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Au delà de mes rêves

Au delà de mes rêves

Linda****24

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Chapitres

Thaïs et Isabel sont deux sœurs qui sont identiques sur tous les plans, allant jusqu'à la voix. Elle est loin de se douter que cette ressemblance aussi frappante ira aussi loin cette fois-ci. En effet, après la mort de leur mère, la vie devient difficile, pour Thaïs particulièrement, qui entend bien réaliser ses rêves. Rêves qui lui tiennent tellement à cœur qu'elle est prête à regarder une autre femme avoir droit à son bonheur, face à une certaine injustice et méchanceté. Et cette autre femme ne lui est même pas inconnue... Entre amour, suspense et rebondissements, laissez vous embarquer dans le monde mouvementé d'une femme qui est prête à tout pour réaliser ses rêves, une autre qui est prête à tout pour arriver au bout de ses ambitions et enfin, un homme qui est prêt à tout pour arriver à ses fins.

Chapitre 1 Chapitre 1

Chapitre 1: Seule au monde.

**** Thaïs.

Depuis ce matin, j'ai une boule au fond de la gorge. Une sorte de pressentiment que je n'arrive vraiment pas à m'expliquer. J'ai un très mauvais pressentiment, et j'aimerais que ça cesse. Depuis le cours de français je n'arrive pas à suivre, je suis complètement déconcentrée. J'avais très hâte de rentrer à la maison avec Isabel et m'assurer que tout le monde allait bien. Je jette un coup d'œil à cette dernière, et je la vois concentrée sur son cours. Je suis donc la seule à ressentir ça...

Au premier coup de cloche, je ramasse prestement mes affaires et sors, sans même attendre le professeur. Isabel me rejoint des minutes plus tard, alors que j'ai déjà entamé le chemin du retour.

— Mais c'est quoi ton problème ? Dit-elle en arrivant vers moi et en suivant mon rythme.

— J'ai un mauvais pressentiment.

Elle lâche un rire, ce qui veut dire qu'elle trouve que ce sont des futilités.

— Je suis au sérieux Isabel. À cause de ça je n'ai même pas pu suivre le cours de maths. Pourtant tu sais à quel point je suis bonne en maths.

— Eh, arrête moi tes futilités là. Viens on s'en va, j'ai faim et je veux manger, rajoute-t-elle en me traînant de force par le bras.

Nous arrivons devant la porte de notre maison, après 20 minutes de marche. Nous vivons dans le village de Yita, un village qui a fini par se moderniser au fil des années. Nous avons même la chance d'avoir deux hôpitaux ici, pour soigner les cas d'extrême urgence. Isabel et moi sommes les filles uniques de nos parents, bien que j'aurai aimé avoir un grand ou un petit frère. Mon père fait de l'élevage et ma mère travaille dans une usine de transformation de mangues. Nous avons 12 ans et fréquentons toutes les deux le lycée du village.

Lorsque j'ouvre la porte en la tirant, je remarque qu'il n'y a aucune trace d'humain dans la maison. Je vais dans notre chambre commune pour déposer mon sac et aller chercher à manger. Mon stress n'est toujours pas descendu, si vous voulez savoir. Et le fait que mes deux parents ne soient toujours pas rentrés n'arrange rien du tout à la situation. Après avoir fini de manger, je vais m'allonger en réfléchissant. Je finis par m'assoupir, lorsque je me réveille, il est déjà 16heures. Je cherche ma sœur des yeux et je ne la vois pas. C'est une heure de temps après que je la vois revenir avec un groupe de voisines. Je ne sais pas pourquoi elle fréquente ces filles, elles sont plus âgées qu'elle et n'ont pas du tout une bonne réputation. Enfin, c'est ce que j'ai entendu. Il ne faudrait pas qu'elle finisse par avoir la même mentalité qu'elles. Après qu'elles lui aient dit au revoir, Isabel rentre dans le salon et me trouve assise.

— Je ne sais pas quel intérêt tu as à suivre ces filles là, dis-je sans passer par quatre chemins.

— Nous sommes amies, réplique t-elle d'un ton acerbe.

— Ah d'accord, tu es amie avec des filles qui sont tes aînées, prions juste que tu ne te mette pas à réfléchir comme elles.

— Mais c'est quoi ton problème ? Les amis ne sont pas obligés d'avoir le même âge.

— Je n'ai aucun problème à ce que tu aies des amis, âgées ou pas. Tu n'as que 12 ans, Isabel !

— Mêle toi de tes affaires, et arrête de te mêler de tout ce qui me concerne.

— Je veux juste ton bien.

