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Affronte-moi

Affronte-moi

Vio971

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Chapitres

Tessa, jeune journaliste fraîchement diplômée de la Texas Christian University, est une jeune femme sans histoire. Sa vie est simple, banale, presque ennuyeuse. Un petit ami gentil mais souvent absent, des parents aimants, quelques amis. Elle comble ses journées en se donnant corps et âme dans son nouveau travail pour un célèbre magazine local, à San Antonio. Existence sans le moindre accroc, style de vie proche de la perfection, zéro imprévu. Mais ça, c’était avant que le destin s’en mêle. Avant qu’elle ne doive remplacer un collègue au pied levé sur un reportage dans l’une des prisons renfermant les plus dangereux criminels du pays. Avant qu’elle ne le croise. Lui, Ezra Cannon. Un homme condamné à la perpétuité. Un homme à la beauté sombre, aussi effrayant que fascinant. Un jeu malsain va s’installer progressivement entre le criminel et la jeune Tessa. Un jeu où peut-être, il n’y aura aucun gagnant... [Cette histoire contient des scènes qui peuvent choquer. Pour public averti.]

Chapitre 1 1 - Ezra

Après lui avoir infligé le coup de grâce, dans un calme presque hypnotique et maîtrisé, elle emprisonne sa proie qui s’est laissée aveugler par cette fine geôle de soie. Cette barrière aux fils géométriques fatals. Ses gestes sont précis et minutieux. Rien n’est laissé au hasard, tout est calculé.

Une prédatrice redoutable.

Elle me captive, elle m’émerveille.

Ses longues pattes, souples et agiles, effectuent un ballet subjuguant. Travaillé et méticuleux.

Elle danse.

Une danse d’allégresse.

Une danse du triomphe.

Une danse de la mort.

Une faucheuse à son échelle, dans son royaume. Un ange noir synonyme de perte et de finalité pour tous ses sujets. Gracieuse et dangereuse, fascinante et terrifiante, elle trône en maîtresse sur son monde où tout n’est que question de survie. Veuve noire funeste, reine de l’obscurité dans laquelle elle se manifeste, elle patiente dans la pénombre avant que sa sentence ne soit exécutée.

Avant de tuer.

Ironie du sort.

—Sale bestiole, grogné-je en l’écrasant de mon poing.

Mes trapèzes endoloris et ma main tuméfiée suite à ma dernière incartade me rappellent vite à l’ordre. Je grimace.

𝑂𝑟𝑑𝑢𝑟𝑒…

Cependant, mes lèvres s’incurvent en un léger rictus de satisfaction quand je repense à la branlée que je lui ai mise.

𝐶𝑒 𝑝’𝑡𝑖𝑡𝑠 𝑓𝑖𝑙𝑠 𝑑𝑒 𝑝𝑢𝑡𝑒 𝑛𝑒 𝑚𝑒 𝑐𝑎𝑢𝑠𝑒𝑟𝑎 𝑝𝑙𝑢𝑠 𝑎𝑢𝑐𝑢𝑛 𝑠𝑜𝑢𝑐𝑖𝑠, 𝑑𝑒́𝑠𝑜𝑟𝑚𝑎𝑖𝑠.

Paix à ton âme, traître. Que le maudit t’ouvre ses portes et qu’il t’accueille à bras ouverts.

Je ricane.

Les lâches, les renégats, sont pires que de la vermine. Aucune pitié ne m’habite, aucune empathie ne coule dans mes veines. Je les extermine. Point. Personne ne s’interpose sur mon chemin.

Je suis le rapace aux serres tranchantes, le fauve en quête de territoire, le loup aux crocs acérés. Le Malin de vos pires cauchemars.

Et ce p’tit con en a fait les frais.

𝑃𝑢𝑡𝑎𝑖𝑛, 𝑗’𝑎𝑖 𝑙𝑎 𝑑𝑎𝑙𝑙𝑒.

Allongé sur mon pieu, je croise les bras derrière ma tête. Mon esprit s’étiole à rester inactif tandis que des yeux je balaye le plafond de cette cellule. Plusieurs fissures le parsèment. Certaines légères, d’autres plus prononcées et recouvertes en partie de moisissures. Malgré la chaleur, l’humidité est conséquente et attire toutes sortes de bestioles qui grouillent sur ces murs. Des punaises, des cafards. D’autres dont j’ignorai même l’existence.

Ça pullule à vous en donner la gerbe.

𝐼𝑠𝑜𝑙𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑚𝑜𝑛 𝑐𝑢𝑙, 𝑜𝑢𝑎𝑖𝑠...

—Bordel jamais on bouffe, ici ?! hurlé-je avant de me lever pour envoyer un coup de pied dans la porte.

—La ferme, Cannon, ordonne un des gardiens d’une voix plate et lassée.

Tout en croisant les mains sur ma nuque, je souffle d’irritation. Les matons de cette section de la prison étaient, à mon grand regret, beaucoup moins manipulables et influençables que ceux du district principal.

Pas grave.

La patience est une de mes rares mais néanmoins, précieuses qualités.

Plus que trois jours à rester dans cette piaule. Les yeux clos, je grogne en faisant craquer mes cervicales. Mon plan allait prendre du retard et ça, ça n’arrangeait pas mes affaires. En revanche, si cette incarcération m’avait bien appris une chose, c’était celle qu’on pouvait tirer profit de n’importe quelle situation. Les innombrables heures à être foutu à l’écart ici m’ont apporté des informations non négligeables pour ne pas dire, avantageuses.

