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Farence : La légende

Farence : La légende

Dario

5.0
avis
106
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12
Chapitres

Et si votre destin était de sauver une planète ? Une planète dont vous ne savez rien, située dans un coin de l’univers où jamais vous n’auriez pensé mettre les pieds. Un monde ravagé par la guerre depuis vingt ans et dont vous êtes originaire. Une jolie Elfide vient vous trouver un matin et, avec un sourire charmeur, vous fait comprendre que vous êtes son seul espoir. La seule chance de tout un peuple. Que feriez-vous ? Kamais et Yatsun ont décidé de répondre oui…

Chapitre 1 Rencontre 1 2

La planète 261 GX était la treizième planète du système 261. Ce système bisolaire de quatorze planètes avait été colonisé deux milliards d’années plus tôt. Rares sont les systèmes bisolaires stables et, aujourd’hui encore, le 261 est le seul à avoir été colonisé. Quant à GX, c’était une petite planète de vingt et un mille kilomètres de circonférence avec trois satellites dont deux visibles exclusivement la nuit. Les presque deux milliards d’âmes peuplant 261 GX se partageaient les deux uniques continents de la planète.

Avarion, le continent ouest, était le plus peuplé avec les deux tiers de la population. Endrophar concentrait la quasi-totalité du reste de la population en sa capitale Arcantyr, mégalopole titanesque tout en hauteur, de près de trois cents kilomètres carrés. Sa particularité : deux immenses pyramides de verre et de différents alliages, nommées Sylfidre et Polme. Ces deux villes dans la ville prenaient leur source à quelques centaines de mètres sous terre pour monter à plus de trois mille mètres d’altitude. Leur base au sol couvrait environ cinq kilomètres carrés et davantage encore sous la surface.

Si le continent ouest de 261 GX était le plus représentatif de la planète avec ses villes dédiées à l’administration du système, Endrophar, et en particulier Arcantyr, était le refuge de bon nombre de gangs de rue. Kamais était un ancien membre de la Corp, un gang sévissant au nord de la ville. Ce matin, le jeune humain de vingt et un ans essayait de retrouver la trace du gang des Rollers afin de s’y intégrer. Il tenait à la main une batte métallique qu’il ne quittait pour ainsi dire jamais. Il l’avait fait graver à son nom, juste à côté d’un petit personnage le représentant sur ses rollers modifiés. Il longeait la grande avenue piétonne de l’arche de l’espoir. Dans la capitale, toutes les rues étaient réservées aux déplacements piétonniers, ce qui incluait en réalité toutes les formes de bicyclettes, de rollers ou de véhicules mono-utilisateurs. La ville était équipée d’un triple réseau de transport souterrain réparti sur trois niveaux. Au premier niveau et facilement visible par les piétons se trouvait le réseau routier. En dessous se trouvaient les réseaux ferroviaire (les métros) et magnéto-hydrodynamique pour les plus grandes distances.

Kamais venait de s’arrêter devant la vitrine d’un magasin de sport au moment où un homme lui posa une main sur l’épaule. Il s’agissait d’Eagle, le chef de la Corp, qui n’avait pas apprécié le départ du jeune homme, la veille. Il n’était pas venu seul et, vu l’air entendu de chacun des quatre énergumènes qui l’accompagnaient, Kamais comprit qu’il devrait jouer de sa batte pour s’en débarrasser.

— Salut Kam ! fit le fameux Eagle avec une certaine désinvolture comme pour détendre l’atmosphère.

— Qu’est-ce que tu me veux encore ? questionna Kamais, agacé.

— Tu sais très bien ce que je veux, reprit-il en haussant légèrement le ton. Tu ne quitteras pas la Corp sans mon accord…

— Tu te crois dans un film, coupa Kamais, qui tapotait du bout de sa batte le torse de son ancien chef de bande. Je suis encore libre, que je sache. Tu rêves éveillé si tu crois me faire peur avec ta petite armée, là. T’es loin d’être un dieu tu sais.

— Tu te goures mon pote, lâcha Eagle avec un large sourire. Dieu, c’est moi !

