Les souvenirs de ma vie passée me hantent.
Le visage sans vie de ma petite Manon, cinq ans à peine, gisant sur ce lit d'hôpital, et cette odeur stérile gravée à jamais.
Puis Marc, mon mari, le père de ma fille, dont le regard fuyant à l'enterrement trahissait non le chagrin, mais une soif insatiable pour l'héritage de ma grand-mère : deux millions d' euros.
Une lettre anonyme. Des photos. Lui, souriant avec sa maîtresse Camille, enceinte.
L'«accident» de Manon n\'était pas un accident, mais une manipulation orchestrée pour l'argent.
Le deuil s'est mué en une rage froide, une âme éteinte dans un corps en décomposition.
Et puis, je me suis réveillée.
Dans mon lit, cette odeur de café, et cette date sur mon téléphone : 15 juin 2023. Un an avant sa mort.
Mon cœur battait la chamade : un rêve, une hallucination ?
Un virement bancaire de deux millions d'euros est apparu.
L'argent était là, avant même qu'il n'y pose ses mains sales.