Elle ne me répond et se réfugie dans la chambre. Quand on va commencer à répéter des choses, c'est moi qui vais en ramasser les pots cassés. Ce ne sera d'ailleurs pas la première fois qu'on rejette les fautes d'Isabel sur moi. Nous sommes identiques et elle utilise cela pour faire ce qu'elle veut, ou pour sauver sa peau. Ce que je veux dire, c'est que notre ressemblance frappante a des côtés positifs, tout comme négatifs. Lorsque je fais une bourde par exemple, et que je me fais prendre, je peux utiliser le nom d'Isabel pour me sauver. Et elle fait la même chose. Souvent, les choses vont loin bien évidemment et elle exagère dans sa manière de faire. Comme quand elle fait du mal intentionnellement et dit mon nom. Là, il s'agit du vrai mal. J'ai été corrigée plusieurs fois par sa faute, alors que j'étais innocente et que je n'y avais rien à voir.

Bref, être jumelle c'est épuisant. Surtout avec une sœur du genre d'Isabel, qui profite souvent de mes privilèges en se faisant passer pour moi. Nous nous disputons à chaque fois à cause de ce comportement. J'ai fini par m'y faire, elle ne compte pas arrêter. Qu'on se le dise, Isabel est une petite maligne qui est toujours prête à tout pour obtenir ce qu'elle veut, et elle le montre déjà bien à cet âge. Je suis prise dans mes réflexions à propos de tout ça, jusqu'à ce que le fils de notre voisin entre en trombe dans notre salon. Je me redresse aussitôt, me demandant ce qui lui prend.

— Qu'est ce qu'il se passe ? Je lui demande.

— Ta mère...

Mon cœur rate plusieurs battements. J'avais donc raison. Ces pressentiments que j'avais me l'avaient prédit. Je me fais tout un tas de scénarios dans la tête et mes larmes se mettent à couler, alors que je ne sais même pas ce qu'il se passe. Isabel qui est alertée par le bruit de nos voix et mes pleurs sort de la chambre.

— Elle a fait un accident de travail, termine t-il.

Je me mets à pleurer de plus belle et Isabel s'approche de moi, en essayant de me calmer. Elle me serre fort contre elle et j'enfouis mon visage entre mes deux mains. J'ai juste envie d'entendre qu'elle va bien, qu'elle est juste en soins et qu'elle va bien. C'est ce que je veux entendre. Je ne supporterai pas d'entendre autre chose.

— Dis nous au moins qu'elle va bien, arrive à articuler Isabel.

— Je ne peux rien te garantir, mais elle a perdu beaucoup de sang. Je suis...désolé, mais quand un accident de ce genre arrive, ça laisse des séquelles assez graves.

Je comprends donc pourquoi depuis ce midi je n'ai vu ni ma mère, ni mon père. Mon Dieu, ne me prenez pas ma mère. Je ne sais pas si je pourrai le supporter. J'ai toujours redouté le moment où ma mère s'en ira car c'est inévitable. Mais pas maintenant. J'ai besoin d'elle.

— Je vais vous accompagner à l'hôpital, propose t-il.

Isabel me rejoint et se met également à pleurer. Après avoir fait un tour à l'intérieur, elle revient et nous prenons le chemin de l'hôpital. J'ai déjà prié dans mon cœur pour que ma mère aille bien. Je suis cependant consternée en entendant des pleurs à l'intérieur de l'hôpital. Mes jambes refusent d'avancer, pourtant il va bien falloir que j'avance. Je refuse tout simplement de croire que ça la concerne. Des frissons me parcourent le corps, pendant que j'entends Isabel redoubler ses sanglots. Je franchis la porte et vois les collègues de ma mère en larmes, mon père est assis à même le sol et tient sa tête entre ses mains. Je viens de comprendre que ma mère est partie. Aussi facilement que ça. Rien que ce matin, elle nous a dit au revoir, elle paraissait gaie et heureuse. Pourquoi ce soir on annonce qu'elle est partie? Pourquoi ?

Je vais m'assoir sur la chaise à côté de mon père et mes larmes coulent silencieusement. J'ai envie de crier, de tout casser et hurler ma peine. Mais les plus grandes douleurs sont muettes, dit-on. Je vois les autres s'agiter autour de moi et je ne les vois qu'à moitié. Isabel quant à elle, a complètement disparu. Elle a déserté l'hôpital. Je ne sais pas où elle est passée. Je me lève pour me diriger vers les médecins afin de la voir une dernière fois. J'attrape le bras de l'un d'entre eux et lui demande à voir ma mère. C'est mon père qui se lève et me tire de leurs mains. Je crois que si je ne sors pas d'ici, je vais devenir folle, je vais péter un câble. Je n'arrive pas à croire que ma mère qui était là ce matin ne soit plus là. C'est faux. Ça ne peut tout simplement pas être vrai.

