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Divorcée et mariée à un chef de guerre
L'alpha tout-puissant reconquiert sa compagne
L'héritière de génie brille après le divorce
Ex-mari, je ne t'aime plus
Un anniversaire où l’homme de la soirée n’est pas à la fête, quatre comédiens sans scénario pour les sortir d’une situation étonnante. Le conte du petit chaperon rouge revisité, des pigeons surpris par le locataire du cinquième, des amours détonantes ou encore les douze coups de minuit qui refusent de résonner, voici six nouvelles qui se jouent de toute vraisemblance.
Jour de fête
J’ai la mémoire qui flanche
17 juillet, nous étions le 17 juillet, je m’efforçais de graver cette date dans ma mémoire, sinon cet anniversaire risquait fort d’être ma fête si, par hasard, je l’oubliais. Évelyne avait la marotte des commémorations en tout genre, première rencontre, premier je t’aime, premier bisou, premier baiser, premier…
Au début, je trouvais charmant qu’elle fasse un évènement de tout ce qui fait le quotidien. Une façon de l’enjoliver à sa guise, de donner de l’importance à ces choses qui petit à petit se métamorphosent d’ordinaire en souvenirs fugaces, bribes de vie qui se détricotent, se décolorent et disparaissent à tout jamais. C’est triste d’oublier ou plutôt de ne plus se souvenir d’un rire, d’une caresse, d’un moment de mélancolie, d’un baiser plus tendre ou plus sincère que les autres. Les albums de photos sont pleins d’un passé stéréotypé, naissance, communion, mariage, la Baule en famille, ce tonton formidable dont l’humour réputé était taillé pour par ses envolées grotesques mais incontournables de fins de repas de noces, ou cette improbable arrière-cousine qui, bien que vieille fille, faisait preuve d’une étonnante vitalité qui aurait certainement fait le bonheur du plus exigeant. À ne surtout pas oublier, ces visages figés, ridiculement démodés, étrangers.
Des tranches de vie désincarnées, identiques d’un album à l’autre, d’une famille à l’autre quel que soit la décennie ou le siècle qui fut le leur. Des souvenirs fossilisés dans l’hyposulfite, lavés de tous sentiments, fixés une fois pour toutes.
Fini, l’album de famille, maintenant il faut subir, quand on se rend chez ses proches, après les vacances, une naissance ou un mariage d’interminables défilés de photos. La règle du jeu semble consister à réaliser un maximum de prises de vue. Donc, nous subissons la plage sous tous ses angles, l’inévitable couché de soleil et le summum, la totalité des plats et mets ingérés durant toutes ces semaines de congés payés.
Évelyne, elle, collectionnait les bouts de ficelles de la vie, les triait, les répertoriait et leur accordait systématiquement une valeur sentimentale bien définie. Il en résultait une kyrielle de dates anniversaires dont chacune correspondait à un rituel bien établi.
Quand l’échéance de l’un de ces fameux jours « J » arrivait, et ils étaient nombreux, cela allait de l’évocation émue de tel ou tel moment de notre vie commune à la commémoration solennelle et néanmoins repentie d’une réconciliation marquante après une scène de ménage qui devait l’être tout autant. Entre ces deux extrêmes, j’avais le choix parmi une large palette de manifestations rigoureusement codifiées par la mise en place de rites soigneusement élaborés, tous significatifs de l’importance à accorder au souvenir dont il était impératif de raviver la flamme.