Et comme pour appuyer ses paroles, il repoussa Kamais contre la vitrine, puis recula vivement pour laisser le champ libre à ses acolytes qui commencèrent à frapper Kamais. Le jeune humain n’eut besoin que d’une seconde pour réagir. Déjà un de ses adversaires était cloué au sol avec une mâchoire démise. Mais Kamais n’était pas le seul à être armé et lorsqu’une barre à mine lui frôla le crâne avant de faire voler en éclats la vitrine, il comprit que s’il ne prenait pas définitivement l’avantage dans les secondes qui suivaient, il y laisserait sûrement des plumes.

Il sauta alors afin d’écraser chacun de ses pieds sur ses deux assaillants les plus proches qui tombèrent à la renverse. Il profita de ce mouvement pour se jeter au travers de la vitrine brisée, roulant dans le magasin. Il fut évidemment très vite pris en chasse par les membres de la Corp, mais il avait déjà trouvé son bonheur : le rayon rollers. Il chercha rapidement sa pointure tout en enlevant ses chaussures. Ses poursuivants le retrouvèrent bien vite et il leur fit tomber l’étagère de rollers dessus afin de les ralentir. Le temps d’enfiler ses rollers et ils s’étaient dépêtrés du présentoir, le menaçant de couteaux. Kamais, nullement impressionné, avança vers eux sans hésiter. Il les désarma d’un coup de batte grâce à son allonge supérieure et en profita pour décocher un bon crochet au plus proche de lui. Ne prenant pas la peine de vérifier les conséquences de son geste, il se retourna et rebroussa chemin vers la sortie où l’attendait Eagle armé de la même barre à mine qu’il avait évitée de justesse quelque temps auparavant. Kamais prit de la vitesse, sauta, pieds en avant, sur son adversaire. Il bloqua d’un pied le coup de barre et frappa de l’autre le visage d’Eagle. Il atterrit comme il put, évitant les passants dans la rue, et adressa un dernier salut de la main à Eagle, non sans le gratifier de quelques insultes bien senties. Rapidement, Eagle et ses deux compères valides prirent Kamais en chasse, mais ce dernier était bien plus rapide. Il traversa la place de l’arche de l’espoir, construction de bois aux dimensions ridicules en comparaison des tours à stabilisateurs gyroscopiques qui l’entouraient. Une fois à bonne distance, il sauta sur le muret qui séparait la route piétonne du niveau inférieur réservé au trafic autoroutier. À cet instant, son regard croisa celui d’un autre humain. Ce dernier avait comme lui les cheveux violets et semblait l’observer. Kamais se souvint subitement qu’il était en fuite et finit par rebondir cinq mètres plus bas sur le toit d’un bus qui passait, avant de s’engouffrer dans le tunnel.

Yatsun, orphelin d’une vingtaine d’années, semblait perplexe après la disparition de Kamais. Il était accompagné d’une jeune humaine aux cheveux courts. Tous deux marchaient de l’autre côté de l’affleurement d’autoroute.

— On dirait que tu as vu un fantôme, lança la jeune fille, faisant sursauter son compagnon.

— Pas vraiment, répondit-il un peu absent. C’est le gars en rollers de l’autre côté qui m’intriguait, un peu comme si je le connaissais.

— C’est un voyou si tu veux mon avis, il serait fort étonnant que tu le connaisses.

— Probablement. Tu vas faire quoi aujourd’hui, finalement ?

— Eh bien à vrai dire, je pensais que nous aurions pu passer un peu de temps ensemble puisque je suis en congés aujourd’hui, commença-t-elle visiblement déçue. Mais apparemment tu as d’autres projets…

— Ouais, je suis désolé Megan, mais demain est un grand jour : mon premier match en circuit pro contre le champion en titre. Il faut que je m’entraîne.

— Tu ne penses qu’à t’entraîner. Il n’y a donc rien d’autre qui compte à tes yeux ?

— Toi évidemment, répondit-il sans la moindre hésitation.

Megan afficha alors un sourire radieux et embrassa longuement Yatsun avant de le laisser rejoindre le gymnase où son entraîneur l’attendait. Il s’agissait d’un vieux gymnase dans les sous-sols de Sylfidre. Le club que fréquentait le boxeur n’était pas vraiment prospère. Pour autant, il était parfaitement équipé et propre. Sur le ring central, Yatsun travaillait ses déplacements.

— Tu manques de stabilité, lui fit remarquer une fois de plus l’entraîneur. Ziork est une brute et lorsqu’il frappe il pourrait déplacer une montagne.

