La prix de l'innocence - Tome 2

10

**** Naomi ****

J'ouvre les yeux et la chambre est plongée dans le noir total. Je me demande pendant combien de temps exactement j'ai dormi. J'ai un peu mal à la tête, je crois que j'ai le paludisme. Peu importe je suis descendue à la cuisine, je n'avais qu'une seule chose en tête. Noyer mes chagrins dans l'alcool.

Je n'ai jamais bu d'alcool de toute ma vie au point d'en devenir soule mais ce soir c'est ce que je veux. Je veux devenir ivre. J'entre dans la cuisine et je trouve Élie, la femme de ménage, une femme gentille et très douce. Elle doit être âgée mais garde toujours sa jeunesse.

Élie : ça va mieux?

Je hoche la tête, et je m'assis sur une chaise près d'elle. J'aime parler avec elle. Quand je n'ai rien à faire je reste avec elle dans la cuisine, nous cuisinons souvent ensemble. Parler avec elle m'apaise beaucoup.

Moi: dis moi, il y a de l'alcool ici?

Elle sursaute et elle me regarde, étonnée de ma question

Élie: pourquoi tu veux boire de l'alcool? Ça détruit.

Moi: je sais mais.. Je veux oublier mes peines(baissant la tête)

Élie : Quelque soit ce qui se passe ce n'est pas la solution

Moi: Élie, aide moi s'il te plait(la suppliant). Je te jure que j'en ai vraiment besoin en ce moment

Élie:(soufflant) d'accord. Mais une seule fois, je ne le referai plus.

Elle se lève et ouvre une armoire. Je vois des bouteilles de toute sorte, des liqueurs et des boissons alcoolisées. C'est bon j'ai déjà repéré le coin.

Je prends un verre et elle me sert. En buvant la première gorgée j'ai grimacé. C'est tellement amer, un peu comme la tisane que Dylan m'a donné a boire ce soir. Mais je prend mon courage à deux mains et je decide de tout avaler.

Aussitôt une main frappa mon bras, faisant tomber mon verre. C'était Dylan.

Dylan: mais tu es malade on ne doit pas boire dans cette maison. T'as quel âge ?(criant)

Moi: C'est ma vie et ça ne te regarde pas(criant)

Dylan: le problème c'est que tout à l'heure tu étais souffrante et immédiatement après tu te mets à boire de la liqueur ? Tu es inconsciente à ce point? Si tu es une alcoolique habituée c'est ton problème, mais on ne boit pas quand on est malade. Et toi Élie tu la regarde faire?

Moi: ne crie pas sur elle

Dylan: Elle est aussi inconsciente comme toi.(S'adressant à elle) Gare à toi si je te vois céder encore à ses caprices de femme pourrie gâtée. Tu devrais t'occuper de ton travail au lieu de te chercher des problèmes à cause de cette gamine.

Il s'en va en colère. Je regarde Élie et je vois qu'elle pleure.

Moi: Élie... Je suis désolée.

Je m'approche d'elle. Tout ça c'est de ma faute, je n'aurai pas dû la mêler à ça.

Élie: c'est la première fois qu'il crie comme ça sur moi

Moi: tu ne devrais pas laisser son humeur empiéter sur la tienne(prenant sa main)

Élie : tu ne peux pas comprendre. Tu ne comprends pas

Elle relâche mes mains tandis que je la regardais, ne comprenant pas ce qu'elle voulait dire.

Élie : tu devrais monter t'allonger. Tu es un peu souffrante.

Je ne dis rien, je me contente juste de hocher la tête et je monte. Je trouve Andréa dans la chambre.

Moi: t'es là depuis quand?

Andréa: depuis 21heures

J'évite son regard. Je sais qu'elle nous a vu Dylan et moi dans une mauvaise posture dans le lit. Mais ce n'est pas ce qu'elle croit, je n'étais pas maitre de moi même.

Moi: Écoute moi, si c'est à propos de ton frère sache que je n'étais pas dans mon état normal, et j'ai faut tout ça sans m'en rendre compte. Je l'ai confondu avec mon...

