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Le Caméléon parmi les naïfs

Chapitre 2 No.2

Nombre de mots : 1946    |    Mis à jour : 15/09/2022

pit

utume de pratiquer, mais à une autre, aguerrie, qui me permettrait d'éviter au mieux les nombreux obstacles se dessinant parmi

ant pour habitat fixe mes membres. Il s'agissait dès lors, du début d'une série croissante de manifestations lugubres et éprouvantes, puisque peu de tem

l'on ne pouvait nommer sans en ressentir les souvenirs de ses effets particulièrement marquants, qui vaguait autour de nous à l'affût de la moindre occasion pour s'immiscer dans nos pores et gâcher le peu de lucidité qu'il pouvait nous rester. Il s'agissait de cette angoisse pesante qui prenait ma gorge en otage tandis que les parfums alentour m'asphyxiaient à mesure que je les sentais prendre le dessus sur la part d'oxygène présente dans l'air. Il s'agissait de cette terrible peur, qui paralysait – ou c'étaient les fourmillements – mon corps et mon esprit. La boule au ventre

corps lorsque je compris que ce n'était pas le cas. Il ne me fallait que quelques pas pour atteindre le refuge. En même temps que j'avançais, mon angoisse diminuait e

nt face. Je me précipitai vers le premier, tentant d'expliquer a

Voulez-vous que j'appelle le SAMU ? Qui étaient ces personn

lternaient. Ma perception des choses devait être fortement altérée, me faisant presque perdre la raison. Je suffoquais, mais ayant pris de façon inconsciente l'habitude, je ne remarquais même plus à quel

te sauver Gaïa, pour

mon ancien sauveur, plus que de la pitié et de la désolation. Pire, ses yeux m'accompagnaient déjà à la porte. Chaque pas devenait un supplic

-être même des insectes, dessinaient des cercles autour de mon corps dans une épaisse brume, perturbant ma marche, sans que je puisse les chasser. Si les grelottements secouaient mon être quelques minu

ais

e était douce la terre battue face à l'acidité de mes pleurs, que j'aurais voulu l'utiliser comme pommade ! Qu'ils étaient lisses les cailloux face à la rugosité de ma peau cabossée. J'aurais voulu la polir.

cerner si je goûtais à la réalité ou si je demeurais encore plongée dans ce rêve déroutant. Cependant, je voyais devant moi défiler les mêmes centaines d'hommes tenant des banderole

plus, tu ne veux

e monde que j'aimais le moins le savait par histoire. Il n'était pas toujours à l'heure, voilà pourquoi aucun précepte ne devait nous tenir en confiance. Puis, dans un mouvement de faiblesse soudaine, nous pouvions courir après sans jamais pouvoir le rattraper, car les trains ne ramenaient que les heureux. Mais quels heureux ? Je ne pouvais aucunement apprécier le monde perfectible des heureux. Les autres se tapissaient entre les dimensions, condamnés à voyager jusqu'à trouver leur but. « Pouvoir sauver nos martyrs » était le mot de ces révolutionnaires sur pieds. Leurs poings dégoulinant d'une espèce de substance verte si épaisse que je n'étais pas assez imposante pour la mesurer. S'enfouissant so

tre, juste

esure que mon souffle s'accél

tu es juste ce que tu détesterais que l'autre soit : naïve et perdue. Sous des airs prétentieux, les chanceux ne réalisent leur chance qu'au cachot de leur propre vantardise. Icare volait trop près du soleil, mais toi, tu brûles déjà sans le savoir. Ignorante de n'être pas plus intéressante que tes observations. Mais tu oublies qu'une âme entre deux mondes ne survit que par désespoir. Pouvoir dépasser cette limite fait de toi ce que tu n'es pas. Tout le monde regarderait, réaliserait que tu n'es pas plus que la petite fille ape

ination devenaient indispensables pour mener une vie libérée. Car tel était le but, n'est-ce pas ? Le but de tout ceci, de cette grande mascarade. Mais la malédiction s'abattit, et de tout ce que je voyais, le monde s'effaça. Il s'effaça quant à sa subsistance : les routes, les manifestants, les objets de conscience et les yeux qui me regardaient. Puis il s'effaça quant à sa connaissance : il ne restait rien de ce monde et de la vie que j'avais pu consommer là-bas ; il sembla

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