« Les meilleures leçons de la vie, c’est la vie elle-même qui nous les enseigne. Nous n’obtenons pas toujours ce que nous voulons. De même, nous ne sommes pas toujours là où nous souhaitons être puisque c’est la vie qui nous met où elle veut. »
Nous avons tous une histoire. Toute personne sans histoire est nulle. Même le fou a une histoire. J’ai aussi donc mon histoire. Une histoire douce-amère. Une histoire qui fait pleurer. Coupez tout et lisez-moi. Sinon tout a commencé quand j’étais encore trop jeune. Pour commencer mon récit, il me faut me présenter.
On m'appelle Grâce Vodounon. Je suis originaire du Bénin, précisément de la vallée de l’Ouémé. Je suis mère de quatre enfants dont trois filles : Trixia, Cécile et Germaine. Junior, est mon unique garçon.
Je suis née d’une famille modeste, relativement riche. Ce qui fait que mes parents et moi habitions dans une petite villa. Cette villa était faite de tout. On y trouve une petite piscine et un jardin. Mon papa s’appelle Denis et ma mère, Célestine. Papa est une personne de grande carrure. C’est un mignon gars qui avait des moustaches touffues qu’il prenait le soin de tailler à ses heures de repos.
Je ne suis pas l’aînée de ma famille. J’ai une grande sœur qu’on appelait Brigitte ; elle avait vingt-et-un ans. J’ai aussi un grand frère qu’on appelait Vivien. Dans ma famille, la rigueur était au sommet en matière d’éducation puisqu’elle était considérée comme la base fondamentale de la réussite. Et pour m’en passer, je me méfiais beaucoup. Malgré ma méfiance, j’ai fini par avoir de gros ennuis. Je l’avoue sans honte parce que j’en ai beaucoup souffert.
Comment était arrivée cette tragédie qui a presque changé toutes les séquences de ma vie ?
J’ai du mal à la raconter. Pourtant, c’est ce que je compte faire. Raconter mon histoire en quelques lignes à mes jeunes sœurs afin qu’elles fassent très attention avec les hommes car, tous les hommes ne sont pas sérieux. Au début des relations, nous les trouvons gentils mais au fil du temps, ils se métamorphosent et ne se souviennent plus de leurs précieuses promesses qu’ils nous avaient faites.
Alors chères sœurs, cette histoire vous concerne ; vous devriez la lire rigoureusement. Cette épreuve ne m’avait pas été facile, chers lecteurs. J’étais encore adolescente et innocente lorsque tout a commencé ; lorsque le ciel est tombé sur ma tête.
En effet, c’était lorsque j’étais en classe de quatrième.
Un jour, à la sortie de mes cours de midi, mes camarades et moi nous mîmes dans les ruelles pour regagner nos maisons respectives en périphérie de la ville quand tout à coup, j'entendis quelqu'un siffler dans mon dos. Ne sachant à qui s’adressait l’auteur du sifflet, j’en fis mine de n’avoir rien entendu. Et d’ailleurs, je n'étais pas la seule à marcher dans la rue ; et aussi, je n’étais ni poule ni pintade pour répondre à ce genre d'appel dont j’ignorais l’auteur. Je considérai le sifflet comme un appel adressé à quelqu’un d’autre.
Au bout de quelques secondes, les sifflements s’intensifiaient. Toujours était-il que je ne calculais pas la voix de l'inconnu.
Tout à coup, Vanessa, ma copine de classe avec qui j’acheminais tourna la tête en arrière et l'intéressé lui fit comprendre d’un signe de la main que ce n'était pas à elle qu’était destiné l'appel mais plutôt à moi.
– S'il te plaît Grâce, quelqu’un t’appelle derrière, me dit ma copine.
– Oh Vanessa, ne lui prête aucune attention ; presse les pas on va vite disparaître d'ici, lui répondis-je sans regarder derrière.
– Non mais Grâce, essaie de répondre tout au moins à son appel ; peut-être qu’il voudrait te dire quelque chose !
– Vanessa, peux-tu essayer de lui faire mine ? Ou si ça te chante, tu pourrais lui répondre à ma place, lui répliquai-je, énervée.
– Comment tu peux dire ça ? Quand tu me regardes, est-ce que mes seins se sont déjà développés comme les tiens ? hasarda-t-elle.
– Putain de merde ! Vanessa, ne m'énerve pas davantage cette après-midi, d’accord ? Et de grâce, évite surtout de me provoquer.
Me sentant déjà en colère, ma copine ne pipa plus mot.
– Et si ce que tu as sur la poitrine ne sont pas les seins, sont-ce alors des citrons ? ajoutai-je.