Andréa : pourquoi tu te justifie ? C'est ta vie, et je n'ai pas à t'empêcher de faire quoi que ce soit. Cependant, mon frère n'est pas quelqu'un à fréquenter et en tant qu'amie je me dois d'être honnête avec toi

Moi: ne t'inquiète pas pour ça, je viens de quitter une relation très douloureuse et la dernière chose à laquelle je pense actuellement c'est l'amour, encore moins avec ton frère

Andréa: tu devrais pourtant. L'amour est la plus belle chose qui soit( en rêvassant). Ce n'est pas à cause d'un imbécile qui t'a fait souffrir que tu ne vas plus donner de chance à un homme. Ah j'oubliais, demain c'est samedi et j'ai un procès. Tu vas venir?

Ça me tentait bien.

Moi: oui bien sûr ! Je n'ai rien à faire, je m'ennuie actuellement.

Nous avons parlé jusqu'à 2heures du matin, elle s'est endormie avant moi. Je n'arrivais pas à fermer l'œil, donc je suis descendue en cachette pour chercher de la liqueur dans le placard. J'ai bu au moins deux verres avant de monter. Je commençais à voir les objets flous et je suis tombée dans le lit. Je me suis réveillée le lendemain avec des migraines atroces. Cependant l'alcool m'avait aidé à noyer mes chagrins, c'est tellement fantastique de boire. Je crois que je vais y devenir accro.

Je me suis préparée avec Andréa et nous sommes allées au procès. Je suis époustouflée par le don qu'elle a de défendre les gens avec autant de ferveur et de passion. Sa cliente était une femme qui subissait la violence de son mari, jusqu'au jour où elle perdit son enfant. Ça m'a fait penser à Chris et moi quand nous étions mariés, à ce fameux jour où il m'avait battu jusqu'au sang juste par jalousie. Souvent je me dis que notre divorce est une bonne chose pour moi. Et que ça ne me fera que du bien car j'ai été libérée de quelqu'un qui n'en vaut pas la peine.

Et finalement Andréa a gagné le procès ! L'homme a été condamné à 5 ans de prison pour coups et blessures, à répétition sur sa femme. J'étais tellement fière de Andréa. Après les félicitations et autres réjouissances nous sommes rentrées a la maison et j'ai rejoint Élie en cuisine pour discuter avec elle. Elle allait beaucoup mieux par rapport à ce matin, quand on quittait la maison elle avait l'air triste. Je sais que c'est par rapport à ce qui s'est passé hier avec Dylan mais je ne comprends pas pourquoi ça l'affecte autant. Elle est beaucoup attachée à lui.

Andréa:(arrivant dans la cuisine) Viens te préparer, on va aller fêter ma victoire en boite de nuit. Ça te dit?

Moi: bien sûr ! J'ai envie de me vider la tête

Je descends de ma chaise et j'embrasse Élie sur la joue. Nous filons dans la chambre d'Andrea.

Moi: je n'ai pas de vêtement, j'avais complètement oublié

Andréa: regarde dans ma garde robe et choisis ce qui te convient

Je regarde dans son dressing et je finis par choisir une petite robe. Je la porte, elle s'arrête en haut de mes genoux

Andréa : waouh, j'espère vraiment que tu vas te trouver un homme ce soir.

Je lève les yeux au ciel.

Moi: pourquoi tu dis ça?

Andréa: cette robe montre exagérément tes formes.

Moi: je n'ai pas trouvé autre chose. Toutes tes robes sont moulantes

Andréa: mais tu oublies que tu as des formes plus que moi. Donc ça te moule encore plus. Mais tu es juste époustouflante.

Moi: merci. Tu es magnifique aussi. Encore félicitations

Je la prend dans mes bras.

Andréa : allons y

Nous descendions les escaliers lorsqu'une voix nous arrête.

Dylan: vous allez où comme ça?

Andréa : (avec nervosité) j'ai gagné mon procès et je voulais juste sortir m'amuser un peu.

Dylan: OK

Nous tournons les talons

Dylan: je vous accompagne

Andréa: t'es sérieux? Dylan j'ai 23 ans arrête de me pourrir la vie comme ça! Je ne vais pas aller en boîte et me faire suivre par mon frère, mets toi un peu à ma place. C'est honteux.

Dylan: tu veux discuter avec moi? Je vous accompagne et je ne discute pas!

Andréa: de toutes les façons ça a toujours été comme ça avec toi! Laisse moi vivre ma vie bon sang !

Dylan: tu cries sur qui là?

Moi: ça suffit, calmez vous. Vous n'allez pas vous disputer à cause de ça. On peut trouver un terrain d'entente.

Dylan: j'ai bien dit que j'allais vous accompagner et je le ferai, ça ne veut pas dire que je vais rester avec vous, je n'ai pas que ça à faire. Je veux juste vous y conduire et vous ramener à la maison.

