Du haut de ses vingt-cinq ans Ysée qui avait jusque là vécu une vie plutôt tranquille et paisible mais elle allait se retrouver au cœur de la tempête, sa famille menacée, son père bien aimé accablé par la justice, son exil loin de celui ci, sa naïveté, son envie de se découvrir, le souvenir de sa mère hantant ses pas, cet homme qui allait réveiller en elle un tourbillon de sensation qu'elle n'avait jamais éprouvé auparavant et son désir de passion, d'amour véritable. Elle allait laisser sa peau d'enfant pour devenir une femme redoutable.
Je venais de finir l'appel avec Sibylle l'assistante de mon père pour le programme du lendemain et je m'apprêtais à plonger dans un sommeil sans rêves. J'étais exténuée par ces deux dernières semaines où je faisais mes gammes dans l'entreprise de mon père la « HARTMAN society » n'ayant du haut de mes vingt-cinq ans aucune ambition particulière, passion dévorante ou autre, je m'étais enfin décider sur les conseils de mes deux grandes sœurs à rejoindre les troupes de mon très cher père dans l'entreprise familiale.
Ce début n'était pas sans peine aucun traitement de faveur ne m'avait été accordé et je ne m'en plaignait pas mais j'avais du mal à encaisser les heures de sommeil en moins et les journées à rallonge.
Je découvrais une autre facette de mon père et ça me plaisais plutôt. Je le savais travailleur et charismatique mais là j'avais été très impressionnée par la prestance qu'il avait, je n'en avait jamais douté son entreprise créé par feu mon grand père Maxwell HARTMAN était l'une des plus rentable et imposante de la côte ouest et bien au delà même mais le voir à l'œuvre m'avait inspirée et je comprenais mieux à présent ce que l'on attendait de moi.
Mon père Maxwell junior HARTMAN étant le fils aîné de la famille s'était vu confié les rennes de la société à sa majorité suite aux problèmes de santé de son père et il rêvait que l'une de ses filles prennent un jour sa relève. Mes deux sœurs ayant choisi d'autres voies il ne restait que moi comme candidate au titre et j'espérais pouvoir mériter ce titre un jour pas tant par envie car je dois l'avouer le commerce international était loin d'être ma tasse de thé mais surtout pour le rendre fière.
À la maison c'était un père aimant, drôle et chaleureux mais au travail c'était un dirigeant stricte, déterminé et intransigeant qui imposait le respect par son seul regard. Il faut dire que notre histoire familiale l'avait profondément affecté et je pense qu'il avait fait de son mieux malgré ces absences répétés pour cause de travail acharné pour nous donner le meilleur de lui.
En effet après le décès soudain de ma mère Helena HARTMAN célèbre mannequin dans sa jeunesse j'avais tout juste un an et il a du lui aussi jouer le rôle qu'elle avait laisser vacant, soigner les bobos, les chagrins, prodiguer des conseils, lire des histoires et faire des câlins. Puis il revêtait son costume de dirigeant et repartait pour de longues journées de labeur sans jamais sourciller où nous acculer. Il était tellement attentionné et protecteur. Il venait de perdre le grand amour de sa vie des suites d'un cancer foudroyant et en perdant sa femme bien aimée il avait projeté tout cet amour sur nous.
De plus tous le monde s'accordait à dire que je ressemblais comme deux gouttes d'eau à ma mère. Ça me flattait et me rendait triste souvent, mes sœurs ainés avait pris leurs traits de mon père surtout l'aînée Auxane qui je dois l'avouer avait le même mimétisme que celui ci, c'était parfois très drôle à voir.
Moi je ne m'en souviens pas de maman j'étais trop petite et le plus souvent quand notre père travaillait c'est notre nanny Dénia qui s'occupait de nous mais j'ai toujours pu compter sur lui néanmoins. Mes sœurs aussi se sont beaucoup occupées de moi, Auxane l'aînée avait 12 ans et Liselle la benjamine 10 ans lorsque maman s'en est allée rejoindre les étoiles elles ont pris leurs rôles de grande sœurs très au sérieux et je peux même dire qu'elles étaient parfois étouffantes avec moi mais bon je ne leur en voulais pas et je me suis toujours senti reconnaissante de les avoir à mes cotés.
