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Une seconde, et puis la vie

Chapitre 3 No.3

Nombre de mots : 1640    |    Mis à jour : 23/05/2022

l

i 25 novembr

s, car il faut rester sur la piste autour du stade. Je préfère largement courir dans la nature, c'est bien plus dépaysant ! Mais la nuit tombe tôt, maintenant que nous avons changé d'heure, et il va me falloir patienter quelques mois avant de retrouver les chemins de terre. Chacun d'entre nous a paramétré son chronomètre afin de courir une distance déterminée en un temps prédéfini ; ce temps est celui qui nous permet d'être en vitesse optimale d'entraînement pour progresser rapidement. Je suis vite « dans le rouge », comme on dit dans le jargon. Je suis partie trop vite, j'ai présumé de mes capacités et le point de côté me guette. Heureusement, j'ai un mental de fer et je persévère. On dit souvent de moi que je suis très exigeante vis-à-vis de moi-même. Je ne m'autorise pas l'échec, pas l'approximation, pas le doute. Je dois être à l

érent. J'ai particulièrement hâte de rentrer. Il est déjà vingt heures, je sais que Jérôme a sûrement préparé un bon repas pour notre anniversaire. Je l'imagine dans la cuisine, il a déjà couché notre petit garçon. Il est devant les fourneaux en trai

je traîne, j'ai hâte de rentrer, prendre une douche et que l'on puisse se retrouver.

quelques min

l

-Loire, mardi 25 no

er la route qui s'exprime en produisant ce voile fin et opaque, ce brouillard qui me rappelle que l'hiver approche. J'ai l'impression de rouler dans un champ de coton. J'aime l'automne. Un peu plus loin sur la route, je sais qu'il y a cette belle maison envahie de lierre rouge, ce lierre qui vient réchauffer les tristes paysages pluvieux. Je ne la verrai pas, il fait déjà trop noir, mais je la sais là et cette seule idée me plaît. Un frisson me parcourt. Je ne me suis pas beaucoup couverte en sortant du sport, toute dans ma hâte de rentrer. Je le regrette un peu maintenant, j'aurais pu prendre le temps d'enfiler une veste. Je n'étais pas à une seconde près. Qu'importe, c'est chose faite. Je tends le bras pour augmenter légèrement le chauffage. Il n'aura certainement pas le temps de fair

n coup, c'e

ut

o

ud

se passer. Le choc m'a fait dévier de ma trajectoire. Je me retrouve déportée de l'autre côté, sur la voie d'en face. Je suis sur la voie opposée, je m'en rends compte au moment même où mon esprit commence à percuter : « un animal, j'ai sûrement écrasé un animal ». J'ai perdu un peu de vitesse, mais pas trop. Vite, je dois reprendre le contrôle ! Je ne comprends pa

ants. Ils semblent sortir de nulle part. Une voiture, quelques mètres deva

ue ! » me hurl

ns se c

ue ! » me hurl

t le volant jusq

à qu'il est

rveau à la commande de mes mains pour tourner le volant (« pile ! »), du hurlement de mon c

de moi ne se détourneront pas. L'issue semble incontestable et irrévocable. Dans une autre

fois bien trop courte pour réagir tout en é

aît soudainement, son joli visage tout rose, ses gro

o lumineux, qui empêche le noir

emps de penser

ferme les yeux, serre la mâchoire, écrase mes doigts sur le volant. Je hurle à l'intérieur de moi-même, tellement fort que mes lèvres restent complètement raides et contractées. Le cri prend toute la pla

st l'i

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