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Le prince des étoiles

Le prince des étoiles

Diamant Raobelina

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Chapitres

Avine était une jeune magicienne belle et joyeuse, habitant la planète de Kolod. Sur une brusque impulsion, elle décida de fêter avec des amies son dix-huitième anniversaire dans l’empire maudit de Venèze. Pendant sa visite alors qu'elle suivait une vente aux enchères illicites, des agents de ténèbres la kidnappèrent pour l'emmener à une orgie organisée par leur chef et lequel se tenait sur un immense vaisseau se cachant dans les brumes d’une planète morte. Désespérée et croyant à sa fin, Avine fut heureusement secourue in extremis par un jeune guerrier solitaire et inconnu, aussi puissant qu’imprévisible, dont elle en tomba amoureuse. Mais hélas, pour elle, il la ramena sain et sauf sur Venèzie avant de disparaître. Huit mois plus tard, alors qu'elle était en chemin pour visiter les montagnes sacrées de sa planète, elle fut à nouveau enlevée par des êtres obscurs et horribles, afin de servir de festin à des monstres marins de la planète désolée de Grovius. Mais elle fut sauvée par un groupe de guerriers rebelles possédant aussi des pouvoirs stellaires et dirigé par un jeune prince déchu du nom de Myzon Jervoz – lequel s'avérait être le même que celui qui l’avait jadis secouru. Suite à cette mésaventure, Avine fut transportée sur la planète Cinerga afin d’y être soignée. Mais durant son séjour, elle découvrit que cette planète était en danger de destruction à cause d’une organisation invisible et très puissante du nom de Vardog, lequel voudrait enterrer de terribles secrets. Pour sauver cet empire fabuleux, la jeune magicienne se mit à la recherche du prince Myzon et de ses guerriers rebelles, afin de leur demander de porter secours à Cinerga. Toutefois, elle découvrit bien assez vite qu’ils étaient déjà en train d'élaborer un plan qu’ils espéraient tous être assez ingénieux et sensationnel, pour combattre Vardog et épargner la planète de ce terrible danger.

Chapitre 1 Prologue - La fête de Grovius

La voie lactée – océan infini d’étoiles immortelles qui illuminaient l’espace de leur scintillante lumière. Mais en ce jour très particulier, elles brillèrent plus que de coutume afin de célébrer dans la joie et la magie profonde la grande fête des elfes de l'empire de Grovius.

Les visiteurs, venus d'autres planètes ou d'autres systèmes, même de galaxie lointaine, affichèrent tous des airs radieux et impatients pour la célébration de l'un des plus fantastiques événements qui y ait jamais été produit, et profitèrent même de cette occasion unique pour porter leurs plus beaux atours. Un défilé incroyable de vaisseaux traversa les frontières de la planète, et circula librement partout où le regard se posait, tout cela accompagné du brouhaha des gens heureux et enthousiastes de participer à un phénomène aussi populaire et de si grande envergure. Il est vrai que l'Empire de Grovius était célèbre pour faire parti des quatre plus grands et plus puissants États de la galaxie de Dorgon.

L'empereur Vergal, un être beau, dévoué, exceptionnellement intelligent, et d’un charisme hors du commun dirigeait son monde d'une main ferme et redoutable, mais incroyablement juste, ce qui le faisait aimer de tout son peuple.

Il était particulièrement attaché à la célébration proprement dite du festival des elfes, car il lui donnait, contrairement à certains, l'occasion de passer un peu plus de temps avec son épouse adorée, la sublime Impératrice Krilia.