Andréa: ce n'est pas nécessaire. Mais bref. Allons y!

Je jette un coup d'œil à son frère et il est sexy. Je suis sûre qu'il est convoité tous les jours par la gent féminine. Malgré son caractère autoritaire et exécrable, je dois avouer qu'il est beau comme un dieu.

(...)

Il vient de nous laisser devant la boîte et a promis de venir nous chercher dans trois heures. Puis il est parti

Nous entrons dans la boîte qui en passant était bondée de monde. Andréa tire mon bras vers un carré où nous nous installons. Elle est allée directement sur la piste de danse. Quant à moi je suis restée a ma place, je ne sais pas du tout danser. Mais il y avait de l'alcool sur la table donc j'ai commencé à boire. Je me fichais de tout, j'ai commencé à enchaîner les verres. Jusqu'à oublier où et qui j'étais.

**** Dylan ****

Ce soir j'ai envie de m'éclater comme jamais. Après avoir déposé les filles devant la boîte, je fais demi tour. En ce moment mon téléphone sonna.

Linda, secrétaire dans ma boite, grosses fesses et beau visage. Elle me court après depuis des années déjà, j'ai couché avec elle deux ou trois fois mais je crois que je vais sauter sur l'occasion. En plus elle est très bonne.

Je décroche à la troisième sonnerie.

Moi: Allô

Linda: tu me rejoins? Je n'attends que toi.

Elle ne tourne même pas autour du pot. J'adore ces genres de filles. Je me demande ce qui m'a amené à coucher avec mon employée mais bon, elle en a envie comme moi donc je ne vais pas me faire prier.

Moi: je t'envoie l'adresse de l'hôtel

Linda: d'accord mon chéri. À tout à l'heure.

Je démarre la voiture après avoir écrit un message sur mon téléphone. Je sens que je vais beaucoup m'amuser ce soir.

Arrivé à notre lieu de rendez vous je n'ai pas perdu de temps, elle m'attendait déjà dans le lit avec une tenue époustouflante. Je sentis mon engin se lever immédiatement.

Après des préliminaires de fous, j'étais sur le point de la pénétrer lorsque mon téléphone sonna. Essayant d'ignorer je continuais ce que je faisais mais le téléphone sonnait toujours.

Linda: ne décroche pas(me suppliant)

L'envie était trop pressante. Et je ne pouvais pas décrocher. Je pris mon téléphone avec rage pour mettre sur silencieux lorsque je vis affiché le numéro de ma sœur sur l'écran. Pris de peur, je décrochai immédiatement.

Moi: allô tout va bien ?

Andréa: Dylan(voix inquiète) viens nous chercher s'il te plait.

Linda vient s'agenouiller devant moi et commence à me toucher de manière provocatrice. Et elle s'y prenait tellement bien que j'avais peur que ça se sente dans ma voix et que je gémisse.

Moi: qu'est ce qu'il se passe?(me contrôlant)

Andréa : tu dois venir s'il te plait. Naomi a bu et elle fait n'importe quoi

A l'entente de son nom je me lève d'un bond, faisant tomber Linda.

Linda: Aïe!(criant de douleur)

Andréa: t'es avec qui?

Moi: en quoi ça te regarde?

Andréa: Bref tu dois venir car c'est grâve, en plus il y a des hommes qui nous harcèlent. Elle veut les suivre.

Moi: j'arrive tout de suite!

Je raccroche. Voilà ce que ça donne quand on laisse sa soeur fréquenter des alcooliques, des anciennes détenues et des divorcées. Vraiment je ne sais pas pourquoi Andréa est aussi attachée à cette fille.

Moi: je dois y aller

Je me rhabille à la hâte et je prends mes clés.

Linda: quoi? Tu me laisse en plan comme ça?

Moi: je suis désolé j'ai une urgence. On se voit après

Je l'embrasse à pleine bouche et je la laisse là, arrêtée toute nue. Arrivé dans la boîte, je me mets à les chercher. Elles étaient introuvables donc j'ai pensé qu'elles étaient à l'arrière du bâtiment. Et en effet je les ai trouvé là. Mais elles n'étaient pas seules. Des hommes étaient avec elle, mon sang vira au rouge.

Moi: ENLEVEZ VOS SALES PATTES D'ELLES!

Ils se retournent et nous voient. L'un d'entre eux tient ma soeur et l'autre tient Naomi.

