Luna, une jeune femme aux origines mystiques, a toujours su qu'elle était destinée à un Alpha puissant, un milliardaire redouté. Depuis sa naissance, la prophétie l'a liée à lui, un lien aussi indestructible que mystérieux. Mais lorsqu'un complot malveillant éclate au sein de la meute, Luna se retrouve accusée de trahison et bannie, rejetée par tous ceux qu'elle a jamais connus. Sans protection, sans place dans le monde des loups-garous, elle est livrée à elle-même dans un monde dangereux. Pendant ce temps, l'Alpha, qui n'a jamais cru à leur lien avant, découvre le secret qui les relie et la douleur de l'absence de Luna. Il doit faire face à ses propres démons et à des forces extérieures pour la retrouver. Le destin de Luna est-il scellé, ou existe-t-il un moyen de briser les chaînes qui l'emprisonnent ? Une course contre le temps s'engage, pleine de secrets, de trahisons et de passion.
Dans la vallée des brumes éternelles, un cercle sacré s'ouvrait au cœur de la forêt millénaire. Les arbres semblaient retenir leur souffle, courbés en révérence autour de la clairière éclairée par la lune pleine. La lumière argentée dansait sur les pierres runiques, révélant les gravures anciennes à peine lisibles, témoins d'un passé que peu de vivants comprenaient encore.
Luna, enveloppée dans une cape blanche bordée de symboles argentés, avançait d'un pas lent. Ses bottes de cuir crissaient sur les feuilles mortes, mais son cœur battait plus fort que tout le reste. Les prêtresses l'avaient guidée jusqu'à cet endroit interdit aux non-initiés, et ce soir, elle devait connaître la vérité de son destin. Elle avait tout entendu : les murmures des vieilles femmes, les secrets susurrés autour du feu, les avertissements voilés de ceux qui craignaient l'héritage qu'elle portait. Mais rien n'avait préparé Luna à ce moment.
« Tu es prête ? » demanda la Haute Prêtresse Maelis, sa voix rauque mais solennelle.
Luna hocha la tête, même si son ventre était noué. Elle déglutit et tenta de parler, mais seul un souffle sortit de ses lèvres. Maelis lui fit signe de s'avancer et de se tenir au centre du cercle. Quatorze pierres l'entouraient, chacune ornée d'un cristal lunaire qui pulsait comme un cœur vivant.
« Écoute attentivement, enfant de la lune, » dit Maelis en s'avançant avec un parchemin d'un autre âge. « Ce qui sera dit ne pourra jamais être retiré. Tu n'es plus une simple louve. Tu es liée. Tu es appelée. Et ton sang... ton sang scellera le sort de deux mondes. »
Luna inspira profondément. Le silence se fit total. Même les grillons cessèrent de chanter. Les prêtresses entamèrent une psalmodie dans une langue ancienne, leurs voix se mêlant dans une harmonie hypnotique. Le parchemin se déroula lentement dans les mains de Maelis, et les mots anciens brillèrent d'une lumière bleue.
« Voici la prophétie du lien oublié... »
Les mots s'élevèrent dans l'air, résonnant dans le corps de Luna plus que dans ses oreilles.
> * »Née sous la treizième lune, de l'union du feu et de l'eau, viendra la Reine Lunaire.
> Elle ne connaîtra pas le repos avant d'avoir trouvé l'Alpha dont l'âme est marquée du sang des rois.
> L'union sera douleur. L'union sera guerre. Mais de l'union naîtra la paix ou le chaos éternel.
> Rejetée, aimée, sacrifiée, elle devra choisir : le lien ou le trône. »*
Luna sentit une vibration sous ses pieds, comme si la terre reconnaissait son nom, son existence, sa lignée. Elle chancela, et deux prêtresses la soutinrent avant qu'elle ne tombe.
« Ce n'est pas possible... » murmura-t-elle, ses yeux grands ouverts. « Moi ? Reine ? »
Maelis la fixa d'un regard pénétrant. « Ce n'est pas un titre de pouvoir. C'est une charge. Tu es née avec la marque. Et tu es liée. »
« À qui ? » demanda Luna, le souffle court. « Je n'ai jamais senti de lien, je n'ai jamais... »
« L'Alpha n'a pas encore accepté le lien. Mais il existe. »
« Qui est-ce ? »
Maelis hésita, puis répondit d'une voix grave : « Draven. L'Alpha de la meute du Nord. »
Luna recula instinctivement, comme si le nom l'avait frappée. « Le loup noir ? Celui qu'on appelle le Fléau d'Argent ? »
« Lui-même. »
Luna sentit sa gorge se nouer. Draven était une légende parmi les loups-garous. Puissant, impitoyable, distant. On racontait qu'il ne faisait confiance à personne. Qu'il avait trahi sa propre meute pour monter au pouvoir. Qu'il avait aimé une louve autrefois... et qu'il l'avait enterrée de ses propres mains.
