Léa et Tristan sont plongés dans une lutte acharnée pour retrouver les triplés enlevés, tout en naviguant dans les eaux troubles des alliances et des trahisons au sein de leur meute. À travers des batailles, des choix moraux déchirants, et des révélations surprenantes, ils doivent décider qui mérite leur confiance et leur amour. Leur quête est marquée par la découverte de secrets enfouis, des trahisons inattendues, et la nécessité de protéger ce qui leur est cher, tout en préparant la meute pour un avenir incertain.
Léa courait à perdre haleine à travers la forêt dense, ses pieds nus effleurant à peine le sol couvert de feuilles mortes. La nuit était sombre, le ciel nuageux cachait la lune, et seuls les bruits de la nature l'accompagnaient dans sa fuite effrénée. Elle jeta un coup d'œil en arrière, ses yeux d'un vert perçant scrutant les ombres mouvantes. Aucune trace de poursuite pour l'instant, mais elle savait que ce n'était qu'une question de temps avant que ses ennemis ne la retrouvent.
Trois ans. Cela faisait trois ans qu'elle fuyait, constamment en mouvement pour protéger ses triplés, Hugo, Emma et Lucas, de ceux qui voulaient leur faire du mal. Elle se souvenait encore de la nuit où tout avait changé. Elle vivait paisiblement dans sa meute, croyant avoir trouvé un semblant de bonheur malgré son passé douloureux d'orpheline. Puis, il y avait eu Tristan.
Tristan, l'alpha de leur meute, était censé être son compagnon destiné. Ils avaient ressenti cette connexion intense dès leur première rencontre, une connexion qui transcende les mots. Mais tout avait basculé le jour où elle lui avait révélé qu'elle attendait des triplés. Tristan, influencé par les membres conservateurs de la meute, avait rejeté Léa, la considérant comme une faiblesse et une menace pour son pouvoir.
Léa avait alors quitté la meute, le cœur brisé et déterminée à protéger ses enfants coûte que coûte. Elle avait erré de ville en ville, vivant dans l'ombre, évitant les regards indiscrets. Les triplés grandissaient, et chaque jour était un défi de plus pour les maintenir en sécurité.
Elle atteignit enfin la petite cabane cachée au cœur de la forêt. C'était leur refuge temporaire, un endroit où elle espérait pouvoir se reposer au moins pour une nuit. En entrant, elle trouva ses enfants endormis sur un matelas de fortune, leurs petits visages paisibles malgré la vie de fuite qu'ils menaient.
Léa s'agenouilla près d'eux, caressant tendrement les cheveux blonds de Lucas. Elle se souvenait de leur naissance comme si c'était hier. Une nuit d'hiver glaciale, seule dans une grotte, elle avait donné naissance à ses enfants dans la douleur et la peur. Mais dès qu'elle avait entendu leurs premiers cris, elle avait su qu'elle ferait tout pour les protéger.
Soudain, un craquement de branches à l'extérieur la fit se redresser brusquement. Elle tendit l'oreille, tous ses sens en alerte. Son cœur battait la chamade, et elle retint son souffle. Le silence de la nuit était lourd, oppressant. Elle se leva doucement, prenant soin de ne pas réveiller les triplés, et se dirigea vers la fenêtre.
En écartant légèrement le rideau, elle aperçut une silhouette sombre se faufiler entre les arbres. Son instinct de louve se réveilla instantanément. Elle savait qu'elle devait agir vite. Elle prit une grande inspiration, rassemblant tout son courage, et sortit discrètement de la cabane.
« Qui va là ? » lança-t-elle d'une voix ferme, essayant de masquer sa peur.
Un homme apparut alors, émergeant de l'ombre. Il était grand, avec des cheveux bruns en bataille et des yeux noirs perçants. Léa reconnut immédiatement cet homme, et son cœur se serra.
« Gabriel ? » murmura-t-elle, surprise.
Gabriel était un ancien ami de la meute, un loup-garou solitaire qui avait souvent aidé Léa par le passé. Il avait toujours été un soutien discret, un allié inespéré dans ses moments de détresse. Mais elle ne l'avait pas vu depuis des mois et se demandait ce qu'il faisait ici.
« Léa, je suis venu t'aider, » dit-il doucement, levant les mains en signe de paix. « J'ai entendu des rumeurs. Ils te cherchent, toi et tes enfants. Tu ne peux pas rester ici. »
Léa sentit une vague de soulagement mêlée de méfiance. Elle savait que dans ce monde, les alliances pouvaient changer en un instant. Mais Gabriel avait prouvé sa loyauté à plusieurs reprises. Elle décida de lui faire confiance, du moins pour le moment.
