Le téléphone a sonné, et la voix de Marc, mon compagnon, était tendue, presque agressive.
« Jeanne ? Gaston n' est plus là. Il m' a mordu, il est devenu fou. J'ai dû le laisser partir. »
Mon cœur s' est glacé à ces mots.
Gaston, mon Berger des Shetland, le chien que j' avais élevé depuis qu' il était chiot, ne mordrait jamais personne.
Surtout pas Marc.
Une pensée glaciale m' a transpercée : il mentait.
Ce mensonge est apparu comme un sous-titre sur l' écran de mon téléphone : « Il ment. Gaston ne l' a jamais mordu. »
Épuisée, je me suis dit que j' hallucinais.
Puis une nouvelle ligne de texte est apparue, me révélant qu'il n'était pas au parc mais en route pour le 15ème arrondissement.
J' ai raccroché, le cœur battant, et j' ai compris que ces "Voix", mon intuition, étaient la seule vérité.
Marc avait toujours affiché un étrange sourire quand je caressais Gaston, me demandant si je l' aimais plus que tout.
Je n' avais pas compris à l' époque, mais cette question dissimulait une jalousie latente et un ressentiment grandissant.
Le choc s'est transformé en une colère froide, tranchante.
J' avais un but : récupérer mon chien.
Les messages sur mon téléphone ont continué de me guider, m'indiquant une clinique vétérinaire.
Pourquoi une clinique ?