Le Caméléon parmi les naïfs
pit
ue. Puis, moi aussi, je reculai, à l'image de l'homme lambda, ma silhouette se détacha de mon corps pour effectuer de nouveau ma vie tandis que je voyais s'éloigner ce corps joyeux. Puis d'un coup, la silhouette prit la force de mes muscles et dit stop à cette marche forcée
plonger. Au-dessus du ravin, l'air étai
pie dans l'ombre violette enfumée. Après tout, il était la seule chose qu'elle désirait dans ce monde ; elle n'avait plus besoin de rien, ne comptait plus ses jours et n'éprouvait plus jamais de peine. Elle attrapait l'air avec ses mains, le capturant. Se remémorant les nombreux jours et nuits de son renouveau. C'était ainsi qu'elle devait se comporter puisque le malheur était banni ici. Elle ne connaissait plus les sentiments négatifs, tout avait été calculé, un algorithme du bonheur. Mais devait-elle réellement passer à la prochaine étape ? Leur apogée du bien-être, de l'absence de souffrance. Car avant d'enfermer ce mot dans un recoin sombre de son cerveau, il en avait la place centrale, contrôlant ses moindres gestes. Contrôlant la haine de sa progéniture. Désormais, c'était l'enchanteur
'aimer comme l'aurait fait son alter ego. Il remplissait son devoir et tirait profit de l'affaire comme l'auraient fait la plupart des témoins. Après tout, elle lui devait la vie, elle existait grâce à lui. Le demi-dieu possédait tous les droits sur ce pantin. Elle n'aurait pas nié. Mais sans être un acte violent, ce geste la dérangeait. Fixant le poignet meurtri, devenant plus rouge qu'il n'avait pu l'être. Attendant que cette même teinte vire au violet. Le beau violet que l'on choyait. Tous l'avaient accueilli avec joie et bienveillance, seules émotions dans leur répertoire personnel. Néanmoins, la douleur
plongée. Au fond du ravin, l'air était