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À toi, corps et âme

À toi, corps et âme

meika Nelwynn

5.0
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Toutes les plus belles histoires d’amour commencent par « il était une fois ». Lorsque j’étais petite, je rêvais ainsi de mon prince charmant, de son écuyer blanc, de notre vie simple et heureuse… J’avais cependant un petit problème avec le « ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants ». Je ne comptais appartenir à personne. Je voulais demeurer libre. Le jour où monsieur le prince m’énerve, je prend ma valise, son écuyer et bye bye. Pas de mariage, pas d’enfants, pas d’engagement enchaîné. Juste une putain de belle histoire, une putain de passion dévorante et rien de plus. Les sentiments ne doivent pas exister.

Chapitre 1 Dans tes rêves

Le ciel qui nous surplombait semblait infini. La lune était pleine et sans nuage pour la couvrir. En tournant mon regard, j’étais ébloui par la multitude d’étoiles qui constellaient cette nuit.

Soudain, sans le sentir approcher, mon visage fut enveloppé par deux grandes mains glaciales. Son odeur mentholée m’enivra. Son souffle courait sur mes lèvres. Bientôt il collait son corps puissant au mien. Je ne pouvais plus fuir. Mais, en avais je seulement envie ? Les idées embrouillées, je ne pensais plus qu’à une chose : lui. Je le désirais depuis si longtemps.

« Embrasses moi… » sa voix venait de rompre le silence et le peu de concentration qu’il me restait.

« Donne toi à moi… embrasse moi ! » son ton était devenu plus autoritaire. Il m’exigeais comme on réclame un trophée.

Nos lèvres à moins d’un centimètre, je le goûtais presque lorsque je le repoussais violemment.

« Je ne suis la propriété de personne. Lâche moi ! » sur mes mots il sourit avec arrogance.

L’une de ses mains glissa derrière ma tête et plaqua ainsi mon visage au sien dans un baiser plus que brûlant. Mon esprit hurlait sa rage mais mon corps se consumait de désir pour lui. Comme à chaque fois, il avait atteint mes barrières et les avait faite céder sans efforts. Je le détestais du plus profond de mon être mais je le voulais tellement corps et âme…

« Ouvre. » ses dents mordillaient la lèvre inférieure, m’invitant à lui ouvrir.

Je le laissais entrer et sa langue caressa la mienne dans une danse sensuel. Sa main gauche s’aventura le long de mon cou, et glissa de plus en plus bas.

« Ah… hum… a… arrête ! » ma voix se voulais forte, au contraste de ma volonté. Mais mes gémissements ne donnaient à cet homme brutal que plus d’engouement.

C’est alors qu’avec une impressionnante force, je le repoussa d’un coup. Ma main le gifla avant même de m’apercevoir que je le faisais. Réalisant mon geste et devant son regard brûlant de colère ou de désir, je ne saurais le dire. Je me suis enfuie en courant comme si ma vie en dépendait. Par chance, il ne m’avait pas suivi. Le souffle court je passais mes doigts sur mes lèvres. Je pouvais encore sentir son goût délicat. Mon dieu ! Le rouge envahit mon visage au souvenir de cet instant.

« Drin drin drin » je fût réveillée en sursaut par l’alarme de mon téléphone. Bon sang, il était déjà huit heure. Le soleil perçait mes volets. Ma main couvrant mon front je me mise à rire. C’était ridicule. Chaque nuit je faisais le même rêve. Et chaque nuit, il réussissait toujours à m’avoir. Malgré mon intention tous les soirs de lui résister, une fois endormie ma volonté m’abandonnait.

*****

Je pansais ma jument lorsqu’un bras se glissa dans mon dos. Me frottant affectueusement de bas en haut. Je savais parfaitement qui était l’auteur de ce geste. Je ne bougeais pas d’un pouce.

« Toi tu vas finir vampirisé par les cours ! Ça fait une heure que tu lui brosses le même flanc. » Rigola t’il contre mon oreille.

« Peter ! » Sa présence me fit sourire aussitôt. Je me blottis un instant contre sa poitrine. M’offrant une minute de douceur au rythme de son cœur battant.

Peter était un jeune homme d’une vingtaine d’années. Étudiant en fac d’histoire il avait réussi sa licence et préparé son master. C’est un garçon brillant. J’avais fait sa connaissance au lycée mais ce n’est que l’année dernière que nous étions vraiment devenus très proche.

J’envisageais de lui demander de faire une collocation, car les loyers étaient élevés dès qu’on quittait la résidence universitaire. Mais Peter avait refusé. Il prétendait préféré vivre seul, pourtant il était tellement sociable. Toujours entouré de nombreuses personnes, homme comme femme, tout le monde semblait l’apprécier. Il ne cherchait pas à être populaire mais il attirait la sympathie. On voulait absolument devenir son ami lorsqu’on le rencontrait.

« Hé ! Tu es partie jolie miss ? » Me siffla t’il d’un ton enjoué en me pinçant la joue pour me ramener à la réalité.

« Euh non non, j’ai fini. Je la sangle et on y va ! » répliquai-je rapidement.

« Parfait ! » Son sourire jusqu’aux oreilles me fit rougir.

Il était si solaire. Si gentil. Un charme fou se dégageait de ce grand brun. Je me souviens la première fois que je l’avais rencontré. Nous étions au lycée. J’étais secrètement amoureuse de lui mais il ne m’accordait même pas un regard. J’avais ainsi passé trois années à le suivre des yeux sans jamais l’aborder directement. Son magnétisme m’impressionnait. Et puis, j’ai réalisé à la rentrée suivante que nous étions sur le même campus !

J’étais assise sous un arbre, à déguster mon sandwich jambon beurre. Il n’avait plus rien à voir avec le charmant lycéen que j’avais laissé l’été passé. Il m’avait d’abord laissé une impression étrange. Je l’avais pris pour un monstre. Sa chevelure noir ébène, ses yeux sans iris… il m’avait fait penser à un corbeau. Son aura semblait aussi obscur que le reste. J’avais eu peur je dois bien l’avouer. Pourtant, dès qu’il m’avait sourit, tout s’était volatilisé. En réalité, il n’avait pas tellement changé.

On avait passé notre pause à faire connaissance. Je l’avais aussitôt adoré. Puis dès le lendemain notre rituel de déjeuner ensemble était en place.

« Tu veux que je t’aide ? » s’inquiéta t’il en revenant vers moi.

« Non je te remercie. » je le rassurais par un sourire.

Il installa son tabouret pour pouvoir monter. En effet, alors que je l’oubliais très souvent, Peter était handicapé. Il avait une prothèse à la place de sa jambe gauche. Ce détail ne me choquait plus. Mais je fus très surprise lorsque je l’avais découvert. Il s’était alors confié. L’été qui avait suivis la fin du lycée, il avait été victime d’un accident de la route. Un chauffard les avait percuté sur le côté, lui et sa famille. Sa jambe avait été broyée par la carrosserie de leur véhicule. Depuis il en avait fait son deuil. Mais sa famille demeurait un sujet très sensible. Je lui trouvais une résilience dingue au travers ce drame.

On monta enfin nos chevaux et parti en balade.

À peine avais je passé l’orée du bois qu’une silhouette se dessina au loin. Un sentiment étrange me parcouru en un grand frisson. Ce n’était pas la première fois que je l’apercevais, mais sans attendre, je fis partir ma jument au galop. Je devais m’enfuir.

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