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Le prince des ailés

Le prince des ailés

Diamant Raobelina

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L'empereur d'Yzvalthes - l'empire des ailés et la plus grande puissance de la galaxie d'Eyel a exilé son neveu, l'héritier du trône, pour des raisons connues de lui seul. Il le confie à la fondation Gaazal, l'organisation galactique qui assure la paix dans la galaxie. D'un autre côté, la princesse Airine, héritière du royaume d'Aedor perd son père adoré dans une attaque perpétrée par des ailés rebelles lors d'un événement historique qui aurait dû signifier la paix entre Yzvalthes et Aedor. Une organisation maléfique et puissante, et des traîtres de la Nation se cachent derrière la mort du roi. Deux héritiers qui se rencontrent inévitablement et dont l'amour était déjà condamné au commencement.

Chapitre 1 Prologue

Loin, très loin dans les profondeurs infinies de l'univers éternel, existait une galaxie riche et prospère, nommée Eyel, un nom illustre donné par l'assemblée des grands sorciers, et qui signifiait dans la langue ancienne – domaine des ailés, car cette galaxie se distinguait de toutes les autres par la beauté et la puissance de cette race.

Les ailés étaient un peuple fier et talentueux au pouvoir destructeur, dont l'astre mère, une planète aussi immense que fertile, portait le nom d’Yzvalthes. Un nom choisi par son créateur, un souverain maudit du corps et de l’esprit, et dont les ailes furent brisées par son propre fils en punition de ses péchés. Ce dernier, devenu empereur à son tour, déversa toute sa magie sur les terres autrefois désertes de la planète pour honorer son père, et ainsi faire perdurer leur histoire.

Et il en fut ainsi.

Et au fil des siècles, Yzvalthes, toujours aussi magique mais d'une modernité éblouissante, était devenu le centre d'Eyel, et au cœur duquel le peuple ailé lui-même avait construit une haute cité qu’il offrit à la famille impériale comme demeure, et depuis considérée par tous comme sacrée.

Mais cet empire, si grand et si omnipotent, suscitant toutes les convoitises des mondes, avait pour rival une nation dont les habitants étaient tous aussi fiers et tenaces, et réputés pour leur formidable maîtrise des éléments : c'était le royaume libre d'Aedor, gouverné par la dynastie des Koroth depuis onze générations. Ces deux grandes nations d'Eyel s'étaient longtemps opposées dans tous les domaines, que ce furent économiques, culturels ou magiques, et avaient toujours cherché à atteindre le sommet ultime de la puissance. Et si les Yzvalthiens gardaient une avance permanente sur les Aedoriens, ces derniers, ne pouvant reconnaître leur défaite et se résigner à la seconde place, accéléraient leur course, améliorant leurs capacités dans le domaine de la technologie et des sortilèges.

Cependant, cette rivalité sans fin et surfaite entre ces deux titans causa des dommages incommensurables aux autres planètes, influençant dramatiquement le mode de vie et l'équilibre de leurs habitants. À tel point que chaque Nation fut contrainte de choisir un camp afin de vivre dans une paix relativement satisfaisante. C'était un ordre de vie basé sur l'injustice, le narcissisme, la haine et l'indifférence - toute la laideur qui pouvait constituer le mal coulait profondément dans les veines de tous les systèmes existants de la galaxie, empoisonnant les esprits et les cœurs de chaque peuple, et les rendant finalement dépendants des ténèbres. L'intégrité, la charité et la sincérité étaient des notions nobles qui semblaient perdre inexorablement leur sens.

Mais bientôt, alors qu'un nouveau jour se levait sur tout Eyel, une nouvelle inimaginable mais réelle se répandit sur les terres et promit de faire entrer la galaxie dans une nouvelle ère, une ère que tous les peuples s'étaient accordés pour appeler " l'aube des temps ". En résumé, Aedor et Yzvalthes, les deux superpuissances de la galaxie Eyel, rivaux séculaires sur tous les fronts, ont finalement accepté de signer l'acte de paix qui rétablirait l'équilibre dans tous les systèmes. Un événement unique et historique qui, après un vote universel, serait réalisé et célébré sur Aedor.

