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Mes six ans et quelques mois d’amours clandestines avec Samuel Eto'o m’ont ouvert les portes d’une vie de confort et de luxe. Voyages en jets, suites présidentielles, shopping illimité... On pourra me juger futile, vénale ou cupide. Mais ces temps de faste n’effaceront pas une enfance de dénuement. Je suis née au Cameroun, en 1987 à la clinique Sende de Yaoundé. Jusqu’à mes trois ans, j’ai vécu à Kribi, une ville côtière du Sud du pays aux plages paradisiaques, avant de revenir dans la capitale. Ma mère, Marie-Jeanne, était femme au foyer et mon père, Félix, homme d’affaires.
Je suis l’aînée de leurs quatre enfants. Mon père était un Bassa, une ethnie bantoue originaire d’Égypte ancienne, où les croyances en la sorcellerie et les forces occultes restent très fortes. Nous étions une famille modeste, comme le Cameroun en connaît des centaines de milliers. Mais chez nous, ce statut ne revêt pas la même réalité qu’en France: nous avions un toit, et de quoi manger à notre faim. Rien de plus. Nous ne pouvions prétendre ni aux loisirs ni aux vacances. Pas de quoi me plaindre. En Afrique, la subsistance n’est pas le point de départ d’une vie heureuse. Elle en est souvent l’accomplissement. J’étais une enfant timide, réservée, et une très bonne élève. À l’école élémentaire, j’enchaînais félicitations et tableaux d’honneur. Le week-end, mes parents me confiaient à ma marraine, Hélène, qui vivait dans la banlieue de Yaoundé. C’était une très belle femme, indépendante, dotée d’une personnalité forte. Un soir, alors que je dormais chez elle, j’ai été réveillée par des bruits dans la maison. C’était la police. L’ex-compagnon d’Hélène, un homme jaloux qu’elle venait de quitter, l’avait tuée par balle dans son sommeil. Au Cameroun, l’indépendance et la liberté d’esprit peuvent coûter la vie aux femmes. Ce premier traumatisme n’en est pas vraiment un, car je n’ai gardé que peu de souvenirs de ma marraine et de cette nuit tragique. Mais je crois avoir hérité d’une bonne partie de son caractère. Et des ennuis qui vont avec. Je n’ai jamais vraiment su dans quelles affaires baignait mon père. Je sais simplement qu’il avait des activités liées aux marchés publics. Alors que je venais de fêter mes cinq ans, il a été arrêté par la police et placé en détention. Il est resté en prison pendant un an. Aujourd’hui encore, j’ignore la nature précise de ce qu’on lui a reproché. Du jour au lendemain, nous n’avions plus assez d’argent pour nous loger. Nous sommes partis vivre chez ma grand-mère à Obala, un village situé à une cinquantaine de kilomètres de Yaoundé. Ce déménagement forcé et les mois qui ont suivi constituent une période sombre de mon enfance. Ma timidité s’est transformée en une solitude noire. Je m’enfermais des heures durant dans la chambre de ma grand-mère. Je me souviens des remontrances de ma mère après qu’elle m’a surprise en train de déchirer des draps avec un couteau. J’avais en moi une colère que personne ne s’expliquait, et que je n’arrivais pas à extérioriser autrement que par la violence. Un an plus tard, mon père est sorti de prison. Il n’avait plus de travail. Nous sommes allés vivre chez un ami de mes parents dans une grande maison d’Efoulan, un quartier pavillonnaire plutôt chic de la capitale. Vivre au milieu d’une famille de nouveau réunie a vite fait d’apaiser mes angoisses naissantes. Malgré ses efforts, mon père n’a pas tout de suite réussi à retrouver un emploi stable. Son oisiveté a fini par le rendre susceptible et colérique envers ma mère. Leurs disputes se faisaient chaque jour plus intenses. Mes frères et moi étions épargnés par les cris, mais nous en étions les témoins horrifiés. De mon côté, mon statut de sœur aînée m’a rapidement transformée en garçon manqué. D’élève studieuse et réservée, je suis devenue une redoutable bagarreuse de cour d’école, surtout si l’honneur de mes
petits frères était en jeu. Je ne supportais pas qu’on leur fasse du mal. Je crois qu’au fond je craignais de les perdre. La mort de ma marraine et l’incarcération de mon père m’ont insufflé une peur panique de l’abandon, qui perdure aujourd’hui. En rentrant de l’école, la teigne de récré que j’étais se transformait en agneau. Je me souviens de ces après-midi entières passées à aider ma mère à cuisiner, ou à enlever les peaux mortes des pieds de mon père après sa sieste. Je jouais à la dînette comme à la carabine avec mes frères, que je déguisais en filles à l’occasion pour compenser ma frustration de ne pas avoir de petite sœur. Ces instants de complicité familiale restent parmi les plus beaux souvenirs de mon enfance.
Ces temps heureux n’ont pas duré. À la fin de l’année 1996, alors que mon père commençait à retrouver une activité stable dans la construction de routes, mes parents ont organisé un dîner réunissant l’ensemble de ma famille paternelle. Les nombreux frères de mon père étaient
naturellement invités, bien que ma mère n’ait pas vu leur présence d’un très bon œil. Mes oncles ont toujours vivoté, et même si mon père n’était pas Crésus, il était jalousé. Mon oncle Michel était le plus envieux, doublé d’un alcoolique notoire. Au début du dîner, mais déjà ivre, il s’est mis en
tête de porter un toast. Après les remerciements d’usage, le ton a changé. « Toi, tu as une bonne étoile, alors que nous n’avons rien », a-t‐il lancé à l’adresse de mon père. « Pourquoi n’avons-nous pas réussi dans la vie comme tu as réussi ? Les gens du village t’en veulent. Tu ne verras pas la
nouvelle année. » Cette dernière phrase n’était pas une menace physique directe, mais plutôt la promesse d’un sort malveillant qui lui serait jeté. Ma mère est sortie de ses gonds. « Comment peux-tu dire ça ? Comment peux-tu dire que tu vas manigancer pour que ton frère meure ? » Mon
père a tenté de calmer le jeu. « Il a trop bu », a-t‐il simplement commenté. La soirée s’est poursuivie presque comme si de rien n’était. Je ressentais la peur et l’impuissance de ma mère. Je la partageais sans vraiment comprendre ce qui se tramait. Quelques jours plus tard, mon père est allé rendre
visite à ses frères au village. En revenant, il nous a raconté que personne n’avait voulu lui serrer la main, sauf un inconnu, qui a insisté pour le saluer longuement. Une semaine après, il a ressenti une vive douleur au bras. Ce mal inconnu s’est bientôt généralisé. Il est décédé deux semaines
plus tard. Je n’ai jamais vraiment cru au pouvoir de la sorcellerie mais je n’ai, à ce jour, pas d’explication plus rationnelle pour expliquer sa mort brutale. La disparition de mon père nous a fait passer d’une vie modeste à la pauvreté. Obligée de travailler dans l’urgence, ma mère a ouvert un stand de brochettes de bœuf dans un centre commercial tout en s’inscrivant à une formation