« Ils dorment, » répondit-elle en hochant la tête vers la cabane. « Je les réveille et on part immédiatement. »
Gabriel acquiesça et resta à l'extérieur pour monter la garde pendant que Léa réveillait doucement ses enfants. Hugo, le plus âgé des trois par quelques minutes, ouvrit les yeux en premier. Ses yeux bleus la regardèrent avec une innocence qui déchirait le cœur de Léa.
« Maman, qu'est-ce qui se passe ? » demanda-t-il, sa voix encore endormie.
« On doit partir, mon chéri, » répondit Léa en caressant sa joue. « On va quelque part en sécurité, je te le promets. »
Emma et Lucas se réveillèrent à leur tour, un mélange de confusion et de confiance dans leurs yeux. Léa les prit dans ses bras, les serrant contre elle avant de les aider à se lever et à s'habiller rapidement. Ils avaient l'habitude de ces départs précipités, mais cela n'en rendait pas la situation moins difficile.
Quelques minutes plus tard, ils étaient prêts à partir. Léa tenait fermement la main de Lucas tandis qu'Hugo et Emma marchaient à ses côtés. Gabriel les attendait à l'extérieur, son expression grave.
« J'ai une voiture cachée un peu plus loin, » dit-il en leur faisant signe de le suivre. « On doit se dépêcher avant qu'ils ne nous trouvent. »
Le petit groupe s'enfonça dans la forêt, Gabriel ouvrant la marche avec assurance. Léa jeta un dernier regard à la cabane, sachant qu'ils ne reviendraient probablement jamais. Leur vie était une suite incessante de fuites et de cachettes, mais elle refusait de perdre espoir.
Ils marchèrent en silence pendant ce qui sembla une éternité, évitant les chemins tracés pour ne pas laisser de traces. Finalement, ils arrivèrent à une clairière où une vieille voiture était dissimulée sous des branches et des feuilles.
« Montez, » ordonna Gabriel en retirant les branches pour révéler le véhicule.
Léa aida les enfants à s'installer à l'arrière avant de monter à l'avant. Gabriel prit le volant, démarrant la voiture dans un vrombissement étouffé. Ils quittèrent rapidement la clairière, s'éloignant encore une fois d'un lieu qu'ils avaient tenté de considérer comme un refuge.
La route était sinueuse, et Léa regardait par la fenêtre, perdue dans ses pensées. Elle repensa à tout ce qu'elle avait traversé pour en arriver là. Sa vie avait toujours été marquée par la perte et la souffrance. Orpheline dès son plus jeune âge, elle avait grandi dans une meute qui la considérait comme une étrangère. Seule et vulnérable, elle avait appris à se battre pour survivre.
Puis était venu Tristan. Il avait été son espoir, son rêve d'une vie meilleure. Mais ce rêve s'était transformé en cauchemar le jour où il l'avait rejetée, la forçant à fuir avec leurs enfants. Chaque jour depuis, elle avait lutté pour protéger Hugo, Emma et Lucas, les seules lumières dans son existence sombre.
La voix de Gabriel la ramena à la réalité.
« Léa, j'ai entendu parler d'un endroit où vous pourriez être en sécurité, » dit-il en jetant un coup d'œil dans le rétroviseur. « Une meute dans les montagnes, loin de tout. Ils acceptent les loups solitaires et les familles en difficulté. »
Léa fronça les sourcils, réfléchissant à cette proposition. Elle savait que trouver un endroit sûr était crucial, mais elle hésitait à faire confiance à une nouvelle meute. Cependant, ils ne pouvaient pas continuer à fuir indéfiniment.
« Tu crois vraiment qu'ils nous accepteraient ? » demanda-t-elle, incertaine.
« Oui, » répondit Gabriel avec assurance. « J'ai des contacts là-bas. Ils respectent les familles et les protégeraient de quiconque chercherait à leur faire du mal. »
Léa soupira, pesant le pour et le contre. Elle n'avait pas beaucoup d'options. Et puis, Gabriel avait toujours été là pour elle. Peut-être était-il temps de lui faire confiance une fois de plus.
« Très bien, » dit-elle finalement. « Conduis-nous là-bas. »
Gabriel hocha la tête et se concentra sur la route. Les enfants s'étaient rendormis à l'arrière, leurs petits corps recroquevillés les uns contre les autres. Léa les observa avec tendresse, une détermination renouvelée dans le cœur. Peu importe ce qui se passerait, elle les protégerait.
Le trajet fut long et silencieux, chacun perdu dans ses pensées. Le paysage changea progressivement, les plaines cédant la place aux collines, puis aux montagnes. L'air devint plus frais, et la végétation plus dense. Gabriel guida la voiture avec assurance, semblant connaître chaque tournant et chaque chemin caché.
Enfin, ils atteignirent une vallée isolée, entourée de montagnes majestueuses.
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