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Combats pour la gloire

Combats pour la gloire

JC

5.0
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295
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11
Chapitres

Kemayou a 26 ans et c’est un homme qui se bat pour joindre les deux bouts. Il est étudiant comme son meilleur ami Jules qu’il connaît depuis plus de 20 ans. De temps à autre, il travaille pour son voisin papa Tagni pour rejoindre les deux bouts… Son père le traite de bon à rien parce que même en tant qu’étudiant, ises résultats son mauvais et pour couronner le tout, Émilie, sa petite amie le quitte soit disant qu’elle veut un vrai homme et non quelqu’un qui vit encore chez ses parents et qui ne peut même pas s’occuper d’elle. Fou de rage, Kemayou décide de se battre pour la gloire (richesse etc).

Chapitre 1 Prologue

- Bon les amis, nous allons nous arrêter là pour aujourd’hui! Le cours est terminé! Votre délégué vous communiquera le programme de la semaine prochaine plus tard!

J’entends l’enseignant parler comme dans un rêve et oui je suis vraiment perdu dans mes pensées! Comment ne devrais-je pas l’être ? Nous étions à quelques semaines des contrôles continus mais je n’avais pas encore un franc pour payer ma scolarité! Mon cerveau n’arrêtait pas de tourner à mille à l’heure, je réfléchissais sans cesse je me demandais comment j’allais faire pour me sortir de cette situation ? Comment j'allais faire pour être dans les normes avant les contrôles continus ainsi que les examens! Je suis resté là cloué sur ma place un bon moment fixant le tableau, sans bouger essayant de trouver une solution à mon problème!

Je me demandais quel oncle j'allais voir pour lui soutirer une partie, où quel job pouvais-je faire pour m’en sortir! Même mon voisin papa Tagni le maçon avec qui je faisais quelques petits jobs pour avoir un peu d’argent ne m'avait pas fait signe depuis plusieurs semaines! Oui il faut que je l'appelle sûrement il m'a oublié! Me suis-je dit intérieurement.

—Hey! Kemayou! Kemayou! Samuel! Sam! Crie mon pote Jules!

Je me lève nonchalamment et me retourne! Je prends mon téléphone que je remets dans ma poche.

— Oui gars J’arrive!

— Dépêche-toi! N’oublie pas qu’on doit terminer au moins deux épreuves de mathématiques appliquées aujourd’hui!

— Hum... dis-je. Puis je poursuis.

— Jules je ne suis pas d'humeur à traiter une épreuve aujourd’hui! Je n'ai même pas envie d’étudier!

— Et qu'est-ce que tu veux ? Ne me dis pas que tu as rendez-vous avec elle!

Je lui sors un sourire timide, il éclate de rire puis me tapote légèrement l’épaule.

— Ah comme tu as rendez-vous avec Madame, tu ne penses plus à ton avenir gars ?

— Atangana tu es fou! Tu comprends non ? Laisse-moi rentrer je t’en prie!

— Est-ce que je peux t’empêcher ? Fais vite, on ne fait pas attendre les jolies filles!

— N'est-ce pas ?

— Tu ignores quoi ?

— Tout!

C’est dans cette ambiance que je quitte mon ami Jules, un très bon ami à moi ça fait près de 20ans que nous nous connaissons et sommes de véritables amis! Je le laisse au campus et prends le chemin de retour! Je me suis précipité, car je ne voulais vraiment pas la faire attendre, et vivant encore en famille je ne voulais pas qu’elle se sente gênée de m'attendre! Il est vrai que je venais d'avoir 27ans mais je vivais encore chez mes parents, je ne pouvais me permettre ce luxe d'avoir une chambre à l’Université! De temps à autre je squatte chez Jules mais bon je préfère avoir mon intimité! J’arrive dans mon quartier sis à Bépenda omnisport, je marche machinalement toujours perdu dans mes pensées, je n’arrêtais pas de penser à ma situation, à ma vie bref à tout. Je marche la tête presque baissée ne regardant vraiment pas autour de moi, lorsque je m’apprête à prendre le virage je tombe sur papa Tagni

— Bonsoir mon fils ça va ?