Horaires des rondes, pause à la minute près des gardiens de cet étage. Habitudes et données personnelles de chacun au fil de leurs discussions.

Bande d’imbéciles.

Un nid à renseignements qu’ils m’offrent sans s’en rendre compte, ces crétins. Et que j’enregistre sans omettre le moindre détail.

Déterminé, je guette.

Je 𝑣𝑜𝑢𝑠 guette... et je jubile.

(…)

—Alors, Ez’. Des nouvelles du Renard ?

La voix aux consonances asiatiques de Bae me sort des pensées dans lesquelles j’étais plongé. Silencieux et immuable, je l’observe s’approcher dans ma direction. En plus d’être plus intelligent que la moyenne, sa carrure impressionnante recouverte de multiples tatouages en font un bon allié. Le seul en qui j’ai accordé ma confiance, ici, en ce lieu de vautours.

Assis sur le dossier d’un banc en béton et coudes posés sur les genoux, mon regard se reporte à nouveau sur les différents prisonniers qui vaquent à leurs occupations dans la cour C de la prison. Celle de mon unité. Celle qui bénéficie d’une surveillance accrue. La 𝑧𝑜𝑛𝑒 𝑏𝑙𝑒𝑢𝑒, comme on l’appelle.

Je réponds à mon comparse par la négative d’un bref signe de la tête.

Aucune nouvelle.

Et ça m’emmerde.

—Sûr, il s’est fait serrer, s’empresse-t-il d’ajouter alors qu’il vient s’installer à mes côtés.

Mes sourcils se froncent et ma mâchoire se crispe. Cette conclusion m’avait déjà effleuré l’esprit et ne m’enchantait pas. Le Renard est le contact le plus loyal que j’ai encore à l’extérieur. Avec sa dégaine de bon père de famille et son job bien rangé de comptable du dimanche, il n’attire pas l’attention. Et surtout, il est compétent. Une double vie qu’il maîtrise à la perfection.

Jusqu’à maintenant.

Sa soudaine disparition des radars n’est pas bon signe. Pire, ça ralentit et entrave tous mes plans. Mes neurones s’activent à une vitesse ahurissante alors qu’en signe d’agacement, je passe les deux paumes sur mon visage. Trouver quelqu’un de droit doublé d’un aplomb nécessaire et inconnu des fédéraux en si peu de temps, relève presque de l’absurdité.

—Fait chier, maronné-je entre les dents. Qu’est-ce qu’il a branlé, cet abruti…

—Allez te bile pas, vieux, dit Bae en me gratifiant d’une tape amicale sur l’épaule. On va bien finir par trouver.

Intrigué par son ton enjoué et son optimisme qui ne collent pas du tout à la situation, j’arque un sourcil et le détail.

—Il t’arrive quoi, toi ? T’as une partie de baise prévue avec l’infirmière de la dernière fois pour avoir ce sourire de con collé sur la tronche ?

Mon acolyte ricane tout en sortant une blonde de son paquet.

—Si seulement, réplique-t-il en allumant sa clope. Nan… pas aussi bandante comme perspective, mais pas loin.

—Développe.

—T’es au courant de ce reportage qui doit débuter aujourd’hui ?

Une grimace vient déformer mes traits tandis que je balaye ses propos d’un geste de la main.

—Qu’ils aillent se faire foutre, ces rats, grommelé-je. Et qu’ils s’étouffent avec leurs curiosité.

—Ouais, je suis d’accord avec toi, acquiesce Bae en recrachant la fumée. Mais une demi-heure en tête-à-tête avec la petite brune en charge de ces interviews, j’dis pas non.

—Quelle brune ?

—Celle qui est venue faire un premier repérage l’autre jour, pendant que t’étais au cachot. Jeune, plutôt mignonne, fraîche comme une vierge effarouchée. Tout ce qu’il faut pour passer un agréable moment, conclut-il avec un sourire carnassier.

Mon regard se plisse alors qu’un rictus vient ourler mes lèvres.

—Tu m’en diras tant, rétorqué-je en murmurant. La voilà, notre solution.

—Hein ? Mais de quoi tu parles, Ez’ ?

—Qui sont les détenus qui vont participer à ça ?

—Euh… toute la zone C, j’crois, répond-il, hésitant alors qu’il se gratte le menton. T’as pas fait gaffe au tableau, près du réfectoire ? L’ordre et les horaires de passage y sont indiqués. J’y suis aujourd’hui, à seize heures.

—Qui s’occupe de l’organisation ?

—Harvey et Smith, il me semble.

—Ok je prends ta place, je dis en me levant sans attendre de réponse.

—Quoi ? Nan mais attends !... Ez’, merde !

Mains dans les poches, je m’éloigne en direction du bâtiment, satisfait de ce revirement de situation.

𝐽𝑒 𝑝𝑖𝑎𝑓𝑓𝑒 𝑑𝑒 𝑐𝑒𝑡 𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒𝑡𝑖𝑒𝑛, 𝑝𝑒𝑡𝑖𝑡𝑒. 𝐽’𝑒𝑠𝑝𝑒̀𝑟𝑒 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑡𝑜𝑖, 𝑞𝑢𝑒 𝑡𝑢 𝑠𝑒𝑟𝑎𝑠 𝑎̀ 𝑙𝑎 ℎ𝑎𝑢𝑡𝑒𝑢𝑟𝑒...

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