Après les funérailles, la vie a repris son cours, même si la mienne n'est plus la même. Je sais que je vais devoir m'y faire et l'accepter. Mon père sera toujours là pour ses filles, je le sais.

**

3 ans plus tard.

Ça fait des heures que je fais la lessive de tout le monde. Je me suis levé à 5 heures du matin, et j'ai tellement mal au dos que je ne souhaite qu'une seule chose : me reposer pendant 30 minutes. Juste ça. Mais je ne pourrai pas le faire, pas avec Nadia dans les parages. En parlant du loup ... Elle sort avec une autre pile de vêtements dans ses bras et les jette à côté de moi. Je me relève aussitôt, et mes yeux se remplissent instantanément de larmes.

— Mais ce sont les habits d'Isabel, protesté-je.

— Elle est sortie, donc tu vas les laver pour elle.

Elle tourne les talons. J'ai mal aux mains, à force d'avoir fait la lessive de tout le monde. Cette femme est tellement méchante, mon Dieu. Si vous vous demandez qui elle est, je vous éclaire. Nadia est la nouvelle femme de mon père, eh oui, il n'a pas attendu longtemps pour se remarier. De son vivant, maman me disait toujours que la chose qui lui faisait le plus peur dans cette vie, c'était de s'en aller et nous laisser seule, en sachant qu'un homme est très bien capable d'épouser une autre femme qui sera méchante avec ses enfants. Et finalement, papa l'a fait. Il a ramené cette sorcière, il y a deux années de cela, nous la présentant comme sa nouvelle femme. Et depuis, je vis un véritable calvaire. Isabel subit également ses assauts mais je crois qu'elle supporte un peu plus celle-ci. Je dirai même que plus les années passent et plus elles deviennent complices, sans que je sache pourquoi. Elle me prive de nourriture quand ça lui chante, elle m'impose ses lois quand elle le veut et a levé la main plusieurs fois sur moi, au point de laisser des traces en moi. Ces traces me marqueront à vie. Depuis quelques mois déjà, elle ne me frappe plus et de toutes les façons je ne la laisserai pas faire. Je suis une grande fille maintenant et je n'ai pas besoin qu'on me frappe. Ça seulement, je ne laisserai pas. Je veux être tranquille, j'attends d'avoir mon BEPC et d'aller étudier à l'ENESP. Ensuite, je pourrai faire des stages. Oui, je veux être médecin et je sais que j'en suis capable. Ma mère a péri de la pire des manières qui soient, sans qu'on puisse la sauver et je ne laisserai plus cela arriver à quelqu'un, si je le peux en tout cas. Être médecin, c'est mon rêve.

Après avoir fini de faire la lessive, je vais reposer mon dos. Je cherche Isabel des yeux et je ne la vois pas. Elle est grande maintenant et elle ne reste plus à la maison. Toujours dehors à des heures tardives, je me demande souvent où elle va. Elle revient à l'heure du dîner.

— Où étais tu passée ? Dis je en me redressant.

— Chez Mira.

Je roule des yeux. Il y a une fille qui est arrivée ici il y a des jours de cela et madame ne fait que me parler d'elle depuis des jours.

— Tu devrais voir sa maison! S'écrie t-elle en rêvassant. Pourquoi notre père n'est pas riche, Thaïs? Mira a tout ce qu'elle veut, de beaux vêtements, un beau téléphone, elle a même un chauffeur ! J'aurai aimé avoir cette vie là.

— Tu n'as pas honte de parler de ton père comme ça? Il se lève chaque jour à 6 heures du matin pour aller travailler, sois au moins fière de lui. Il s'absente durant des jours pour travailler dans son champ et nous obtenir à manger...

— Toi tu es toujours comme ça. Tu ne vas jamais avancer dans la vie avec cette mentalité, je suis juste ambitieuse. Je vise loin. Tu n'as pas d'ambition, dit-elle en me regardant avec dédain.

— Nous avons tous des ambitions. Mais ta part d'ambition je n'en veux pas, pardon.

— Ouais c'est ça.

Je décide de l'ignorer. Je sors pour aller prendre le repas du soir. J'arrive devant la cuisine en chantonnant gaiement. Nadia me barre aussitôt la route et me regarde.

— Qu'est ce que tu cherches dans ma cuisine? Tonne t-elle.

— Je n'ai pas mangé...

— Dégage de ma cuisine! Crie-t-elle. Il fallait être là quand tout le monde mangeait, tu te crois dans un marché ici?

— Mais Nadia, j'ai le droit de manger, ici c'est aussi chez moi. Tu n'as pas le droit de me traiter comme ça.