— Bonsoir papa Tagni, ah je suis là!

— Et l’école ? — Je bouscule papa, je me bats énormément!

— C’est normal fiston faut te battre!

Je profite pour lui demander s’il n'y a pas de chantier en cours ou je peux gagner un peu d’argent.

— Pour l’instant y'a rien mon fils c’est fort hein! Moi-même ou je suis là ça ne va pas c’est chaud, le travail est difficile!

— De toute façon dès que tu as vent de quelque chose fais-moi signe.

— D’accord fiston je ne manquerai pas!

Une fois chez nous, j’entre dans la maison et ne vois personne aucune trace de mes sœurs, ni celle de mes parents. Je ralenti mes pas lorsque j'entends des voix, résonnant vers la chambre de mes parents, je marche lentement en me dirigeant vers ma petite chambre puis j’entends mon père et ma mère débattre à basse voix, je me stoppe pour entendre ce qui se dit à l’intérieur.

— Gabriel ne parle pas comme ça ce n’est pas de ma faute.

— C’est la faute de qui ? C’est toi leur mère! Tu dois te battre pour qu’ils deviennent des adultes! Tu as quoi d’autres à faire ? Avec mon maigre salaire d’instituteur tu crois que je peux faire quoi de plus ? J'ai déjà assez fait! Ton fils doit se battre! Il passe son temps à échouer! C’est un bon à rien! Il fou quoi ici à son âge ?

— Eh Gabi pourquoi tu parles de l’enfant là comme ça ?

— Parce que tu crois qu’à son âge on l'est encore ? Je t’ai épousé à quel âge ? Je suis venu te chercher chez tes parents à quel âge ?

Silence

— Tu ne parles plus ? Demande fermement mon père à ma mère!

— Je vais parler…

— Ok c'est quoi ta préoccupation ?

Ma mère lui réponds à voix basse, elle parlait tellement doucement que je n’ai rien entendu c’est la réaction de mon père qui m'a fait savoir de quoi il s’agissait!

— Marceline il ne faut pas exagérer! Je n’ai rien! Je dis bien je n'ai rien! Tu comprends pourquoi je te dis que ton fils c’est un bon à rien! Un paresseux!

Silence

— Les jeunes de son âge sont dans les bureaux, il est là encore chez ses parents, et on doit payer ses études! Je t’ai dit que cette année je ne donne rien! En plus pour ne rien récolter à la fin! Comment!

— Mais Gabi ça veut dire quoi ?

— Comme tu as entendu là! Je n’ai rien à lui donner!

Les paroles de mon père sont tellement choquantes que je continue avec une très grande honte dans ma petite chambre! Je m’assois sur mon lit, attrape ma tête de mes deux mains et commence à réfléchir, il avait raison je ne devrais plus être là aujourd’hui, je devais être loin! J’ai commencé à me poser des questions; suis-je vraiment paresseux ? Idiot ? J’étais perdu je ne savais même plus quoi penser de moi avec tous les efforts que je faisais je ne réussissais pas les concours officiels que je faisais, je n’avançais pas facilement à l’Université, d’une part je comprenais mon père!

Pendant que je suis là perdu dans mes pensées mon téléphone me sort de ma rêverie et je vois un message

— Je suis dehors…

Je ne comprends pas pourquoi Émilie a choisi de m’écrire un message plus tôt que d’entrer sachant que je suis là! Je fixe mon téléphone un bon moment et malgré tout je me lève et sors. Je la vois devant notre concession bien habillée comme d’habitude, petite robe avec une sandale aux pieds! Elle était simplement jolie! Je me dirige vers elle et lui fais les bises puis

— Entre je t’en prie.

— Sam il faut qu’on parle. Dit-elle de manière sereine, sans bouger.

Je lui sors un regard interrogateur, car je ne comprends pas son attitude! Je lui fais un geste de la main, genre après toi, elle ne bouge pas et me regarde.

— Entre et on pourra parler tranquillement, Émilie qu’est ce qui t’arrive ?

