Arielle, une jeune Béninoise est obsédée par son artiste préféré Colombien, le jeune Marcelo Diaz. Quand contre toute attente leurs chemins se croiseront, le conte de fée de la jeune fille va vite se transformer en une succession de malheurs.
J'aime toutes tes publications et je les commente toutes. Je te suis sur Instagram, Twitter et partout où je te vois. Je me réveille en pensant à toi et je te laisse un message chaque matin espérant que tu puisses un jour les lire et comprendre que tu me rends folle. Je ne suis pourtant pas ce genre de fille, je ne l'ai jamais été. Mais je ne sais pas à quel moment j'ai laissé naitre cet amour, à quel moment j'ai ouvert la porte à une telle obsession. Car oui, j'avoue que tu m'obsèdes. Je crois ne plus pouvoir vivre sans toi.
Je nous ai imaginé ensemble tant de fois, sans te voir une seule fois. Je ne comprenais même pas l'espagnol et je me suis mise à l'apprendre juste pour réussir à comprendre toutes ces chansons que j'aime tant sans en connaitre le contenu. J'ai ainsi compris que tu étais un séducteur et que je n'étais qu'une autre de tes victimes. Avant toi le seul mot espagnol que je connaissais c'était ''Hola''. J'ai tout imaginé depuis que je suis née, je n'ai jamais cru à l'impossible, mais ce à quoi je m'attendais le moins c'est qu'un simple bonjour puisse changer ma vie. Tout le monde disait que j'étais victime d'un mirage, mais non, ce n'en était pas un, c'était beaucoup pire.
03 septembre 2016, 06h15'
Elle22 : Salut, c'est encore moi. J'ai vu ton nouveau son, je le kiffe à mort. Tu as dû voir mes commentaires, j'en ai laissé des tonnes pour qu'ils attirent ton attention.
04 septembre 2016, 05h48'
Elle22 : Je t'ai laissé un message hier, tu ne l'as surement pas vu ou tu préfères l'ignorer. Quoi qu'il en soit, je reste positive et j'espère que tu répondras un jour.
04 septembre 2016, 20h10'
Elle22 : C'est fou ce que tu as posté, on voit que tu t'amuses de ouf. Même si je suis un peu jalouse de cette fille avec toi.
05 septembre 2016, 07h22'
Elle22 : J'espère que ton week-end a été agréable, moi je m'apprête pour aller au travail. Je me demande ce que tu feras de ta semaine. Il est possible que je le sache grâce à tes futures publications, je suis impatiente.
Arielle rangea son portable dans son sac à main et se rendit au Palace où elle travaillait comme réceptionniste. C'était l'un des plus grands hôtels du pays qui était connu pour être fréquenté par de grands touristes. Arielle travaillait quatre jours de la semaine et avait donc en plus du week-end son jeudi de libre. Sa meilleure amie Adama travaillait également quatre jours dont le lundi et les trois jours de repos d'Arielle. Elles ne se croisaient donc que les lundis où elles échangeaient les nouvelles. Arielle était arrivée et était entrée dans les toilettes pour se changer et porter son uniforme. Adama était debout à l'accueil et faisait le point de la semaine précédente.
- Que fais-tu ? Lui demanda Arielle.
- Je fais le point.
- Si tôt ?
- Oui, je vais bientôt te passer le tour alors il faut que tout soit en norme. La semaine dernière j'ai eu des problèmes avec le superviseur parce-que les clients avaient été mal répertoriés.
- Ah c'est ma faute. J'ai complètement oublié de tout laisser comme tu m'as demandé.
- J'aurai demandé à quoi tu pensais, mais je le sais déjà. Ce Celo t'obsède totalement.
- Cela fera bientôt un an que je lui laisse des messages chaque matin, mais rien. Ces stars sont vraiment arrogantes. Ils font semblant de s'intéresser à leurs fans, mais en fait, ils n'en ont rien à foutre.
- Ah ma petite chérie, tu ne peux pas lui en vouloir. C'est une célébrité et un grand séducteur, tu imagines le nombre de messages qu'il peut recevoir par jour. Je suis sûre qu'il n'a même pas le temps de les lire. Un beau et célèbre colombien comme lui n'a rien à faire avec une petite Africaine perdue dans son coin.
- Ne dis pas ça, tu me brises le cœur.
- Arrête avec cette obsession, ce désir de vouloir ce que tu ne peux pas avoir. Tu te tortures pour rien. Mets fin à ce fantasme et ouvre ton cœur à de vrais gens, au lieu de t'acharner sur ce personnage.