Le nouvel Empereur d'Yzvalthes, cachant son chagrin et ses tourments, se prépara à l'acte de sa vie. Mais avant cela, il devait accomplir une mission très importante et sensible : accompagner son neveu sur la planète Maldeos pour le confier à la grande fondation galactique de Gaazal.

Cependant, à chaque naissance de la lumière et de son pur désir de déployer ses ailes scintillantes pour éclairer chaque être de sa beauté, les ténèbres, tentatrices et destructrices, surgissent à leur tour pour l'éteindre. VARDOG, l'organisation du mal, dirigée par un être aussi puissant qu'insaisissable, avait recruté les êtres les plus sordides que l'on puisse imaginer : traîtres, assassins, faussaires et tous ceux qui vénéraient les ténèbres, et pire, s'assurait de la loyauté inconditionnelle de ces âmes damnées.

Conscients ou non, les clairvoyants pressentirent l'arrivée d'un grand changement, mais cela ne signifiait pas nécessairement un changement pour le mieux.

***

Dans l'espace infini, scintillant d'étoiles immortelles, et rempli de planètes de vie, chacune unique en son genre, un vaisseau géant portant un symbole neutre - deux cercles abstraits bleu et blanc se croisant, traversa l'espace et se dirigea vers la colossale planète artificielle de Maldeos.

À l'intérieur du croiseur, des gardes d'élite travaillaient consciencieusement dans une immense salle d'opération. Un garde travaillant sur un écran géant attira l'attention du capitaine du vaisseau.

"Nous sommes à 6 000 octius de la planète Maldeos, monsieur." Annonça-t-il d'une voix neutre et professionnelle. "Nous allons atterrir dans une demi-heure."

Le capitaine fit un signe de tête.

"Bien. Je vais aller informer Sa Majesté."

Mais au lieu de cela, il regarda un instant dans le vide, l’œil vague avant de se retourner et de se diriger solennellement vers le fond de la pièce, se dissipant dans un nuage de poussière scintillante pour rejoindre le plus haut niveau du vaisseau où se trouvait la suite impériale.

Le commandant apparut bientôt avec éclat dans le salon privé et se dirigea avec déférence vers l'être, nonchalamment assis sur un immense siège.

Le chef des gardes personnels s'inclina légèrement et se prépara à prendre la parole lorsque l'expression distante, mélancolique, presque inaccessible de son souverain l'arrêta. Ce dernier portait un costume blanc chatoyant, d’une coupe parfaite, et qui faisait ressortir le contraste entre ses cheveux courts et cendrés et son corps svelte et ferme. Son visage maigre, ni beau ni charmant mais attirant et respectueux, portait des marques de sortilèges presque invisibles. Ses yeux d'un bleu glacial demeuraient pour l'instant vagues, mais ses subordonnés, le commandant y compris, savaient pertinemment qu'ils pouvaient devenir aussi froids et insoutenables que les territoires de glace de l'Empire vénezien. Il était un souverain récent, car il était le cadet d'un frère sage, fort et généreux, qui fut empereur avant lui. Mais lorsque ce dernier mourut, son frère eut enfin le devoir d'accomplir son destin impérial et de monter sur le trône à son tour, obtenant ainsi tout pouvoir sur Yzvalthes et le destin d’un grand peuple. Jiide était conscient d'être plus rigide et intolérant dans sa façon de diriger l'Empire que ne l'avait été son prédécesseur. Il était évident qu'en agissant ainsi, il montrait sans complexe son désir de faire ses preuves et de gagner le respect de son peuple. Il ne savait pas encore si c'était réellement le cas, mais il était néanmoins heureux de constater que, malgré l'ombre considérable de son frère qui continuait de régner sur lui, ce frère qui avait suscité une telle dévotion de tout Yzvalthes, il possédait la capacité et l’envergure pour diriger une nation. Du moins, c'était ce que signifiait pour lui la victoire de l’évènement centenaire qu’ils allaient bientôt célébrer sur Aedor.