— Moi aussi, tu sais, coach, ricana Yatsun, sûr de lui.

— Peut-être bien, mais si tu le frappes, il restera debout. Alors que toi, si tu te manges un de ses coups, tu iras au tapis de suite.

Et pour appuyer sa phrase, il le poussa violemment par les deux épaules. L’homme bourru lui lança une serviette qu’il se passa sur le visage avant de se relever. L’entraîneur lui expliqua une fois de plus que même s’il était effectivement parmi les meilleurs de son époque, il manquait encore de technique et que ce combat n’était pas gagné d’avance. Il lui faudrait encore éviter au maximum les coups du champion actuel.

Lorsque le combat commença, Megan, qui avait du mal à supporter ce genre de spectacle, resta dans la loge de Yatsun. Le match avait lieu au grand gymnase en plein centre-ville. Il y avait là tout le gratin du monde du sport. De nombreux journalistes étaient également présents, c’était un événement à ne rater sous aucun prétexte. Le champion Ziork contre le challenger le plus attendu de l’année ! Invaincu en trente-cinq combats, Yatsun avait un parcours tout aussi impressionnant que surprenant. Le challenger n’était entré dans le circuit des compétitions que deux ans auparavant et il avait enchaîné les combats à un rythme inhumain.

Aujourd’hui, Ziork semblait éprouver quelques difficultés face à lui, mais avait tout de même l’avantage. Il avait déjà envoyé Yatsun à terre, dès le premier round. C’était la première fois que le jeune homme restait si longtemps au sol. Il avait été compté sept avant de se redresser. L’arbitre avait d’ailleurs hésité pendant une seconde à le déclarer KO. Mais le challenger s’était très bien remis : il avait à son tour expédié son adversaire au tapis. Tous deux se jaugèrent pendant près de trois rounds durant lesquels les coups étaient hésitants d’un côté comme de l’autre. Au quatrième round, Ziork trouva une faille dans la garde de Yatsun et lui asséna une série de directs qui déstabilisèrent le boxeur. Ce dernier se réfugia dans les cordes. La longue allonge de Ziork était un handicap certain pour Yatsun, nettement plus petit. Mais dans les cordes, là où tout autre boxeur aurait été mal à l’aise, Yatsun retrouva son panache et décocha à son tour une série d’uppercuts et de crochets qui envoyèrent une seconde fois le champion en titre au tapis. Lors des deux reprises suivantes Yatsun prit tranquillement l’avantage, veillant à encaisser le moins de coups possible, comme le lui avait conseillé son coach. Cette technique força Ziork à se déplacer bien plus qu’il n’en avait l’habitude et le fatigua rapidement. Au huitième round, Yatsun décida qu’il était temps de passer à l’attaque et martela son adversaire de toutes parts. Il enchaîna uppercuts et crochets avec une précision diabolique, si bien que Ziork fut projeté deux fois au sol. La troisième eut lieu au tout début du neuvième round et ce fut la dernière. Yatsun fut sacré champion planétaire, ce qui induisait, dans ce système qu’il était également champion stellaire, puisque tel était également le titre de Ziork.

De retour dans sa loge, le nouveau champion fut chaudement félicité par sa petite amie. Son entraîneur se montra moins prolixe, mais néanmoins très fier de son boxeur. Les journalistes avaient également suivi le jeune homme et le harcelèrent de questions quand l’une d’elles lui fit perdre patience.

— Vous avez eu l’air de faire une promenade de santé. Le match était truqué ?

— Comment ? s’insurgea alors Yatsun. Il empoigna l’homme aux cheveux gras par le col et le fit décoller du sol. Ecoute-moi bien, espèce de raclure : je suis le plus fort et j’ai vaincu loyalement. Si tu as un problème avec ça, trouve-moi n’importe qui et mets-le-moi sur un ring que je te le prouve. J’ai pas de temps à perdre avec des bouffons comme toi !

Et il rejeta le journaliste en arrière qui s’écroula sur ses collègues. Il s’apprêtait à revenir à l’assaut lorsque Yatsun leva le poing vers lui, le regard haineux. Il se retint alors et tous les journalistes quittèrent la pièce sans se faire prier. Megan ne put s’empêcher de rire de la scène alors que Yatsun était hors de lui. Une douche le calma et il put quitter le stade près d’une heure plus tard avec Megan au bras.

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