- C'est le seul qui arrive à faire battre mon cœur depuis un an, Ada. Sa musique me réveille le matin et me berce le soir. Je ressens ses paroles dans ma chair et dans mes os. Si tu pouvais ressentir une seule seconde ce que je ressens, tu en mourrais. Dès que je l'entends ou que je le vois, mon sang se met à bouillir, j'ai les nerfs à fleur de peau et je deviens comme un bout de papier que le vent emporte dans une direction inconnue. Cet homme, je l'aime de tout mon cœur et de toute mon âme.
- Ce n'est pas de l'amour, c'est de la folie. Tu t'accroches à une chose que tu ne peux pas avoir parce-que tu as peur de ce qui t'entoure et que tu refuses de voir la vérité.
- Quelle vérité ?
- Tu auras bientôt vingt-trois ans et tu n'as toujours pas eu une seule relation sérieuse.
- Mais, je ne veux pas d'une relation. Tous ces vautours qui me tournent autour comme si j'étais une proie. Moi le premier et le seul homme qui pourra s'approcher assez près pour m'embrasser c'est Celo. Et si ce n'est pas lui, ce ne sera personne.
- Je n'aurai vraiment pas dû t'offrir un CD de cet artiste pour ton vingtième anniversaire. Je me sens tellement coupable.
- Et moi je te remercie, car grâce à toi je sais ce qu'est l'amour.
- Ce n'est pas de l'amour.
- Si. En fait, sais-tu que sa tournée mondiale commence dans deux semaines ?
- Oui, je sais mais rassure-toi il ne viendra pas ici.
- Peu importe, s'il vient dans un pays d'Afrique moi je prends un billet et je pars le voir.
- Tu ne pourras même pas l'approcher ?
- Mais je le verrai au moins.
- Tu es vraiment malade.
- Que faites-vous à papoter ? Interrogea Oscar qui du petit salon les voyait discuter sans arrêt. Vous êtes là pour travailler ou pour raconter vos vies ?
- Désolée Oscar, nous allons faire silence, répondit Adama.
- Je sors et je reviens dans trente minutes. Si la liste n'est pas à jour quand je serai là, toi tu auras de gros ennuis.
- C'est noté.
Oscar quitta l'hôtel et Adama reprit son travail. Arielle sortit vérifier s'il était bien loin avant de revenir. Oscar était le neveu du propriétaire de l'hôtel. Il était celui qui se chargeait de la supervision et du bon fonctionnement des activités de l'hôtel.
- Qu'il est insupportable cet Oscar, affirma Arielle.
- Eh bien, si tu n'étais pas obsédée par ton cher Celo, tu aurais remarqué que ce mec-là est totalement fou de toi.
- Bien-sûr que je l'ai remarqué, il passe son temps à trouver des excuses pour se mêler de ce qui ne le regarde pas et il ne cesse de me dévorer du regard. C'est vraiment insupportable.
- Mais alors, il est plutôt beau garçon tu ne trouves pas ?
- Oui il l'est, dommage que mon cœur soit pris.
- Tu es vraiment incorrigible, toi.
Les deux amies se remettent au travail et comme d'habitude la journée fut ennuyeuse et longue.
Le reste de la semaine, Arielle l'avait passé seule entre maison et son travail. Elles travaillaient de huit heures à vingt heures et se faisaient ensuite relayer par l'équipe de nuit. Arielle était souvent épuisée les soirs. Elle dinait dans un restaurant près de l'hôtel avant de rentrer prendre une douche et retrouver son lit. Elle avait un appartement à deux kilomètres de son lieu de travail et elle faisait le trajet à moto. Elle avait une grosse moto grise qu'elle aimait conduire. Tous les soirs, elle faisait un tour sur les réseaux sociaux pour voir si Celo avait publié de nouvelles choses et elle n'était jamais déçue car, Celo était très actif sur les réseaux sociaux, surtout sur Instagram.
12 septembre 2016, 06h07'
Elle22 : Salut, j'ai appris que tu viens en Afrique la semaine prochaine, mais je ne comprends pas pourquoi tu as choisi aller au Congo, au Sénégal, au Tchad, en Côte-d'Ivoire sans penser au Bénin. Tu as pourtant des fans ici également, des fans qui tueraient pour te voir sur scène. Moi, en tout cas j'aurai acheté un billet VIP sans hésiter. D'ailleurs, cela fait un an que j'économise pour aller à l'un de tes concerts. Je vais sans doute devoir aller en Côte-d'Ivoire pour te voir. Cependant, vu que j'ai utilisé tous mes jours de congé de l'année, je risque de perdre mon travail. C'est tellement dur de trouver un travail dans ce pays, mais pour rien au monde je ne laisserai passer ma seule occasion de te voir enfin.