Ainsi, tout devait être merveilleux. Malheureusement, malgré sa bonne humeur et son enthousiasme pour le présent et l'avenir, une chose le dérangeait dangereusement, et cette chose était son fils, son seul enfant, très brillant, très talentueux, très intelligent. Trop peut-être si on acceptait de voir et sonder la réalité comme elle était, et avec une parfaite impartialité. Un vrai prodige capable de choses inimaginables. Il aurait donc pu représenter l'héritier idéal et incontestable que tout père et toute Nation auraient rêvé d’avoir, héritier adoré de tout l'empire de Grovius, si ce n’était malheureusement sa nature aussi terrible et complexe que sa magie. Il était totalement incontrôlable et imprévisible, un véritable mystère, froid distant, et étrange, et le plus préoccupantétait le fait qu'il arrivait à dissimuler ce côté si obscur au monde par un verni aussi éblouissant que trompeur. Le couple impérial souffrait de cette nature indomptable ignorant toute concession de leur enfant bien-aimé, se demandant constamment si, en tant qu'enfant unique, ils ne l'avaient pas trop gâté, ou ne lui avaient pas donné trop de liberté, au point qu'il n'avait plus aucune conscience des limites, et croyait avoir le droit de faire tout ce qu'il voulait, ne se souciant pas une minute des conséquences.

D’ailleurs au moment où tout le peuple attendait avec impatience leur apparition, leurs cœurs unis dans un même plaisir, les yeux rivés au balcon du palais bleu, ce fils si préoccupant n'était toujours pas revenu. En fait, ils n’avaient aucune idée de l’endroit où il pouvait bien se trouver, et cela, depuis la veille, et juste après qu'ils lui avaient expréssement demandé, pour ne pas dire supplié de rester au palais afin d'être aussi prêt que possible pour la grande fête planétaire.

Le pire, c'est que les autres, à part son fidèle serviteur Kolez, semblaient totalement ignorer sa sauvagerie. Il est vrai que s'ils ne le connaissaient pas dans son intimité et s'ils n'avaient pas parfois accès à ses pensées sombres et profondes, même eux n'auraient jamais deviné ce qu'il était, et il est vrai qu'à l'extérieur, à la vue des gens, il portait toujours et avec perfection un masque d’un d'une sublimité aveuglante et d'une fascination inexprimable, et qui en paradoxe, captivait tous les peuples, entièrement, irrémédiablement, inspirait tout autant à sa famille une peur effrayante et indéracinable.

Le couple impérial se souvenait encore d'une des femmes nobles d'une grande famille illustre qui semblait totalement flamboyante et innocente aux yeux du monde, mais qui, derrière les rideaux, envoyait les enfants en maison de correction par pur sadisme et trafic d’influence. Alors il lui rendit sa cruauté en faisait tout simplement pire que cette femme élégante et habile, au visage faussement naïve ne pourrait jamais achever, il endommagea la moitié de son corps, laissant les autres voir ce qu'elle était réellement – de la laideur, puis, ce qu'elle était devenue, avant de la traduire en justice, et tout cela, dans l'invisibilité la plus totale. Personne, sauf la famille impériale, n'a jamais compris ce qui s'est passé, et probablement personne ne le saura jamais. Et sans doute cela valait-il mieux. Mais ça ne s'est pas arrêté là !

Sans doute, pensa le couple, torturé de doutes, qu’il aurait dû avoir le courage et la conviction de l'arrêter, au moins de le raisonner, ou mieux encore de l'enfermer loin de toute lumière, avant que le pire ne se produisit. Cependant, à cause de leur amour infini, inconditionnel pour cet enfant que tout le monde semblait affectionner autant, ils n'ont rien fait. Et d'ailleurs l'objet de toutes leur pensées et de leur inquiétude faisait son entrée grandiose dans la grande chambre de réunion.

— Père, mère, me voici! Et vous n’avez aucune inquiétude à avoir, je suis déjà prêt pour être vu et admiré par notre peuple bien-aimé et nos innombrables visiteurs aussi divers et habituellement vifs, que vous !

Il s'était exprimait avec une joie un peu trop trompeuse mais tout à fait désinvolte ce qui fit secouer la tête de ses parents.

— Quoi ? demanda le prince, en les regardant d'un air impassible et mystérieux.

— Rien, si on exempte, bien sûr votre retard et votre incroyable indifférence, qui vous a sans doute poussé à ne pas nous parler de votre sortie d'hier soir et encore moins de l'endroit où vous vous étiez rendu, et cela, malgré notre supplique de ne pas le faire, tout va parfaitement bien !

