visage.
Je vois Ayub lever la main pour la gifler mais je m'interpose.
Moi : NE LA TOUCHE PAS!
J'ai crié si fort que les gens autour de nous se sont retournés pour nous regarder. Sa main reste suspendu en l'air sans jamais descendre. On se fixe dans les yeux. Je le regarde avec toute la rancœur du monde. Il finit par relâcher Amina et s'en va en donnant un coup de pied dans l'une des chaises.
Je me rassure que tout va bien chez Amina.
Moi : (vérifiant son bras) Ça va ? Il t'a pas fait mal?
Amina : Je vais bien. Ne t'en fais pas.
Je soupire soulagée et la prend dans mes bras. On se câline tendrement.
Moi : Tout ça fera désormais partie du passé. On ne le reverra plus et c'est le plus important.
Amina : Oui. On est diplômée maintenant.
On s'est mise à sautiller toutes les deux comme des puces. On est toutes contentes. Après la réception qu'a organisé nos familles respectives, nous sommes rentrées chez nous. Adieu l'université !
Je vais directement m'affaler sur mon lit après m'être introduite dans ma chambre. Ouf, j'ai réussi. Je l'ai fait.
[1an plus tard...]