« Non, » souffla-t-elle. « Ça ne peut pas être lui. Il... il est tout ce que je ne suis pas. »
« Et pourtant, » dit Maelis doucement, « ton sang l'appelle. Et bientôt, il l'entendra. »
Un murmure se fit entendre parmi les pierres. Le vent tournait. Les cristaux pulsaient plus fort, comme si une réponse invisible naissait dans l'éther.
Luna mit une main sur sa poitrine. Quelque chose vibrait en elle. Une chaleur étrange. Elle tenta de respirer profondément, de rejeter cette pression, mais plus elle résistait, plus le lien s'intensifiait.
« Il ressentira bientôt ton appel, » déclara Maelis. « Et toi, tu devras décider si tu suis ce lien... ou si tu le brises. »
« Et si je le brise ? » demanda Luna, les yeux brillants d'émotion.
Maelis croisa les bras. « Alors le chaos s'abattra sur nos deux mondes. »
Un peu plus tard dans la nuit, Luna marchait seule entre les arbres. Les prêtresses l'avaient laissée partir, lui donnant quelques jours avant de présenter officiellement son statut à la meute. Elle ne savait pas si elle devait fuir ou se préparer.
Une voix s'éleva dans l'ombre.
« Tu ne ressembles pas à une Reine. »
Luna se retourna brusquement, les sens en alerte. Un jeune homme aux cheveux sombres, vêtu de cuir, se tenait là, adossé à un arbre.
« Qui êtes-vous ? » demanda-t-elle en reculant.
Il sourit. « Un messager. L'Alpha Draven m'envoie. »
Elle sentit sa peau frissonner. « Il sait déjà ? »
« Il l'a senti cette nuit. Quelque chose a éveillé la bête en lui. Il n'aime pas ce qu'il ne contrôle pas. »
Luna croisa les bras, défensive. « Je ne veux pas de ce lien. Je n'ai pas choisi ça. »
Le jeune homme haussa les épaules. « Tu penses que lui, oui ? Il hait les chaînes, surtout celles qu'il ne comprend pas. Il ne croit pas à la prophétie. Il pense que c'est une invention pour le manipuler. »
« Alors pourquoi t'envoie-t-il ? »
Le messager s'approcha, baissant légèrement la voix. « Parce qu'il a rêvé de toi cette nuit. Et qu'il s'est réveillé en hurlant ton nom. »
Luna resta figée.
« Il ne sait pas pourquoi. Mais il veut te voir. Il veut des réponses. »
« Et s'il pense que je suis une menace ? »
Le messager se pencha vers elle, son regard soudain plus sérieux. « Alors tu dois être plus forte que ce qu'il imagine. Sinon, il te détruira. »
Plus tard encore, seule dans sa chambre au sanctuaire, Luna observait la lune par la fenêtre. Son cœur battait à un rythme inhabituel, plus lourd, plus vibrant. Elle entendait presque un écho au loin, une pulsation lointaine, sauvage et chaude. Était-ce lui ? Était-ce Draven, quelque part, ressentant la même chose ? Un lien invisible semblait s'étirer entre eux. Fragile. Puissant. Intrigant.
Elle se remémora les mots de la prophétie : *"l'union sera douleur. L'union sera guerre."*
Elle aurait voulu que ce soit plus simple. Qu'on lui dise qu'elle allait rencontrer un homme bon, qu'elle allait l'aimer, qu'il allait la protéger. Mais on lui parlait de pouvoir, de trône, de choix impossibles.
Et elle, Luna, ne se sentait pas prête. Elle n'était qu'une louve orpheline, élevée par les prêtresses et par ses propres blessures. Comment pouvait-elle devenir une Reine ? Comment affronter un Alpha aussi redouté que Draven ? Et si elle refusait... combien paieraient le prix de son choix ?
Une larme roula sur sa joue. Pas de peur. Mais de poids. Celui du destin, qui venait enfin frapper à sa porte.
Et dans le silence, une voix lointaine traversa ses pensées, grave, rauque, incertaine.
*« Qui es-tu ? Pourquoi ton nom brûle-t-il ma gorge ? »*
Draven.
Le sol se dérobait sous ses pieds. Dans la vision, la clameur de la meute devenait un tumulte de cris, de jugements, de crocs levés contre elle. Elle tendait les mains, mais personne ne les saisissait. Des visages familiers détournaient le regard, certains même riaient. Une dague invisible se plantait dans son dos, portée par une silhouette floue au regard glacé. Puis venait la chute, lente, inexorable, vers une terre sombre, glaciale, sans nom. L'exil. Elle marchait seule, sang sur les pieds, brisée. Et derrière elle, le hurlement de celui qui l'aurait dû l'aimer... se mêlait au vent comme une malédiction.
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