Elle reste silencieuse pendant un moment puis entre et s’installe au salon. Je veux lui offrir à boire elle refuse! Je m’installe en face d'elle et tourne mon regard vers elle pour lui dire parle je suis prêt. Tout d’un coup tout devient calme, nous entrons dans un silence de mort; La maison est tellement calme qu'on se dirait être dans un cimetière. Nous sommes restés dans ce silence pendant près de deux minutes, jusqu’à ce que je le brise en prenant de ses nouvelles, ensuite je poursuis

— Émilie je t’écoute, de quoi tu veux qu’on parle ?

— De tout… bref de nous… dit-elle.

— Par rapport à quoi précisément ?

— Par rapport à quoi comment ?

Je reste silencieux et l’écoute.

— Sam toi-même tu vois que tout ne va pas! Regarde où nous sommes ?

— C’est quoi ton problème Émilie ?

— Samuel je veux avancer! Je veux être avec homme! Un vrai homme, tu comprends ma préoccupation ? Tu crois que ça me plaît de venir tout le temps ici chez vous ? Non! J'ai besoin d’intimité, je veux aussi avoir les clefs d’une maison, ou d’un appartement! Je… je suis désolée... mais ça ne m’enchante plus de venir te voir rien qu’en pensant aux conditions dans lesquelles tu vis! Je ne supporte plus cette vie!

— Émilie… Émilie s’il te plaît calme toi. Ne sois pas pressée ça va aller t’inquiète.

— Non je n’en peux plus! Sam je suis désolée mais ça ne peut plus continuer comme ça! Regarde-moi une fille comme moi mérite mieux! Je veux être dans une relation qui a un réel avenir! Une vraie relation! Je veux avancer, j'ai déjà 26ans le temps passe! L’âge avance!

Silence

— Sam je… je... je suis vraiment désolée, tu es un gars bien mais je préfère qu’on arrête. Je ne veux plus de cette relation…

J’étais tellement abattu que parler m'a dépassé. Qu’est-ce que je pouvais encore dire qui allait la retenir ? Émilie avait déjà pris sa décision! Je ne faisais que l’entendre parler, sans dire un mot, tellement ses paroles me fendaient le cœur mais que pouvais-je faire à part la regarder ? Était-ce de sa faute ? Ou de la mienne ? Je me posais les questions intérieurement pour mieux vivre la situation et essayer de la digérer en

silence.

Elle termine de parler, se lève et sors de la maison. Je la regarde sortir sans broncher ni la retenir, mon cœur est tellement lourd ma gorge serrée, je ne veux pas qu’elle me quitte mais en même temps je ne peux la retenir je suis partagé à ce moment précis je ne sais plus quoi faire! Je me lève brusquement et décide de faire ce que j’aurais dû faire, je la suis pour lui demander pardon et me donner une chance, de nous donner une chance et de croire en moi, en mon potentiel!

J'avais conscience que je n'avais rien mais j’avais espoir que tout irait pour le mieux par la suite! Je suis sorti regardant dans tous les sens aucune trace d’elle; même pas sa silhouette, je me suis rendu compte qu’elle était vraiment sérieuse, que ce n’était pas un rêve.

Je me suis directement dirigé vers le carrefour et j’ai pris la première moto que j’ai trouvé direction Ange Raphaël! Émilie vivait dans une petite chambre non loin de l’Université de Douala où elle faisait ses études en comptabilité et gestion! Une fois devant sa cité je croise sa voisine qui me regarde bizarrement, je ne la gère pas et continue d'avancer une fois devant la porte de sa chambre je toque, une deux, trois fois sans réponse je reste là devant pendant quelques minutes puis je décide enfin de faire demi-tour; dès que j’arrive dehors je l’aperçois à distance et je comprends tout, je comprends qu'elle a fait un choix, que tout est fini, qu’il n’y a plus rien que je puisse faire. Mais j'essaie de me rapprocher un peu plus pour avoir le cœur net sur un détail et ce que je vois me laisse juste sans voix

— Non non non! Elle n'a pas osé me faire ça! Non! Ils n’ont pas osé! Ils n'ont pas osé! Nooooooooooon!

Continuer

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