Arielle se rendit au travail et comme chaque lundi, elle aida Adama à arrêter la liste de la semaine dernière. Pendant qu'elle enregistrait un nouveau client, Oscar demanda à la voir et elle sortit avec lui dans le jardin.
- Sais-tu pourquoi je t'ai appelé ? Demanda Oscar.
- Non, répondit Arielle.
- Je te sens distraite ces derniers temps. Ce travail t'ennuie-t-il ?
- Non, je t'assure que non.
- Très bien parce-que j'ai une bonne nouvelle pour toi. Tu sais que madame COSSI a démissionné ?
- Oui,
- Son poste est libre et le patron a demandé à ce qu'elle soit remplacée par une personne de confiance qui entretient une bonne relation avec le reste du personnel et j'ai pensé à toi. Dès demain, tu deviens la responsable des femmes de chambre de l'hôtel. Tu superviseras tout comme le faisait madame COSSI.
- Oh mon Dieu, affirma-t-elle toute joyeuse avant de revenir à la raison. J'ai une promotion ! Mais je ne peux pas accepter parce-que je vais sans doute partir d'ici là.
- Partir ? Où donc ? As-tu trouvé mieux ailleurs ?
- Non, mais je n'ai plus de jours de congés et je dois aller à un concert en Côte-d'Ivoire d'ici là.
- Un concert ! Tu vas laisser passer une telle chance pour un concert ?
- Ce n'est pas n'importe quel concert, c'est celui de mon artiste préféré.
- Celo ?
- Oui, même si je suis surprise que tu le saches. Tu es fan de Celo ?
- Non, mais tout le monde ici connait ton obsession pour cet artiste. Il est en fond d'écran sur ton portable, ton ordinateur, tu parles de lui à longueur de journée et tu ne joues que sa musique. Il n'a rien de spécial cet homme. C'est juste un jeune de vingt-cinq ans avec un égo surdimensionné qui joue les séducteurs pour mettre toutes les filles à ses pieds. Tu es plus intelligente que ça voyons.
- Tu ne sais rien de lui.
- Que dois-je savoir de plus ? Oui il a un sourire fascinant et il chante des choses plus ou moins potables, mais ça ne fait pas de lui un dieu. En plus, il vit dans son monde et n'a que faire de toi, il ne sait même pas que tu existes. Ce que tu devrais faire, c'est ouvrir les yeux et voir qu'il y a autour de toi des gens qui t'aiment pour de vrai et qui veulent ton bonheur.
- Toi et moi Oscar, c'est peine perdue. Tu n'es pas mon genre.
- C'est quoi ton genre ?
- Celo.
- Celo, affirma-t-il un peu énervé. Quand tu réaliseras enfin que ce Celo n'est qu'une illusion, quand ton conte de fée prendra fin, moi je serai encore ici à t'attendre. Pour l'instant accepte ce nouveau poste et moi je m'arrangerai pour que tu aies la permission de te rendre à ton concert sans que cela n'ait de répercussions sur ton travail.
- D'accord
- Va donc tout mettre en ordre et initier celle qui va te remplacer. Tu commenceras dès ton retour du concert.
- Merci Oscar.
- Tu sais que ton nouveau poste implique que tu sois présente tous les jours sans exception de six heures à vingt heures ?
- Oui, je ne te décevrai pas.
Comme lui avait demandé Oscar, Arielle avait cédé son poste à la nouvelle venue et avait rendu son uniforme le soir en partant. Cependant, elle avait permission de n'occuper son nouveau poste qu'après son retour donc elle n'irait au travail qu'à volonté. Après son dîner au restaurant ''la belle étoile'', elle était rentrée prendre sa douche et s'était allongée dans son lit. Elle récupéra son portable sur sa table de nuit et se connecta sur Instagram.
12 septembre 2016, 22h12
Elle22: Moi qui croyais que j'allais perdre mon travail, me voilà avec une promotion. Quelle ironie ! Je me demande si toi aussi tu as eu une bonne nouvelle aujourd'hui. J'ai vu ton poste avec ton nouveau chien, trop mignon.
Celo : Hola ! (Salut)
Chapitre 1 Une réponse inattendue !
14/01/2025