Leur fils sourit, croisant les mains en s’approchant d’eux avec une nonchalance naturelle.

— Cher Père, je ne peux tout de même pas vous informer de mes moindres faits et gestes, et cela concernant surtout mes affaires privées, ce serait trop embarrassant.

— Une fille ?

— Bien sûr, une fille ! confirma l'héritier avec des gestes éloquents et une expression faussement déconcerté.

— Je ne pense pas qu'il n'y en ait jamais eu qu'une.

— Et pour ma part, je ne vois pas la différence.

Son expression moqueuse et sadique était effrayante à voir. Sa mère, la souveraine Krilia se mordit les lèvres, désespérée, et répondit en se dressant majestueusement devant son fils, le fixant droit dans les yeux.

— Avec une telle vanité, je ne suis pas surprise.

Le prince haussa les épaules, insensible, en soutenant aisément le regard hanté de sa mère.

— Pourquoi se fâcher, maman, tant que ces filles sont prêtes à aller là où elle désire aller avec leur propre volonté, bien qu’en dessous de la mienne cela va sans dire, le problème ne se figure pas.

L'impératrice considéra son enfant bien-aimé avec des yeux conscients. Comme son père, il portait un somptueux costume impérial, portant sur son côté gauche, là où se trouvait le cœur, les armoiries de leur famille, avec un long manteau royal strié de fil d'or. Sa magnifique chevelure noire cendrée peignée vers l'arrière dégageait son mince visage identique à celui de son père, avec des traits fascinants et des yeux aussi clairs que du cristal, mais dans lesquels on ne pouvait rien lire, si ce n'est son amour de la vie et sa certitude totale de n'être gêné par rien. En tant que mère, elle ne le craignait pas vraiment et, de ce fait, elle savait qu'il ne lui ferait jamais de mal. De plus, la seule personne qui pouvait apprivoiser cette terrible créature était son père, mais ce dernier était, malgré sa crainte et ses sentiments déchirés, si fier des talents prodigieux et de la beauté de son fils qu'il finissait toujours par pardonner, et même oublier toutes ses actions et ses caprices. L'impératrice esquissa un sourire désabusé, mais inévitablement tendre.

— C'est vous le problème, mon amour.

L'être aimé fronça les sourcils un bref instant.

— Moi, mais pourquoi ?

— Je pourrais vous citer beaucoup de raisons. Mais je pense, ou plutôt je suis sûr que rien de tout cela ne trouvera jamais sa place dans votre conscience.

Sa mère, la belle impératrice de Grovius, parlait d'une manière singulièrement rigide et presque inquiétante. Elle portait avec une élégance exceptionnelle une magnifique robe longue drapée de mousseline ivoire et dorée, ornée de divers motifs mis en valeur par des pierres rares et de la magie, et serrée à la taille par une large ceinture, un ruban et de la dentelle magnifiquement tissée. Des gants blancs et des bijoux classiques couvraient ses mains délicates, et un somptueux diadème ornant son fier front complétait cette image impériale.

Et comme d'habitude, même si son fils la respectait, il se moquait de ces conseils qui le laissaient totalement indifférents et qu’au fond, il n’en avait jamais vraiment compris l’importance.

— Tu as raison, maman, je ne le ferai probablement jamais. Admit-il d'ailleurs avec un geste révélant bien son total manque d'intérêt et que sa mère avait peine à supporter. En fait, continua-t-il en changeant de sujet, j'ai rencontré un animal merveilleux dans les bois de Jeriok, vraiment parfait. J'aimerais l'avoir pour moi.

L'empereur qui alla se servir un verre au bar en bois blanc rare installé le long d'un mur, suspendit son geste en entendant cette nouvelle lubie aussi inquiétant qu'habituel.

— Vous êtes sûr que vous pourrez l'élever seul ?

— Pourquoi en douteriez-vous ?

Le souverain haussa les épaules en regardant son fils avec malice.