Elle me fait taire en me giflant. Ça y est. Elle se remet à me frapper. Je protège ma joue pour éviter un éventuel deuxième coup.

— Tu ne me parles pas comme ça! Pousses toi de là! Dit-elle en me poussant.

J'attrape le mur de justesse, pour ne pas tomber.

— Si tu veux, il faut aller déterrer ton idiote de mère de sa tombe, mais tant qu'elle est six pieds sous terre et que c'est moi la femme de ton père, je ferai ce que je veux. La maîtresse des lieux c'est moi, termine t-elle. Si tu as la capacité de la ressusciter, fais le et arrête d'emmerder les gens.

Ce sont les derniers mots que j'entends d'elle. Elle se tourne pour fermer la porte à clé puis elle disparaît dans sa chambre. Je retourne sur mon lit et me roule en boule, en rabattant la couverture sur moi. Elle m'a vraiment demandé d'aller sortir ma mère de sa tombe et de la ressusciter, en riant en plus. Elle le dit par méchanceté, mais ce qu'elle ne sait pas, c'est que si j'avais le pouvoir de la ressusciter, je l'aurai fait. Depuis bien longtemps. Ses mots m'ont littéralement assommé. Ma mère n'est plus là pour se défendre et même ça, elle ne le respecte pas.

Durant toute la nuit, mon ventre crie famine. Je n'ai pas mangé depuis hier, le fait d'avoir travaillé durant toute la journée m'a également pris toutes mes forces. Il faut vraiment que je mange. Je regarde du côté d'Isabel et voit qu'elle est profondément endormie. Je sors en faisant le moins de bruit possible et me retrouve dans le salon. En touchant les murs à tatillons, j'allume la lumière de la torche que j'ai trouvé sur un buffet. Je vois aussitôt un gobelet et je le prends, je me dirige vers le sac de riz posé à l'entrée de la cuisine. Mes gestes sont rapides, je ne veux pas me faire prendre. Je mets du riz non cuit dans le gobelet et rajoute de l'eau, prise dans une carafe. J'éteins rapidement la torche et regagne ma chambre. J'espère tenir d'ici le matin. En attendant, je cache mon gobelet de riz sous le lit. Je me couche, même si c'est du riz non cuit, il est au moins accompagné d'eau et je peux manger cela sans problème.

Je me réveille le lendemain avec des maux de ventre très violents. Je sais que je n'aurai pas dû manger du riz non cuit, mais c'était ça ou je mourais de faim. Mes larmes se sont mêlées au contenu de ce que je mangeais. Je devais impérativement me remplir le ventre. Je tiens mon ventre en pleurant de douleur, je n'ai personne à qui parler. Mon père s'est absenté depuis deux jours, il est allé en grande ville pour prendre de la marchandise pour ses animaux. C'est maintenant que je regrette ce que j'ai fait. Je n'ai jamais eu autant mal de toute ma vie, j'ai l'impression que mon ventre se tord dans tous les sens. La douleur est tellement forte que je n'entends pas Nadia entrer. Elle me regarde de haut et me tire le bras pour que je me lève.

— Je rêve ! Tu attends quoi pour te réveiller et faire les travaux de la maison? Ou bien tu crois que c'est moi qui vais les faire pour toi?

— Nadia s'il te plaît, je suis malade ! Tenté-je de lui faire comprendre avec la force qui me reste dans la voix.

— Menteuse, insiste t-elle. C'est quoi ça? Tu as eu ça où ? Donc tu vole ma nourriture maintenant ? Dit-elle en prenant le gobelet et en le renversant sur moi.

Elle se met à me frapper, alors que j'ai les yeux toujours fermés. Elle se fiche que je sois malade et que j'aille mal. Elle veut juste que je fasse le ménage, quite à en mourir.

— Putain, ferme la juste et lâche moi. Lâche moi, dis-je dans un excès de colère et sans même réfléchir.

J'ai à peine fini de dire ces mots que je tombe au sol, à genoux et je me mets à vomir. Lorsque je me relève, je vois qu'elle a disparu de la pièce. J'ai toujours mal au ventre. J'ai à peine le temps de me tenir convenablement que je vois Nadia rentrer, une chicotte en main. Elle se met à me frapper comme si j'étais un objet. Mes douleurs de ventre ajoutées à ses coups de fouet vont m'achever, j'en suis sûre. Je supporte ses coups en silence, puis n'en pouvant plus, je me mets à hurler. Je crois que cette fois-ci, ça en est fini de moi. C'est le cri d'Isabel qui me fait me redresser. J'entends ma sœur pleurer de toutes ses forces et lui ordonner de me s'en aller.

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