"Votre Majesté ?" appela finalement le commandant, avec hésitation. Mais quand il ne reçu aucune réponse, il sentit qu'il devait insister. "Votre Majesté ! Votre ... Majesté !"

Jiide Jeugolk, la tête posée sur le dossier de son trône, contemplant également l'espace profond et lumineux, soupira et répondit enfin.

"Oui ? Pardonnez ma rêverie. Qu'y a-t-il ?"

" Je vous prie de m'excuser pour ce dérangement, votre Majesté, mais je tenais à vous informer que nous sommes à moins de 30 minutes de Maldeos. Nous pouvons même déjà le voir, votre altesse, la cinquième planète à droite, la grise, celle merveilleusement illuminée par le symbole Garvo."

"Je vois", acquiesça le souverain, le visage altéré.

Jiide Jeugolk observa intensément le point lumineux indiqué par le capitaine, intensément illuminé par le grand symbole de Garvo – un dodécagone, dont chaque angle représentant un élément magique entouré de cinq cercles, était un signe créé par un rebelle légendaire portant ce nom signifiant explicitement un signe de paix et de volonté.

"C'est donc le point de non-retour", poursuivit-il avec douceur et amertume.

Soudain, une lueur intense et sublime surprit Jiide et le commandant, et leur fit tourner la tête. Une énorme comète passa près d'eux, émettant des vagues de lumière bleutée et des scintillements extraordinaires dans sa course étonnante et irrésistible.

"Magnifique", murmura Jiide Jeugolk, subjugué.

"En effet, Votre Majesté", admit le commandant, qui était tout aussi captivé.

L'empereur suivit d'un air pensif la formidable trajectoire de l'astre flamboyant, puis prit la parole comme pour lui-même.

"Savez-vous que mon neveu aime les comètes, commandant ? Et d'ailleurs, il les contrôle si facilement que quelque fois cela me désolait. »

Après avoir émis cette remarque, le souverain resta un moment silencieux, comme si une douleur sourde le rongeait avant de conclure.

"Mais j'ai le sentiment qu'il ne le fera plus jamais. Et.... Je suis sûr que malgré la justesse de mes intentions, je nous ai condamnés tous les deux."

Ne comprenant pas le fond du problème, le commandant ne savait que répondre et préféra rester dans un silence prudent, n'acquiesçant que poliment, continuant à observer la comète qui commençait déjà à disparaître en se fondant dans le manteau sombre de l'univers.

"Merci de m'avoir prévenu, commandant. Vous pouvez partir maintenant."

Et avant que ce dernier ne puisse riposter, il le renvoya.

"Votre Majesté", le commandant s'inclina et se glissa discrètement en reculant vers le fond de la chambre, se dispersant à nouveau dans un nuage de poussière brillante.

Jiide Jeugolk ne prêta aucune attention au départ de son fidèle chevalier. Déjà, il regardait vers la porte qui menait à une autre pièce dans laquelle se trouvait quelque chose d'infiniment précieux. Se levant, il se dirigea vers le battant gravé de sortilèges mouvant très particuliers et l'ouvrit.

La seconde suivante, Jiide Jeugolk pénétra dans une grande pièce, dont les trois quarts des murs étaient en verre, offrant une vue splendide sur l'espace. C'était une pièce spécialement conçue pour le bonheur d'un enfant. Enfin, normalement, car à cet instant, et à la grande surprise du souverain, elle était complètement vide. Une grande pièce où seuls le silence et l'abandon régnaient.

"Mais que se passe-t-il ici ?" se demanda l'empereur en avançant prudemment dans la pièce, regardant attentivement dans tous les côtés.

"Oh, étonné, n'est-ce pas ?" Demanda une voix amusée mais quelque peu lugubre.

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