— Parce que si mes souvenirs sont exacts, vous et les animaux n'avez jamais eu de véritable compatibilité.

— De quoi pensez-vous parler, Père ? Insista-t-il avec un visage faussement surpris qui aurait convaincu n'importe qui.

— Oh mais plein de choses, si seulement on pouvait citer le cas de ce sublime Kartial qui était si terrifié par vos pouvoirs que son cœur a fini par s'arrêter pour ne jamais rebattre à nouveau, ou de ce drôle de Singui qui pendant des jours n'a jamais cessé de pleurer terriblement pour être libéré de votre joug, ou encore de la Dordoune bleue qui était si adorable mais qui a préféré sauter de cette montagne pour vous échapper, malgré sa grande affection pour vous — terrifiant et incompréhensible soi-dit entre nous. Et sans parler de votre premier animal, cette adorable Ritelle dont on n'a jamais su ce qui lui était finalement arrivé, mais que je devine facilement avoir un lien étroit avec ce que vous lui avez fait.

Le prince secoua la tête, sentant un agacement terrible commencé à l’envahir en face de cette discussion qui n’avait pour but que de le moraliser.

— Mais Ritelle m'aimait aussi en omettant de parler de toutes les autres. Protesta-t-il tout de même pour la forme.

— Bien sûr, comme toutes ces créatures que vous aviez possédées, et qui sont toutes mortes.

— De toute façon, elles devraient toutes mourir un jour ! Comme moi.

— Nous en sommes tous conscients ! Mais nous devrions avoir le droit de choisir notre propre destin. Même les créatures que vous ne semblez pas être conscient de blesser.

Les deux hommes se regardèrent un instant, puis le prince pinça légèrement les lèvres et sourit étrangement.

— Eh bien, vous voyez, on devrait plutôt considérer les choses telles qu’ils sont réellement, que ces créatures étaient en fin de compte aussi mauvaises que faibles, non ? De me craindre autant et de ne pouvoir supporter ce que je suis.

En entendant ces mots terribles de sincérité, l'empereur Grovius ne pouvait s'empêcher d’émettre un rire surprenant.

— Et le pire, c'est que vous croyez vraiment à ce que vous dites.

— Bien sûr, papa. Comme je le dis toujours, il serait tellement plus fatiguant d'essayer d'être autre chose que ce que l’on est réellement.

— Peut-être, sa mère intervint avec véhémence. Mais si jamais votre nature incontrôlable devait un jour nuire à notre empire, ou à notre famille, je serais là pour vous rappeler vos paroles et les graver sur votre corps.

Ne prenant pas ombrage des dures morsures de sa mère, le jeune prince ne s'inclina que légèrement devant la femme qui lui avait donné naissance avant de s’approcher de son père et de se servir à son tour d’un verre, l'avala calmement, s'appuya sur la barre polie, puis se redressa.

— Eh bien, mes chers parents, comme je l’ai déjà dit en entrant et avant que nous ne commencions cette discussion des plus stérile, je suis prêt.

L'événement de la célèbre fête fut comme tout le monde l'avait espéré, merveilleux.

Lorsque la famille impériale fut annoncée et sortit sur l'immense balcon érigé sur toute une façade du gigantesque palais, des applaudissements et des acclamations assourdissants saluèrent leur apparition, suivis d'explosions de feux d'artifice magiques qui illuminèrent le ciel et toute la cité de couleurs et de poussières étincelantes.

Puis des nuées d'elfes de toutes sortes apparurent dans un éclat extraordinaire émergeant des horizons et volant gracieusement partout, s'arrêtèrent devant le couple impérial une fois, exécutèrent une profonde révérence dans une coordination parfaite puis reprirent ensuite leur danse sublime et offrirent d'autres divertissements profonds et colorés qui émerveillèrent tous les présents.

Le prince se comporta comme son rang l'exigeait de lui. Aucun geste trop ou pas assez malléable. Il fit preuve d'une expression qui montrait clairement son approbation pour les spectacles élaborés et fantastiques des elfes.

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