Naomi: laissez moi!

Elle a l'air agité et pas dans son état normal. Elle a trop bu.

Moi: je ne vais plus me répéter, vous les lâchez et il ne vous arrivera rien.

Je les regarde attendant qu'ils réagissent.

- C'est bon. Lâche là (s'adressant à celui qui tenait Naomi)

Il obéit et l'autre aussi lâche ma sœur. C'est bien, c'est vraiment bien car je n'avais pas envie d'en arriver aux mains. Je prends ma soeur par un bras et Naomi par l'autre. Je les entraine à l'extérieur. J'entends Naomi rire. Mais?

L'alcool l'a rendu complètement tarée, elle ne sait même pas ce qu'elle fait. Pendant qu'on approchait de la voiture elle envoie des baisers de la main à tous ceux qui étaient sur notre passage. Je la jette dans la voiture et Andréa entre du côté passager.

Moi:(criant) voilà pourquoi je n'aime pas te laisser sortir, c'est du n'importe quoi!

Andréa : mais pourquoi tu crie sur moi? Est ce de notre faute?(larmes aux yeux)

Moi: je me fiche de tout ça, mais prochainement je ne te laisserai plus sortir. C'est la dernière fois

Andréa : tu te prends pour qui, pour ma mère ou pour mon père ?

Moi: tu la fermes tout de suite sinon je te gifle! Tu as encore l'audace de te justifier. Si vous étiez restées tranquille dans votre carré et surtout SANS BOIRE tout ça ne serait pas arrivé! Mais non, il a fallu que madame amène sa copine droguée avec elle, vous les avez allumé ces gars et ils ont voulu vous draguer.

Andréa: mais pourquoi tu es autant énervé ? Arrête de crier s'il te plait tu me fais mal aux oreilles

J'ai passé plus de la moitié du trajet à la sermonner.

Naomi: Dylan j'ai envie de toi

J'entends Andréa pouffer de rire tandis que j'étais ébahi par ce que j'entendais. Il faut que je la dessoule parce que là elle raconte n'importe quoi

Naomi: DYLAN !

Moi: ferme là!

J'avais crié et elle a sursauté. Elle commence à nouveau à rire bêtement. Je n'en peux plus. Je m'arrête au bord de la voie et je descends. Je la fais sortir de la voiture. Je sais qu'elle est ivre et donc elle ne sait pas ce qu'elle fait mais j'étais trop énervé du fait qu'elles ont gâché ma soirée.

Moi: c'est quoi ton putain de problème?

Naomi: Dylan...

Elle se plaqua contre mon torse en appelant doucement mon nom. Je ne sais pas ce qu'il se passe. J'essaie de l'éloigner mais elle garde fermement ses bras autour de moi. Elle rit comme si sa vie en dépendait. Son rire est innocent. Je ne savais pas qu'elle était comme ça quand elle buvait de l'alcool.

Naomi: je veux t'embrasser...

Elle s'approche dangereusement de moi, nos lèvres ne sont plus qu'à quelques centimètres l'une de l'autre. Je sens son souffle sur mon visage. Elle puait l'alcool mais en ce moment il n'y a que ses lèvres que je regardais. Je l'entends haleter et tout à coup elle recule. J'ai l'impression qu'elle veut vomir.

Naomi: je... J'ai la nausée

Elle court quelques pas devant et se met à rejeter tout l'alcool qu'elle avait bu. J'ai l'impression qu'elle n'est pas habituée à boire. Je porte les deux mains à mes hanches, impuissant. Mon Dieu qu'est ce que j'ai fait pour mériter ça? Tout ce que je voulais c'était m'éclater ce soir comme jamais. Et je me retrouve à trimballer deux gamines inconscientes.

Je la vois perdre l'équilibre et je l'attrape de justesse. Avec rage, je la porte et la dépose à l'arrière de ma caisse. Elle se met à dormir.

Andréa : elle va mieux?

Moi: t'as qu'à lui demander. Elle est là derrière toi.

Je démarre. Mince qu'est ce qu'il vient de se passer comme ça?

(...)

Je travaillais sur ma machine lorsque je reçus un appel de mon manager. J'eus un peu peur car on était dimanche.

Moi: Brice il y a quelque chose?

Brice: non, je voulais juste t'informer qu'on a recruté une assistante qui va travailler pour toi. Elle commence le lundi

Moi: vous êtes sérieux ? Et c'est le dimanche que vous m'en informez?(criant)

Brice: calme toi...