Elles sont toutes les deux mariées à présent et vivent à plusieurs kilomètres de notre domaine ce qui me laissait souffler un peu. Auxane de plus venait d'avoir des jumeaux, Jules et Alicia et elle ne savait plus où donner de la tête quant à moi j'étais devenu tâta et j'adorais l'idée de voir des enfants de nouveau donner vie à ce domaine où j'avais moi même grandi.
Notre domaine s'appelle « Green House valley » et est situé complémentèrent à l'écart de la ville niché en plein cœur d'une forêt majestueuse appelée « la forêt centenaire » et mise à part pour mes études supérieur j'y ai toujours vécu. L'agitation des villes alentours ne m'a jamais plu et me rendait même mal à l'aise.
C'est un lieu charmant où il fait bon vivre, des jardins luxuriants, une écurie où j'aime tant me perdre et tout un tas d'activité à faire sur place autant vous dire que je mis suis toujours senti bien et en sécurité. Mais depuis peu mon père ayant été la cible de menaces et autre intimidations un florilège de gardes, d'agents de sécurité rendait les lieux un peu moins propice à mes balades. Ce travail était donc aussi tombé à pic pour que je puisse m'évader un peu de cette ambiance pesante.
Je me suis allongé dans mon lit avec mon livre préféré mais à peine deux lignes plus tard je commençais déjà à plonger dans un profond sommeil quand un énorme bruit sourd à retenti en bas de mes fenêtres, les vitres de ma chambre ont littéralement explosées en mille morceaux et un amas de verre brisé était éparpillé partout autour de moi, une odeur de brûlé c'est répandu partout dans la pièce et une fumée épaisse m'a saisi à la gorge, je me suis crispé, bloquant ma respiration, je n'osais plus bouger d'un iota avant de vérifier qu'aucun morceau de verre ne m'avait blessée quand ensuite j'ai entendu des déflagrations comme des tirs de fusil qui ont retenti. Mon coeur s'est emballé dans ma poitrine, mes jambes étaient molles comme du coton. Je suffoquais et j'avais de plus en plus de mal à trouver de l'air respirable. Je me suis hissée sous mon lit. Mais qu'est ce c'était ce truc de dingue ?
Rassemblant tout mon courage je suis sorti de sous mon lit en toussant a plein poumon et j'ai rampé jusqu'à ma porte pour aller rejoindre les appartements de mon père qui était déjà entrain de venir à ma rencontre. Il m'a observé effrayé à tâtonné mon visage et m'a crié d'un ton que je ne lui avait jamais entendu auparavant « Rentre dans le salon de lecture et n'en sort surtout pas Ysée « puis il s'est précipité vers son bureau.
J'étais terrifiée mais j'ai obéi, j'ai couru jusqu'au salon situé dans l'aile supérieur j'étais essouffler et complètement paniquée puis je me suis enfermée en poussant le premier meuble que je trouvais sur la porte de celui ci qui ne disposait d'aucun verrou, ce salon avait l'avantage de ne disposer d'aucune fenêtre ni d'aucune vu sur l'extérieur, l'entrée se faisait sur une porte trompe l'œil à l'apparence d'une étagère de bibliothèque donnait sur le couloir, c'était l'une des pièces que je préférais enfant pour m'isoler et rêver à l'abri de tous.
Un brouhaha c'était créé dans les jardins et j'entendais au loin des cris et puis soudain un silence assourdissant. Des perles de sueur coulaient le long de mes tempes et mon cœur tambourinait comme rarement il l'avait fait auparavant. Les minutes étaient affreusement longues et j'angoissais de savoir mon père au dehors. L'agitation s'était arrêtée mais je n'osais pas pousser le meuble et ouvrir la porte, mon père m'avait donné un ordre et j'allais me résigner à attendre la pétri de peur.
Chapitre 1 Le début de la fin
04/04/2024