Moi: comment tu peux me demander de me calmer? Vous n'êtes pas du tout professionnels

Brice : on a pas eu le temps c'est tout. On a fait LR recrutement hier seulement

Moi: c'est qui?

Brice: c'est une amie de ta sœur.

Moi: ah oui je me rappelle qu'elle m'avait dit qu'une amie à elle était intéressée par le poste.

Moi: D'accord. À demain

Je raccroche immédiatement. Je suis soulagée d'avoir une assistante. Elle va beaucoup m'aider dans mes tâches et m'accompagner partout dans mes voyages à l'extérieur. Pour commencer on doit lui fabriquer son passeport et son visa.

Le lendemain, j'ai démarré à 8heures pour le bureau. À mon arrivée j'ai croisé le regard de Linda, elle m'a fait un clin d'œil. Il faudrait que je songe à lui parler après, le travail c'est le travail et il ne faut pas qu'elle se fasse des illusions. Elle est juste un passe-temps pour moi et je ne l'ai pas du tout forcé. Je n'ai jamais fait quelque chose qui pouvait lui faire croire que je tenais à elle ou une autre chose du genre.

Sans les calculer je me dirige dans mon bureau, je commence à travailler sur un dossier très important an attendant ma nouvelle assistante qui devait arriver à 9heures.

Un coup de fil m'informa qu'elle était déjà arrivée.

Moi: faites la entrer.

Je raccroche et quelques minutes plus tard des coups sont frappés à la porte.

Moi: entrez!

**** Victoria ****

Ma vie est un cauchemar depuis quelques jours. Non seulement j'ai perdu ma fille mais mon mari s'éloigne de moi chaque jour qui passe. J'ai l'impression qu'il me prend pour responsable de ce qui est arrivé. Et ça, ça me tue à petit feu. Je veux juste fonder ma famille, et vivre ma vie, la vie dont j'ai toujours rêvé. Est ce trop demander.

Je repense à ce mot qui a été laissé devant ma porte et je suis prise de tremblements. Je suis impuissante, il y a une personne qui me traque et surveille tous mes faits et gestes. Qui est cette personne? Qui bon sang?

J'entends la porte claquer. C'est Christophe qui vient de rentrer. Je descends rapidement. J'essaie de l'embrasser mais il me repousse.

Moi: pourquoi tu me rejette? Tu t'éloigne de plus en plus de moi Chris

Chris: je n'ai pas la tête à ça (me poussant pour passer)

Moi: tu me trompes c'est ça? Pourquoi tu me fais ça? Tu n'as pas le droit tu m'entends? Je porte ton enfant et regarde comment tu me traites

Je le suis pendant qu'il monte les escaliers et je lui cries dessus en pleurant.

Chris : j'ai mal à la tête s'il te plait

Moi: c'est elle n'est ce pas? C'est à cause de Naomi!

Il s'arrête soudainement et me regarde comme si j'étais folle.

Chris: qu'est de que tu as dit?(me demandant de répéter)

Moi: cette salope depuis qu'elle est revenue tu es bizarre avec moi. Depuis ce jour où elle est venue tu n'es plus le même

Chris : tu es folle ma foi! Tu es complètement parano

Moi: tu me trompes avec elle? Dis moi la vérité tu me trompes avec elle (le secouant)

Chris: arrête bon sang! Tu viens d'enterrer ta fille il n'y a même pas trois jours de cela et tout ce à quoi tu penses ce sont des choses pareilles. Tu devrais avoir honte de toi! Ne m'énerve pas davantage et laisse moi respirer

Quand est ce que ça a commencé à devenir aussi infernal entre nous. J'ai l'impression que Chris ne m'aime plus. On dirait que le filtre d'amour ne fonctionne plus. Si c'est le cas c'est grave parce que son amour pour moi n'est peut être pas naturel mais le mien est naturel et pur. Je suis tombée amoureuse de lui.

Moi: attend(prenant son bras alors qu'il s'en allait)

Chris: laisse moi!

Il me pousse avec toute la force qu'il avait, oubliant qu'on était en haut des escaliers. Je l'entends crier mon nom.

Chris: VICTORIA!!!

J'essaie de m'aggriper aux barreaux des escaliers mais il n'y avait rien à faire. Je sens ma tête cogner les marches au fur et à mesure que je dégringolais. Jusqu'à ce que ma tête cogna la dernière marche et je perdis connaissance.